AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782757833384
288 pages
Points (25/04/2013)
3.5/5   62 notes
Résumé :
Infusées de mystère et de suspense, ces dix nouvelles le sont tout autant de cette horreur tranquille que manie avec une éblouissante maîtrise Joyce Carol Oates dans nombre de ses récits «noirs».

Le décor est vite planté. Il est en général des plus ordinaires. L'atmosphère, apparemment celle de la banalité quotidienne, est distillée en quelques phrases innocentes. Mais soudain - un détail qui cloche, une expression un peu sibylline -, voilà que se rép... >Voir plus
Que lire après Le musée du Dr MosesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
3,5

sur 62 notes
5
3 avis
4
10 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis
Dame Oates est fascinante ! Corps frêle et regard doux dont la puissance est celle d'un aimant à qui rien n'échappe. Sa plume telle une fibre tendue vous met au défi d'entrevoir la suite d'une histoire, encore moins sa fin.
Dix nouvelles, dix atmosphères où le malaise est ressenti infus et inexplicable, le mystère arrive à pas de fauve et le suspense avec, et tout ça dans des décors où la vie n'a rien d'extraordinaire.
Des joggeurs qui se croisent dont un n'arrête pas de saluer les autres par un Comment va ! de tous les jours. Oui mais, sait-on ce qui se passe dans la tête de chacun d'eux et comment ça va le faire réagir ?
La chambre-musée du Dr Moses où il collectionne des foetus, des têtes, des cheveux, n'est que le souvenir de son activité depuis une vie. Pour lui c'est naturel, peut-être, mais pour Ella, sa belle fille, ce sont des horreurs, et à la question pourquoi les garder ?, aucune réponse ne s'empresse d'arriver. La terreur prend forme et rampe lentement vers le ventre, vers le coeur et la tête.
Stripping, nettoyer son corps sous la douche, le frotter jusqu'à ce que toute la saleté disparaisse, frotter, frotter encore pour une propreté impeccable, pour éliminer tout ce qui est mauvais, ... la solitude y reste.
Petits détails, faits en apparence sans importance, routine, mais ils reviennent d'une manière inquiétante, qui devient obsédante, jusqu'à asphyxier le cerveau et laisser l'inquiétude s'infiltrer et la terreur s'installer.
Sous la plume de Joyce Carol Oates des personnages de tous les jours acquièrent la force et la tension d'un ressort, petits détails en grand nombre peuvent les rendre monstrueux et créer l'atmosphère insupportable et accélérer les battements du pouls.
J'imagine Hitchcock applaudir une telle maîtrise du rythme, du suspense et de la tension, et Edgar Allen Poe n'est pas loin pour admirer cette plume et lui reconnaître l'intelligence pour créer l'angoisse. Elle est noire cette horreur tranquille, un abcès de non-dits qui vit longtemps dans des relations fragiles, souvent malsaines entre enfants et parents, il grossit chaque jour, et quand il éclate, les dégâts sont inimaginables. le regard de Oates n'est pas tendre, son oeil pénètre avec force dans le noir mystérieux et ténébreux de l'humain et nous le rend sans fard.
Commenter  J’apprécie          323
Après 'Délicieuses pourritures', 'Viol', 'Femelles', 'Sexy', 'Zarbie les yeux verts'... je suis habituée aux ambiances sombres des textes de Joyce Carol Oates et aux effroyables bonhommes qu'elle y met en scène. Et si j'y reviens, c'est que cette auteur me fascine à plusieurs égards.
Ce recueil de nouvelles mérite son sous-titre : "Histoires de mystère et de suspense" ; on pourrait le compléter par "bien sordides".

Des hommes cruels, violents, alcooliques, mauvais pères, mauvais époux, psychopathes. Des femmes et des enfants victimes. Des meurtres, des suicides, des actes déments de toxicomanes.

Comme dans certains autres recueils de l'auteur, il m'est arrivé de ne pas comprendre les chutes. Je me suis profondément ennuyée avec le plus long récit, centré sur la boxe. Mais j'ai surtout délicieusement frissonné dans ces univers glauques, appréciant particulièrement la métaphore du fauve dans la nouvelle éponyme.

Joyce Carol Oates est une excellente novelliste, elle captive dès les premières lignes grâce à son art de la narration et du suspense, à la pertinence de ses propos, et à la variété de ses intrigues malgré des thématiques récurrentes. Je garde quand même une préférence pour ses romans.
Commenter  J’apprécie          323
Recueil de nouvelles de Joyce Carol Oates. Sous-titre : Histoires de mystère et de suspense.

Salut ! Comment va !
Une salutation qui retentit, c'est toujours agréable. Vraiment ? Ce n'est pas l'avis des joggers qui court dans l'arboretum de l'université de Dells. le texte lui-même laisse à bout de souffle puisqu'il se déroule sur plusieurs pages sans un seul point, sauf le point final. Mais souvent, ce qui est final est définitif et irréversible.

