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4,02

sur 1441 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les mystérieuses et fascinantes chutes du Niagara sont la source et le coeur de cette saga familiale.
Ces légendaires chutes qui ont toujours exercé un attrait primitif et maléfique sur les âmes torturées qui cherchent la paix et la délivrance, sont traitées ici comme un vrai personnage autour duquel graviteront plusieurs destinées.

En dynamitant la ligne d'horizon de nos ambitions individuelles et collectives de sa plume ultra-sensible et de son analyse psychologique, Joyce Carol Oates sème le tourbillon en posant cette question centrale : faut-il vraiment se réaliser soi-même ?

Face au miroir déformant de la perception des personnages, l'auteure multiplie les angles et emprunte des virages et des diagonales invisibles.
Telle l'eau qui creuse la roche, elle va créer des sillons tortueux qui lui permettront d'aborder des questions de société, de dénoncer des pratiques, mais surtout de mettre en lumière la complexité des relations entre les êtres d'une même famille.

Néfastes, toxiques, calquées sur de non-dits et sur l'incapacité d'accepter son destin, les relations peuvent s'avérer dévastatrices et certaines décisions peuvent endiguer et compromettre toute une lignée, les punissant et les condamnant à payer les erreurs des générations précédentes.

On s'y installe avec délice, on prend le rythme un peu parfois à contre-courant et on suit au bout du monde et de l'histoire, d'un seul élan, libres de savourer l'instant présent.

Un récit hypnotique, cérébral et de chair !!


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Découverte et première incursion dans l'univers foisonnant de Joyce Carol Oates . Cette lecture n'est pas désintéressée, elle m'a été suggérée par un couple de retraités toulousains, rencontrés, un soir au théâtre récemment . Leur confiant que j'allais bientôt aller au Canada voir les chutes du Niagara.
Je voulais m'imprégner de ce lieu avant d'y être allée.
Et, Les Chutes correspondent tout à fait à une imprégnation, une atmosphère qui vous enveloppe tout au long de la lecture de ce roman fleuve.
Ce fleuve : le Niagara et ses chutes spectaculaires dont on sent à distance l'écume et les embruns qui brouillent un peu notre vue.
Cette même image confuse, écumante, dangereuse des Chutes ne nous quitte pas un instant à travers l'histoire de cette famille : Les Burnaby.
Très tôt, dans le roman, Joyce Carol Oates nous fascine par l'évocation d'une malédiction qui plane de façon constante sur la mère : Ariah.
Ce prénom qu'elle n'aime pas et qui pourtant lui va comme un gant, elle est pianiste, chanteuse de très beaux arias.
Ariah est une femme déroutante, qui ne se connait pas vraiment, après un mariage d'une nuit, son premier mari se jette dans ces Chutes.
Commence alors pour elle une découverte de son moi profond qu'elle va libérer peu à peu.
Elle intrigue, par son obsession à retrouver son mari noyé dans le fleuve, lui vaudra le surnom de "La Veuve blanche des Chutes . Elle fascine un jeune avocat : Dirk Burnaby qui tombe éperdument amoureux de cette femme si envoûtée par la musique, une forme de communication pour elle.
Alors, une nouvelle vie commence pour Ariah et Dirk, presque un conte de fées, trois enfants et une belle maison.
Mais comme dans les contes, il y a une fée maléfique qui jette un sort aux Burnaby.
Ariah, dès la mort de son premier mari se considère comme " damnée" et maudite.
Le roman se déroule à toute allure à l'image de ces Chutes qui tombent sans cesse avec un fracas indescriptible. L'histoire d'Ariah et sa famille, ses trois enfants épousent le corps des Chutes.
Chaque membre de cette famille est " possédé" par le fleuve, le père y disparaît , l'un des fils y travaille, la soeur veut s'y noyer.
Au total, un roman envoûtant qui nous porte vers un dénouement incertain mais néanmoins ensorcelant.

