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EAN : 9782352874409
420 pages
Archipoche (06/02/2013)
3.64/5   53 notes
Résumé :
Un soir de cocktail à l'université
de Forest Park, le célèbre compo-siteur Rolf Christensen entraîne chez lui un adolescent, Brendan Bauer, et le viole.
Scandale épouvantable, que le monde feutré, hypocrite et impla-cable du département de musique s'emploie aussitôt à étouffer par tous les moyens. Mais sans em-pêcher que Christensen meure. Quelqu'un a fait justice...

Source : Le Livre de Poche, LG
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Cela faisait bien longtemps que j'avais envie de découvrir Joyce Carol Oates. Oui mais voilà, devant son oeuvre colossale, la taille assez importante de la plupart de ses romans, les thèmes abordés et les avis très divergents (voire même assez négatifs) sur certains d'entre eux, je ne savais pas par lequel commencer. Je tergiversais et repoussais sans cesse la lecture d'un de ses livres. Je crois que j'avais tout simplement peur, peur de ne pas choisir le “bon” et d'être déçue. Mais y a-t-il vraiment un “bon” roman pour aborder l'oeuvre d'un auteur qu'on a l'intention d'explorer en profondeur ? Quoi qu'il en soit, j'ai choisi le département de musique. Probablement l'un des moins connus puisqu'il ne compte à ce jour que 90 lecteurs et 7 critiques sur Babelio. Choix pour le moins étrange, dû tout simplement au fait qu'il se trouve à ma médiathèque, que je vais bientôt déménager et qu'il n'est pas dans ma nouvelle médiathèque. Cela a précipité les choses et je me suis lancée dans la lecture de ce roman sans attendre.

Passé cette introduction personnelle un peu longue, je vais pouvoir parler maintenant plus précisément de ma lecture. Il en ressort avant tout que Joyce Carol Oates se révèle particulièrement perspicace pour nous décrire et nous faire partager l'état d'esprit de ses personnages. Maggie Blackburn, pianiste et professeure au département de musique de l'université de Forest Park, est une femme pour le moins énigmatique. Elle se retrouve mêlée à une affaire de viol par un autre professeur sur l'un des étudiants. Contre l'avis général et à l'encontre de ce qu'on pourrait penser, elle s'implique personnellement dans cette affaire au point de mener elle-même l'enquête pour découvrir la vérité. Au fur et à mesure de mon avancée dans ma lecture, le doute a commencé à s'insinuer en moi pour s'installer ensuite définitivement. Des petits détails semés au fil des pages m'ont poussé à voir l'intrigue et sa possible solution sous un jour différent, faisant naître ainsi un faible (mais bien présent) sentiment d'angoisse qui ne m'a pas quitté jusqu'à la fin.

Ce roman a été publié en 1993 mais il est difficile de ne pas penser aux révélations de harcèlements et d'agressions sexuelles qui ont éclaté il y a quelques années dans les milieux artistiques. de ce point de vue, le roman reste très actuel et décrit parfaitement les volontés d'étouffer ces affaires de la part de ces milieux pour ne pas avoir de mauvaises publicités. Les pressions subies par les victimes tout comme les discours qui leur sont tenus correspondent bien à ce que devait être la réalité en pareil cas.

