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Claude Seban (Traducteur)
EAN : 9782253108146
692 pages
Le Livre de Poche (12/05/2004)
4.05/5   55 notes
Résumé :
Depuis ce jour de 1960 où elle est arrivée à Willowsville, une convenable bourgade de l'État de New York, à bord d'une Cadillac rose saumon conduite par un gamin de onze ans, la famille Heart n'a cessé de susciter questions et passions. Et si la mère, une blonde à la réputation sulfureuse, opère vite des ravages parmi les adultes, John Reddy, son fils, beau et taciturne, va peu à peu séduire la jeunesse de la ville. Or, un soir, quand l'un des " amis " de Mme Heart ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Décidément, entre Oates et moi, c'est compliqué.

Pourtant, cette fois-ci, j'étais prête à plonger. Plonger comme toutes ces petites bourgeoises de Willowsville. Sous le charme de Johnny Reddy Heart.
John Reddy Heart, c'est ce genre de type, un peu crasseux, peu loquace mais diablement irrésistible qui fait chavirer le cœur de toutes les filles du lycée. Le genre "mauvais garçon" qui attire les nénettes, qu'elles soient jolies ou moches, qu'elles soient intelligentes ou sombres idiotes, sans qu'on sache vraiment pourquoi.
Celui-là même sur qui court des tas de rumeurs...histoire de le rendre encore plus exceptionnel.
Et lorsque ce dernier est accusé du meurtre d'un notable de la ville, son aura légendaire ne cesse de s'amplifier. Il devient alors l'icône de cette jeunesse vernie et insouciante.


Une histoire plutôt captivante, un personnage, qui n'a rien d'un héros, fascinant mais pourtant j'ai eu beaucoup de mal.
D'emblée déroutée par un "nous" impersonnel, tantôt féminin, tantôt masculin, racontant en long et en large les émois de cette petite communauté de lycéens, j'ai bien cru lâcher le roman dès le début. Puis, peu à peu, le beau John Reddy a eu raison de ma lassitude. J'me suis attachée à son regard sombre intimidant, à ses bottes fatiguées, et même à ses boutons d'acné...Mais, le roman est long, bien trop long, entrecoupé de passages soporifiques narrant la vie pas toujours passionnante de ces gosses de riches américains qui deviendront à leur tour adultes nantis, plus ou moins mariés, plus ou moins divorcés, plus ou moins heureux..
Et même si l'ombre de Johnny plane toujours au-dessus d'eux, s'immisce toujours dans leurs souvenirs, j'avoue que la fin du roman, évoquant leur trentième réunion d'anciens élèves de WHS m'a paru interminable.

Ce n'était donc pas encore le "bon" Joyce Carol Oates ! Ou tout simplement, l’œuvre de l'américaine n'est pas faite pour moi !
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Johnny Blues
Traduction : Claude Seban.

