AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,8

sur 115 notes
5
3 avis
4
11 avis
3
7 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cette oeuvre est le reflet d'une histoire vraie et se passe dans un milieu aux eaux troubles, la politique. Après que les deux frères Kennedy eurent été assassinés, c'était Ted qui devait prendre la suite, mais « L'accident » de Chappaquiddick tuera ses aspirations à la présidence des États-Unis.

Ce n'est pas un récit historique, les lieux, les noms et les dates sont changés et ce court roman raconte le point de vue de la jeune femme, un point de vue imaginé par Joyce Carol Oates. Ce sont les réflexions, les émotions de la victime pendant qu'on assiste à sa lente agonie.

C'est Kelly, une jeune Américaine intelligente, attirée par la politique, idéaliste, mais un peu naïve, fragilisée par ses déboires amoureux. Attirée par cet homme dont elle a étudié les idées, un homme de pouvoir, qui a 30 ans de plus qu'elle, qui vu de près n'est pas si beau, mais... elle est flattée qu'il la choisisse elle…

Pas de risque de « spoiler » ici, tout le monde sais comment ça finira, mais l'habile construction de l'auteur nous tient en haleine, jusqu'à ce que l'eau noire (ou l'indignation?) nous fasse suffoquer…

Je ne peux m'empêcher de me demander aussi quelle aurait été la sentence si la jeune femme avait été au volant...
Commenter  J’apprécie          270
Inspiré d'une histoire vraie (l'accident de Chappaquiddick au cours duquel Mary Jo Kopechne, passagère de la voiture conduite par Ted Kennedy, trouvera la mort), "Reflets en eau trouble" est un roman court mais intense.

Joyce Carol Oates y déploie tout son talent pour les récits dramatiques et nous fait découvrir, grâce à des chapitres alternés, deux histoires parallèles : celle de la rencontre entre Kelly Kelleher et le "sénateur" et celle de leur accident,

On découvre donc, au fil des chapitres, une jeune femme innocente qui ne se remet pas de son dernier chagrin d'amour et qui constitue, de ce fait, une proie facile pour un homme plus âgé, habitué aux conquêtes faciles. Kelly se laisse donc séduire facilement par le charismatique "sénateur". Au fil des pages, on comprend où va la sympathie de l'auteur : sa manière de décrire l'homme politique montre bien à quel point il est censé être le "méchant" de l'histoire (tandis que Kelly est la "gentille").
Cette façon de catégoriser les personnages n'est pourtant pas désagréable : elle renforce la tension entre ces deux protagonistes et le sentiment de drame qui anime tout le récit.

Le suspense n'est pas insoutenable Mais malgré cela, j'avoue avoir dévoré ce (court) roman en deux heures à peine, tant il est fascinant et poignant.

Je ressors donc de "Reflets en eau trouble" encore plus admirative du talent de Joyce Carol Oates !
Commenter  J’apprécie          200
Kelly est jeune, brillante, sérieuse.
Au cours d'une soirée de 4 juillet, elle rencontre un charismatique sénateur, ils partent ensemble en voiture pour ce qui sera son dernier voyage... à elle.

En 176 pages et 32 chapitres, courts et rythmés, Joyce Carol Oates nous conte la vie de Kelly et ses dernières heures dans cette eau noire et poisseuse. Ses pensées, ses souvenirs, ses espoirs qu'on vienne la sauver et qui resteront vains.
Les pensées s'enchevêtrent dans une chronologie chaotique, qui place le lecteur aux côtés de Kelly, dans la lente disparition de sa conscience.

Le récit est terrible et glaçant (d'autant plus que tiré d'un fait divers), le style et la construction très maîtrisés. Outre le drame qui se joue, les thématiques abordées sont fortes et porteuses de messages politiques. le passage sur la peine de mort aux Etats-Unis est particulièrement puissant.
On sort de cette lecture un peu secoué et avide d'air pur à respirer, loin de cette Black Water qui aura eu raison de la vie de Kelly.
Commenter  J’apprécie          150
Quel roman coup de poing que voici. Roman court mais très dense et intense dans lequel la grande Joyce Carol Oates nous narre la lente agonie de Kelly Kelleher, jeune femme prise au piège d'une voiture dans l'eau.

C'est également l'occasion pour l'auteure (une fois encore) de dénoncer la société américaine, notamment le racisme ambiant, le conservatisme (concernant par exemple l'avortement, question on ne peut plus au goût du jour avec la loi qui vient de passer) et bien sûr la peine de mort. le petit passage dans lequel Oates nous décrit les différents moyens mis à disposition pour mettre à mort un prisonnier est extrêmement glaçant.

