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3,39

sur 115 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Joyce Carol Oates ne fait jamais dans la demi-mesure. Soit son roman est un long et gros pavé qu'il est difficile de tenir dans une main (son poids équivaudrait une caisse de bière, unité de mesure certifiée et universelle du Bison), soit il est si succinct qu'il ne pèse pas plus qu'une cannette de bière à demi entamée (la cannette de bière est une sous-division de la caisse de bière dans l'unité de mesure décrite précédemment). « Premier amour – un conte gothique » fait partie de cette seconde catégorie de romans de l'écrivaine.

Plus qu'inquiétant, immoral ou onirique, ce livre est surtout dérangeant et ne peut laisser indifférent. Josie, une petite fille solitaire de 11-12 ans, face à Jared Jr., 25 ans, un séminariste ambigu. L'histoire d'une relation sexuelle d'une préadolescente avec un soi-disant homme de Dieu, voilà de quoi faire bondir toutes les âmes saintes qui furètent Babelio et/ou mon blog. Dieu m'a donné la foi et un membre vigoureux.

Un thème sulfureux. du sexe, une gamine, un séminariste. Voilà de quoi incommoder quelques bonnes âmes. Pas celle d'un bison qui aime bien cette odeur de souffre présente dans les grandes plaines – ou ici dans le marais. Et sans souffre difficile de craquer une allumette. Car, ce que j'ai ressenti avant tout, ce n'est pas le sexe entre les deux personnages, mais la fascination que ce séminariste aux chemises amidonnées d'une blancheur immaculée entraîne sur cette petite ouaille, brebis fragile et perdue au milieu de ce marais. Fascination qui se transforme même en dévouement totale et abandon de son corps pour des jeux pervers et masochistes.

Un livre l'un des plus érotiques qui soit ? Il parait, c'est le quatrième de couverture qui le revendiquait. Je demande à voir (ou à lire en l'occurrence). Je dirai plutôt un livre sur la fascination sexuelle d'une jeune fille qui (cette fascination extrême fausse peut-être son consentement) s'abandonne, se soumet aux désirs sadiques d'un très « respectable » homme, un séminariste. L'attraction magnétique du séminariste atteint son apogée lorsque ce dernier se sert de la petite agnelle égarée pour remplir son escarcelle d'autres « victimes ». Je vous avais prévenu ! Pas très morale, cette histoire..

[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Etrange histoire que ce Premier amour qui porte mal son nom. Car en fait d'amour, il est plutôt question d'abus et d'emprise psychologique.
Jared Jr se révèle être un véritable bourreau et Josie, sa victime, éprouve pour lui une fascination peu compréhensible.
Ce récit est qualifié de "conte gothique". Il est vrai que l'ambiance générale de ce court roman est oppressante et inquiétante non seulement à cause du décor dans lequel se déroule le récit, mais aussi à cause des personnages, très spéciaux. On plaint Josie et, en même temps, son comportement et celui de sa mère nous répugne.
Etrange relation mère-fille que celle qui unit Josie et sa génitrice. Cette dernière ne semble se soucier de sa fille que pour lui asséner des vérités qui effrayent ou déstabilisent cet esprit jeune et impressionnable. On ne peut s'empêcher de penser que la mère a préparé le terrain pour Jared, a planté, dans l'esprit de sa fille, la graine qui allait, en germant, la transformer en victime consentante et en complice silencieuse et cruelle de son affreux cousin.

Du pur Joyce Carol Oates, magnifique et sombre à la fois.
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L'été de ses 11 ans, Josie est embarquée par sa mère qui a décidé de quitter le domicile conjugal sans en donner les motifs à sa fille
Elles partent s'installer à Ransomville dans l'état de New-York, chez Esther, la tante de Délia
La maman demande à sa fille d'être sage, quant à tante Esther, elle insiste bien pour que l'on ne dérange pas son fils Jared venu passer l'été dans la maison familiale pour étudier des textes de théologie.
La rencontre entre Josie et Jared va virer en une relation malsaine et immorale, l'homme va user et abuser de son pouvoir sur la pré-adolescente.

L'atmosphère de ce livre est très glauque et pesante. Dans ce court récit, l'auteure vise juste, en quelques pages elle dénonce l'immoral, elle plonge son lecteur dans un climat dérangeant, elle veut titiller les consciences.

#Challenge multi-défis 2021
#Challenge riquiqui 2021
#Challenge solidaire 2021
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Premier amour
A première vue, le titre semble évoquer une histoire d'amour digne d'un téléfilm de Noël.
...Un conte gothique
Le sous-titre casse cette idée et laisse un part de mystère.

Après avoir lu, "Viol - une histoire d'amour", dont le titre violent et plein de contradictions m'avait intriguée, ce Premier amour semblait plus léger.
Eh bien, que nenni ! Joyce Carol Oates a un don pour trouver un titre surprenant au regard de l'histoire racontée sans filtres.

