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sur 122 notes
Les petites jeunes filles riches ne sont pas toujours heureuses, loin s'en faut !
JC Oates nous le prouve à sa façon très subtile, comme d'habitude.
Nous sommes à Quaker Heights, et nous voici dans un établissement scolaire privé, très cher, pour élèves très riches.
Qui aurait cru que Merissa, la Fille Parfaite, cachait un secret honteux ? Elle adore se couper, se faire mal. Oui, c'est comme cela qu'elle peut enfin avoir prise sur la Vie Parfaite qui l'entoure et qui veut l'emmener vers un Avenir Parfait. Vie parfaite ? Euh...
Qui aurait cru que Tink, la Fille Star, fille d'une Star, se serait suicidée ? Son caractère ombrageux, indépendant, décidé lui avait permis de se faire quelques amies, dont Merissa.
Qui aurait cru que Nadia, la fille riche et un peu trop grosse, un peu trop émotive, un peu trop naïve, aurait agi ainsi face à son père et sa belle-mère ?

A travers ces 3 filles tout à fait différentes et néanmoins amies, nous entrons dans l'univers obscur de certaines adolescentes. La richesse, la célébrité, l'intelligence, JC Oates les bat en brèche. Car tout au fond, nichée près du coeur, il y a une plaie. S'il y a plaie, c'est qu'il y a eu blessure, donc attaque. Et les mères ne sont pas loin. Mères, ou belles-mères. Les pères aussi font des ravages.
A toujours vouloir surpasser le commun des mortels, c'est qu'elle est dure, la vie des gens riches !
Surtout celle de leurs filles.

Avec une narration et un style proches de la pensée adolescente, donc quelquefois agaçante, JC Oates arrive encore une fois à percer l'univers de personnages emblématiques de l'Amérique conquérante. J'aime toujours, à travers cette auteure que j'adore, explorer les vices cachés de ces Américains en apparence si sûrs d'eux, lancés dans la course au succès et à la gloire, quitte à brader le coeur de leurs enfants. C'est d'eux qu'il s'agit ici, à l'âge où les bases de la vie vacillent.

Roman pour adolescents ? Mwoui, mais surtout pour les adultes qui y reconnaitraient leurs propres failles. Pas sûr qu'il plairait aux conquérants du pouvoir à tous crins.
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Quelle violence dans ces lycées privés huppés ! Rien à envier aux quartiers plus populaires.
Merissa, Tink, Nadia et leurs amies sont des jeunes filles très privilégiées d'un point de vue financier, mais pour le confort psychologique, on repassera, messieurs dames.
Tink, ancienne enfant star, fille d'une vedette de la télévision, s'est suicidée. Elle est m****e, disent ses amies. Sa présence plane encore autour d'elles. Par de multiples flashs back parfois assez complexes à suivre, le lecteur suit son passage de météorite charismatique dans l'univers clos du lycée.
Elle a profondément influé sur Merissa, fifille parfaite à son papa. Mais papa est exigeant avec les autres comme il ne l'est pas avec lui-même. Se délivrer de papa.
Elle a aussi profondément influé sur Diana, la grosse Diana (au début, c'est trop bien fait, j'y croyais, et puis quand j'ai lu que c'était 53 kg pour 1.64 mètres...)Bref, l'énorme Diana, privée de sa mère, doit faire un sacré chemin pour comprendre, elle aussi, qu'elle doit se délivrer de son horrible papa.
Donc, des familles toxiques, des camarades atroces, qui ne cessent de se harceler par internet, des rumeurs, des pressions incroyables sur les corps et sur les esprits. Une vraie jungle, cruelle, où la seule lueur d'espoir, d'authenticité, est la difficile création de liens amicaux dans un milieu ennemi de la confiance et de la spontanéité...Les liens sincères, si fragiles, si compliqués dans le règne absolu des apparences.
JCO mime si bien l'esprit à la fois immature, fluide, naïf et cruel de ces jeunes louves qui apprennent à survivre en milieu hostile. C'est beau et effrayant, du grand art moderne.
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Merissa Carmichael fréquente un lycée privé aux Etats-Unis.
Elle est reçue dans une université prestigieuse à la rentrée prochaine.
Elle incarne l'adolescente parfaite, celle qui veut absolument plaire en tous points à ses parents, à ses professeurs.
Elle a quelques amis et amies avec des relations bonnes et moins bonnes comme tout le monde.
Une ombre au tableau : Tink, une de ses amies est m***e, elle s'est t**e comme on le lit dans le texte et pourtant sa présence plane sans arrêt sur le petit groupe et sur Merissa en particulier.
Deuxième ombre au tableau, Merissa s'inflige des plaies en secret pour se punir, elle se scarifie comme on dit.
Troisième ombre au tableau, les parents de Merissa se séparent et ce n'est pas une mince affaire. Elle qui pensait être le trésor de son père.
Le roman est mené de main de maître avec une Joyce Carol Oates qui fait admirablement le tour des problèmes que peuvent rencontrer les ados en imposant des souffrances à leurs corps.
J'ai beaucoup apprécié la première partie, je vivais complètement le problème avec Merissa.
La deuxième partie s'attache beaucoup plus à Tink et aux raisons qui l'ont poussée à abandonner la vie et j'ai dû changer de point d'intérêt. Cela a un peu dérangé ma lecture mais c'est très personnel. Je rencontre le même souci avec chaque livre qui me fait le coup.
En plus, ici, ce n'était pas dénué d'intérêt avec un rebondissement, une explication à la fin qui vient enlever le côté trop noir de la disparition de Tink.
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Comment ne pas être admirative , une fois de plus devant la polyvalence du talent et du savoir faire de cet auteur que j'admire ?
Au coeur de cet ouvrage l'auteur met en scène un groupe d'amies, des jeunes filles scolarisées dans un lycée américain, huppé, prestigieux , après le suicide de l'une d'entre elles, l'indignée, la plus fragile, la singulière , fille de Star, l'abrupte Tink .....

