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EAN : 9782253068709
336 pages
Le Livre de Poche (28/06/2017)
3.43/5   122 notes
Résumé :
C'est la dernière année de lycée pour Merissa et Nadia. Les deux filles ont plus que jamais besoin de leur meilleure amie, la singulière, l'étrange et abrupte Tink qui s'est suicidée six mois plus tôt. Chacune est seule avec des secrets qu'elles ne pouvaient partager qu'avec Tink. Des secrets inavouables qui ont mis en péril leur amitié, mais qui les ont également mises en danger. Tink aussi avait un secret, un secret très lourd mais jamais elle ne leur a confié son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
3,43

sur 122 notes
Les petites jeunes filles riches ne sont pas toujours heureuses, loin s'en faut !
JC Oates nous le prouve à sa façon très subtile, comme d'habitude.
Nous sommes à Quaker Heights, et nous voici dans un établissement scolaire privé, très cher, pour élèves très riches.
Qui aurait cru que Merissa, la Fille Parfaite, cachait un secret honteux ? Elle adore se couper, se faire mal. Oui, c'est comme cela qu'elle peut enfin avoir prise sur la Vie Parfaite qui l'entoure et qui veut l'emmener vers un Avenir Parfait. Vie parfaite ? Euh...
Qui aurait cru que Tink, la Fille Star, fille d'une Star, se serait suicidée ? Son caractère ombrageux, indépendant, décidé lui avait permis de se faire quelques amies, dont Merissa.
Qui aurait cru que Nadia, la fille riche et un peu trop grosse, un peu trop émotive, un peu trop naïve, aurait agi ainsi face à son père et sa belle-mère ?

A travers ces 3 filles tout à fait différentes et néanmoins amies, nous entrons dans l'univers obscur de certaines adolescentes. La richesse, la célébrité, l'intelligence, JC Oates les bat en brèche. Car tout au fond, nichée près du coeur, il y a une plaie. S'il y a plaie, c'est qu'il y a eu blessure, donc attaque. Et les mères ne sont pas loin. Mères, ou belles-mères. Les pères aussi font des ravages.
A toujours vouloir surpasser le commun des mortels, c'est qu'elle est dure, la vie des gens riches !
Surtout celle de leurs filles.

Avec une narration et un style proches de la pensée adolescente, donc quelquefois agaçante, JC Oates arrive encore une fois à percer l'univers de personnages emblématiques de l'Amérique conquérante. J'aime toujours, à travers cette auteure que j'adore, explorer les vices cachés de ces Américains en apparence si sûrs d'eux, lancés dans la course au succès et à la gloire, quitte à brader le coeur de leurs enfants. C'est d'eux qu'il s'agit ici, à l'âge où les bases de la vie vacillent.

Roman pour adolescents ? Mwoui, mais surtout pour les adultes qui y reconnaitraient leurs propres failles. Pas sûr qu'il plairait aux conquérants du pouvoir à tous crins.
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Comment ne pas être admirative , une fois de plus devant la polyvalence du talent et du savoir faire de cet auteur que j'admire ?
Au coeur de cet ouvrage l'auteur met en scène un groupe d'amies, des jeunes filles scolarisées dans un lycée américain, huppé, prestigieux , après le suicide de l'une d'entre elles, l'indignée, la plus fragile, la singulière , fille de Star, l'abrupte Tink .....

Et si les petites filles riches n'étaient pas si heureuses ?

Comment continuer à vivre sereinement , avec ses propres silences quand la " Seule "personne qui vous comprenait est morte ?

Chacune est en souffrance psychologique ......
Pourquoi Mérissa, la surdouée, si parfaite se scarifie t- elle dans le plus grand secret ?

Pourquoi Nadia, qui se croit grosse, naïve , émotive, peu confiante en elle, face à une jeune belle- mère rayonnante tombe amoureuse de son prof de sciences et lui crée des ennuis ? N'en disons pas trop .....

