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EAN : 9782848768366
347 pages
Philippe Rey (17/09/2020)
3.86/5   49 notes
Résumé :
Une plongée intrigante dans les univers troubles de personnages aux limites de la folie

Une célèbre peinture d’Edward Hopper prend vie : il est 11 heures, une femme nue, chaussée de talons hauts, le regard tourné vers une fenêtre, attend un homme. Au même moment, celui-ci est en route pour honorer ce rituel quotidien, tandis que le lecteur pénètre l’esprit des deux amants, chacun empreint pour l’autre de désir, de dégoût et de haine...

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Un nouveau livre de Joyce Carol Oates, j'aurais simplement envie de dire: "ouvrez et lisez." La déception ne figure pas au programme de l'auteure. Mais là, force m'est de reconnaître une subjectivité certaine.

Donc avis subjectif certes. Pas forcément aveugle pour autant. Dans Femme à la fenêtre et autres histoires à suspense (six en tout), Mme Oates fait montre de son talent à tisser des récits prenants et qui interpellent souvent. Ses sources d'inspiration et les thèmes abordés sont divers. Ainsi la nouvelle éponyme, la première du recueil, s'inspire d'un tableau de Hopper de 1926.
Le ton de chaque histoire diffère également, tantôt sombre, tantôt angoissant ("Les maigres bêtes de la nuit" se révèle particulièrement réussie de ce point de vue), tantôt d'une ironie féroce.

Toutes comportent suffisamment d'intérêt et de qualités pour rendre la lecture de l'ensemble formidable et immersive. Ma préférence irait sans doute à la nouvelle "Le sujet expérimental", récit palpitant, dérangeant et posant nombre de questions sur la recherche scientifique. Et pourtant, aussi odieux nombre de propos soient-ils, l'histoire est grandiose. On y retrouve des thèmes qu'elle a traités, selon des approches différentes, dans d'autres ouvrages. Ainsi que des personnages qui semblent non pas sortis de son imagination mais vivant sous son oeil d'une acuité sans pareille.

Et toujours dans un style éblouissant! A désespérer tout(e) aspirant(e) à l'écriture.

Que dire de plus? Bonne lecture à tous!
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Six Nouvelles avec le mot FIN laissé au choix du lecteur !

Première nouvelle inspirée d'un tableau d'Edward Hopper - Femme qui chaque matin, nue et chaussée d'escarpins, attend son amant - !

Celle-ci ouvre ce recueil sur des thèmes dont abus physique, psychologique et émotionnel "plombent" bien toutes ces histoires.


Joyce Carol Oates nous fait découvrir plusieurs Univers.
Ce sont tous des univers troubles, glauques, où ; désir, dégoût, haine et laideur des sentiments sont bien approfondis, et sur lesquels elle met bien l'accent.

Elle a dû prendre un Stylo Noir Ebène et en déverser toute l'encre à chaque page, chaque ligne, chaque mot !!!

Après cela, un grand besoin de légèreté.




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Six nouvelles parues dans différentes publications entre 2015 et 2017 composent ce recueil.
Comme à son habitude, Joyce Carol Oates sonde les abymes et les noirceurs de l'âme humaine. Elle gratte en profondeur, là où cela fait mal, et rien ne nous est épargné. Les sentiments sont exacerbés, jalousie, rancoeur, haine des autres et de soi, désir de possession. Les manifestations physiques traduisent et accompagnent les émotions. Les corps souffrent, s'épaississent, transpirent. Des marques sur le visage soulignent l'infamie.
Dans la première nouvelle inspirée d'un tableau de Hopper et qui donne son titre au livre, une femme nue, uniquement chaussée de luxueux escarpins, attend son amant, oscillant entre dépendance amoureuse et financière et envie de meurtre.
Passage à l'acte cette fois dans La fille aux longues jambes où la femme d'un éminent universitaire se met en tête d'assassiner une de ses jolies étudiantes.
L'autrice change de registre avec sa nouvelle la plus longue, le sujet expérimental. Dans un univers de science-fiction, nous suivons avec effroi, une expérience de gestation entre une femme et un chimpanzé.
Dans les maigres bêtes de la nuit, Joyce Carol Oates se livre à un exercice de biographie romancée de H.P.Lovecraft et nous saisissons l'influence de ce dernier sur elle.
En résumé, beaucoup de perfidie et de tensions dans Femme à la fenêtre, mais également quelques éclats de lumière et d'humanité qui viennent inverser le cours des choses.
Ce n'est sûrement pas son meilleur recueil, mais il donne tout de même une idée de l'éventail des talents de l'autrice.
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Ces six nouvelles ont un point commun: L'abus.
Il y a trop dans les attentes, dans les addictions, dans le désir physique et psychologique.
Une femme nue attend son compagnon. Une femme jalouse reçoit l'objet supposé du désir de son mari. Un enfant est humilié constamment par sa professeure, Une équipe de chercheur prend une femme amoureuse comme cobaye. Un homme en fin de vie fantasme sur une jeune femme. Un jeune garçon est victime d'hallucinations, suite à la mort de son père alcoolique.
C'est terrifiant, glauque, dans une ambiance constamment tendue. Mais Joyce Carol Oates possède, à mes yeux, ce je ne sais quoi qui me fascine, et une écriture remarquable.
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Tiens, tiens ! Un énième Joyce Carol Oates.
Tiens ! Tiens ! La couverture me rappelle des peintures figées d'un peintre dont j'aime beaucoup le travail.
Tiens ! Tiens ! J'ai bientôt un voyage à New York, ça tombe bien finalement.
Tiens, tiens ! Des nouvelles.

