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3,77

sur 274 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je ressors littéralement scotchée par ce roman de Joyce Carol Oatès. Ma première découverte de l'auteur "Viol, une histoire d'amour" avait déjà donné le ton.
Joyce Carol Oatès s'empare de thèmes dramatiques, odieux, insupportables, et elle nous entraîne dans les pires comportements humains.
La construction du roman est remarquable et rend l'histoire très addictive. D'emblée on sait qu'un enfant va être enlevé mais sur 5 chapitres elle fait monter une pression terrible reprenant les mêmes phrases ou à peu près, m'ayant d'ailleurs fait reculer de quelques pages pour voir s'il n'y avait pas un problème d'imprimerie. Mais non.
Le petit Robbie 5 ans se dirige vers sa voiture avec sa maman quand un homme monstrueux l'enlève de force à sa mère. La pauvre femme sauvagement frappée tente pourtant de s'accrocher à la voiture du ravisseur qui n'a aucune pitié.
On suit un peu les parents pour qui forcément on a beaucoup de pitié. Non seulement il faut supporter la perte de l'enfant, attendre des heures que le téléphone sonne pour dire que Robbie est retrouvé, subir les regards, les commentaires sur internet où chacun donne son avis sans rien connaître aux faits. Les heures s'étirent en jours, en semaines, en mois et en années.
De son côté, Robbie vit avec son ravisseur prédateur qui se fait appeler Daddy Love. Lavage de cerveau de l'enfant à qui il fait croire que ses parents l'ont abandonné, mauvais traitements, tortures psychologiques. Daddy Love reconstruit l'enfant qu'il appelle fils. Daddy love est apprécié de tous. Prédicateur, artisan. Il est invité aux barbecues, les femmes le courtisent. Daddy Love trompe tout le monde.
jamais de voyeurisme ni de scènes horreur gratuite.
C'est un roman coup de poing.
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Il y a des films d'horreur... et des livres d'horreur. Celui-ci en est un.
Et quand on sait qu'il est écrit par la reine en la matière, les attentes sont élevées.
Une fois de plus, Joyce Carol Oates ne m'a pas déçue.
Oh non, c'est beaucoup trop faible dit comme ça. Elle m'a happée dans son histoire et m'a promenée dans un tourbillon d'atrocités.
Mais attention, avec JCO (si vous me permettez cette abréviation, en aucun cas irrespectueuse, mais admirative et affectueuse), il ne s'agit jamais d'horreur gratuite, crue, provocante et vomitive comme chez Bret Easton Ellis dans American Psycho.
JCO est bien plus fine. L'horreur, elle la suggère. Elle vous la glisse telle une image subliminale dans une petite phrase ou un simple petit mot qui, hors du contexte seraient anodins, mais qui prennent tout leur sens dans l'astucieuse construction.
"Donne-moi la main dit-elle." ouvre le livre, le petit Robbie est en sécurité avec sa maman ; "Donne-moi la main, dit-il." débute le chapitre sept, alors que l'enfant est avec son ravisseur. Quelle horrible symétrie, mais quelle habileté ! Tout l'abomination de la situation est là, entre ces deux phrases insignifiantes en apparence, et qui m'ont bouleversée, fait hurler intérieurement : "Non, non, non ! Robbie ne devrait pas être là avec Daddy Love. Sa place est avec sa maman !"
Daddy Love.
Quelle invention ! Quelle ironie dans ce nom ! La juxtaposition du diminutif enfantin Daddy, si plein d'amour et de confiance, et de Love, qui n'a pas besoin d'être expliqué. C'est diabolique d'avoir choisi un tel nom pour un tel personnage.
Je pense qu'il y a un petit côté cruel et pervers chez JCO, et qu'il ressort plus ou moins selon ses romans. Ici, nous ne sommes clairement pas au bas de l'échelle.
Alice Ferney dans le ventre de la fée nous faisait entrer dans la tête d'un serial killer ; ici, Joyce Carol Oates nous emmène dans celle d'un pervers sexuel, kidnappeur de petits garçons. Si je rapproche ces auteurs que j'aime, c'est parce que je trouve dans leurs deux romans beaucoup de points communs malgré leurs différences : l'absence de limite dans la mise à nu de l'atrocité, leur façon de faire naître le dégoût chez le lecteur par de petites phrases plus suggestives que descriptives, le réalisme de leur personnage. Et surtout le fait que le Gabriel de l'une est aussi intelligent que le Daddy Love de l'autre, ce qui les rend malheureusement plus "efficaces" dans leurs actions. Plus humains dans leur monstruosité aussi, et donc plus effrayants.
Oui, Daddy Love est effrayant. Il est effrayant pour Robbie bien sûr, et pour le lecteur qui suit son parcours.
Mais pour les gens qu'il côtoie, il sait dissimuler. Pire, il se montre serviable et enjôleur. Insoupçonnable, donc. Le genre d'homme dont ceux qui ont vécu des années près de chez lui disent face à la caméra "On n'a jamais rien remarqué. C'était un homme sans histoires, un si gentil voisin." une fois sa véritable nature révélée.
Chaque année, je retiens ma respiration au moment de l'annonce du prix Nobel de littérature... et chaque fois, je suis déçue. Quand les jurés vont-ils enfin se décider à récompenser Joyce Carol Oates ?
Je ne vais pas faire dans l'originalité pour conclure, je reprends ce que j'avais écrit dans ma critique du roman Au commencement était la vie.
Je me dis toujours, après avoir refermé un de ses romans que je pourrais croiser l'une de ses créatures... en fait, que j'en croise peut-être sans le savoir... qu'un de mes voisins sous une charmante apparence a les mêmes fêlures qu'un des multiples personnages que cet écrivain de génie a créés...
On ne voit plus le monde de la même façon après avoir plongé dans l'univers de Joyce Carol Oates !
Lisez et jugez par vous-même, mais je vous aurai prévenus : c'est à vos risques et périls.
Cette lecture est dérangeante, j'en ressors ébranlée, mais que j'aime être bousculée quand c'est fait avec autant de talent !
Une fois de plus, merci madame Oates.
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Un roman nécessaire sur le scandale de la pédophilie aux États Unis

