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Claude Seban (Traducteur)
EAN : 9782757809341
352 pages
Points (28/01/2010)
3.41/5   135 notes
Résumé :
Petite fille jalouse, prostituée précoce, vierge effarouchée, bourgeoise en mal de sexe ou infirmière dévouée, elles ont six, onze, vingt, trente-cinq ans et, à première vue, paraissent inoffensives. A ceci près qu'il vaut mieux ne pas laisser traîner un revolver, un couteau ou une seringue à leur portée. Car ce sont des tueuses, les (anti) héroïnes de ces neuf nouvelles dérangeantes, que Oates met en scène avec un sadisme d'une sournoise sobriété. Une savante écono... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
3,41

sur 135 notes
Je ne suis pas un fanatique des recueils de nouvelles, en revanche je suis un admirateur de la littérature de Mme Oates et, ici, ce livre m'a conforté dans cette admiration;
Neuf nouvelles d'environ trente pages chacune, toutes aussi intéressantes les unes que les autres avec une montée en puissance au fur et à mesure de l'avancée dans cette lecture comme si le classement se faisait en fonction de l'intensité de l'intrigue. Bien sûr la prose de cette autrice n'est pas faite à l'eau de rose, au contraire c'est du râpeux, de l'épais, du lourd, faux que ça pète et ça pète.
Des femmes, neuf femmes et quelques autres, par-ci, par-là, faire valoir des héroïnes, de celles qui font mouche mais toujours comme ça sans forcément de raison valable apparente mais un motif, un leitmotiv scotché là, au fond de l'inconscient qui pousse à l'impensable, à la suppression de celui ou de ceux qui gênent, tel l'ange de miséricorde en mission pour le bien de ceux qui souffrent car quand on est en soins palliatifs, un départ de plus ne se voit pas.
Parfois indicibles, illisibles, difficiles là ou les raisons de faire disparaitre l'autre, le gêneur, par un moyen rapide, arme ou par procuration, sont nécessaires, tel un rouleau compresseur, le nécessaire est fait.
J. C. Oates démontre, encore une fois, par cette oeuvre, la puissance de son écriture sans compassion pour le genre humain tel qu'elle le conçoit.
Un bon moment de lecture, certes un peu difficile quelquefois.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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C'est toujours avec bonheur mais non sans appréhension que j'ouvre un livre signé Joyce Carol Oates. Non pas l'appréhension d'être déçue. Mais l'élégante dame se révèle très souvent redoutable. Implacable dans ses histoires. Avec ses personnages. Et son lectorat.

Le recueil Les femelles ne vient pas contrecarrer mon opinion. Loin de là. Neuf nouvelles où les femmes occupent le devant de la scène. D'âge mûr, jeune épouse, petite fille, vieille fille... toutes cachent des secrets terribles sous un masque affable, courtois, enfantin. Toutes si innocentes, en apparence. Voire fragiles. C'est là tout le brio de Mme Oates : maintenir une ambiguïté certaine chez ses protagonistes féminins.

On retrouve dans Les femelles des thèmes que l'autrice a déjà traités dans d'autres romans et nouvelles : la condition des femmes, ça paraît évident avec un tel titre, les rapports hommes-femmes, qu'il s'agisse de pères, maris, amants, ..., le racisme toujours en filigrane dans la société américaine qu'elle présente, ...
Des thèmes qui n'ont rien de redondants tant Mme Oates s'évertue à les aborder sous différents angles.

Certaines nouvelles du recueil m'ont touchée plus que d'autres. "Poupée : une ballade du Mississippi" et "L'Ange de la Miséricorde" m'ont mise très mal à l'aise, pas pour les mêmes raisons. La première par son ambiance poisseuse et malsaine qur JCO trame autour de Poupée. La seconde par l'univers où le récit se déroule : un secteur hospitalier qui s'occupe des cancers, des maladies neuro-dégénératives et des atteintes cérébrales (AVC, accidents, etc). Les propos dudit Ange de la Miséricorde donnent à réfléchir, mais les déficiences et dégradations physiques et/ou mentales dépeintes, et qui n'ont rien de fictionnelles pour nombre de personnes, sont difficiles et amères à lire.

C'est donc une fois de plus assez secouée que je referme le recueil. Et toujours plus convaincue de l'immense talent de Mme Oates.
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Des "femelles" ? de quelle espèce ? Humaine ! Assurément la plus redoutable, la plus perverse. Ce sont elles, dans ces récits, qui font les frais des défauts des hommes, de leur violence.

Neuf nouvelles d'une cinquantaine de pages qui mettent en scène des femmes, des mères, des adolescentes, des petites filles. Manipulées, malmenées, battues, trompées, prostituées... elles sont épuisées, au bout du rouleau, sombrent dans l'alcool, la dépression, ou tuent. Et leurs éventuels enfants, victimes indirectes, en subissent les dommages collatéraux.

Des textes très sombres, perturbants. le suspense et la tension vont crescendo, on n'ose imaginer le pire, et c'est pourtant vers le plus sordide que nous mène l'auteur. Seule la dernière nouvelle est plus optimiste - pour les lecteurs favorables à cette pratique... L'écriture est impeccable, presque trop, limite affectée et désuète façon Sagan. A tel point que je situais la plupart des récits dans le passé, jusqu'à ce que je croise de loin en loin un téléphone portable, ou autre élément du XXIe siècle.

De Joyce Carol Oates, j'ai lu "Sexy", "Viol, une histoire d'amour", "Délicieuses Pourritures"… Des ouvrages tout aussi noirs que ce recueil, dans lesquels l'homme est un loup pour la femme, et l'adulte souvent destructeur pour l'enfant...