Certains critiques ont osé l'impensable et déclaré que Joyce Carol Oates, Américaine pur sang enseignant la littérature à l'Université de Princeton, parvenait à insuffler à l'ensemble de son oeuvre une rigueur qui n'est pas sans rappeler le père de la Comédie Humaine, Honoré de Balzac. de fait, après lecture de « Johnny Blues », on n'est pas loin d'en être convaincu : rigueur implacable, sens poussé du détail qui vibre, cruauté certes, cruauté froide et rageuse mais aussi tendresse résignée envers les faiblesses de l'âme humaine.
Et aussi, pour l'intrigue, un point de départ plutôt banal : dans une petite ville de l'Est américain, un adolescent de seize ans tire sur l'amant de sa mère et le tue. Tout l'accuse et d'abord, et surtout, l'arme du crime, un Colt 11,43 dont il a cherché à se débarrasser en le jetant dans une rivière qui, malheureusement pour lui, était gelée à ce moment-là. En ces années soixante qui s'achèvent pour les USA dans le sanglant guêpier du Viêt-Nam, John Reddy Heart – tel est le nom de l'adolescent meurtrier – affronte deux procès. le premier n'aboutira pas « pour vice de forme, » l'un des membres du jury ayant clamé bien haut (et à genoux parce qu'exaltée religieuse) sa certitude de ne voir, dans l'acte du jeune homme, que le bras vengeur de Dieu. Quant au second et en dépit des prévisions pessimistes de son propre avocat, il l'acquittera. Condamné cependant pour des chefs d'inculpation mineurs comme vol de voiture, violences contre les forces de l'ordre, etc …, Johnny sera incarcéré pour un temps dans un Centre de Redressement avant de revenir terminer ses études à Willowsville. Puis, ayant obtenu son diplôme, il quittera cette bourgade aisée de l'Etat de New-York afin de tenter de reconstruire sa vie ailleurs.
Entretemps mais sans le savoir, John Reddy Heart sera devenu, pour tous ses condisciples et jusqu'aux plus snobs d'entre eux, une véritable légende. Les filles surtout seront toutes tombées amoureuses de lui et certaines auront clamé haut et fort avoir été pour lui plus que de simples relations de lycée. Les garçons, quant à eux, le placeront dans leur Panthéon personnel parce que, finalement, « Johnny avait fait ce qu'il avait à faire. »
La première partie du roman – la plus longue – relate exclusivement la façon dont ces jeunes ressentent et voient non seulement l'« affaire » mais aussi la famille Heart au grand complet. Si John a tiré en effet, c'était pour défendre sa mère, la belle, la douce, la merveilleuse Dahlia Heart, surnommée « le Dahlia Blanc » parce que jamais, de mémoire de Willowsvillien, personne ne l'avait vue jamais habillée autrement qu'en blanc. Sa chevelure elle-même s'apparentait au blond platine d'une Jean Harlow. Une veuve qui, ainsi que le lui permettait sa qualité de veuve, flirtait avec certains hommes de la ville, parmi les plus riches et les plus influents, toujours. (La demeure où Dalhlia résidait avec ses enfants lui avait d'ailleurs été léguée par le colonel Edgihoffer, l'une des personnalités du lieu, qui l'avait rencontrée à Las Vegas où, pour nourrir ses enfants, elle exerçait la profession de croupière.)
Outre Johnny, l'aîné, celui qui, alors âgé de 11 ans, conduisait la Cadillac de sa mère lorsque toute la famille avait investi le 8, Meridian Place, Dahlia avait encore deux autres enfants, plus jeunes : Farley, qui deviendra un authentique génie de l'informatique ainsi qu'un redoutable homme d'affaires et Shirleen, laquelle entrera dans les ordres et y mènera une vie exemplaire toute entière consacrée aux autistes.
Et puis, il y avait le père de Dahlia, un vieux texan à l'allure aristocratique, Aaron Leander Heart, joueur de poker émérite, grand buveur de whisky, fine gachette et futur créateur de « L'Arche de Verre », oeuvre représentative, dira-t-on, de l'art contemporain américain.
On comprend que, avec de telles figures, une famille aussi atypique ait très vite fasciné les enfants des familles bien-pensantes de Willowsville. D'instinct, ils comprirent, mais sans se l'avouer jamais consciemment, que c'était John Reddy qui y tenait le rôle du Père. Et cette découverte allait encourager leurs fantasmes, à eux dont le père était justement trop souvent absent de leur vie, trop occupé à « réussir » et à travailler pour leur garantir un certain train de vie.
Jusqu'au bout, jusqu'à cette trentième réunion des Anciens du Lycée de Willowsville où, vieillis, fatigués, désenchantés, mais conformément à la tradition des écoles et universités américaines, ils se retrouvent pour évoquer leur jeunesse disparue, les ex-condisciples de John Reddy Heart fantasmeront ainsi sur sa personnalité, sur sa famille, sur sa destinée … Et comme ils auront passé l'essentiel du roman à l'imaginer et à le voir là où il n'était pas comme là où il aurait pu être, ils continueront ce soir-là, avec un désespoir touchant, à guetter son arrivée. Millicent Leroux l'a invité : alors, pourquoi John Reddy ne viendrait-il pas ? …
Non, il n'est pas possible que, finalement, John Reddy ne ressente envers eux que la plus pure, la plus douce et la plus cruelle des indifférences ... :o
Tous ceux qui ont regardé les sempiternelles séries américaines à la TV, surtout celles qui ont pour cadre ces petites villes bien proprettes que Tim Burton caricature dans son "Edward aux Mains d'Argent", tous ceux-là comprendront sans effort que, pour Joyce Carol Oates, le style de vie de l'Américain-modèle, c'est-à-dire du Blanc-protestant-anglo-saxon de bonne famille (le WASP), n'est qu'une course plus ou moins débridée vers le néant. Pas une seule fois, sauf peut-être à la fin, lorsque la chose semble inutile, ses « héros » ne font mine de s'éloigner de la voie qui leur a été tracée par leur éducation. Pas même Veronica Myers, devenue comédienne. Pas même Evangeline Fesnacht, auteur littéraire pourtant réputé et peut-être le personnage le plus lucide du groupe. Mais, bien certainement, aucun des personnages masculins – à l'exception de Johnny, bien sûr.
John Reddy fut un fantasme collectif, un fantasme qui permit à ses condisciples de s'imaginer que, sans renoncer pour autant aux avantages de leur statut social dans « la vie réelle » (l'expression revient souvent dans le roman), ils vivaient une existence riche en émotions et en audaces de toutes sortes. Mais le lecteur, qui, lui, a lu la seconde partie, consacrée au seul John Reddy, sait bien que cette vision n'est qu'une illusion – et qu'elle est destinée à le demeurer. Parce que, quelque part, c'est mieux comme ça. Parce que, dans « la vraie vie », si les John Reddy Heart s'en sortent toujours, d'une manière ou d'une autre, les petits-bourgeois bien-pensants, eux, n'ont pas cette chance. ;o)
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Willowsville, belle bourgade blanche du Nord-Est de l'Amérique. Alors, lorsqu'un jour de 1960, John Reddy Heart, âgé de 11 ans, arrive au volant de la Cadillac rose de sa mère, tous les habitants de Willowsville vont voir leur vie basculée à tout jamais.