Josie, 11 ans, arrive avec sa mère chez sa grande-tante Esther à Ransomville. L'enfant ignore pourquoi sa mère a fui la maison familiale avec elle.
Dans la maison vivent sa tante et le petit-fils de cette dernière, Jared Jr, un séminariste de 25 ans.
Le jeune homme est peu bavard et plongé dans ses livres religieux.

L'histoire racontée en grande partie à la 2ème personne du singulier, implique directement le lecteur qui se prend pour Josie et va vivre avec elle sa découverte du "premier amour", mais qui est loin d'être digne d'un dessin animé de princesse.
Une relation ambiguë va se créer entre elle et Jared Jr., dans laquelle Josie va avoir comme un syndrome de Stockholm, elle va tomber sous l'emprise de cet homme qui la fascine autant qu'il lui fait peur.

Ce court roman est dérangeant car parle d'un sujet sensible, la pédophilie, et d'un sujet encore plus sensible, la pédophilie des hommes d'église.
L'auteure a su me toucher par sa façon de raconter cette histoire, laissant une part d'ombre mais que l'on devine aisément.
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Premier amour, première emprise d'un homme de 25 ans sur une fille de 11 ans.

Accueillie avec sa mère (qui a quitté son père) chez une grand-tante, Josie y rencontre un cousin éloigné, Jared Jr, étudiant séminariste. Ce dernier, pour tester ses limites vis à vis de ses désirs, de ses pulsions sexuelles, joue avec le corps de Josie, viole son intimité, abuse de son pouvoir de fascination sur elle.

Des lithographies très sombres appuient ce court roman de Joyce Carol Oates qui semble flotter dans l'irréalité d'un rêve ou d'un cauchemar, et qui pourtant relate une histoire d'emprise et de manipulation bien réelle.
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Il va être difficile de dire ce que j'ai ressenti avec ce livre. C'est un roman dérangeant et troublant. Je n'ai pas détesté du tout, l'ambiance dans ce livre est malsaine et on peut ressentir un malaise face à cette lecture. En effet, nous sommes face à un conte gothique de cent pages. L'auteure, si vous ne la connaissez pas, aime surprendre et choquer son lecteur. Et Premier amour ne dément pas à la règle.

Nous avons affaire à une petite fille de onze ans, surnommée Josie. Cet été, elle s'installe avec sa mère dans la maison de sa grande tante Esther. Dans cette maison, se trouve également un cousin de Josie, prénommé Jared Jr, âgé de vingt-cinq ans. L'histoire nous est racontée du point de vue de la petite fille « L'été de mes onze ans, ma mère s'est enfuie avec moi », ce qui explique que le style soit très simple et très accessible mais il n'est pas non plus jeunesse pour autant. Ce que j'ai beaucoup apprécié.

L'histoire se base beaucoup sur les relations familiales. La relation mère/fille est assez spéciale, la mère de Josie ne la ménage pas et nous constatons qu'elle souhaite la préparer aux difficultés de la vie. J'ai apprécié beaucoup de passages où la mère s'exprime avec justesse « – Jared est malade? Il va mal ? – Malade ? C'est quoi malade ? Qui va bien ? Crois tu vraiment que, si l'on nous examinait attentivement, l'une ou l'autre, nous irions bien à cent pour cent ? »
Mais, bien que la relation mère/fille soit spéciale, c'est la relation entre Josie et son cousin qui choque le plus. En effet, nous sommes face à de l'inceste. Mais pas seulement, leur relation comprend également des douleurs physiques et morales. le plus dérangeant est qu'il faut lire entre les lignes pour bien comprendre ce qu'il se passe. Jamais le terme « sexe » y est mentionné. Ce qui surprend également, c'est la réaction de Josie, cette petite fille inexpérimentée qui ne comprend sans doute pas tout ce qu'il se passe.

Le thème abordé à travers ce livre en plus de l'inceste est la religion, plus exactement la folie religieuse à travers le personnage de Jared. Dès le départ, le serpent par exemple est mentionné. Et comme nous le savons, le serpent c'est le mal. Ou plus exactement la tentation du mal. le fait que Josie le voit dès son arrivée annonce qu'elle sera tentée par le mal, ce qui se vérifie ensuite avec le personnage de Jared. Nous pouvons dire aussi que ce livre montre aussi les premiers émois de l'adolescence puisque Josie aime Jared. Une petite fille qui pour cet homme, s'abandonne aux plaisirs sadiques qu'il souhaite.

Premier amour est donc un roman dérangeant, vous l'aurez compris, mais c'est du grand art. Joyce Carol Oates parvient à choquer son lecteur sans pour autant le dégoûter. C'est un livre sombre, terrible mais fascinant grâce au style de l'auteure.
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Ceci est le troisième récit que je lis de JC Oates. Une fois de plus, elle me surprend par la diversité de ses écrits mais restent, comme une constante, l'amertume et la provocation. Dans ce conte gothique, nous suivons une jeune enfant, même pas pubère, qui découvre les premiers émois de la sexualité de manière brutale voire bestiale. Celui qui l'initie à ces jeux interdits et pervers n'est autre que son cousin, séminariste protestant, âgé de vingt-cinq ans.