Les cheveux de la femme sur la couverture évoquent les Gorgones, personnages mythologiques. Pline l'Ancien les décrivait comme "des sauvageonnes recouvertes de poils et à la tignasse hirsute", ce qui aurait donné naissance au mythe de la chevelure de serpents.
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Voici un recueil de nouvelles assez... dérangeant! le titre donne à imaginer la femme dans ce qu'elle a de plus instinctif, doublé d'une connotation péjorative qui fait craindre le pire. Un brin de débauche, deux doigts de violence, quelques pincées de pulsion animale : tout y est, servi sur le plateau d'argent du style, froid et percutant à souhait. Directe, débridée, la plume de Oates donne à voir la noirceur féminine en ses tréfonds : des désirs de meurtre, des vengeances, beaucoup de sadisme dans des esprits gangrénés par la folie. Elle sait mêler l'intolérable à la banalité du quotidien, l'horreur à l'objectivité du point de vue. J'ai beaucoup aimé la manière dont les histoires basculent et nous laissent pantois avec nos notions du bien et du mal. de quel côté sommes-nous? Parfois on se surprend à se dire que s'il n'y avait pas en nous un bon gros surmoi capable de régir nos pulsions, nous serions de celles-là, de ces "femelles" emportées par un désir effréné de faire souffrir, voire de tuer. C'est une lecture qui vous remuera, c'est sûr, c'est bien pour ça que je vous la conseille vivement!
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Je ne suis pas adepte du tout du genre littéraire que sont les nouvelles. Pour un livre, comme pour faire la connaissance d'une personne, j'ai besoin de temps, que les choses soient posées et se mettent en place pour me sentir bien. Alors quand l'histoire s'achève à peine commencée, c'est pour moi toujours une source de frustration et de déception.
A mon sens, la nouvelle est au roman ce que l'histoire d'un soir est à l'amour : le frisson et l'intensité de l'une ne compenseront jamais la plénitude l'autre.
 
Alors quand il a fallu m'attaquer à un recueil de nouvelles pour les besoins d'un challenge de lecture, j'ai choisi, pour mettre toutes les chances de mon côté, une auteure qui me tentait et un sujet qui m'attirait : les femmes tueuses.
 
Joyce Carol Oates a un talent indéniable : elle vous pose une ambiance en quelques lignes avec un brio devant lequel je ne peux que m'incliner. Elle donne à ces femmes tueuses, poussées au crime par nécessité, vice ou faiblesse, une présence et un intensité remarquable.
Le malaise est palpable, c'est noir, c'est sordide, très glauque parfois. Et c'est extrêmement bien maîtrisé.
 
Ma nouvelle favorite est « Faim », je trouve que c'est la plus aboutie, celle qui était la plus prometteuse.
 
Mais définitivement, je ne suis pas conquise par le format de la nouvelle. le talent de Joyce Carol Oates, brillant et indiscutable, n'est pas parvenu à m'emporter et me faire oublier mon manque de goût pour ce genre. A voir si je tomberai un jour sur la perle rare qui me fera changer d'avis ?
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Pas de guérison pour les maladies dégénératives comme celle d'Alzheimer, par exemple : plaques séniles, dépôts de protéines, enchevêtrements neurofibrillaires s'accumulent dans le cerveau. Rien à faire. La recherche sur les cellules souches n'apportera rien à ces patients ; les cellules cérébrales ne se régénèrent pas... elles se transforment en bouillie. Pas de retour en arrière. On oublie ce que l'on a appris quand on a fait l'apprentissage de la propreté : rien de plus facile que d'oublier ; c'est la mémoire qui est miraculeuse. On peut même oublier comment manger. (p. 287)
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Le mariage, un mystère. Pourquoi nous aimons, et ce que nous faisons pour définir et contenir notre amour. Pour le protéger. Comme si l'amour était une flamme qu'un courant d'air peut souffler. (p. 147-148)
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Oui, il est nomade. Sans domicile et n’en souhaitant pas. Il voyage depuis des mois, des années. Ses père et mère ? Il n’en a pas. Une famille ? Il rit, découvrant ses dents d’enfant. Quel est son vrai nom, est-ce Jean-Claude ? Est-ce Ranier ? Il rit. Oui, dit-il. Il faut bien avoir un nom, n’est-ce pas ? N’importe quel nom fait l’affaire. Tous les noms font l’affaire. Kristine trouve son accent moins prononcé, ce soir. Moins musical. Un accent du Midwest peut-être. Du Midsouth. Il dit à Kristine qu’il ne tient plus en place quand il reste trop longtemps au même endroit. Quand quelqu’un essaie de le retenir. Il ne respire plus, ne dort plus. Ne rêve plus. Voilà pourquoi l’océan l’attire : il est sans cesse changeant, imprévisible. Beau et néanmoins capable de terribles destructions.
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Elle n'aimait pas [son mari] Timothy Donaldson. Mais elle était fière d'être l'épouse du Dr Donaldson. (p. 246)
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Il n'y a rien ! Tu n'entends rien ! C'est le vent. C'est ton rêve. Tu sais bien que tu rêves. Rendors-toi. Je veux t'aimer, arrête de pleurer, lâche-moi, laisse-moi dormir pour l'amour du ciel, je suis quelqu'un moi aussi, pas seulement ta maman, ne me pousse pas à te détester. (p. 121)
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Videos de Joyce Carol Oates (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joyce Carol Oates
Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
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