L'icône de toute une ville de banlieue. Tous se disent proche de lui, tous espèrent et croient en lui. Alors le jour où il tua l'amant de sa mère pour la protéger, avec le Colt 11.43 de son grand-père, John Reddy Heart est sublimé par l'ensemble de ses camarades et élevé tout simplement au digne rang de héros de la nation, ou du moins de Willowsville.

Mme Heart, surnommée le « Dahlia Blanc », hommage à une célèbre affaire policière le « Dahlia Noir », est une femme sublime, s'habillant toujours tout en blanc. Elle ne laisse pas indifférente la gente masculine de cette banlieue proprette. Elle est belle, et elle se montre aux bras des hommes, de nombreux hommes, même mariés. Les femmes de Willowsville sont sensibles à ses charmes mais également d'une jalousie extrême devant cette ravageuse d'hommes, peur de voir tomber leurs petits maris dans les griffes de cette mente religieuse.

Ainsi, tout le petit village de Willowsville se trouve perturbé par la venue de cette famille venue perturbée leur train-train quotidien et par ce qui deviendra « l'affaire »... Ainsi naquit la légende de John Reddy Heart.

J'ai souvent lu que, pour apprécier le talent, l'essence et l'écriture de Joyce Carol Oates, il fallait « oser s'attaquer » à ses gros pavés, des romans fleuves dépassant largement le demi millier de pages. Johnny Blues frôle les 700 pages (elle a fait encore beaucoup plus long) et se découpe en 3 parties inégales.

Chapitre 1 : TUEUR

Cette première partie du roman relate « l'affaire », celle du meurtre, celle des deux procès et la façon dont elle est perçue par cette petite ville proche de Buffalo. Si le valeureux John Reddy Heart a été disculpé, les autorités le condamnèrent quand même à un petit séjour au pénitencier du coin. Déjà adulé par la population, cet acte fit de lui une véritable légende. Ainsi, tous les ans, à chaque réunion d'anciens élèves, ses camarades ressassent les souvenirs du passé, à commencer par le premier jour où John Reddy Heart a foulé la ville de Willowsville, le premier jour où il a regardé untel, où il a embrassé unetelle... Toute la bourgade se sent proche de lui, se veut son ami avec des degrés d'intimité de plus en plus élevés au fil du temps. de longues soirées à se souvenir, à se remémorer et à lire... parce que c'est long, très long, trop long ?

