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Critiques filtrées sur 2 étoiles  

Big Mouth & Ugly Girl
Traduction : Claude Seban

J'ai acheté ce roman dans la collection Folio et rien, sur la jaquette, ne précisait qu'il s'agissait là d'un roman écrit pour un public d'adolescents. Gallimard l'a d'ailleurs édité également dans sa collection Folio-Jeunesse, c'est tout dire. (Merci, Julie, pour le renseignement. Wink )

A quinze ans déjà, je ne me sentais guère en adéquation avec mes contemporains. Alors, le fait de me retrouver précipitée, fût-ce par la grande Joyce Carol Oates, dans cet univers si spécial qu'est l'adolescence, ne m'a pas vraiment séduite. Si encore Oates, fidèle à elle-même, s'était attachée à des adolescents glauques, vénéneux, leur imposant un destin du même style et clôturant son roman sur l'une de ces chutes dont elle a le secret ! ... Quelque chose comme "Délicieuses pourritures", vous voyez ...

Mais non. Peut-être surveillée par quelque censeur éditorial soucieux de convaincre les adolescents américains que, finalement, ils auraient bien tort de croire que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue, la romancière, après une première partie remarquable, s'enlise dans les conventions habituelles du genre et, tenez-vous bien, il y a même une happy end.

A la limite, c'est de l'anti-Oates.

En tous cas, ce roman, je l'ai ressenti comme tel.

Puis, je me suis posé la question : ayant une pré-ado à la maison, quel livre lui conseillerais-je plutôt de lire ? "Nulle & Grande Gueule" ou "Délicieuses Pourritures" ? ... Bon, le premier, bien sûr, pour l'instant parce que "Délicieuses Pourritures", c'est plutôt gratiné. Mais tout en lui disant qu'il s'agit là d'un roman mineur au sein de l'exubérante jungle oatesienne, un roman gentillet mais utopiste, avec un parfum fleur bleue qui charme quand on a quinze ans mais déconcerte lorsqu'on en a vingt de plus - quand encore il ne fait pas ricaner. Un roman surtout qui ne restitue en rien le génie authentique de son auteur.

Pourtant, Oates dépeint admirablement la hantise des parents et des autorités depuis le massacre de Colombine. Tout comme elle fustige, implacable, les mille petites lâchetés des parents et des élèves lorsqu'ils se trouvent confrontés à la prétendue dangerosité de Matt (surnommé Grande Gueule). Ses obsédés religieux, on y croit aussi : haineux, obtus, naturels, quoi !

Mais justement, sur de telles vérités, on ne peut tenter de fixer par la suite le masque étroit et ridicule d'un amour adolescent qui grandit au mépris de tout, de la récompense accordée aux "gentils" tandis que les "méchants" subissent leur châtiment, de la fin idyllique s'ouvrant sur un avenir de rêve (ou presque).

Parce que la vie, ça n'est pas ça du tout. La vie, elle est toujours plus proche de "Délicieuses Pourritures" que de "Nulle & Grande gueule" : c'est cynique de le dire et de l'écrire, mais c'est vrai.

Enfin, un peu de rêve ne fait pas de mal. Dommage que Oates donne l'impression de s'être réveillée à la moitié du livre. ;o(
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Ursula et Matt (aka Nulle et Grande Gueule) sont deux ados qui pourraient être "normaux" si leur quotidien n'était pas bouleversé par des accusations graves dont Matt fait l'objet et un flot de conséquences qui s'en suit.

En apparence Matt est un ado plus épanoui qu'Ursula qui se cache derrière un masque et une attitude de type "personne ne m'approche". En tenant les autres à l'écart, elle pense se protéger et ne pas montrer à quel point elle se dévalorise. Et pourtant... Les apparences sont trompeuses et grâce à l'amitié et le soutien entre les deux ados, les deux peuvent espérer une certaine résilience.

Du fait que j'ai lu plusieurs romans de Joyce Carol Oates et que les romans ados ne me gênent pas, cela paraissait normal qu'on me conseille cette lecture, mais la rencontre ne s'est pas faite.
Écrit au début des années 2000, on comprend (quand on a les connaissances adéquates) que le récit a été fortement influencé par la tuerie de Colombine et son traitement médiatique ainsi que toutes les affaires de harcèlement qui ont malheureusement court dans les lycées (américains ou d'ailleurs).
Ce sont en effet deux thématiques fortes du roman, en plus du regard des autres, des rumeurs, mesquineries de meutes ados et de la difficile acceptation de soi qui en font un roman adapté aux ados, mais pour ma part le manque de dynamisme du récit m'a ennuyée. Si certains romanciers ados sont coutumiers de la technique qui consiste à dépeindre des ados mal dans leur peau, ici, J. C. Oates en fait trop, c'est trop redondant et peu crédible (à mon goût). Les portraits psychologiques sont bien superficiels par rapport à ce que la romancière a pu faire avant, et je ressors peu (pour ne pas dire pas du tout) convaincue par cet exercice de style.
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Je n'ai pas beaucoup apprécié ce livre, je l'ai trouvé très lent. Bien sûr le principe est intéressant (l'impact de l'opinion publique sur la vie des gens) mais le ton est trop "ado" pour moi.
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