Chet Cash, un évangéliste, au dessus de tout soupçon, est la figure centrale du livre de Joyce Carol Oates, Daddy love. Un prédicateur adulé est pris au coeur de l'horreur, au coeur du scandale de la pédophilie aux États Unis.
Ce pasteur, responsable de la tourmente d'une famille, anéantie par le mal absolu, prêche pourtant pour l'Église de l'espoir éternel.
C'est la militante autant que la romancière Joyce Carol Oates, qui dénonce ici le puritanisme de la société américaine, quand elle rend possible, une protection ou quand elle offre la couverture idéale à des individus, habités par la perversion, à des prédateurs sans scrupules.
Ce prélat n'est-il pas un homme charmant, dont les prêches subjuguent, il est bien intégré et même actif dans la société de kittatinny Falls; artiste admiré faisant des oeuvres en macramés appréciées dans toute la région. N'a t-il pas souffert ayant perdu sa femme et élevant seul cet enfant timide,  et particulièrement bien élevé, "il a quelque chose de moi dans les yeux"p117 !

Daddy love, du être, l'un des romans les plus délicats à écrire, de la très longue carrière littéraire de Joyce Carol Oates . C'est avec ses convictions qu'elle mène le débat, sa détermination s'exprime, sa parole s 'affirme devant toute la société américaine, trop souvent indifférente à ce douloureux problème, car elle ne peut pas se louper, elle veut être comprise, il faut être dans le vrai, sans fausse pudeur sans voyeurisme.

Patiemment elle nous prend par la main, celle du jeune Robbie, enlevé à l'age de 5ans, violemment, entre les mains de sa mère : "elle avait conscience de sa terrible perte. La main de l'enfant arrachée à la sienne. Maman avait dû lâcher prise."p. 27
Elle nous décrit toutes les manipulations de cet imposteur. Avec une patience de chat, le révérant cajole, punit Robbie, petit chiot que la bonne parole divine va dresser sans faiblesse, anonymement, froidement.

Les moments de tendresse viendront quand la docilité sera totalement installée, pasteur, d'un mouton appelé désormais Gidéon qui ne sait plus que bêler. Les douleurs, imaginées ne sont jamais décrites, juste le mot, saignement.