A lire assurément.
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"Les Chutes" est un livre que j'ai découvert grâce à une lecture commune de Babélio. Qu'en dire, tellement ce livre est déroutant?
Le lecteur est plongé dans une ambiance calfeutrée, "embrumée par les embruns" des Chutes du Niagara. Pas de légèreté, tout, la vie, les personnages, semble pesant.
On suit le destin d'une famille depuis les années 50 jusque 1978: C'est l'histoire d'une chute, non, de plusieurs chutes, jusqu'à la reconnaissance.
2 générations sont présentes: celle d'Ariah, la mère, et de ses 2 maris, puis celle des 3 enfants, Chandler, Royall et Juliet.
Le personnage principal est Ariah, hormis dans la dernière partie du livre qui alterne les 3 points de vue de ses enfants.
Ariah...peut-être, à mon goût, le seul personnage qui ne connaît pas de véritable chute! le lecteur la découvre frêle, fragile autant physiquement que psychologiquement, aux côtés d'un 1er mari que finalement nous ne connaîtrons jamais puisque dès les 1ères pages il se suicide dans les eaux du Niagara. Ariah est alors une jeune femme perdue, désorientée, dont les journalistes ne peuvent photographier que le dos...
Puis vient la 2ème étape de sa vie, aux côtés de son 2nd mari Dick Burnaby. C'est désormais une Ariah énigmatique, persuadée d'être damnée, souvent antipathique, même. (Ahh cette terrible envie de la secouer et de lui dire d'arrêter de jouer les victimes!) Mais au bout du compte: cette partie du livre ne retrace-t-elle pas la chute de son mari, plus que la sienne? Car Ariah devient plus forte, elle élève ses 3 enfants, elle leur impose un certain respect et lors de la scène finale, lors de la commémoration, les journalistes la photographient de face, fière, maquillée.
Quant à ses 3 enfants, ils sont bien plus sympathiques que leur mère et semblent souffrir davantage qu'elle. Moqués, chahutés ou incompris durant leur enfance et leur adolescence, ils apprennent à se construire seuls, ils font face à leurs malheurs, frôlent la mort chacun à leur manière.

N'hésitez pas à faire vous-même votre plongeon dans les eaux
bouillonnantes de ce livre pour vous forger votre propre avis! Il y a encore tellement à dire!

Au bout du compte, "Les Chutes" est un livre qui vous transporte, vous bouleverse. On ne le referme pas indifféremment, il laisse son empreinte en nous.
Merci Babélio!
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Après une première découverte enthousiaste de Joyce Carol Oates avec l'excellentissime "Nous étions les Mulvaney", ces Chutes m'ont donné un peu plus de fil à retordre. Pour filer la métaphore aquatique qui berce ce roman, disons qu'il m'a fallu beaucoup d'énergie pour pagayer dans ses eaux lourdes.

Sortie du premier chapitre époustouflant, mené sur un rythme à couper le souffle qui vous donne l'impression de vous être vous-même jeté dans Les Chutes, j'ai en effet eu un peu plus de mal à me maintenir à flot tout au long de la longue suite du roman menée dans des eaux trompeusement plus calmes.

Outre le fait que j'ai été dérangée par l'hystérie plus ou moins (plutôt plus que moins) latente de l'héroïne, j'ai peiné à croire au couple qu'elle forme avec son deuxième mari, tout comme à l'évolution de celui-ci en justicier social. A certains moments (comme dans la scène du cimetière), j'ai carrément posé les rames.

Il ne m'en reste pas moins cependant une empreinte saisissante du paysage contrasté de cette "Cataract city" miséreuse opposée à l'opulence tranquille du monde bourgeois sur l'autre rive, et surtout les traces de plume tout en méandres et fluidités de Mrs Oates, qui est décidément un écrivain hors du commun.

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Les Chutes du Niagara: tout tourne autour d'elles. Fascination morbide, légendes indiennes, terroir géologique, lieu touristique, de détente, accidents, et plus récemment source d'énergie pour une industrie sale, Joyce Carol Oates fait le tour de l'un des plus prodigieux sites naturels mondiaux.
Sans les Chutes, ce roman n'aurait pu exister, et Ariah Littrell serait peut-être encore mariée, malheureuse sans doute mais mariée. Mais il y a cet hôtel au pied des Chutes, une résidence qui dans les années 50 accueille les jeunes mariés pour leur lune de miel. Chambres romantiques, terrasse sous les embruns et vue sur des arcs-en-ciels perpétuels, parfait pour un jeune couple amoureux!
Pourtant, à peine vingt-quatre heures après le mariage, Gilbert, le mari d'Ariah, se jette dans cette dévoreuse de corps qui crache l'équivalent d'un million de baignoires par seconde et sa jeune épouse se réveille dans un lit déserté.