Et si les petites filles riches n'étaient pas si heureuses ?

Comment continuer à vivre sereinement , avec ses propres silences quand la " Seule "personne qui vous comprenait est morte ?

Chacune est en souffrance psychologique ......
Pourquoi Mérissa, la surdouée, si parfaite se scarifie t- elle dans le plus grand secret ?

Pourquoi Nadia, qui se croit grosse, naïve , émotive, peu confiante en elle, face à une jeune belle- mère rayonnante tombe amoureuse de son prof de sciences et lui crée des ennuis ? N'en disons pas trop .....

L'une et l'autre pensent constamment à Tink et à la mort, et la disparue, en de très subtiles réminiscences et légères touches fantastiques viendra les sauver ?

L'écriture , au scalpel, nous met sciemment mal à l'aise, nous fait réfléchir à partir de pistes cruelles : rejet parental, anoréxie, maladie, suicide, harcèlement, angoisse latente, tristesse, autant de thèmes complexes traités de main de maître .
J.C O, nous brosse avec réalisme et noirceur, justesse, les secrets qui dérangent, (mot qui revient souvent dans la narration), l'intimité et la solitude , les failles et les désordres, les non -dits, les contradictions de l'adolescence, mais surtout, surtout , la superficialité d'une société contemporaine où les apparences , les rumeurs et les réseaux sociaux sont rois !

Sans parler des parents ou beaux- parents , dépassés, tournés vers eux-mêmes avec négligence ou indifférence , ignorant souvent la souffrance de leurs enfants , accaparés par leurs propres problèmes !

Une restriction pour la narration: le langage de l'adolescence est assez irritant , agaçant.
Un roman fascinant , perturbant qui décrit de façon cruelle , parfaite la complexité émotionnelle de l'adolescence !
Un bon livre de plus de cet auteur talentueuse !
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Se retrouver dans l'intimité de trois adolescentes n'est pas un exercice facile. Surtout quand l'une de leurs amies s'est suicidée. Elles font partie d'une famille aisée et ont tout pour être heureuses. Elles ne le sont pas. Elles doivent être les meilleures tant au Lycée que sur le plan physique. Elles ne le sont pas toujours. Scarification, anorexie, boulimie, suicide, tout y est. le style est brouillon, confus comme dans l'adolescence, pour mieux nous faire prendre conscience de tout ce qui se passe dans la tête de jeunes filles mal dans leur peau, dans leur être.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Joyce Carol Oates ou l'art du renouvellement. À chaque livre, une nouvelle ambiance, un nouvel univers...Seul demeure le style, entrelaçant les faits, la trame narrative avec les pensées- souvent obsessionnelles- des personnages, en italiques.

L'auteure-caméléon s'est ici d'abord glissée avec justesse et empathie dans la peau de Merissa, une peau malmenée. Car scarifiée. La peau d'une adolescente en mal de vivre.Sa meilleure amie, la si originale et étrange Tink a "disparu" et son père les abandonne, elle et sa mère, pour une autre vie, où elle n'aura aucune place.

Dans un langage qui peut paraitre un peu confus et agaçant, mais tout à fait typique des ados de 17 ans, elle nous montre bien les angoisses de ces jeunes américains issus de milieux riches, souvent confrontés au manque affectif, à des parents peu présents, trop occupés à forger leur carrière professionnelle.

La deuxième partie se présente comme un carnet secret , dont le point central est le personnage emblématique de Tink, le pôle d'attraction de ces jeunes étudiantes, celle qui focalise toutes leurs peurs , leurs désirs, celle qui continue, après sa disparition, à être présente pour elles...

Dans la troisième partie, la parole est donnée à une autre amie de Tink, la tendre et ronde Nadia, subissant un harcèlement traumatisant, et qui cherche désespérément l'affection et la reconnaissance.

Ce n'est pas, pour moi, l'un des meilleurs livres de l'auteure, mais j'ai apprécié la facilité avec laquelle elle s'introduit dans ce milieu fermé et codé des lycées privés américains, dévoilant avec finesse ce qui se cache derrière l'apparence clinquante des limousines, et la réussite à tous prix.

