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À travers son recueil de nouvelles Folles nuits, la grande et prolifique auteure américaine Joyce Carol Oates joue avec l'histoire et s'amuse à imaginer les derniers jours de cinq pilliers de la littérautre des Etats-Unis. J'ai cru comprendre qu'elle s'était inspirée de la vie des auteurs et de leur oeuvre mais ce sont des auteurs desquels je n'ai pas lu suffisamment pour pouvoir juger. Dans tous les cas, j'étais à la fois enchanté et sceptique mais surtout curieux.

D'abord, Edgard Allan Poe est transformé en gardien de phare quelque part sur les côtes du Chili, en proie à ses démons intérieurs qu'il couche sur papier dans un journal de bord. Mon intérêt, d'abord exalté, décroissait à mesure que la folie s'emparait du poète maudit. Mais mon impression restait positive.

Ensuite vint Emily Dickinson. Ou, plutôt, une sorte de clône, une copie futuristique pour les richards esseulés. Dans un avenir pas trop éloigné, Mr. Et Mme Krim souhaitent acquérir un robot et se mettent d'accord sur une réplique de la poétesse. J'étais hésitant quant à mélanger la science-fiction à la vie recluse d'une femme du 19e siècle mais, au final, ça a donné quelque chose de très intéressant qui m'a agréablement surpris. J'ai beaucoup apprécié comment Oates a réussi à intégrer des poèmes de Dickinson dans sa nouvelle. J'étais prêt à continuer l'expérience.

Par la suite vinrent Mark Twain, James Joyce puis Ernest Hemingway. Encore une fois, mon intérêt décroissait à mesure que j'avançais dans les nouvelles, déçu un peu davantage à chaque lecture. Un vieillard qui devient obsédé par une jeune fille (rien de sexuel, je tiens à rassurer), un autre par les jeunes soldats blessés dans un hôpital (fantasmes homosexuels réprimés ?). Quant au dernier, je ne m'en rappelle déjà plus… c'est pour dire à quel point il m'a marqué !

Au final, ce ne fut pas une expérience très concluante. Dans tous les cas, pas pour moi. Joyce Carol Oates est pourtant maitre à faire passer les émotions, les tourments, dans ce cas-ci les frustrations. Ce qu'elle met de l'avant est sans doute très vrai, très recherché et documenté, mais ça ne m'a pas interpelé. Je n'arrivais jamais à aimer ces hommes, encore moins à m'identifier à eux. Les épisodes racontés étaient-ils trop sombres ou troublants ? L'aspect tortué de leur personnalité était-il trop poussé ? Ce sera donc un rendez-vous manqué.
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J'aurais dû commencer ma découverte de Carol Joyce Oates probablement avec un autre de ses livres - et Dieu sait combien elle est prolifique. Dans celui-ci, cinq petites nouvelles écrites 'à la façon de' et s'inspirant de la vie et de l'oeuvre de cinq piliers de la littérature : Edgar Allan Poe, Mark Twain, Henry James, Emily Dickinson et Ernest Hemingway. Cet exercice, si on peut l'appeler ainsi, montre la virtuosité de l'auteur. Mais ne connaissant pas suffisamment le style, la biographie et les oeuvres des cinq références, je suis passée complètement à côté de ce livre.
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Après avoir lu un roman policier de l'auteure, je me suis décidé pour une lecture très différente et j'ai à nouveau été séduite. Cinq nouvelles composent ce recueil. Dans chacune d'elles, Joyce Carol Oates s'inspire de la vie et de l'oeuvre d'un grand écrivain pour réinventer la fin de leur vie. Exercice de style très périlleux mais que j'ai trouvé plutôt réussi. La créativité de l'auteure ainsi que ses qualités littéraires sont au service d'un recueil intéressant et plaisant. On découvre des auteurs tourmentés et qui doivent faire face à la vieillesse, à la solitude et aux côtés les plus obscurs de leurs personnalités.
Je ne connais pas les auteurs mis en scène et je ne peux donc pas juger du rapprochement de style entre les nouvelles qui leur sont consacrées et leur propres oeuvres mais elles m'ont donné envie de découvrir leurs écrits. Bien sûr, j'ai préféré certaines nouvelles à d'autres, principalement à cause de l'ambiance créée mais aussi par le caractère des personnages mis en scène.
Je trouve que Joyce Carol Oates fait preuve d'une grande audace en s'attaquant à des auteurs emblématiques de la littérature américaine. On sent derrière chacune de ces histoires la réflexion sur le statut d'écrivain et la création. Grâce à ce recueil j'ai envie de découvrir l'oeuvre de ces 5 auteurs et de continuer à lire Oates. Alors pour ma part cette lecture a bien rempli son objectif.
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L'imagination, voilà un des talents indéniables de Joyce Carol Oates : la lecture de ces cinq nouvelles m'a certainement évoqué les rédactions que nous avions à rendre à l'école et elle m'a rappelé avec nostalgie mes propres travaux. Souvenez-vous de ces devoirs dont l'intitulé précisait : imaginez la fin de cette histoire. Oates adapte son écriture avec verve et inventivité au style littéraire de chaque auteur évoqué. Edgar Allan Poe, Emilie Dickinson, Mark Twain, Henri James et Ernest Hemingway, sont ainsi analysés sous la plume inquisitrice de l'américaine. Les destins imaginés de ces cinq grandes figures de la littérature américaine dégagent tous un parfum de mystère et de détresse qui m'a captivée. N'ayant jamais rien lu de Carol Oates, je me suis lancée dans cette lecture sans à priori et j'ai été prise au dépourvu : ne connaissant que partiellement les auteurs disséqués, j'ai tout de même retrouvé dans chaque récit, la spécificité qui fait l'identité littéraire de chacun. On y trouve beaucoup de désespoir et d'ironie du destin. Démence, solitude, frustration sexuelle, détresse, maladie, dépression, Joyce Carol Oates dresse des portraits innattendus à la fois émouvants et repoussants.