Surveillance antisuicide
Un petit garçon qui disparaît, c'est un véritable drame, surtout quand il faut jouer au chat et à la souris avec le père de l'enfant. Surtout quand c'est au grand-père de l'enfant disparu de faire jaillir la vérité. Surtout quand la vérité a d'âcres relents de mystification.

L'homme qui a combattu Roland LaStarza
La boxe, sport chéri des Américains, mais pas de la narratrice qui, quelques jours après la mort de son père, se souvient d'un ami de la famille qui s'est suicidé. C'était un boxeur correct, mais un homme qui aimait jouait avec le feu. le père de la narratrice ne s'est jamais vraiment remis du suicide de son ami et, des années plus tard, il accusait encore la boxe. « J'aimais certains boxeurs. J'aimais les regarder de temps en temps. Mais la boxe… Non, je n'aimais pas ça. La boxe, c'est un business, un homme qui se vend à des types qui le vendent au public. Pouah ! » (p. 90)

Gage d'amour, canicule de juillet
Une femme qui quitte un homme, c'est courant. Une vengeance post-mortem, c'est plus rare. « Voici le paradoxe : l'amour est quelque chose de vivant, et tout ce qui vit doit mourir. Parfois soudainement, parfois avec le temps. » (p. 95)

Mauvaises habitudes
Comment vivre quand votre père est un tueur en série ? Et comment vivre tant que vous ne comprenez pas pourquoi votre père tuait ?

Fauve
Derrie, six ans, est laissé seul dans un bassin. Par un vilain concours de circonstances, il manque de se noyer. Heureusement, le pire est évité. Et si la mort n'était pas le pire ?

Le chasseur
Liam a eu trois belles relations. D'abord avec Hannah, puis avec Evvie et enfin avec Olive. Oui, c'était de belles relations. Jusqu'à ce qu'elles deviennent moches. Pauvre Liam, il semble qu'il n'arrivait pas à trouver de femme à sa mesure. « Enfin quelqu'un qui a davantage besoin de moi que de la vie même. » (p. 173) Pauvre Liam ?

Les jumeaux : un mystère
Le docteur A* a eu deux garçons, des jumeaux, B* et C*. Ces deux-là grandissent avec une connexion que rien ne peut entamer. « Personne ne comptait autant pour C* que B*. Aucun mariage ne pouvait compter autant pour C* et B* que leur gémellité. » (p. 188)

Dépouillement
Quel soulagement de laisser couler l'eau sur soi et de voir disparaître les tâches, les souillures et les saletés ! Mais jusqu'à quel point peut-on se récurer ?

Le musée du Dr Moses
Ella rend visite à sa maman qu'elle n'a pas vue depuis longtemps. le Dr Moses est un ancien coroner qui tient maintenant un étrange musée médical. Pour Ella, c'est plutôt un musée des horreurs. Sa mère est-elle en danger auprès de cet homme ?

En 10 nouvelles, Joyce Carol Oates présente une certaine Amérique, une Amérique qu'un rien fait dérailler dans le sordide. Malaise et frisson garantis à chaque page. J'ai apprécié ces nouvelles, mais je suis un peu chafouine parce que je n'ai pas du tout compris celle qui m'intéressait le plus, celle sur les jumeaux. Mais les images sont là et j'en tremble encore !
Commenter  J’apprécie          240
Des joggeurs dans un grand parc de la ville, une rupture amoureuse, une visite d'un musée de sciences naturelles, … autant de scènes de la vie quotidienne qui ne provoquent généralement pas de frissons. Et pourtant, dans chacune de ces nouvelles, Oates introduit un petit élément de malaise, juste un peu gênant au départ, mais qui ne cesse de croître jusqu'au dénouement.

Ces récits font forte impression, et le sentiment d'angoisse persiste quelque temps après la lecture. Ça n'empêche pas d'avoir envie de s'y replonger, avec le même plaisir qu'en agaçant une dent trop sensible.

J'ai découvert l'auteure avec ces textes, je n'hésiterai pas à glisser un de ses romans dans ma pile à lire à l'occasion. S'ils sont aussi que les nouvelles, ça peut valoir le détour.
Commenter  J’apprécie          284
Paru en français en mars dernier, "Le Musée du Dr Moses" rassemble 10 nouvelles parues dans différentes revues entre 1998 et 2006 et signées de l'écrivaine américaine Joyce Carol Oates, notamment auteure des romans "Délicieuses pourritures", "Viol, une histoire d'amour", "Premier amour" ou encore "Reflets en eau trouble".