L'écriture est belle, comme toujours chez Oates ; les termes délicatement choisis pour ne heurter personne mais suffisamment précis pour que l'on appréhende l'implicite et le « je » devient « tu » lorsque Josie évoque l'indicible. Et plus encore que l'horreur de la situation, c'est la beauté de la langue pour décrire de si vils ébats qui nous procure un sentiment de malaise grandissant. Car Oates est forte, très forte. Elle nous rend complice de ces jeux malsains, nous attache au texte, court, vite lu, fascinant. J'ai refermé ce livre avec un sentiment ambigu et un plaisir coupable d'avoir gouté la prose d'un récit si pervers. Une chance qu'il n'atteignait pas les cent pages !

Lien : http://argali.eklablog.fr/pr..
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Jusqu'ici, je ne connaissais pas du tout l'oeuvre de Joyce Carol Oates. Je commence par ce court roman, trouvé à la médiathèque. Son titre est tout à fait trompeur. de l'amour, il n'y en a pas dans ce récit. Il décrit l'emprise perverse exercée par un jeune adulte sur Josie, qui n'a que 11 ans. Cette très jeune fille est presque livrée à elle-même par sa mère, qui vient de quitter son mari et qui recherche des aventures. Le jeune homme qui dévoie Josie s'appelle Jared Jr, il a 25 ans; c'est un cousin qui fait des études de théologie. Il est bizarre, c'est le moins qu'on puisse dire; plus le temps passe, plus on se rend compte qu'il est névrosé. Un lien trouble se crée entre Jared et Josie, qui se retrouvent dans les marais autour de la maison. L'un prend très facilement l'ascendant sur l'autre, et finit par l'asservir. Ses pulsions pédophiles se révèlent. L'écriture de l'auteure est si allusive que le lecteur ne sait pas si le garçon se contente de jeux sexuels sado-masochistes, s'il viole Josie... ou si la fille est prisonnière d'un délire onirique.
C'est essentiellement cette écriture, poétique et ambigüe, qui fait toute la valeur du texte. Josie ne peut pas nommer tout ce qu'elle voit et tout ce qu'elle vit. Elle ne comprend quasiment rien à ce qui lui arrive, et sa mère - égoïste et écrasante - ne lui est d‘aucun secours. En quelque sorte, Joyce Carol Oates se fait le porte-parole d'une enfant quasiment sans parole. Il y a donc des ellipses, des impressions et des sentiments tronqués, des visions étranges et presque allégoriques (comme l'énorme serpent qu'elle découvre dans le marais), des phrases inachevées… Comme bien d'autres hommes, Jared est évidemment ignoble. Son Dieu le laisse accomplir ses forfaits. Dans le roman, il n'y a pas de condamnation morale explicite à l'encontre du jeune pédophile. Quant à Josie, on la sent bien mal partie dans la vie; mais l'auteure ne vise pas à susciter particulièrement notre compassion à son égard. Ce court roman, pas facile à lire, sort vraiment de l'ordinaire.
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Ce que j'adore chez Oates, c'est que bien souvent, les titres de ses oeuvres sont déroutantes, et éveillent notre curiosité : c'est encore une fois le cas avec Premier Amour.

Car il s'agit bien là de tout sauf d'un premier amour, mais bel et bien d'abus sexuels, que la jeune Josie, innocente fillette de onze ans, à défaut de savoir ce que le sentiment pur et élévateur devrait être, considère comme étant de l'amour.

Pour des raisons tues par sa mère, cette dernière a quitté le foyer familial avec sa fille et se rend chez l'une de ses cousines, dont le petit fils, un jeune homme de 25 ans lunaire et taciturne,est étudiant en théologie. Mais pas seulement, c'est aussi un maniaque manipulateur qui va abuser de sa cousine.

Oates dénonce encore une fois dans une oeuvre aussi succincte qu'efficace les travers d'une Amérique qui se veut puritaine et respectueuse, alors qu'elle détruit sa jeunesse en la brisant en son coeur. La perte de l'innocence, la foi, l'abandon sont entre autres les thèmes traités ici, d'une plume incendiaire et accablante.
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Roman court ou conte gothique, cet ouvrage est sombre et troublant. Plus qu'un premier amour, c'est l'histoire d'une emprise perverse qui y est décrite, a travers les yeux d'une enfant de 11 ans, âge charnière de perte de l'innocence.
J'ai longtemps hésité à découvrir cette écrivaine,réputée pour son style choquant, mais j'ai été plutôt séduite car je n'ai pas trouvé qu'elle jouait sur de la provocation gratuite. Il faudra que je continue à la découvrir pour parfaire mon opinion.
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