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Claude Seban (Traducteur)
EAN : 9782070425716
336 pages
Gallimard (17/06/2004)
3.63/5   282 notes
Résumé :
Elle, c'est Ursula. Parce qu'elle est trop grande et mal dans sa peau, Ursula se surnomme elle-même la Nulle.
Lui, c'est Matt. Doué, drôle, il aime faire le malin. Trop parfois. Lorsqu'il a menacé de faire exploser le lycée, il plaisantait. Mais tout s'enchaîne: accusé, isolé, Matt voit sa vie devenir un enfer. Seule Ursula ne cède pas à la rumeur...
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Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
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Ursula se trouvait terne, trop grande, trop costaud - adolescence, ton univers impitoyable. Depuis qu'elle s'est auto-baptisée 'la Nulle' en secret, elle ne craint plus rien ni personne. Sa seule présence impose le respect, personne n'ose s'y frotter. Mais elle a beau s'être blindée, endurcie et isolée, elle garde une belle sensibilité et une grande générosité. Elle seule osera défendre Grande Gueule, un type sympa qui fait rire tout le monde mais qui ne mesure pas toujours la portée de ses reparties.

Belle histoire d'amitié adolescente. Deux lycéens qui s'unissent dans l'adversité, contre la rumeur, le conformisme, la lâcheté, le harcèlement et la violence. On retrouve le style sobre de Joyce Carol Oates et des thèmes qui lui sont chers, une atmosphère particulière et des personnages 'sur le fil' à la fois vulnérables et pleins de ressources.

Ce roman m'a semblé légèrement plus naïf et convenu que les autres de son répertoire jeunesse (pour grands adolescents). Peut-être en raison de la ressemblance entre Nulle/Ursula et Zarbie les Yeux verts, dont l'histoire, plus spectaculaire, m'a particulièrement marquée.
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Bon, je vous le dis illico j'ai détesté ce titre. Mais j'ai apprécié l'histoire !
En fait Nulle et Grande Gueule sont deux ados de seize ans, mal dans leur peau, hésitant encore dans leurs attitudes entre l'enfance et l'âge adulte. Mais ce qu'ils vont traverser tous les deux, et qui va les unir, va immanquablement les faire basculer vers l'âge de raison.

Grandir fait souffrir.

La mise en place de l'intrigue est finement étudiée et monte crescendo. le lecteur est soufflé devant la rapidité que prend la rumeur, et des conséquences terribles qu'elle engendre. L'hypocrisie et le conformisme règnent en maîtres. Les dégâts collatéraux sèment la douleur. L'isolement et la stigmatisation prennent des proportions ahurissantes.

J'ai beaucoup aimé la psyché d'Ursula (la Nulle) et ses réflexions qui reflètent parfaitement son mal être physique et moral, qui cherche sa place et ne sait pas toujours comment se comporter. Qui se trouve gauche mais qui possède déjà un certain regard dans son analyse de la société.

Un chouette roman destiné aux grands adolescents (mais pas que) pour qui l'apparence est une norme sociale, qui les fera réfléchir sur la place de la famille et de l'amitié, et dont l'issue (un peu prévisible) les réconfortera.

« Doué, drôle, Matt est un garçon apprécié de tous. Il aime faire rire, parle fort et haut. Trop parfois. le jour où il a menacé de poser une bombe au lycée, Matt plaisantait. Mais les événements s'enchaînent, prenant une tournure de plus en plus dramatique : soupçonné, accusé, isolé, il voit sa vie devenir un enfer. Seule Ursula ne cède pas à la rumeur… »
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Quand Joyce Carol Oates s'attaque à la littérature jeunesse, c'est relativement réussi.
Ecriture fluide, lecture addictive. On tourne les pages. On se met à la place des personnages.
On est dans l'adolescence. Dans le doute, le regard des autres, la mésestime ou surestime de soi. L'écart qui se creuse entre soi et les autres, notamment les parents. L'amour, l'amitié, la haine, la colère... une surenchère de sentiments.
L'auteur définit exactement la particularité lié à l'adolescence.
3 étoiles seulement direz vous !! Un bémol pour moi en fin de roman, une impression de fin rapide, légèrement bâclée. Cela a un peu gâché ma lecture.
Se rajoute ce côté très américain dans l'histoire qui m'a également un peu gêné, superficiel, caricatural, faire un plat de peu de choses sans forcément creuser les sujets. L'histoire de l'enlèvement du chien et sa résolution m'est apparu un peu too much !
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Je suis super contente, parce que j'ai enfin découvert Joyce Carol Oates, dont j'entendais parler depuis longtemps. C'est sans trop d'hésitations que j'avais acheté ce livre dans une bouquinerie il y a près de deux ans. Intriguée à la fois par ce titre et par cette autrice, je n'ai pas prêté attention plus que cela au résumé.