Une séance de jogging dans un parc, un après-midi à la piscine, une sortie de prison, une visite à un fils, à un père, à une mère, à un ex. Un quotidien paisible ?
Croit-on...Mais le lecteur averti sait que les choses finissent toujours par se corser avec Oates, que le drame n'est jamais loin, qu'il existe entre tous les Hommes un rapport de victime à bourreau.
Mais sait-il pour autant à quoi s'en tenir ?
Car si entre les lignes se glissent subrepticement la vengeance, le chantage, la trahison, la violence, le meurtre, la perversion, la dépendance, la culpabilité, nul ne saurait déjouer le sort que réserve à ses proies cet ennemi tapi dans l'ombre et qui, sous les traits d'un enfant, d'un père, d'un amant, d'un mari, d'un proche, attend son heure pour frapper.
Jamais dans ces nouvelles, il ne sera question de transigeance, de remords, de pardon et encore moins de rédemption.
L'auteure ne fait pas dans la demi-mesure, n'épargnant rien à ces êtres, ces couples, ces familles décimées par ce qui ressemble à un cauchemar interminable.
Et toujours en toile de fond, cette Amérique rude, insécurisante, corrompue, ces décors marécageux, hostiles, ces espaces fétides, étouffants, flottants entre vie et mort.

Parmi mes nouvelles préférées : "Surveillance antisuicide" et "Les jumeaux : un mystère" (Lili Galipette, je serais curieuse de connaître ton avis sur ce texte :)) qui mêlent atrocement manipulation et filiation, "Gage d'amour", récit d'une implacable vengeance, et "Le Musée du Dr Moses" qui reprend ce thème cher à Oates de l'ambivalence affective, de ce troublant mélange de magnétisme et de répulsion éprouvé pour un seul et même être.
Hormis "Dépouillement" (auquel je n'ai strictement rien compris) et "Fauve" (dont la fin fantastique m'a laissée perplexe), j'ai été fascinée/épouvantée/angoissée par ces portraits sombres révélés par le drame et qui décryptent toute la folie des hommes.

Non non, ne pas aimer les nouvelles ne devrait pas vous détourner de ce recueil
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
Commenter  J’apprécie          101


critiques presse (1)
Lexpress
20 mars 2012
Les nouvelles réunies dans Le Musée du Dr Moses nous réservent […] une sacrée dose d'effroi.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
« J’aimais certains boxeurs. J’aimais les regarder de temps en temps. Mais la boxe… Non, je n’aimais pas ça. La boxe, c’est un business, un homme qui se vend à des types qui le vendent au public. Pouah ! » (p. 90)
Commenter  J’apprécie          140
Ils étaient des parents américains aisés et éduqués, ils feraient tout ce qui était humainement possible pour aider leur enfant, pour le rendre à la normalité de l'espèce.
Il est notre seul enfant. Nous l'aimons tant. Nous ne comprenons pas. Nous sommes innocents. Ce n'est qu'une phase, une phase de croissance. Ce n'est plus un bébé. Qu'y pouvons-nous ? Il s'est noyé, ce qui était humain en lui s'est noyé. Ce qui est humain a disparu. Ce qui était nôtre a disparu. Où cela ? p.152
Commenter  J’apprécie          40
La voix basse des adultes. De quoi parlaient-ils aussi intensément, pourquoi ma mère riait-elle, quel sens cela avait-il ? Je ne le saurais jamais.
Ces mille petits mystères de l'enfance. Jamais élucidés. Jamais même nommés.
Car le monde adulte est un mystère, vous ne le comprendrez jamais. Vous devez pourtant vous soumettre à son autorité. Un jour, vous aurez vous-même à y entrer.
(p. 83)
Commenter  J’apprécie          50
Cette fois, c'étaient des méthamphétamines, le père en avait été informé. Avant cela, il y avait eu le crack. Au lycée, marijuana, cocaïne. Un peu plus tard, héroïne. Autrefois le fils avait été un beau garçon qui prenait des leçons de clarinette, s'intéressait à l'astronomie, un garçon qui obtenait de bonnes notes presque sans effort ; telle était l'histoire familiale officielle.
(p. 26)
Commenter  J’apprécie          40
Olive était la seule femme que j'aie connue qui savait regarder dans mon âme comme par une fenêtre. Les autres, c'était un miroir qu'elles avaient vu. Leur propre visage qu'elles avaient vu et adoré.
(p. 187)
Commenter  J’apprécie          70

Videos de Joyce Carol Oates (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joyce Carol Oates
Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
autres livres classés : nouvellesVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (151) Voir plus



Quiz Voir plus

Joyce Carol Oates (difficile si vous ne connaissez pas son oeuvre)

Un des nombreux romans de Joyce Carol Oates est consacré à Marilyn Monroe. Quel en est le titre ?

Corps
Sexy
La désaxée
Blonde

10 questions
382 lecteurs ont répondu
Thème : Joyce Carol OatesCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..