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Je me demandais, , à la fin de cette lecture, si le plus grand talent de Joyce Carol Oates n'est pas celui de la coupure, du non exprimé, de ce qu'il y aurait à oublier impérativement sinon…
"Ne commencez pas à pleurer", disait la mère à ses enfants," sinon vous ne pourrez plus vous arrêter.."

C'est une écriture de l'urgence, tendue, ponctuée par de grands blancs. Des absences. Des ailleurs?
"Elle s'évadait, elle était là sans être, ailleurs devint un lieu familier, hors de la lumière et de l'ombre. Un espace creux, réel, où elle pouvait se blottir. Elle y respirait, écoutant le battement paisible de son coeur. Là elle ne pouvait être surprise ni blessée, elle ne risquait pas d'entendre les paroles qui ne lui étaient pas destinées."

Et loin de cet ailleurs, derrière un mur bien construit pierre après pierre, il y a la vision du cadavre de son père assassiné que sa mère l'oblige à voir à 8 ans, la disparition de cette mère qui les abandonne ensuite sans aucune nouvelles chez un oncle, le cousin Lee qui de 8 à 14 ans ne cesse " d'entrainer de force sa cousine dans la décharge pour y accomplir un acte qu'ils n'auraient su nommer ni l'un ni l'autre ", , ce cousin Lee "auquel elle serait condamnée à penser une bonne partie de sa vie, elle le haïssait, elle était terrifiée par lui dans ses longs rêves éveillés ( oubliés des années, revenus brusquement à sa mémoire lors d'une crise tardive), elle complotait contre lui; jamais elle ne l'oublia."
Et puis le premier enseignant qui reconnaît son talent ( "vous avez une imagination fertile", dit-il..) mais qu'elle martyrise, comme les autres.

Le prêtre mourant , objet d'un amour absolu , parce que là est peut être le salut: de toute façon "Dieu voyait l'être intérieur, la véritable Marya Knauer; Il ne la jugerait pas cruellement comme ses camarades de classe. Certes, elle était une « Knauer « avant tout- elle vivait dans la campagne, près de la route d'Innisfail, au bord de Canal Road- ses deux parents avaient disparu dans des circonstances mystérieuses; ces facteurs, suffisamment scandaleux dans le monde des humains et dans le petit univers fébrile du lycée d'Innisfail, où ils provoquaient la pitié, le mépris, l'élèveraient aux yeux de Dieu, s'Il était juste. Naître une seconde fois, être lavé des péchés de ses parents, libéré de son passé, du moins pour un temps…"
Et la soirée fatale avant le départ à l'université.

Alors Marya travaille, jusqu'au bout de ses forces .
"Le temps est l'élément dans lequel nous existons, nota solennellement Marya dans son journal. Soit il nous porte, soit il nous engloutit.Elle acquit la certitude terrible que chaque moment qui n'était pas consacré à son travail était un erreur. Comme si on pouvait tuer le temps , écrivait Thoreau, sans blesser l'éternité."
Le travail comme le rosaire infiniment répété .. Et cette " terreur particulière ,qu'elle savait être de la folie.. Qu'il faut toujours contenir: "elle pouvait commettre n'importe quel péché, mais jamais elle ne s'autoriserait à être faible".Sinon.. "alors les eaux se referment sur vous. Cette phrase obsédait Marya".

Quel roman, encore, avec sans doute des éléments autobiographiques(?)
Ce n'est qu'à la fin du livre, après sa liaison avec un journaliste, un double, mort dans un accident de voiture, qu'il semble que le mur de Marya commence à s'effriter.
"Sers toi de tes difficultés, expose les, utilise-les à ton avantage " lui disait-il.
Je ne pense pas qu'il faille aller chercher beaucoup plus loin pourquoi cet écrivain écrit autant..