Ce que tu as oublié de leur dire, Tink, c'est la tristesse profonde, la gaieté factice de leurs jeunes vies frémissantes...

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Tink s'est suicidée à 17 ans après avoir envoyé un message laconique à ses amies : "salut les filles, vous reverrai sûrement pas avant un certain temps. Vous adore mais me sens genre au bout du rouleau". Ce geste inexpliqué laisse planer une ombre sur la vie de ses copines, mi-ange mi-démon. Pourquoi Tink s'est-elle suicidée ? Etait-il possible de lui venir en aide ? Chacune va devoir trouver ses propres réponses...

Le livre est divisé en trois parties : l'histoire de Marissa, fille trop parfaite qui se bat contre ses besoins de scarification, la vie de Tink où comment tenter de comprendre l'inexplicable et enfin le portrait de Nadia à la recherche d'une reconnaissance de son existence. Les trois portraits se rejoindront dans une fin optimiste qui est un hymne à l'amitié. Un roman dont la construction m'a un peu dérouté ainsi que parfois le contenu. Difficile de suivre les méandres de l'histoire qui semble souvent décousue comme un puzzle qui restera impossible à terminer si ce n'est en relisant le livre. Un récit qui a le mérite de parler de thèmes forts et d'amener le lecteur à réfléchir.

Lien : http://cdilumiere.over-blog...
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Quelle force sournoise pousse l'adolescente vers le gouffre sans fond du mal-être. Jusqu'à faire le pas de plus qui l'arrachera à l'affection quelque fois, l'indifférence quelques fois aussi, mais là c'est quelques fois de trop, de ceux de son entourage.

Médusés, ils n'ont rien vu venir. Sauf quand ils y repensent. Elle avait un caractère bien trempé et menait le monde à sa guise. Mais voilà, c'était un rideau de fumée. Ils se sont fait avoir. Elle est partie sans leur dire au revoir.

Passé le choc, la vie reprend son cours. Bien obligé. Tink - c'était le nom qu'elle s'était donné - est devenue celle qui observe depuis l'autre côté de l'abîme. Elle se joue désormais de voir celles de ce qui fut son cercle d'amies se débattre avec la vie, ses frustrations et ses embuches. Ses joies ? Vous y croyez encore vous ?

Tink qu'aurais-tu fait en pareil cas ? Moi la vie ? Les garçons qui ne pensent qu'à ça, ma mère qui ne vit que pour son cinéma, ce père qui n'a pas voulu me connaître, je n'en ai plus rien à faire. J'ai eu le courage, moi ! Ou l'inconscience, peu importe.

Suicide de l'adolescent(e), c'est tabou. Oui, mais ça arrive. Trop souvent. Habile façon d'évoquer le sujet de la part de Joyce Carol Oates.
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Quand Joyce Carol Oates s'attaque à l'univers des adolescentes, elle reste comme toujours sans concession. Je sais qu'elle en a écrit d'autres sur ce thème, mais celui-ci est le premier que je lis.
Nos ados, ici, sont scolarisées dans un lycée privé de grande réputation, ne prennent jamais le car scolaire parce que ça fait mauvais genre, et ont des parents, des pères en particulier qui ne voient en elles qu'un faire-valoir à leur ambition démesurée: bienvenue dans le monde des carnassiers.
Fragilisées par le suicide d'une de leurs amies, Tink, Marissa et Nadia affrontent tant bien que mal leurs propres problèmes: l'une en se mutilant avec un petit couteau, la deuxième en tentant d'ignorer les posts grossiers qui circulent sur elle sur Facebook.
Elles sont ados mais restent des petites filles dans un monde dur et cynique. Ca reste un roman Young Adult, un peu moins subtil que ses autres romans malheureusement, mais qui serre le coeur malgré tout et ne donne vraiment pas envie de voir nos enfants grandir...
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Comment des événements, a priori futiles, peuvent prendre des proportions monstrueuses, aux conséquences graves, traumatisantes et parfois irréversibles ?...
Quels peuvent être les poids des mots et des non-dits sur des personnalités en construction ?...
Voilà une incursion hyper réaliste dans les tréfonds de la psychologie adolescente et les problématiques fréquemment rencontrées à cet âge : harcèlement, conflits familiaux ou amicaux, pression sociale et scolaire, perception de l'image de soi, manque de confiance, troubles alimentaires et du comportement pouvant aller jusqu'à l'autodestruction...
C'est avec un style inimitable, particulier, très visuel, parfois cru et presque dérangeant, une plume courte et percutante dotée d'une part d'oralité, et un talent certain que l'autrice signe ce roman, qui pourrait presque s'approcher du documentaire.
C'est fort, pesant, par moments glauque, écoeurant et "malaisant", mais à la fois très addictif.
On ne ressort pas indemne de cette lecture, qui sonde si bien la démesure psychologique, affective et comportementale de l'adolescence, pouvant basculer imperceptiblement vers des dérives dramatiques et cruelles, pour peu que personne n'y prête sérieusement attention.

Une lecture nécessaire, puissante et marquante.

(Challenge Solidaire Babelio 2022 - 2/30)
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