Voici le début du roman, mais ne pensez pas pouvoir, à partir de là, imaginer la suite! Oates a l'art de nous mener là où on ne s'y attend pas.
Les Chutes, c'est le récit d'une famille maudite, mais aussi des premières questions sur l'environnement dans une société de plus en plus consommatrice.
Je ne me suis pas ennuyée en lisant ce roman, mais je l'ai trouvé parfois décousu et manquant de rythme dans la deuxième partie, donc j'ai été un peu déçue mais parce que c'est Joyce Carol Oates, quand même.
Les personnages féminins de Oates ont toujours une psychologie particulière, complexe qui permet au récit de partir dans des directions inattendues que l'auteur peut creuser.
Ce roman ajoute également une part importante de mystère à ces Chutes incroyables. Ca reste une belle découverte et comme pour les romans de Stephen King, ma vision de ce point géographique ne sera plus jamais le même.
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Joyce Carol Oates... on aime ou on déteste, mais ses livres ne peuvent laisser indifférent, il ne peut en être autrement.
Nous avons toujours des personnages forts, à la psychologie plus que détaillée... disséquée, fouillée en profondeur ; des histoires qui, souvent, reposent en partie sur des faits réels, et dont le déroulement se trouve bien souvent tout près du bord du gouffre... ici, du bord "des chutes". Tombera ? tombera pas ? ; une écriture au rythme fluctuant... par moment intense, puis ralenti par quelques digressions qui ne font qu'amplifier l'atmosphère pesante.
Bien que ce ne soit pas mon livre préféré de l'auteure (mon n°1, "nous étions les Mulvaney"), je suis persuadée, qu'une fois de plus, c'est une lecture qui restera bien ancrée dans ma mémoire, comme toutes celles que j'ai déjà pu apprécier d'elle.
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Une légère appréhension en prenant le livre : 725 pages, pourvu que ce ne soit pas trop indigeste.
Et bien non ! Elles se tournent à toute allure sans que jamais la lassitude ou l'ennui ne gagne le lecteur.
ARIAH ! Quel personnage ! Si étrange, entière, tranchée et tranchante, exaspérante et émouvante à la fois. Femme et mère tentaculaire sans concessions.
Et les chutes du Niagara, pesantes, envoutantes, omniprésentes, attirantes !
J'ai été complètement prise par la famille Burnaby, déconnectée du réel pendant toute cette lecture.
C'est mon premier livre de Joyce Carol Oates, et j'ai hâte d'en découvrir d'autres.
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Ariah , la trentaine est en voyage de noces , le lendemain de son mariage , elle se rend compte que son mari a disparu et aussitôt est persuadée qu'il s'est suicidé dans les chutes du Niagara , hélas pour elle , elle a raison , elle va rester sur place en attendant que le corps rendu par les chutes soit retrouvé , elle intrigue toutes les personnes présentes lors du drame et sera appelée ' La dame blanche ' .
Les raisons de ce suicide après la nuit de noces , seront évoquées plus qu'expliquées , c'est ce qui fait la force des romans de l'auteur , on est dans des descriptions psychologiques très nuancées .
Ariah va rencontrer l'amour et va le perdre par sa faute , comme si il lui était impossible d'être heureuse ou de rendre heureux ceux qui l'entourent , malgré tout ce roman n'est pas pessimiste , l'espoir est au bout du chemin .
Un très beau roman avec de magnifiques descriptions des célèbres chutes du Niagara , où chaque année des désespérés vont se suicider par une attraction fatale irrésistible ..
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Enfin !!!!!!!! J'y suis arrivée...
Je m'explique. J'ai commencé ce livre il y a un mois, et croyez moi c'est long pour moi.
J'avais adorée le quatrième de couverture et j'étais pleine d'espoir. Satané quatrième de couverture !!!
J'ai donc commencée Les Chutes, et contre toutes attentes, les miennes surtout, je me suis ennuyée (pour rester correcte). Je ne comprenais pas où l'auteur nous emmenais. Et puis Ariah, je l'aimais pas. Elle m'énerve. Jamais contente, toujours à se plaindre et puis méchante avec ça.
J'ai quand même persévérée, il fallait que je puisse dire : je l'ai lu !
Après 250 pages, voilà que je me prends aux jeux, on est aux chutes du Niagara tout de même, faut pas oublier le paysage.
A partir de là, je n'ai plus lâchée ce livre. L'histoire de Dirk m'a émue, j'ai adorée la deuxième partie avec le procès, enfin il se passait quelque chose, enfin du rebondissement. Quand, elle s'est terminée, j'ai eu un peu peur qu'Ariah revienne en force, mais non, c'est au tour de leurs enfants de raconter comment ils vivent et on vécut les événements qui les ont fait grandir plus vite que prévu.
Donc voilà, je pourrais dire que j'ai vaincu Les Chutes et que finalement je le recommanderais chaudement parce que quand même, c'est un beau livre avec une très belle histoire bien cachée à l'intérieur.
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Eh oui, déjà un autre roman de Joyce Carol Oates, mêmes après avoir été quelque peu déçu de mes lectures de cette auteure ce printemps. Mais bon, le titre, Les chutes, m'a attiré. Puis, la quatrième de couverture m'a intrigué. Pendant son voyage de noces, un jeune pasteur se suicide en se jetant dans les Chutes du Niagara, laissant sa toute nouvelle épouse esseulée dans leur chambre d'hôtel. Triste et spectaculaire à la fois. Étrangement envoûtant. Je les ai déjà vues, ces chutes, quelles sont impressionnantes. Les recherches pour trouver le corps vont bon train pendant que la jeune mariée, courageuse, devient une légende : la Veuve blanche. À partir de là, je m'attendais à une intrigue mystérieuse, où le destin d'Ariah et celui des chutes allaient s'entremêler.