L'on assiste dans Poe, Posthume ; Ou le phare à la fin d'un Edgar Allan Poe souffrant d'une extrême solitude et sombrant dans une démence peuplée d'étranges animaux. Ou nous découvrons dans EDincksonRepliLuxe, une étrange réplique androïde d'Emilie Dickinson acquis par un couple en mal d'amour et dont la présence fantomatique est des plus troublantes. Que dire encore de ce sosie septuagénaire sexuellement dérangé de Mark Twain, dans Papa Clemens et Poisson-Ange 1906 ? Ou de ce vieux Henry James amoureux des jeunes soldats de guerre qu'il soigne dans le Maître à l'Hôpital Saint-Bartholomew 1914-1918 ? Que penser enfin de cet Hemingway ressassant sans cesse les scenari de son suicide dans Papa à Ketchum 1961 ? Au travers de ces courts récits, Joyce Carol Oates nous dévoile cette part d'humanité qui a fait la particularité de chacun de ces 5 auteurs. Tantôt basant ses textes sur la biographie des auteurs, tantôt construisant ses histoires autour de leurs oeuvres, l'écrivain américain met en scène habilement les secrets de chaque écrivain avec de ces détails troublants qui font de ce recueil de nouvelles, une oeuvre à la fois riche et sombre.

Avant de lire Folles Nuits (titre inspiré d'un poème d'Emilie Dickinson), je conseille à tous de se pencher sur les biographies et bibliographies de chaque auteur pour mieux appréhender le talent Joyce Carol Oates.
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Une quatrième de couverture qui annonce quelques surprises, et la première fut celle figurant Poe en gardien de phare d'abord tout content de sa nouvelle place dans le monde puis complètement fou et désemparé auprès d'un animal hybride. Terribles effets de l'isolement extrême. Ou encore Emily Dickinson ressuscité sous la forme d'une poupée androïde pour un couple dont la femme est une passionnée de poésie. Un Mark Twain entretenant une correspondance avec une jeune fille avec laquelle il coupera tout rapport en apprenant qu'elle a seize ans et non quatorze, un club de « poisson-anges » très inhabituel.
Que dire d'un Henry James se portant bénévole dans un hôpital pendant la guerre et qui commence à fantasmer sur ces jeunes hommes mutilés. Pire, cette nouvelle où Hemingway fantasme sur son suicide.