Nous allons suivre Ursula (qui, intérieurement, se surnomme "La Nulle") qui va soutenir un élève qu'elle connait très peu, Matt (dit "Grande Gueule"), lorsque celui-ci va être accusé à tort d'avoir voulu poser une bombe dans leur lycée. Alors que tout le monde tourne le dos au jeune homme, Ursula est là et une belle amitié va les lier...

Ce livre permet de réfléchir sur les rumeurs et les proportions que celles-ci peuvent prendre, jusqu'à détruire des vies. L'histoire se passe dans un lycée : les chuchotements de couloir sont légion et le harcèlement quotidien. La vie de Matt va s'en trouver bouleversée, alors même que seule Ursula le croit et lui tend la main.

J'ai bien aimé ce personnage, même si je l'ai trouvée déroutante au début, et presque clichée, sous certains aspects. J'ai moins adhéré au personnage de Matt, dont nous ne savons finalement pas grand chose, comparé à Ursula.

Un roman prenant qui met en garde contre les rumeurs et où la tension monte petit à petit, alors qu'on ne sait pas ce qui pourrait arriver à la fin...
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Ce roman écrit en 2002 par Joyce Carol Oates, célèbre auteure américaine, est le premier qu'elle rédige pour la jeunesse. Elle dresse ici un portrait peu flatteur d'une Amérique paranoïaque et hypocrite où le moindre mot de travers est traqué et dénoncé, où la liberté d'expression semble n'être plus qu'un vague souvenir, où la différence même est devenue un danger.
Matt l'apprendra à ses dépens. Lui qui s'amusait d'un rien, devient, du jour au lendemain, un paria et va peu à peu se replier sur lui-même en prenant conscience de la lâcheté de son entourage.

De nombreux thèmes peuvent être abordés suite à cette lecture, à commencer par les répercussions que peut avoir une calomnie. le livre nous invite à faire preuve de discernement, d'avis critique face à la rumeur en dénonçant l'influence des médias, les réactions disproportionnées et l'injustice qui en découle.

Cette histoire d'adolescents, simple et cruelle, dépeint une société malade de la peur, suspicieuse et conformiste au possible. L'auteur y fustige, implacable, les adultes qui survivent aux pressions à coup de somnifères, de Prozac ou d'alcool, la peur du qu'en-dira-t-on, omniprésente et paralysante, les relations vraies qui semblent ne plus pouvoir exister.
Ce livre est magistral pendant les huit dixièmes de l'histoire. Remarquablement écrit, il dérange, met mal à l'aise même, tout en mettant le doigt sur quantité de caractéristiques de la société d'aujourd'hui. Puis, il redevient plus politiquement correct et se termine par un happy end à l'américaine qui casse un peu la force du propos. Je le regrette. Il reste cependant percutant et d'une grande qualité littéraire.

Une histoire qui parlera aux adolescents, âge vulnérable où l'on se cherche et où le regard d'autrui est important pour la construction de la personnalité.
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Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
Le bruit courait qu'il y avait eu une alerte à la bombe au lycée dans l'après-midi. Ou que l'on avait peut-être découvert une vraie bombe dans la cafétéria, ou ... dans la bibliothèque. Un garçon déclara qu'il avait entendu dire que la bombe - "une bombe artisanale" - avait été trouvée dans un placard du concierge, près du gymnase.

