N'ayez pas peur: fouillez au fond de vous-mêmes.
Dans l'amour de loin, il faut inventer tant de la vie. Dans l'amour de loin, on apprend les stratégies du détour.
Parfois on tombe amoureux sans le savoir. Sans s'en rendre compte. Et c'est trop tard, on ne peut pas revenir en arrière.
M.Harrow disait en conclusion : "Lawrence nous enseigne que l'amour - l'amour sensuel, sexuel,charnel - est notre raison d'exister. Il détestait l'amour de "devoir" ... pour les parents, la famille, la patrie, Dieu. Il nous dit que l'amour devrait être intense, individuel. Pas illimité. Cet amour illimité sent mauvais"
Elles avaient été droguées .Comme moi.
Elles avaient été amoureuses. Comme moi.
Elles garderaient toujours leurs secrets. Comme moi.
Nous sommes des bêtes et c'est notre consolation.
Leur rire était affectueux. Je jouissais de ce rire comme un chien à qui l’on a donné des coups de pied mais qui reçoit maintenant des caresses, et en éprouve de la reconnaissance.
Vandaliser une oeuvre d'art est une autre forme d'art.
J'adore les insultes, elles sont toujours sincères.
M. Harrow lisait. De sa voix basse rocailleuse pareille à une caresse rude. Alors que nos autres professeurs avaient tendance à être cassants, ironiques et poseurs, M. Harrow était sincère, et sa franchise nous mettait parfois mal à l’aise. D. H. Lawrence était l’un de ses héros. Il nous lisait « Pêche », un beau poème allègre, tiré d’Oiseaux, bêtes et fleurs, dont la langue sensuelle était comme une incantation.
Pourquoi si veloutée, si voluptueusement lourde ?
Pourquoi pendante d’un tel poids incongru ?
Pourquoi si échancrée ?
Pourquoi l’ornière ?
Pourquoi la ravissante rotondité bivalve ?
Pourquoi l’ondulation le long de la sphère ?
Pourquoi l’incision suggérée2 ?
Stupéfaite et fascinée, j’écoutais.
Je raccrochai alors qu'elle parlait encore. Si elle rappela, je n'étais plus dans ma chambre pour entendre le téléphone sonner.
C'était avant les répondeurs, les messages enregistrés auxquels on ne peut échapper. La vie était plus facile alors. Il suffisait de ne pas décrocher.
Le meurtre d'âme, ça existe... Sauf qu'il n'est pas visible comme l'autre.