Chapitre 2 : M. REPARE-TOUT

La partie la plus intéressante, à mon sens. On découvre le vrai John Reddy Heart, ce qu'il est devenu après « l'affaire », ses aspirations et sa vie. Un John Reddy Heart plus humain et plus simple que la vision de ses soi-disant camarades peut avoir de lui. Son image ne fait plus illusion pour le lecteur, le seul dans l'histoire à connaître la réalité, à ne pas tomber dans cette fantasmagorie populaire. John Reddy Heart, le solitaire. Devenu ermite, il se fout totalement de son passé. Des camarades de classes ? Quels camarades ?

Chapitre 3 : TRENTIEME REUNION

La partie la plus pathétique. Toutes ces têtes bien-pensantes de Willowsville se retrouvent une énième fois pour ressasser « l'affaire ». Orgie de bouffe, de bières, d'alcool et de pizza pour donner une représentation criarde de l'Amérique blanche. le modèle américain WASP, à savoir blanc protestant anglo-saxon, dans toute sa splendeur. Elle est belle cette Amérique des banlieues chic, tout dans la propreté du paraître. Ils ont tous des hautes fonctions dans l'administration, le cinéma, la politico-justice ou la littérature, mais ils n'ont jamais réussi à se défaire de leur fantasme John Reddy Heart. Pauvres d'eux-mêmes, malgré l'embonpoint et la richesse dégoulinant de leur pseudo aura...
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Johnny Blues de Joyce Carol Oates ( l'De P N° 30102 - 692 pages )

Il m'a fallut un gros effort pour rentrer dans ce roman.
En effet la première partie m'a agacé car le drame est raconté par les autres. (cela provient de mon caractère)
Chacun met son grain de sel même s'il n'a rien vu.
On parle ...racontars. ..John sans le vouloir va devenir pour les uns une idole et pour d'autres un tueur.
Une belle étude sur la bêtise humaine...Je confirme cela existe ! Elle n'est pas qu'aux U S A
La deuxième partie nous découvrons la vérité par petits bouts . Et même si j'avais des doutes sur les "on dit " ,vous allez découvrir l'envers du décor et enfin ouvrir les yeux.
Cela nous encourage à ne pas avaler tout pour argent comptant quand une personne bave sur quelqu'un. Surtout se méfier des dires des journalistes qui cherchent le sensationnel.
Je suis admirative sur le travail de l'écrivain. Si j'avais su écrire ce roman au mieux j'aurais noirci une centaine de pages sur John et sa famille, l'écrivain avec facilité nous a donné 692 pages à lire. Pour moi c'était un peu trop !

J'ai bien apprécié la deuxième partie du livre quand l'auteur rentre dans l'intime des personnages principaux.
Par contre vers la fin la réunion des anciens élèves du lycée de John m'a un peu écoeuré par cette société américaine qui j'espère ne ressemble pas beaucoup à notre société française.

La fin je n'en dirais rien mais pour moi (Hum !) car je suis une curieuse qui veut tout savoir sur les personnages principaux.

Je confirme Joyce Carol Oates est un grand écrivain ....mais elle ne sera pas dans mes préférés.

Bonne lecture à l'ombre.