Un peu, oui, mais pas comme j'aurais pu l'imaginer. Très rapidement, l'aspect mystérieux des chutes est mis de côté, Ariah jetant sa malchance sur elle-même. « Je crois que je suis damnée. » (p. 64). Néanmoins, la vie continue, elle tombe dans l'oeil de Dirk Burnaby, un avocat qui a participé aux recherches, et ce dernier convainc la veuve de l'épouser rapidement. À partir de là, les Chutes du Niagara, même si elles sont toujours omniprésentes, perdent leur force et leur pouvoir attractif. le roman tombe dans une sorte de saga familiale, concentrée sur les problèmes de couples et les querelles (ah… les belles-mères vindicatives!) sans intérêt pour moi. Puis s'ensuit une histoire de procès contre les industries polluantes des Grands Lacs. Je n'ai pas réussi à apprécier autant que j'aurais dû cet aspect de l'intrigue, qui se révèle plus important que prévu.

Je crois que j'ai été charmé et attiré par cette histoire de Veuve blanche et de chutes apportant un destin tragique. C'était tellement fort comme image! Malheureusement, la suite, qui était assez bien, s'est détachée de ce début prometteur et intrigant, a pris un tournant plus ordinaire, le charme s'est dissipé pour moi et m'a empêché d'apprécier à sa juste valeur ce roman. En effet, Joyce Carol Oates a su bien décrire le quotidien d'une femme du milieu du siècle dernier, concentrée à aimer son mari, à lui faire des enfants, à créer un petit nid d'amour pour son petit monde. Heureusement, malgré cette apparence un peu fade au premier abord, Ariah se révèle un personnage plus complexe. Puis, le chutes et leur pouvoir obscur reviennent s'ingérer dans la vie de la famille Burnaby mais, rendu là, c'était trop peu trop tard. Les industries polluantes s'en trouve mêlées et c'est aussi un bon coup de la part de l'auteure puisqu'elle se base sur des événements réels et oubliés. Secrets de famille et secrets politiques se joignent…
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