- "Quand ?" demandai-je d'un ton sceptique. "Dans ce cas, notre match aurait été annulé, non ? On aurait fait évacuer le lycée."

Mais personne ne faisait très attention à moi. Ils parlaient tous en même temps, le visage en feu. Des filles de Terminale nous rejoignirent avec cette nouvelle : elles venaient d'apprendre qu'un garçon, un élève de Première, était venu au lycée avec un pistolet ... ou une 22 long rifle ? ... ou peut-être une mitraillette, capable de tirer des centaines de balles en quelques secondes. Quelqu'un affirma avoir entendu dire que le garçon avait été arrêté, que des flics armés étaient venus le chercher en classe. "Des flics armés ? Ici ? Au lycée ?" Nous étions tous stupéfaits.
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Quand il avait ouvert son casier dans le couloir bruyant des premières, il avait regardé autour de lui avec un sourire timide, et attendu qu'on s'aperçoive de sa présence ... Skeet, Neal, Carl, Russ et d'autres s'étaient montrés amicaux, d'accord. En apparence. Les élèves qui avaient les casiers voisins du sien, et qui étaient assis à côté de lui en classe. Mais ils étaient gênés. Ils ne savaient pas quoi dire. Russ, qui n'était jamais à court de mots, bégayait : "C'était vraiment bizarre, hein ? ... Ca a dû te faire ... bizarre." Même Mr Weinberg [le professeur d'anglais], dissimulant son embarras sous des plaisanteries, avait changé. Et quand Matt avait fini par rencontrer Stacey [sa petite amie], après les cours, elle courait à la répétition de la chorale et lui avait dit, le visage empourpré. "Oh ! Matt ! Je t'appellerai ... bientôt !"

Elle n'avait jamais appelé, bien entendu.

On aurait dit que Matt avait sur le corps une plaie invisible pour lui, mais visible pour les autres, horrible, à vif. Quand ils le regardaient, ils ne voyaient plus qu'elle. Ils ne voyaient plus Matt Donaghy.
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Quand il avait ouvert son casier dans le couloir bruyant des premières, il avait regardé autour de lui avec un sourire timide, et attendu qu'on s'aperçoive de sa présence ... Skeet, Neal, Carl, Russ et d'autres s'étaient montrés amicaux, d'accord. En apparence. Les élèves qui avaient les casiers voisins du sien, et qui étaient assis à côté de lui en classe. Mais ils étaient gênés. Ils ne savaient pas quoi dire. Russ, qui n'était jamais à court de mots, bégayait : "C'était vraiment bizarre, hein ? ... Ca a dû te faire ... bizarre." Même Mr Weinberg [le professeur d'anglais], dissimulant son embarras sous des plaisanteries, avait changé. Et quand Matt avait fini par rencontrer Stacey [sa petite amie], après les cours, elle courait à la répétition de la chorale et lui avait dit, le visage empourpré. "Oh ! Matt ! Je t'appellerai ... bientôt !"
Elle n'avait jamais appelé, bien entendu.
On aurait dit que Matt avait sur le corps une plaie invisible pour lui, mais visible pour les autres, horrible, à vif. Quand ils le regardaient, ils ne voyaient plus qu'elle. Ils ne voyaient plus Matt Donaghy.
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Toutes les petites filles [de quatre ans] qui prenaient des cours étaient vraiment adorables, et cela paraissait assez innocent de les former comme de "vraies" danseuses. (...) [Mais] la compétition comptait autant que la danse dans ces cours. Vous aviez beau être bonne, il pouvait toujours y avoir quelqu'un de meilleur. Le cauchemar, c'était que, dans une troupe de filles en concurrence, il fallait qu'une fille soit la moins douée. Il fallait qu'une fille soit juste un petit peu "trop grosse".
(p. 180)
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M. Parrish (le directeur du lycée) souriait de ce sourire crispé et plein d’espoir qu’ont les adultes quand ils veulent que vous croyiez quelque chose dont eux-mêmes ne sont pas sûrs à cent pour cent. Parce que si vous finissez par y croire, eux aussi pourront y croire. Peut-être.
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Vidéo de Joyce Carol Oates
Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
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