Mireine

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Bonjour tout le monde,
Retour sur « Johnny Blues » que je viens de terminer péniblement.
En effet, je n'ai eu aucun plaisir à le lire même si le sujet est plutôt intéressant et l'écriture (ainsi que la traduction) bien maîtrisée.
Seulement, le style narratif ne m'a pas plu du tout.
Joyce Carol Oates aborde ici l'Amérique bourgeoise des années 60 aux années 90, tout en ne se privant pas d'en faire une dissection assez acerbe, mais elle le fait au travers de personnages qui témoignent les uns après les autres d'une situation exceptionnelle, arrivée dans leur petite ville protégée, et se perdent en conjectures et ragots, comportements que je déteste par-dessus tout.
Donc, dans cette ville peuplée de fils de et de Pom-Pom girls génétiquement et socialement programmés arrive une famille excentrique dans une voiture tape à l'oeil qui va bouleverser la tranquillité de la commune :La mère sublime et aux accoutrements assez peu discrets, le fils rebelle qui, tout jeune ,connaît déjà les ficelles de la débrouillardise, les deux autres enfants totalement écrasés par l'aura de ces personnages, mais dont le physique ingrat cache une intelligence hors norme, et le grand-père à moitié déjanté, aux allures de cow-boy sur le retour.
Et lorsque le fils aîné de cette famille, bad boy ténébreux qui fait tourner toutes les têtes, est accusé de meurtre, chacun y va de son pronostique et de sa vision fallacieuse de ladite famille.
A travers ces témoignages, force est de constater que le niveau social de certains leur octroie le droit d'être juge et parti et qu'il est extrêmement malvenu d'être différent. D'un côté se trouvent de jeunes gens dont l'avenir est tout tracé et qui, entre sororités et clubs sportifs, entretiennent jalousement l'entre-soi et perdent totalement les pédales à la moindre apparition de Johnny, l'enfant révolté. de l'autre, les parents subjugués par la beauté de sa mère, les hommes dont les hormones se mettent subitement à bouillir, leurs épouses oscillant entre jalousie et envie de connaître le secret de son succès.
Bien évidemment, la réalité de cette famille est bien moins romantique que l'idée majoritairement partagée par l'ensemble des habitants de willowsville, mais elle n'importe finalement pas car elle n'est qu'un prétexte à donner raison aux traditions véhiculées par ces petits bourgeois.
Trois quart du livre ne sont donc que les commentaires et ressentis de chaque membre de la communauté, tandis que le principal intéressé n'a que quelques chapitres pour tenter d'expliquer qui il est, d'où il vient et pourquoi il en est arrivé à ce fameux soir meurtrier, avant que l'on reparte, 30 ans plus tard, dans une réunion d'anciens élèves qui n'en finit pas…
Bref, je n'ai pas été emballée malgré mon engouement pour la littérature américaine, je suis totalement passée à côté de Joyce Carol Oates, dont je réessaierai peut-être un autre opus malgré tout.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Il fut un temps où, à Willowsville, village de 5 640 habitants sis dans l’État de New York, dix-huit kilomètres à l’est de Buffalo, toutes les filles de douze à vingt ans (et beaucoup d’autres, qui ne le disaient pas) étaient amoureuses de John Reddy Heart.

John Reddy Heart fut notre premier amour. On n’oublie jamais son premier amour.

Et quand il n’était pas vraiment notre premier amour (car après tout nos mères avaient dû aimer nos pères, lorsqu’elles étaient jeunes, dans cet abîme temporel qui avait précédé nos naissances... et certaines d’entre elles étaient amoureuses de John Reddy Heart), il supplanta ce premier amour, et jusqu’à son souvenir.
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Lorsqu'ils habitaient tous à Las Vegas, son grand-père, qui donnait dans le style cow-boy canaille, se consacrait au poker et à des combines de jeu qui marchaient rarement. Il était une sorte d'homme à femmes. Il avait le tempérament d'un personnage de l'Ancien Testament (aimait-il à dire) mais n'avait pas de religion - "Croire, c'est pour les poires, petit. Le truc, c'est d'être ce que les poires croient."
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"...nous étions des rebelles! Simplement, nous ne voulions pas risquer de perdre notre argent de poche ni inquiéter nos parents.La plupart d'entre nous s'entendaient très bien avec leurs mères. Ou en tout cas assez bien.Nos mères prenaient du Valium et du Librium, souriaient beaucoup et étaient séduisantes pour leur âge.Avec nos pères, ç'aurait peut-être été une autre histoire,mais la plupart d'entre eux n'étaient pas souvent à la maison.On pouvait mesurer la réussite de son père au peu de temps qu'on le voyait..."
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Le monde naturel et humain était pour lui un "monde de hasard aveugle" que l'on pouvait néanmoins plier à sa volonté comme on pouvait endiguer une rivière,déverser du béton sur la terre,pulvériser de l'insecticide dans les pièces de son habitation, des actes qui se révéleraient à la longue inutiles parce que la rivière finirait par gonfler et emporter le barrage,la végétation pousserait à travers le béton qu'elle fendrait comme de la glace,les cafards et les fourmis reviendraient en multitudes bibliques.
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" Si les Américains ne pensent pas que quelque chose vaille qu'on paie pour, ils ne penseront pas que cela vaille une seconde d'attention. Et peut-être qu'ils ont raison."
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Vidéo de Joyce Carol Oates
Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
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