Joyce Carol Oates nous propose une enquête sous une forme inhabituelle à mi-chemin entre le roman policier et le thriller. La recherche du meurtrier est seulement un des aspects de l'histoire mais pas le principal. L'intérêt réside surtout dans l'influence que les événements vont avoir sur le personnage de Maggie, sur son comportement et la perception qu'elle va avoir d'elle-même et que les autres vont avoir d'elle. C'est dans l'observation fine de la nature humaine que réside l'atout principal de ce roman et je peux dire qu'en cela il est réussi.
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Scandales et meurtres dans une prestigieuse faculté de musique américaine... Voilà de quoi mettre l'eau à la bouche. L'intrigue se tient, les suspects abondent, mais pourtant je n'ai pas été enthousiasmée par cette lecture. Peut-être une incompatibilité avec le style de Joyce Carol Oates?
Ce qui m'a au final le plus accroché, c'est l'atmosphère règnant dans ce milieu de brillants musiciens, où se mêlent coups bas, egos surdimensionnés, soifs de reconnaissance, hypocrisie charmante et select... L'arrière-fond de l'histoire m'a paru plus intéressante que l'histoire elle-même.
Bref, on ne s'ennuie pas mais ça ne me laissera pas un grand souvenir.
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Le département de musique est celui d'une université américaine. le roman décrit les relations superficielles dans ce petit monde universitaire, chaque professeur étant en quelque sorte incarné dans son instrument : la placide pianiste, le flamboyant clarinettiste, le sérieux violoncelliste...
Mais l'intrigue repose sur l'écart entre ce qu'on en voit, et le réseau souterrain de liens cachés entre les personnages ; liens qui se révèlent au fur et à mesure de l'enquête sur l'atroce viol subi par un étudiant, puis sur des meurtres...
On devine assez vite qui est coupable. Joyce Carol Oates semble hésiter à choisir entre davantage de psychologie, ou davantage d'action. le résultat se laisse lire avec plaisir, mais reste assez convenu. Bonne traduction de Boris Matthews.
Challenge Solidaire
Challenge USA (Connecticut)
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Un roman pour le moins étrange. Vraiment, étrange, fut ma principale impression et mon sentiment tout au long de ma lecture.

J'ai trouvé le roman bien écrit, le style fluide de Joyce Carol Oates rend la lecture plus facile et agréable. J'ai choisi ce roman pour son titre, en rapport avec la musique mais aussi dans le cadre du challenge plumes féminines où il nous était demandé de lire un roman de cette auteure.

J'ai eu du mal à catégoriser ce roman : littérature blanche ? Gentil thriller ? Roman sur la musique ? Il a un peu de tout cela mais n'est rien de tout cela à part entière non plus. La musique est juste un cadre, un contexte pour poser l'intrigue qui tient plus du thriller psychologique : un élève du conservatoire qui s'est fait violé par un professeur de renommée mondiale, suivi par plusieurs meurtres dont on ignore le coupable.

Les personnages ont une personnalité complexe, "étrange", encore une fois. Leurs réactions (Brendan, Maggie) sont assez imprévisibles et ils sont atypiques dans leur goûts et leurs modes de vie.

J'ai été légèrement déçue par la fin, par la résolution de l'intrigue. En connaissant le meurtrier, ca ne m'a fait ni chaud ni froid et ma lecture a perdu de son intérêt. Aussi, la manière dont se conclue le roman avec Brendan et Maggie m'a paru une étrange fin, en deça de la qualité et de l'intérêt suscité par le début du roman.

Je ne sais pas si je vais garder un bon souvenir de cette lecture. Je l'ai apprécié pour son originalité et son écriture, mais je n'ai pas été transcendée non plus.

J'ai très envie de poursuivre ma découverte de l'auteure avec son long roman Blondie, par la suite.
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Sans le vouloir, c'est ma première incursion dans la prolifique prose de Joyce Carol Oates. En effet, elle a écrit ce roman sous un pseudonyme, Rosamond Smith, allez savoir pourquoi. Tout ce que je sais c'est que le titre m'a interpellée ! Mélomane littéraire que je suis.

L'histoire parle de toutes les petites histoires et luttes d'ego, jalousies, complots, etc. au sein du département de musique de l'université de Forest Park. le personnage principal est Maggie Blackburn, une enseignante qui propose un cocktail chez elle. À la fin du cocktail, un compositeur détesté et auréolé part avec le novice Brendan Bauer, qui accusera le célèbre Rolf Christensen de l'avoir violé. D'un côté, on suit les tribulations de Maggie, qui se sent coupable et va soutenir Brendan. D'un autre côté, la partie la plus émouvante, dirais-je, le pauvre Brendan qui doit se confronter à l'impuissance et le choix terrible du silence. Enfin, le petit monde du département de musique qui fera tout pour ne pas ébruiter l'affaire et ternir son image. Sauf que personne ne comptait avec l'assassinat de Rolf Christensen et autres disparitions qui vont s'en suivre, désignant Brendan le coupable idéal.