L'une et l'autre pensent constamment à Tink et à la mort, et la disparue, en de très subtiles réminiscences et légères touches fantastiques viendra les sauver ?

L'écriture , au scalpel, nous met sciemment mal à l'aise, nous fait réfléchir à partir de pistes cruelles : rejet parental, anoréxie, maladie, suicide, harcèlement, angoisse latente, tristesse, autant de thèmes complexes traités de main de maître .
J.C O, nous brosse avec réalisme et noirceur, justesse, les secrets qui dérangent, (mot qui revient souvent dans la narration), l'intimité et la solitude , les failles et les désordres, les non -dits, les contradictions de l'adolescence, mais surtout, surtout , la superficialité d'une société contemporaine où les apparences , les rumeurs et les réseaux sociaux sont rois !

Sans parler des parents ou beaux- parents , dépassés, tournés vers eux-mêmes avec négligence ou indifférence , ignorant souvent la souffrance de leurs enfants , accaparés par leurs propres problèmes !

Une restriction pour la narration: le langage de l'adolescence est assez irritant , agaçant.
Un roman fascinant , perturbant qui décrit de façon cruelle , parfaite la complexité émotionnelle de l'adolescence !
Un bon livre de plus de cet auteur talentueuse !
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Quelle violence dans ces lycées privés huppés ! Rien à envier aux quartiers plus populaires.
Merissa, Tink, Nadia et leurs amies sont des jeunes filles très privilégiées d'un point de vue financier, mais pour le confort psychologique, on repassera, messieurs dames.
Tink, ancienne enfant star, fille d'une vedette de la télévision, s'est suicidée. Elle est m****e, disent ses amies. Sa présence plane encore autour d'elles. Par de multiples flashs back parfois assez complexes à suivre, le lecteur suit son passage de météorite charismatique dans l'univers clos du lycée.
Elle a profondément influé sur Merissa, fifille parfaite à son papa. Mais papa est exigeant avec les autres comme il ne l'est pas avec lui-même. Se délivrer de papa.
Elle a aussi profondément influé sur Diana, la grosse Diana (au début, c'est trop bien fait, j'y croyais, et puis quand j'ai lu que c'était 53 kg pour 1.64 mètres...)Bref, l'énorme Diana, privée de sa mère, doit faire un sacré chemin pour comprendre, elle aussi, qu'elle doit se délivrer de son horrible papa.
Donc, des familles toxiques, des camarades atroces, qui ne cessent de se harceler par internet, des rumeurs, des pressions incroyables sur les corps et sur les esprits. Une vraie jungle, cruelle, où la seule lueur d'espoir, d'authenticité, est la difficile création de liens amicaux dans un milieu ennemi de la confiance et de la spontanéité...Les liens sincères, si fragiles, si compliqués dans le règne absolu des apparences.
JCO mime si bien l'esprit à la fois immature, fluide, naïf et cruel de ces jeunes louves qui apprennent à survivre en milieu hostile. C'est beau et effrayant, du grand art moderne.
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Merissa Carmichael fréquente un lycée privé aux Etats-Unis.
Elle est reçue dans une université prestigieuse à la rentrée prochaine.
Elle incarne l'adolescente parfaite, celle qui veut absolument plaire en tous points à ses parents, à ses professeurs.
Elle a quelques amis et amies avec des relations bonnes et moins bonnes comme tout le monde.
Une ombre au tableau : Tink, une de ses amies est m***e, elle s'est t**e comme on le lit dans le texte et pourtant sa présence plane sans arrêt sur le petit groupe et sur Merissa en particulier.
Deuxième ombre au tableau, Merissa s'inflige des plaies en secret pour se punir, elle se scarifie comme on dit.
Troisième ombre au tableau, les parents de Merissa se séparent et ce n'est pas une mince affaire. Elle qui pensait être le trésor de son père.
Le roman est mené de main de maître avec une Joyce Carol Oates qui fait admirablement le tour des problèmes que peuvent rencontrer les ados en imposant des souffrances à leurs corps.
J'ai beaucoup apprécié la première partie, je vivais complètement le problème avec Merissa.
La deuxième partie s'attache beaucoup plus à Tink et aux raisons qui l'ont poussée à abandonner la vie et j'ai dû changer de point d'intérêt. Cela a un peu dérangé ma lecture mais c'est très personnel. Je rencontre le même souci avec chaque livre qui me fait le coup.
En plus, ici, ce n'était pas dénué d'intérêt avec un rebondissement, une explication à la fin qui vient enlever le côté trop noir de la disparition de Tink.
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Joyce Carol Oates ou l'art du renouvellement. À chaque livre, une nouvelle ambiance, un nouvel univers...Seul demeure le style, entrelaçant les faits, la trame narrative avec les pensées- souvent obsessionnelles- des personnages, en italiques.

