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Critique de TheWind


« Quels mots peuvent résumer une vie entière, un bonheur aussi brouillon et foisonnant se terminant par une souffrance aussi profonde et prolongée ? »

Difficile de trouver les mots en effet pour parler de cette histoire bouleversante...

Le mot « patchwork » peut être...qui revient souvent au fil de la lecture.

Les courtepointes en patchwork évoquent tellement les Etats-Unis !
Imaginez un peu...
Une chambre, style un peu vieillot, avec des meubles en pin et un chat qui dort confortablement installé sur la couverture en patchwork qui recouvre le lit. Une fenêtre « double hung » donnant sur des vallons verdoyants et une cour de ferme où divaguent chats, chiens, chevaux, biquettes...
C'est la ferme des Mulvaney, à l'image de leur bonheur : brouillonne et foisonnante.

A la fenêtre, il y a une jeune fille. La seule fille des Mulvaney : Marianne. Si tu regardes d'un peu plus près, tu vois bien qu'elle pleure. C'est qu'il lui est arrivé « ça », cette indicible chose que même ses parents et ses frères ne parviennent pas à nommer.
C'est à partir de ce moment qu'on peut s'intéresser à la courtepointe.
Ses couleurs sont vives, joyeuses, un peu disparates mais l'ensemble n'en n'est pas moins harmonieux et chaleureux.
Et pourtant...les larmes de Marianne la terniront.
Quand elle quitte la maison, chassée par un père qui ne supporte plus l'image qu'elle lui renvoie- l'image d'une famille américaine des années 70, loyale, honnête et bien dans ses bottes, pervertie par « ça » - Marianne, meurtrie dans son corps mais surtout dans son âme fait alors de sa vie un « patchwork », tout comme le dira sa mère.
Une vie qui n'a plus vraiment de sens.

Et si tu regardes bien la couverture, tu peux voir maintenant qu'elle est toute effilochée, que les morceaux de tissus sont décousus, qu'ils se détachent les uns des autres. Comme les membres de la famille Mulvaney...

C'est une histoire triste, poignante que celle que nous raconte Joyce Carol Oates. Au travers de portraits à la fois attachants mais aussi révoltants, elle capte irrémédiablement l'attention du lecteur, qui est prêt à tout lui pardonner, même ses longues digressions.
Cette auteur américaine n'a pas son pareil pour décrire les âmes tourmentées, mais également pour pointer du doigt cette société américaine aux moeurs si étriquées, à l'hypocrisie caractérisée, pour laquelle il ne suffit pas d'être mais surtout de paraître.


Merci à Latina de m'avoir conseillé ce livre. C'est maintenant mon « Oates » préféré !
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