Mon avis général est que ce roman avait tous les ingrédients pour me plaire ; or, je n'ai pas été conquise. Bien que la seconde moitié vire vers le polar, la première partie est assez soporifique, car on s'attarde trop sur le personnage de Maggie Blackburn. Au début on imagine une vieille femme très fade, puis comme par magie, plus le roman avance, plus elle est séduisante et jeune. Ce n'est qu'un détail sans importance, mais qui m'a troublée, car j'avais l'impression de voir deux personnages complètement différents. On traîne en longueur sur des aspects de sa personne qui n'apportent pas grand-chose, aucun développement. Puis, à la seconde moitié, on découvre une sorte de polar avec un twist un peu trop tiré par les cheveux. Mais je dirai que c'est un peu le principe de polar à la Scooby Doo (pour savoir de quoi je parle, je vous invite à regarder la fin du film Wayne's World, qui se moque bien de ces révélations improbables avec des mobiles grotesques). Pour finir avec une note positive, j'ai beaucoup aimé le personnage de Brendan et j'ai eu beaucoup de pitié pour lui. D'ailleurs, son cas reflète des affaires que l'on ne cesse de voir de nos jours, où le présumé coupable jouit d'une aura d'innocence en raison de sa célébrité et qui se défend avec la menace de poursuivre la victime pour diffamation (tiens, ça me rappelle quelque chose...).
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Il tremblait de tous ses membres, il claquait un peu des dents et bégayait affreusement… Cela ressemblait tant à un spasme musculaire que les policiers s’inquiétèrent vraiment de son état. Brendan Bauer était-il épileptique, allait-il avoir une crise ? Il se contentait de répéter, oui, je suis Brendan Bauer, oui je sais que vous me connaissez, oui je vais vous accompagner et répondre à vos questions mais je suis innocent, c’est moi la victime, il s’agit d’une erreur et je suis innocent, mais les borborygmes qui jaillissaient de sa bouche ressemblaient à peine à des mots.
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C’était des oiseaux tropicaux, donc délicats malgré leur infatigable énergie, et un courant d’air froid risquait de les tuer en quelques minutes ; le vacarme d’une soirée les aurait plongés dans une agitation excessive. Maggie avait nommé le mâle Rex – un spécimen de couleur orange vif, originaire d’Allemagne, et un chanteur extraordinaire ; quant à la femelle, dont les gazouillis mélodieux n’auraient pu passer pour un chant, Maggie l’avait nommée Sucre d’orge : c’était un canari américain, jaune pâle, d’une nuance merveilleuse, dont les ailes et la queue portaient de subtils dégradés, presque invisibles, qui aboutissaient au blanc. Ces canaris formaient un couple, mais jusque-là ils n’avaient engendré aucune progéniture ; Maggie, qui accueillait des oiseaux chez elle pour la première fois et qui n’aurait jamais pu imaginer qu’elle s’y intéresserait, les avait achetés pour elle, sur un coup de tête, pendant l’été 1986.
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À trente-quatre ans, elle vivait seule : célibataire, apparemment sans attaches. C’était une pianiste douée, mais elle manquait de confiance en ses capacités et elle avait choisi de consacrer à l’enseignement presque toute l’énergie du début de sa maturité : d’abord à l’Institut musical Curtis à Philadelphie, puis, tout au long des six dernières années, au conservatoire de musique de Forest Park, dans le Connecticut. Le travail administratif l’abrutissait et l’épuisait, mais elle en acceptait toujours davantage et on l’avait récemment nommée directrice du département de formation musicale pour étudiants avancés, un poste dont personne ne voulait, mais dont l’attribution à Maggie Blackburn éveilla la jalousie de certains de ses collègues.
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De fait, une véritable révolution menaçait la musique, mais il était encore possible de faire comme si de rien n’était ; comme si Debussy, Beethoven, Chopin, Mozart, Bach ou même Vivaldi étaient nos contemporains, qui s’adressaient à un monde inchangé. Des publics peu nombreux mais admiratifs applaudirent la jeune Margaret Louise Blackburn et son interprétation de morceaux connus ou vaguement familiers, car tout cela confirmait ce qu’ils savaient déjà : la grande musique est belle, et elle exige une grande maîtrise technique.
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Elle ne semblait pas exactement asexuée, mais inconsciente de son sexe, sans parler de sa sexualité, comme une sculpture magnifiquement ciselée dont les vêtements de pierre ne dissimulaient que de la pierre.
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Vidéo de Joyce Carol Oates
Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
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