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Citations sur Blonde (157)

Pourquoi faire souffrir quelqu'un d'autre ? Souffrir soi-même suffit.
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Il était une fois. Sur les bords sablonneux du grand océan Pacifique.

Un village, un endroit mystérieux. Où la lumière était dorée à la surface de l’eau. Où le ciel était d’un noir d’encre la nuit, tout clignotant d’étoiles. Où le vent était chaud et doux comme une caresse. Où une petite fille arriva devant un Jardin enclos !
Le mur était de pierre et haut de six mètres et couvert d’une belle bougainvillée d’un rouge flamboyant.
À l’intérieur du Jardin enclos on entendait des chants d’oiseaux, de la musique, une fontaine ! Et des voix inconnues, des rires.
Jamais tu ne pourras escalader ce mur, tu n’es pas assez forte ; les filles ne sont pas assez fortes ; les filles ne sont pas assez grandes ; tu as un corps délicat et fragile de poupée ; ton corps est une poupée ; fait pour être admiré et caressé par les autres ; fait pour être utilisé par les autres, pas par toi ; ton corps est un fruit appétissant fait pour que d’autres y mordent, et le savourent ; ton corps est pour les autres, pas pour toi.
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La vérité fondamentale de ma vie, que cela ait été la vérité ou une parodie de vérité : quand un homme vous désire, vous êtes en sécurité.
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Tout cet ail ! Leur nourriture en était saturée. L’haleine aillée de sa belle-famille. De sa belle-mère. Et les dents gâtées. Mama se penchant sur son épaule. Mama impossible à éviter. Une petite femme-saucisse sautillante. Nez de sorcière et menton pointu. Les seins sur le ventre. Et elle portait tout de même des robes noires à col. Ses oreilles étaient percées, elle portait toujours des boucles d’oreilles. Autour de son cou gras, une croix en or au bout d’une chaîne en or. Toujours des bas. Comme les bas en coton de grand-maman Della. L’Actrice blonde avait vu des photographies de sa belle-mère jeune, en Italie, pas belle mais du charme, sexy comme une gitane. Même dans sa jeunesse, elle était robuste. Combien de bébés ce petit corps caoutchouteux avait-il produits ? À présent, c’était de la nourriture. Tout était nourriture. Destinée à être dévorée par les hommes. Et pour dévorer, ils dévoraient ! La femme était devenue nourriture et aimait manger, elle aussi.
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Il y avait le bruit des sirènes et cette odeur de cheveux qui brûlent, de graisse qui frit dans une poêle, de vêtements humides malencontreusement roussis par le fer. C’était une erreur d’avoir laissé la fenêtre de la chambre à coucher ouverte, car l’odeur imprégnait l’air : une odeur suffocante, une odeur granuleuse, une odeur qui piquait les yeux comme du sable soulevé par le vent. Une odeur comme les résistances de la plaque chauffante quand la bouilloire de Gladys, dont l’eau s’était évaporée à son insu, fondait dessus. Une odeur comme les cendres des éternelles cigarettes de Gladys et les brûlures sur le linoléum, sur le tapis à motifs de roses, sur le grand lit à tête de cuivre et oreillers en duvet d’oie partagé par la mère et la fille, cette odeur caractéristique de roussi des couvertures et des draps que l’enfant reconnaissait instantanément, même endormie ; une Chesterfield tombée de la main de Gladys alors que, lisant au lit tard dans la nuit, lectrice obsessionnelle et insomniaque, elle glissait dans un sommeil léger pour être réveillée, de façon aussi brutale qu’inexplicable, à ses yeux, par une étincelle qui brûlait oreiller, draps, édredon, qui donnait parfois de véritables flammes, éteintes frénétiquement avec un livre ou une revue ou, une fois, un calendrier Our Gang décroché précipitamment du mur, ou martelées par les propres poings de Gladys ; et si les flammes s’entêtaient, Gladys se ruait en jurant dans la salle de bains pour y remplir un verre d’eau et le jeter dessus, en mouillant les draps et le matelas… « Bon Dieu ! Et puis quoi encore ! » Ces épisodes avaient un rythme de farce bouffonne d’avant le parlant.
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Les névrosés suicidaires m'ont toujours tapé sur les nerfs. Tuez-vous si vous devez vous tuer, mais n'emmerdez pas les autres.
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C’était une saison hors saison. Trop tôt dans l’été pour les vents de Santa Ana et pourtant l’air sec et âpre du désert avait un goût de sable et de feu. Derrière ses paupières closes, on voyait danser des flammes. Dans son sommeil, on entendait détaler les rats chassés de Los Angeles par les constructions continues, acharnées. Dans les canyons du nord de la ville, le cri plaintif des coyotes. Il n’avait pas plu depuis des semaines et pourtant les jours succédaient aux jours plombés d’une lumière pâle et dure comme l’intérieur d’un œil aveugle. Ce soir-là au-dessus d’El Cayon Drive le ciel s’éclaircit fugacement, découvrant une lune faucille d’un rouge humide de membrane.
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Lorsque je suis née, le 1er juin 1926, dans la salle commune de l'hôpital du comté de Los Angeles, ma mère n'était pas là.
Où elle était, personne ne le savait !
Plus tard des gens l'ont trouvée qui se cachait et, choqués et désapprobateurs, ils ont dit : "Vous avez un beau bébé, madame Mortensen, est-ce que vous ne voulez pas prendre votre beau bébé dans vos bras ? C'est une petite fille, il est temps de l'allaiter." Mais ma mère a tourné son visage vers le mur. De ses seins gouttait un lait comme du pus, mais pas pour moi.
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Pourquoi est-ce si important ? Une photo de nu ? Qui ne montre que moi? Vous avez vu ces photos des camps de la mort nazis? Ou d'Hiroshima, de Nagasaki ? Des tas de cadavres empilés comme du bois? Des enfants et des bébés ? Ça c'est scandaleux , ca c'est de la pornographie. Et pas une pauvre conne qui a désespérément besoin de cinquante dollars.
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Le génie n'a pas besoin de technique. Mais la "technique" est santé mentale. Ses professeurs lui disaient qu'elle manquait de "technique". Mais qu'est-ce que la "technique" sinon l'absence de passion ?
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