Parfait. Un genre à part.

C'est quoi le genre de la nouvelle ? Et c'est quoi le genre de la nouvelle chez Miss Oates ?
Je ne passe pas le Grand Oral du baccalauréat. Je ne soutiens rien à l'université.
J'ai lu un livre. Sur six ou sept nouvelles (voyez, j'ai oublié) ; j'ai été marquée. Oates est comme ça, c'est un peu sa marque de fabrique de marquer. Elle laisse quelque chose sur ou à l'intérieur du lecteur (c'est à ça que l'on reconnaît les grands). Ici, il y a finalement un grand thème qui lie paradoxalement les personnages, ces narrateurs imparfaits (souvent chez cette auteure virtuose qui joue avec eux comme le ferait une fillette avec ses poupées) : la solitude.
Qui sont-ils ?

Une femme à la fenêtre vivant au coeur de Manhattan (oui, vous l'aviez deviné, tout droit sortie d'un tableau d'Edward Hopper) ; un assistant de laboratoire complice d'un savant fou qui doit inséminer du sperme de chimpanzé dans "le sujet expérimental" ; Lovecraft enfant sous la plume Oatienne ; une femme avilie, trompée, ratée, seule (!) ; un jeune garçon victime (?) d'une énigmatique professeure de catéchisme ; et cet écrivain à un tournant de sa vie de retour dans la maison familiale, seul (!).

La solitude donc. Toujours. Traversante. Nous sommes bien seuls avec ces différents personnages seulement accompagnés de leurs tourments. Seuls avec l'angoisse de nous dire comment va se parachever cette solitude !
Seuls ? Oui, nous le sommes nous lecteurs, chacun dans nos lectures, à vivre l'expérience des nouvelles de Joyce Carol Oates qui se rapprochent de certains de ses romans. A la seule différence du format peut-être ?
L'écrivaine nous raconte des histoires, c'est bien l'essentiel.
Elle nous sauve de la solitude par le principe de l'écriture :
"Hey, les gars, je suis là ! Mes nouvelles sont étranges, à la limite du supportable. Venez-voir...ce sera une expérience, mais je serai toujours là, au fond de la pièce."

J'ai d'abord voulu voir ce qui se cachait derrière la solitude de cette femme à la fenêtre. Peut-être pour me sentir, l'espace d'un instant, moins seule.
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Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
(le sujet expérimental)

Les Pan troglodytes verus (d'Afrique de l'Ouest) n'étaient en principe pas des animaux carnivores. Ils préféraient se nourrir de fruits, de cacahuètes, de légumes, d'insectes. Et quand ces aliments n'étaient pas disponibles, de petits mammifères. Mais par méchanceté (c'était possible dans certains cas) les mâles déchaînés pourraient mutiler et dévorer les spécimens humains qui les avaient maltraités et épargner ceux qui s'étaient montrés gentils avec eux.
Les singes étaient dotés d'une mémoire aussi excellente qu'impitoyable, tout comme certains corvidés.
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(Ceux qui avancent blessés)

Il en rirait presque, c'est vrai que c'est drôle.
Et le plus drôle, c'est le mouvement de recul incrédule et dégoûté qu'aurait eu le moi adolescent de L ... s'il avait pu prévoir un tel destin. Comment un jour, alors qu'il regardait avec un ami de troisième un documentaire sur les vétérans du Vietnam handicapés en fauteuil roulant, L... s'était exclamé avec la véhémence de la jeunesse que, si quelque chose de ce genre lui arrivait, il se "ferait sauter la cervelle avec un fusil".
Sauf qu'en réalité, on ne le fait pas.
Mot d'ordre gêné de ceux qui avancent blessés : On ne le fait pas.
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Quel soulagement ! De savoir que le père ne reviendra jamais de l'hôpital, mais qu'il était mort.
Une sorte de bonheur sanglotant comme quelque chose qui se tortille dans ta poitrine, et qui cherche à s'échapper.
Mais bien sûr, un tel bonheur devait être gardé secret. Personne ne comprendrait, et tous le gronderaient, cet enfant au coeur de pierre. Ce monstre.
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(La fille aux longues jambes)

A la quarantaine, ou à la cinquantaine, l'épouse a grossi au niveau des hanches, de la taille, des seins. Alors même qu'elle paraissait rapetisser. A une époque, elle avait compté parmi les élèves les plus grandes du collège ; aujourd'hui, elle serait l'une de ces filles râblées et boulottes, prématurément adultes à l'âge de douze ans. Sa taille et ses hanches sont devenues impossibles à distinguer, façon camouflage. Ses seins évoquent des oreillers en caoutchouc mousse qui s'affaissent déjà à force d'avoir été trop utilisés.
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Elle lui dit Nous nous oublions tous les uns les autres, constamment. La vie est un ruisseau étincelant. La lumière joue sur le ruisseau à travers les arbres sur une certaine distance, puis elle s'en va - mais le ruisseau continue. Nous nous prélassons dans la lumière du soleil, puis elle s'en va. Mais quand la lumière du soleil est partie, nous aussi. Si bien que nous n'en ressentons pas la perte. Nous ne ressentons pas la douleur.
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Vidéo de Joyce Carol Oates
Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
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