Un pas de trop, un geste cruel de trop, offrir un chiot à cet enfant qu'il appelle Missy, mais, pour mieux le crucifier ensuite en tuant Missy , sous ses yeux, pour une broutille, est-ce cela la cruauté évangélique du mont des oliviers, ou celle lâche d'un prélat qui se lasse de sa proie, pour mieux l'anéantir.

L'enfant se dédouble, le fils obéit, Gidéon est maintenant prêt à mordre. Gidéon verra poindre un autre espoir dans un sursaut de vengeance !

Chet Cash sera ce faux prélat jusqu'au bout, prédicateur d'une autorité supérieure, prêtre devant la justice des hommes, son avocat affirme : Mon
client reconnaît avoir agi en marge de la loi séculaire pour se conformer à une “loi morale supérieure”. le révérend Cash est
“non coupable” d'enlèvement ou de tout autre chef d'accusation
parce qu'il est “non coupable” d'avoir violé cette loi supérieure. ››
p182
Pour Joyce Carol Oates il fallait démontrer que le pasteur détruit de façon méthodique les fibres affectives d'un enfant. le réquisitoire est foudroyant comme sont ses analyses; on touche du doigt la capacité de Chet Cash totalement pervers de salir, d'assouvir pour son seul plaisir ses fantasmes les plus odieux.
Daddy Love est un livre noir, implacable, puissant, du Joyce Carol Oates et sa maîtrise des mots et sa connaissance de l'âme humaine.
Magnifique. Une intensité émotionnelle rarement atteinte, à vivre les souffrances et la douleur de parents déchirés.
Une vérité incontournable, un courage et une réussite.
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Robbie a cinq ans quand il est arraché à sa mère sur un parking de centre commercial. En essayant de sauver son fils, Dinah est gravement blessée, mais elle ne perd jamais l'espoir de retrouver son petit garçon. Désormais, Robbie s'appelle Gideon et il vit avec Daddy Love qui est convaincu de l'avoir sauvé d'une mauvaise famille. « Daddy Love est ton destin. Daddy Love sera à la fois ton père et ta mère. » (p. 50) Pendant six ans, entre punitions, récompenses, sévices sexuels et cajoleries, Gideon vit sous la coupe de son ravisseur. Daddy Love n'en est pas à son premier kidnapping. Il aime tant les petits garçons, mais pas au-delà de onze ou douze ans. Quand l'adolescent pointe son nez, Daddy Love se débarrasse de sa proie et en attrape une autre. Pour Gideon, l'heure va bientôt sonner. À moins qu'il échappe enfin à son terrible geôlier.