Recueil de nouvelles publiées dans différentes revues, Folles nuits est donc la fin imaginée des derniers jours de géants de la littérature américaine : Poe, Dickinson, Twain, James et Hemingway.
Il est évident que c'est loin d'être une sorte de biographie mais bien une fin imaginaire, voire tragique empreinte de folie, de ces vies pourtant réellement brisées.
Un pari osé qui a tout pour plaire !
Lien : http://www.stemilou-books.co..
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Par jeu, en participant à des challenges sur Babelio, j'aime être invité à sortir de ma "zone de confort" de lecteur car il y a toujours de belles découvertes à y faire.
La contrepartie de cela, c'est qu'on est parfois obligé de se frotter à des livres dont on sait pertinemment que la lecture va être un calvaire.
Ce fut le cas aujourd'hui avec la lecture de ce recueil de nouvelles. Je suis définitivement hermétique aux écrits de Mme Oates !
J'avais un maigre espoir avec le thème original des nouvelles : imaginer la fin de 5 écrivains renommés.
Je ne suis allé au bout d'aucune nouvelle tant il n'y a aucune ampleur aux personnages, à leur fin envisagée.
Avec E. Dickinson en poupée androïde, j'aurais pu y parvenir, l'idée de ce couple qui achète cet automate pour avoir un artiste poète à demeure paraissait intéressante, mais franchement rien ne passe, aucune émotion, aucun intérêt (le mari fini par violer le robot).
Au moins une validation sur le challenge Solidaire de cette année ! Ouf !
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Joyce Carol Oates a une drôle de façon de traiter les écrivains qu'elle admire.
Dans ces cinq nouvelles elle imagine les derniers jours de Edgar Allen Poe, Emily Dickinson, Mark Twain, Henry James et Ernest Hemingway. Des fins de vie atroces à vrai dire : Poe abandonné dans un phare, Emily Dickinson en poupée androïde violée, Twain rattrapé par son goût des jeunes filles, Henry James bénévole dans un hôpital pour soldats blessés et vidant les bassines et Hemingway cherchant le meilleur moyen de se suicider.
Oates exploite les failles de chacun de ces écrivains, leurs côtés obscurs, leurs frustrations sexuelles, en imitant par moments leur écriture.
Ce n'est ni un tombeau au sens littéraire, ni un hommage, ni une caricature, ni un pastiche.
Oates a inventé un nouveau genre qui en dit autant sur sa propre peur de sombrer dans la folie, sa virtuosité d'imagination, que sur sa volonté de faire tomber ses modèles de leur piédestal pour susciter chez le lecteur une réflexion sur les relations entre la création et la vie.
Etonnant et dérangeant.
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Voir ce livre admirable et tellement brillant si mal noté ne révèle qu'une chose : la médiocrité du lectorat.
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Ce recueil de nouvelles est un très bel exercice de style, de différents styles. Par contre, toutes ont en commun la décrépitude, la désagrégation, la folie, la frustration et certains détails ne sont pas très ragoûtants. Je ne peux pas dire qu'il m'ait enthousiasmée autant que Bloodsmoor, mais c'est néanmoins un très bon livre. Il fallait tout de même y penser, ramener Emily Dickinson à la vie sous forme d'une androïde-compagne pour bobos ! On a alternativement envie de baffer Samuel Clemens et de le plaindre. Poe est toujours aussi glauque et Hemingway est complètement parano. La nouvelle que j'ai préférée, c'est celle sur Henry James. C'est bizarre comme j'ai beaucoup de mal à accrocher à lui en tant qu'auteur alors qu'en tant que personnage - la nouvelle du recueil et "L'auteur, l'auteur" de David Lodge, je le trouve infiniment touchant et assez amusant.
Bref, un bon livre mais pas mon préféré. N'empêche, il faut absolument que j'explore cette auteure, elle me plaît !
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Imprégnée de l'ambiance malsaine qui suintait entre les pages du Musée du Dr Moses, je m'étais interrogée sur les limites de l'univers de Joyce Carol Oates, dont le style m'attirait et me répugnait tout à la fois. C'est donc avec un intérêt mesuré que je me suis attelée à une nouvelle lecture, puisque le résumé de ce nouveau recueil de nouvelles remuait ma curiosité.

Dans le résumé de l'éditeur, celui-ci ajoute qu'Oates a su capter et retranscrire le style des écrivains dont elle décrit les derniers instants. Si je ne suis pas une adepte de Dickinson ou de Twain, je connais si bien Poe et James que je crois pouvoir corriger un peu cette idée : Oates, tout du moins dans la traduction française qui nous est proposée, ne reproduit pas le style de ces illustres auteurs; à peine s'appuie-t-elle sur la richesse du vocabulaire ou la longueur des phrases pour sous-entendre l'influence de l'un ou de l'autre à travers les pages. Elle réussit cependant un autre tour de force, qui sort du domaine de la simple imitation : Oates s'est approprié les univers de ces maîtres, dont elle a tiré les pensées et les obsessions les plus brutes.