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Le roman commence par l'abandon de Marya et ses deux frères après la mort de leur père. La mère les confie à Everard et Wilmar, frère du père de Marya.
Marya est solitaire, elle apprend à intérioriser ses émotions, elle a une intelligence très supérieure aux autres ce qui va lui permettre d'obtenir des bourses et de poursuivre ses études. Elle nourrit pendant des années un complexe de supériorité du à son passé et à sa force de travail qui l'isole. Si elle réussit bien dans sa carrière professionnelle il n'en va pas de même du côté sentimentale. le roman se termine quand Marya retrouve les traces de sa mère, et reçoit de celle-ci une réponse à son courrier.
Un bon roman d'apprentissage, j'ai beaucoup apprécié ce roman, comment l'auteur nous révèle l'intime et l'inconscient de son personnage, par contre la rencontre avec Sylvester là je dois dire je n'ai pas tout compris. Je vais poursuivre ma rencontre avec cet auteur.
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Ouf, j'ai eu beaucoup de mal à terminer ce livre... les débuts semblaient prometteurs, mais j'ai ressenti comme une sorte de lassitude au fil des pages.
Bien sûr, il en ressort des réflexions intéressantes, surtout lorsqu'on sait que ce roman est en partie autobiographique, mais il ne m'a pas vraiment touchée dans son ensemble.
Bien sûr, cela ne m'empêchera pas de poursuivre la lecture de l'oeuvre de Joyce Carol Oates!
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Présenté comme un roman à caractère autobiographique, ce ne sera pas une lecture qui me laissera un souvenir impérissable. Pourtant les premières pages consacrés à l'enfance de Marya sont très belles, Marya est une enfant à qui la vie n' a pas fait de cadeau, brillante, elle excelle dans un domaine les études, c'est une enfant solitaire plus elle grandit et plus elle va se détacher volontairement ou non de ses camarades d' école, de lycée, dans ses premières années de facultés elle se consacre à corps perdu à l' étude. En bref, sa vie entière tourne autour du savoir.
Au final plus le récit avance, plus Marya grandit et plus j' ai fini par me lasser de son histoire, le ton s' alourdit, Joyce Carol Oates donne l' impression de ne pas aller au bout de sa réflexion. C'est un peu dommage.
Un ouvrage aux pistes intéressantes mais qui n'est pas à mon sens le meilleur de cette auteur.
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Je découvre Joyce Carol Oates avec Marya, une vie. Même s'il est très bien écrit et si le premier chapitre s'annonçait bien, la lecture est vite devenue soporifique. le livre, jusqu'à la fin, me glissait littéralement des mains et se retrouvait à terre, ce qui avait pour effet de me réveiller. Je reprenais la lecture en revenant sur quelques paragraphes précédemment lus pour me les remettre en mémoire. Mais c'était plus fort que moi, les paupières s'alourdissaient de nouveau et le livre tombait encore. Mais têtue, je voulais aller au bout.
Il s'agit de la vie de Marya, comme le titre l'explique bien ? Dans le chapitre premier, la petite fille a 8 ans. Un drame est en train de se jouer : la mort du père. Marya et ses deux petits frères sont confiés à son oncle paternel et sa femme. La mère disparaît, on ne sait comment ni pourquoi. Est-elle morte ? C'est ce qui est sous-entendu. On voit évoluer Marya dans cette famille où elle sera discrètement harcelée sexuellement par son cousin Lee de 4 années son aîné et pendant pratiquement 6 ans et dont elle ne parlera jamais.
Ensuite, les chapitres suivants retracent les différentes parties de la vie de Marya, de collégienne à professeur de littérature et écrivain, avec comme fil conducteur, un autre personnage principal, par chapitre, ce qui en fait une histoire en elle-même dont il ne sera pas fait référence dans le suivant. Ils se terminent un peu en queue de poisson, comme la fin du livre, où elle retrouve sa mère qui était toujours vivante.
Je n'ai pas trouvé un grand intérêt dans ce livre, en partie autobiographique. Mais je lirai un autre livre de cet auteur pour confirmer ou infirmer cet avis mitigé.
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L'héroïne de ce roman Marya Knauer fait parait-il écho à la vie de Joyce Carol Oates. On y retrouve des éléments biographiques de sa propre histoire comme le fait que Marya Knauer devienne écrivaine.

Ne connaissant pas assez la vie de cette écrivaine, je n'en dirais pas plus. Ce qui est certain c'est que ce livre est une véritable étude sociologique des classes défavorisées américaines dans les années 60.

Ce roman retrace la vie de Marya Knauer naît dans les quartiers pauvres de Canal Road entre Innisfail et Shaheen Falls. Orpheline de père et abandonnée par sa mère, Marya et ses deux frères sont recueillis par un oncle et une tante.

Marya grandit dans un milieu social défavorisé violent et insécure. Dés son plus jeune âge, elle subit des violences et le harcèlement sexuel de son cousin. La jeune fille se forge une carapace, apprend la solitude, à ne compter que sur elle et se montre extrêmement douée à l'école. le curé de la paroisse, le père Shearing devient son guide intellectuel, il lui fait découvrir la littérature, lui prête des livres. Son personnalité s'affirme, son orgueil est sa force, elle cultive sa différence. Quand Marya s'oppose au destin sans surprise qui est réservé aux femmes de sa communauté, c'est à dire se marier et avoir des enfants, elle va être victime de manipulation. Son départ à l'université se fera quand même mais dans une extrême violence, que l'auteure va juste suggérer en fermant ce chapitre par une ellipse.

