AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Bruidelo


Un roman dense, original, foisonnant, qui donne un peu le vertige. Comme le château des Bellefleur, oeuvre monumentale, extravagante - une folie « d'une beauté sauvage, tentaculaire », le roman de Joyce Carol Oates en impose.
Tout s'entremêle dans cette déroutante et sinueuse saga familiale, le temps, les générations, le réalisme, le fantastique, la grande finesse de l'analyse et le souffle d'un imaginaire débridé qui s'engouffre hors des sentiers battus, dans des zones d'énormités et de démesure où ça trouble et secoue. Le récit est rythmé par le va-et-vient des motifs, personnages, images, thèmes, éléments du bestiaire: le tambour fait de la peau tannée et tendue de Raphaël, conformément à sa volonté, en escomptant à tort les hommages de ses descendants; l'étrange Mahalaleel, qui, une nuit d'orage, pleura, supplia, griffa pour qu'on le fasse entrer dans le château, affreuse créature squelettique aux airs de rat, répugnante de saleté, métamorphosée le lendemain en chat d'une beauté extraordinaire, à la fourrure soyeuse au dessin fascinant, dont chaque poil se teinte d'une couleur subtile; l'araignée domestique Love, d'une taille et d'une beauté remarquable, qui aime à se blottir affectueusement sur l'épaule de Leah; l'étang frémissant, au clapotis apaisant comme de la musique sans parole, où Raphael s'absorbe, pénétrant dans l'invisibilité, perdant son nom et tout intérêt pour le monde, devenu à ses yeux irréel...
Joyce Carol Oates semble avoir cousu ensemble une multitude d'univers contrastés pour nous offrir un livre-patchwork impressionnant, comme Mathilde crée sa merveilleuse couverture à l'aspect insensé en assemblant un labyrinthe de carrés « qui contrastaient non seulement par leur couleur et leur dessin mais aussi par leur texture » - son frère lui reproche son dessin trop compliqué, qui lui donne mal à la tête.

Pas une lecture tranquille mais une créativité d'une puissance admirable!
Commenter  J’apprécie          222



Ont apprécié cette critique (21)voir plus




{* *}