Ainsi, Poe se trouve seul sur une île, où il a décidé de s'isoler après la mort de sa femme. Il y rédige un journal intime, d'abord tenu avec soin. Mais peu à peu, rongé par la solitude et contaminé par l'univers sauvage dans lequel il évolue, son esprit va s'égarer. Une histoire de folie qui va si bien à ce maître tourmenté …
Dickinson est une réplique de l'originale, un robot accueilli dans une famille où la femme, mauvais poète à ses heures, peine à la considérer tout à fait comme une machine. Emily hante les couloirs de la maison, griffonne des vers sur des bouts de papiers …
Mark Twain, « grand-papa » adoré par une génération de très jeunes filles qu'il choisit méthodiquement parmi ses admiratrices pour les introduire dans son « club », se prend d'affection pour l'une d'elles. Mais, obsédé par la mort de sa propre fille, les lettres qu'il adresse à la petite Maddy sont dérangeantes …
Henry James, gentleman habitué aux salons mondains, se porte volontaire à l'hôpital de Saint Bartholomew. Les blessés de la Grande Guerre défilent dans la Salle 6, où James, vieillard absolument touchant, panse leurs plaies et leur lit des poèmes. Il découvre les chairs et les esprits démolis de ces jeunes soldats au « regard hébété », et se retourne sur son Oeuvre, si lisse, si pleine de jeunes gens beaux et tourmentés, sans l'ombre d'une blessure.
Ernest Hemingway, isolé avec sa femme dans sa dernière maison, revit le suicide de son père et par extension, le sien. Il rumine le meurtre de sa « future veuve », et fait de longues promenades jusqu'à l'endroit qu'il a choisi pour sa tombe.

Ces cinq écrivains, tous plongés dans une profonde solitude, ont un regard mélancolique, parfois méprisant sur leur Oeuvre. Tous sont conscients de leur fin, et l'idée, la présence de la mort traverse les pages. le Hemingway de Joyce, obsédé par le suicide, le formule ainsi : « … on ne mourait pas sans assister à la fuite jaillissante de son sang et pendant ces quelques secondes penché au bord de la terre on devait entrevoir l'abîme de l'éternité comme le chien bâtard du terrifiant tableau de Goya. »

Joyce Carol Oates a une écriture dérangeante, parce que sèche et sévère. Oates ne fait jamais de concessions, elle sonde l'âme de ses personnages et la recrache comme elle est : trouée de vices et de désespoirs. L'arrivée de Henry James à l'hôpital Saint Bartholomew (p. 159-160) en est l'illustration parfaite : au milieu des « amas scintillants de pucerons noirs » et des « odeurs de chair rancie », les jeunes soldats mutilés sont à l'agonie. Cette agonie, c'est celle du lecteur qui parcourt les pages à toute vitesse, terriblement gêné par cette écriture qui permet de dégager les odeurs mêmes des mots imprimés sur la page, et qui se voit entraîné de force dans les couloirs de l'hôpital, puis sur une île infestée de créatures rampantes, et enfin dans l'esprit malheureux, insensiblement pervers d'un Mark Twain écrasé par la mort de sa fille.

Ce second livre de Joyce Carol Oates achevé, j'ai le même goût amer dans la bouche, comme un goût de rouille, ou de sang. Outre son style, qui me dérange par ses phrases hachées, ses dialogues en italique insérés au milieu de paragraphes souvent dépourvus de ponctuation, je ne me sens pas non plus attirée par ses lieux et ses personnages malsains, comme malades.
Justement, ce sont sans doute les maladies de ses personnages qui m'incitent à lire ses textes. Ces esprits torturés, boursouflés de regrets. Si le style d'Oates est si troublant, c'est sans doute parce qu'il heurte le lecteur dans sa pudeur, en l'obligeant à observer le spectacle de ses propres faiblesses.

De la même façon, Folles Nuits est une immersion intime dans l'univers d'écrivains illustres, dans le prolongement de leurs fantasmes et de leurs peurs.
Lien : http://latheoriedesmasques.c..
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