A l'université, Marya découvre une autre forme de violence, celle qui oppose les classes sociales dominantes aux classes défavorisées. Il va lui falloir une bonne dose de courage pour affronter ce milieu radicalement opposé au sien. Les étudiants boursiers n'ont droit qu'à d'excellents résultats sinon ils sont radiés de l'université. Marya est d'une exigence obsessionnelle et ne s'autorise aucune faiblesse pour avoir les meilleurs résultats.
A force de travail acharné, Marya devient professeur d'université et une écrivaine reconnue. Dorénavant, elle sait qu'elle n'a plus sa place dans son milieu d'origine, mais est-elle vraiment à l'aise dans ce milieu intellectuel et bourgeois. Elle est, là aussi, différente et reste toujours un peu en marge. Marya, jeune belle et douée, devient la maîtresse d'éminents intellectuels mais dont elle ne pourra jamais devenir l'épouse. L'attitude du concierge de l'université qui à des tendances perverses s'occupe aussi du ménage de son bureau et déstabiliser Marya plus que de raison, ce qui permet d'analyser à quel point son enfance victime de violence n'est pas guérie. Marya est une résiliente comme disent les psys aujourd'hui, mais quelle dose de courage et de sang froid pour en arriver là.
"Marya, une vie" pourrait porter aussi ce titre : "Marya et la dureté de la vie".
Lien : http://de-page-en-page.over-..
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Recueillie à 8 ans par un oncle et une tante, Marya se construit une vie solitaire. Au centre de sa forteresse, il y a la connaissance, qu'elle chérit et entretient ardemment, par la lecture et le travail scolaire. Autour, faisant rempart, il y a son sentiment d'être différente, voire supérieure, par son intelligence autant que par ses ambitions. Excluante vis-à-vis des autres humains, elle se montre aussi exclusive si l'un d'eux parvient à créer une relation avec elle.
Joyce Carol Oates rend d'ailleurs très habilement cette réalité en consacrant chaque partie de son roman à un personnage, la mère, le cousin, le prof d'anglais, l'amoureux adolescent, la grande amie de la fac, le directeur de thèse, etc. À chaque fois les autres s'effacent. À chaque fois, la relation, qui débute sous de bons auspices, s'altère peu à peu, se fait agressive, possessive, intrusive ou dominatrice, comme pour prouver à Marya qu'elle avait eu raison de verrouiller tout accès à son coeur et son esprit. Et à chaque fois, le lien se rompt brutalement : dispute, fuite dans une autre ville ou encore décès brutal de l'autre figure du duo. Marya se retrouve seule et continue son ascension. Jusqu'à la rencontre suivante.
Ce portrait d'une intellectuelle solitaire, volontaire, inadaptée à la vie banale dont se satisfont les autres, exclue de ce fait des relations "normales", est d'une finesse et d'un réalisme admirables. Sans doute l'autrice doit-elle cette réussite au fait qu'elle se soit inspirée de sa propre vie, du moins en ce qui concerne le parcours scolaire, académique et littéraire. Mais il ne suffit pas d'avoir des anecdotes ou des souvenirs pour bâtir un roman. Il faut aussi les talents de la romancière. L'agencement des différentes partie, décrit plus haut, la précision et la justesse des multiples rôles mis en scène, la fluidité de la plume et les questionnements abordés font partie de ces talents, que Joyce Carol Oates maîtrise à la perfection.
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On se demande où Joyce Carol Oates va bien pouvoir nous emmener avec cette première scène brutale, froide, extrêmement dérangeante, où une mère, la mère de Marya, entraîne ses enfants dans la nuit, le froid et l'humidité pour... les abandonner. Débuts brutaux donc pour ce "Marya, une vie", et pour cette Marya qui trouvera son salut dans la littérature. J'ai beaucoup aimé ce livre ("aux forts accents autobiographiques" d'après la quatrième de couverture) où l'on accompagne une petite fille, que la vie n'a pas épargnée malgré son jeune âge, traverser toutes ces épreuves que la vie nous réserve, se construire et finalement devenir un professeur et un auteur reconnus. Joli roman donc, sur la construction de l'identité, sur la littérature aussi, qui sauve la vie de Marya (comme elle a sauvé la vie à des millions de gens), et dont je recommande vivement la lecture.
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Ma chronique va être brève tout simplement parce que je n'ai pas réussi à aller au bout de ma lecture. Je n'aime pas abandonner un livre d'habitude mais dans ce cas là je l'ai fais car j'avais la sensation de perdre mon temps! Tout d'abord je n'aime pas du tout l'héroïne! Je la trouve froide, distante, hautaine... Bref j'ai eu beaucoup de mal à avancer dans ma lecture à cause de ça. de plus je me suis énormément ennuyée... Je n'ai lu pourtant que 150 pages mais j'avais l'impression de faire du sur place pendant ma lecture.
Une grosse déception, surtout que le résumé me tentait beaucoup ! Ce livre n'est juste pas du tout pour moi. Je passe mon tour !
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Sans doute le roman de cet auteur que j'ai le moins aimé.
Il y a des longueurs . L'histoire est étendue sur une très longue période.
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