Joyce Carol Oates traite avec talent les sujets sensibles qui vont du tragique au glauque. Ici, on a presque toute la gamme : kidnapping, pédophilie, torture physique et psychologique pour l'enfant, désespoir, souffrance physique et dépression pour les parents. Pendant les six ans où ils attendent que leur fils leur soit rendu, Dinah et Whit restent ensemble dans la douleur, mais séparés par celle-ci, voguant sur deux flots différents. L'épisode liminaire de l'enlèvement est particulièrement atroce. Il est réécrit plusieurs fois sur plusieurs chapitres, avec des variations subtiles, comme pour saturer la narration de cet évènement dramatique et en extraire toute l'horreur, l'étaler autant que possible. « Elle avait conscience de sa terrible perte. La main de l'enfant arrachée à la sienne. Maman avait dû lâcher prise. » (p. 27) Joyce Carole Oates livre ici un terrifiant portrait de serial killer et de prédateur sexuel, mais également un glaçant portrait de victime. Daddy Love est un roman dur, parfois dérangeant jusqu'à la nausée, mais qui entre parfaitement dans l'oeuvre globale de cette auteure américaine aux obsessions si sombres.
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Robbie est un petit garçon de 5 ans, adoré par ses parents Whit et Dinah.
Mais en ce 11 avril 2006, alors que Robbie et Dinah se trouvent dans le centre commercial de leur petite ville d'Ypsilanti, Michigan, Robbie est enlevé.
Dinah qui bien que grièvement blessée par le kidnappeur va se précipiter sur la voiture qui emmène son fils, et en gardera de nombreuses séquelles.
Vont alors commencer six années d'horreur pour Robbie.
Chet Cash, séduisant prédicateur de l'Eglise de l'espoir Éternel, homme manipulateur, aimé et adulé par les femmes, va briser Robbie en usant de tortures physiques et psychologiques.
Et ce petit garçon qu'il va présenter à tous comme étant son fils Gideon vivra sous l'emprise de ce pédophile qui se fait appeler « Daddy Love » qui n'hésite pas à tuer ses petites victimes dès qu'il se lasse d'elles
Mais l'emprise psychologique de Daddy Love n'a pas réussi à totalement prendre et au fond de Gideon le petit Robbie n'est pas tout à fait « mort »
Et Robbie réussira l'impensable.
Un livre choc de Joyce Carol Oates qui nous fait sombrer dans le pire de ce que peut être l'humain.
Ames sensibles abstenez-vous.
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DADDY LOVE est un livre abominable. Cruel. Cru. Noir. Sadique.
A se demander pourquoi on s'y accroche autant. Est-ce la vie et l'enfance saccagées de Robbie qui incite à poursuivre la lecture , par respect ? Est-ce le sadisme de son bourreau qui pousse à "vérifier" jusqu'où l'horreur peut aller ? Est-ce la peine évidemment inconsolable de Dinah qui pousse le questionnement du "comment vivre avec CA" ? On lit ce récit en se disant que l'esthétisme de Clint Eastwood aurait pu "profiter" à l'écriture basique (mais franchement très efficace) du livre. Car oui, l'écriture est basique. On ne peut pas édulcorer l'horreur. On ne peut pas l'enjoliver. de fait, le style est direct, impactant, brut. On sort de cette histoire vraiment, vraiment, mais alors vraiment pas bien.
Je n'ose dire qu'il faut le lire quand on est parent. Car le drame arrive si vite quand on aime trop.
Mais c'est un roman.
Toute la problématique est là.
Si le roman est terrifiant, la réalité est ... ?
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Daddy Love ou plutôt Chet Cash pour le plus grand nombre est un pasteur itinérant faisant partie de l'Eglise de l'Espoir Eternel, où les fidèles sont en admiration devant lui. Tout commence ainsi, Robbie Whitcomb et sa mère Dinah sortent d'un centre commercial et cherchent leur voiture, puis soudain Robbie est arraché des mains de sa mère qui tente le tout pour le tout et poursuit le ravisseur jusqu'à être blessée grièvement, percutée puis traînée sur quelques mètres par le van Chrysler du kidnappeur. Commencent alors une longue période de six ans où le petit Robbie va subir les pires atrocités et les parents vivre au ralenti dans l'espoir de revoir un jour leur fils.

La pédophilie et la religion sont les thèmes phares de cette oeuvre. L'écriture est comme d'habitude chez Joyce Carol Oates très percutante et fluide. Les chapitres sont très courts alternant entre l'enfer que vit Robbie auprès de Daddy Love et l'enfer que vivent les parents et leur couple depuis la disparition de leur fils. Certaines scènes décrites sont intenables et insupportables voire même choquantes. L'auteur relate notre société actuelle et ce qu'elle a de plus sombre et fait prendre conscience aux gens des horreurs qui y sont perpétrées et Joyce Carol Oates par ce moyen les dénonce.