L'auteure-caméléon s'est ici d'abord glissée avec justesse et empathie dans la peau de Merissa, une peau malmenée. Car scarifiée. La peau d'une adolescente en mal de vivre.Sa meilleure amie, la si originale et étrange Tink a "disparu" et son père les abandonne, elle et sa mère, pour une autre vie, où elle n'aura aucune place.

Dans un langage qui peut paraitre un peu confus et agaçant, mais tout à fait typique des ados de 17 ans, elle nous montre bien les angoisses de ces jeunes américains issus de milieux riches, souvent confrontés au manque affectif, à des parents peu présents, trop occupés à forger leur carrière professionnelle.

La deuxième partie se présente comme un carnet secret , dont le point central est le personnage emblématique de Tink, le pôle d'attraction de ces jeunes étudiantes, celle qui focalise toutes leurs peurs , leurs désirs, celle qui continue, après sa disparition, à être présente pour elles...

Dans la troisième partie, la parole est donnée à une autre amie de Tink, la tendre et ronde Nadia, subissant un harcèlement traumatisant, et qui cherche désespérément l'affection et la reconnaissance.

Ce n'est pas, pour moi, l'un des meilleurs livres de l'auteure, mais j'ai apprécié la facilité avec laquelle elle s'introduit dans ce milieu fermé et codé des lycées privés américains, dévoilant avec finesse ce qui se cache derrière l'apparence clinquante des limousines, et la réussite à tous prix.

Ce que tu as oublié de leur dire, Tink, c'est la tristesse profonde, la gaieté factice de leurs jeunes vies frémissantes...

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critiques presse (1)
Ricochet
13 février 2014
Joyce Carol Oates refuse de nous livrer une intrigue facile, et veut nous mettre mal à l'aise, nous faire réfléchir à partir de quelques pistes cruelles, le mot est encore une fois adapté.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Peu après, Merissa commença à se scarifier.
Pourquoi? Parce qu'elle ne pouvait pas s'écrouler dans les escaliers du lycée pour se blesser.
Elle avait besoin de souffrir. Elle avait besoin d'être punie.
Elle avait besoin de saigner. Elle avait besoin d'arrêter de saigner - de guérir.
Elle avait besoin d'un jardin secret. Un jardin où se réfugier.
Elle avait besoin de prendre le contrôle de sa vie, de défier celui des autres.
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C’est curieux, soudain vos amis ne vous intéressent plus. Vous éprouvez toujours de l’affection pour eux - vous les aimez - mais vous n’avez plus envie de les voir, c’est aussi simple que ça.
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Merissa le savait : le mâle de l'espèce Homo sapiens est un être sexuel, naturellement polygame. L'instinct du mâle le porte à avoir des rapports sexuels avec le plus grand nombre de femelles fertiles possible afin de reproduire son ADN et , par voie de conséquence, reproduire l'espèce.
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"Il fallait le reconnaître, non seulement elle avait pris sa vie en main, mais elle avait eu le courage de balancer cette vie par-dessus bord."
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Plus tard, nous aurions l'impression que , dès le début, son passage avait été un long adieu. Elle avait débarqué de nulle part et elle était repartie dune façon aussi inexplicable.
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Vidéo de Joyce Carol Oates
Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
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