Ce roman est un roman coup de poing dont on ne sort pas indemne...
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Quand Robbie, 5 ans, se fait kidnapper sur un parking, c'est le début de 6 ans d'horreur pour Robbie et pour ses parents mais est-il possible de se remettre d'une telle épreuve ? le point fort de ce roman est la précision de la psychologie des personnages. Tout est là.
La mère se débat avec sa culpabilité de ne pas avoir protéger son enfant, de lui avoir lâché la main. le père se sent impuissant et ne sait comment avancer malgré cette perte. Robbie, la petite victime subit un conditionnement mental qui rend « normal » les violences sexuelles, physiques et psychologiques, et crée une forme d'attachement envers son ravisseur et bourreau. Et puis il y a Daddy love, le monstre répugnant, mais un monstre particulièrement doué pour se rendre invisible ou sociable en fonction du besoin. C'est la personne passe-partout, celle qu'on ne soupçonnerait jamais, qui est appréciée et qui par conséquent échappe à la justice et peut plonger dans les pires vices.
Tous les personnages sont passés au microscope, leur émotions, leur vision de la vie, la façon dont ils sont perçus. C'est puissant et l'environnement de vie n'est pas négligé, il est traité avec autant de minutie. On sent l'ambiance du village, du barbecue, de l'école… On est témoin de l'impression faite par ce bourreau qui semble si méritant, si impliqué et aimant. Avec cette narration, l'autrice dénonce l'intérêt de façade et l'importance du puritanisme qui met des oeillères sur la vision du monde, un croyant ne peut qu'être une personne bien.
Tout ça est renforcé par l'intime conviction du bourreau de faire le bien, de sauver les enfants de parents qui ne sont pas « fiables ». le résultat est très oppressant. L'horreur est décrite sans tomber dans le gore. On n'est pas dans une sorte de voyeurisme de l'horreur où la moindre scène de torture va être décrite, ici tout se fait en finesse, sans rien minimiser. Tout est là au moins suggéré et ça rend le roman encore plus puissant.
Le thème de ce roman est ignoble donc autant choisir de l'aborder dans un texte qui associe justesse, finesse et une plume magnifique ce qui est le cas ici.
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Il faut avoir le coeur bien accroché. C'est un livre difficile, violent, qu'on lit parfois avec la nausée. Et pourtant, on le lit, jusqu'au bout, plein d'espoir peut-être, mais plein d'interrogations. Sur le pourquoi, sur le pendant, sur le après, et même sur le « et si j'étais à sa place » au début.
L'écriture est fluide, elle suggère ou elle montre, difficile à savoir. Bien sûr il y a ces premiers chapitres, très étranges. Parce que pendant 40 pages, l'histoire est répétée, encore et encore. Parfois avec les mêmes mots, juste quelques variations (j'ai même cru un instant que j'avais un livre avec un problème!). Mais je suppose que c'est pour bien qu'on rentre dans la situation, ces quelques moments qui changent tout, et qu'on se repasse en boucle, qu'aurait-on pu faire, qu'a-t-on fait?
Ce début de livre a été compliqué, je me suis dit que cette façon d'écrire n'était pas pour moi. Mais si vous ressentez la même chose, accrochez vous, continuez, c'est totalement différent ensuite. On comprends. Même ce qu'on ne voudrait pas comprendre parfois.
Le fond de l'histoire quant à lui est fascinant. Bien sûr c'est une histoire d'enlèvement et de pédophilie, et c'est difficile à lire. Mais ce qui est fascinant ce n'est pas ça (Je ne trouve pas du tout intéressant de lire des sévices, vraiment pas), mais c'est tout ce qui entoure ce sujet : la position d'agresseur, la position de victime, pourquoi il ne s'enfuit pas, comment l'agresseur peut transformer un enfant au point de pouvoir l'exhiber en public sans que personne ne voit rien. Ici c'est un homme extérieur à la famille, mais ça peut tout autant s'appliquer aux affaires qui défraient la chronique sur les parents maltraitants. Pourquoi n'ont ils rien dit? Pourquoi sont ils restés?
Et enfin, qu'est ce qui peut se passer ensuite?
Alors si vous avez le coeur bien accroché et envie de réfléchir à la sombre face de l'âme humaine, je crois que ce livre est pour vous. Et vraiment bien écrit.
Lien : https://stephalivres.wordpre..
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Joyce Carol Oates, avec son extraordinaire sensibilité et son immense talent, nous plonge dans un monde dont on sait qu'il existe mais que l'on ne veut pas voir et affronter dans toute son horreur. Un monde de perversion qui peut vous détruire en sortant d'un centre commercial avec votre enfant! Vous avez ouvert ce livre , lu la première page, trop tard pour en sortir. Vous êtes avide de tourner la page suivante, malgré l'angoisse, la terreur que la vie de Robbie provoque en vous.
Vous êtes soulagé(e) d'avoir terminé cette lecture mais si vous êtes parent, vous tiendrez plus fermement la main de votre enfant et vous regarderez autour de vous à la recherche d'un danger potentiel et imminent!
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