Il faut avoir le coeur bien accroché et ne pas déprimer pour lire ce court roman, donc absolument pas à conseiller pour se détendre un vendredi soir. Nous nous sentons de plus en plus oppressé au fil des pages, nous rapprochant toujours plus de la fin inévitable. J'ai souffert avec cette jeune Kelly, face à ses pensées candides, à son désir de trouver des excuses à ce Sénateur, homme vil et profondément égoïste.

Joyce Carol Oates est une très grande auteure qui, je trouve, mériterait d'avoir le prix Nobel. Ces romans, les plus courts comme les plus longs, sont d'une grande beauté littéraire et s'attaquent toujours à des sujets forts.
Commenter  J’apprécie          132
Un fait divers tragique dans les années 1960 avec cet accident impliquant Ted Kennedy avec la jeune Kelly Kelleher, accident de voiture ou Kennedy laissera mourir sa passagère au fond de l'eau coincée dans la voiture.
Sombre sauvetage politique ou l'image de marque prime.
Il aurait du prévenir les secours et pendant ce temps Kelly voit défilé sa vie et prie pour s'en sortir.
Un court roman basé sur un fait réel mème si le nom de la jeune femme a été changé, il en reste dans cette eau noire ces reflets troubles d'une histoire sombrement politique ou malheureusement la mort y aura sa place.
Commenter  J’apprécie          72
Reflets en eau trouble” ou le drame de Chappaquiddick narré par la merveilleuse Joyce Carol Oates.

En juillet 1969, certaines jeunes femmes s'occupent de la campagne de Robert Kennedy, et pour les remercier, une soirée est organisée. Parmi ces jeunes femmes se trouve Mary Jo Kopechne, 28 ans. Quand Ted Kennedy rentre à son hôtel, Mary Jo lui demande de bien vouloir la raccompagner chez elle. Quelques heures plus tard, sur un pont, Ted perd le contrôle du véhicule et précipite la voiture dans une rivière. Il réussira à s'extirper de la voiture engloutie, mais malheureusement, Mary Jo n'eut pas cette chance.
En s'inspirant de ce « fait divers », Oates crée « Reflets en eau trouble », dont les personnages, le « Sénateur » et Kelly, vont vivre un drame semblable. A une soirée organisée par une amie commune (Buffy), les deux personnages se rencontrent et immédiatement un lien les unit (affection amour, désir ? Nous n'en savons pas grand-chose), ce lien qui, quelques heures plus tard, se révèlera fatal.

En 32 chapitres, et à travers la voix de Kelly, nous vivons ses derniers instants, sous différents angles, nous sommes témoins de ses souvenirs, de ses doutes, de ses peurs, ses dénis. Incisif, puissant, électrique et bouleversant, nous sommes témoins de l'inévitable dessein de Kelly, sa volonté de vivre n'ayant d'égale que son impuissance.

Oates démontre encore une fois son génie, sa plume est sobre, efficace, mais tranchante : car au-delà de ce fatal accident, c'est la société américaine qui est visée, ses moeurs, son hypocrisie et sa démagogie, dont le destin brisé de Kelly n'est que l'amer reflet.

Commenter  J’apprécie          60
Roman américain publié aux USA en 1992/ et en 1993 en France.
JCO s’inspire d’un fait divers dramatique, survenu aux Etats-Unis en 1969 , et qui a eu des retombées politiques importantes, notamment dans la carrière de Ted Kennedy. Kelly et le sénateur, après avoir participé à la fête du 4 juillet, chez des amis,- les deux ont bu, lui conduit, il roule vite- veulent quitter l’ile de Grayling, dans le Maine. Et c’est l’accident. En 150 pages, l’auteur décortique les pensées de la jeune femme, dans les secondes qui précèdent son décès. Elle se rappellera de la tentative de suicide de son amie, ou encore des 5 manières "offertes" aux condamnés à mort pour mourir, selon les états.
JCO parle, montre, décrit et souligne ici les modes de vie, le fonctionnement de la société dominante et les " faiblesses " de la justice américaine.
Ce livre est pour moi un témoignage des dérives du système américain, et je l'ai lu comme un document historique.
Commenter  J’apprécie          40
Ce roman relate l'accident de Chappaquiddick , un fait divers qui eut lieu le 18 juillet 1969 à Chappaquiddick, aux États-Unis. le conducteur est Ted Kennedy, après une soirée bien arrosée, il prend le volant avec la jeune Mary Jo Kopechne admiratrice de la famille Kennedy et spécialiste de la campagne politique des Démocrates. La voiture chute dans la rivière et coule. le sénateur s'en sort mais non Mary. Une polémique suivra, a-t-il tout fait pour secourir la jeune fille ? Apparemment non, il reviendra sur les lieux avec deux amis mais ne préviendra la police que 9 heures plus tard, alors que la voiture a déjà été retrouvée ainsi que le corps de Mary. Il a été reconnu que si les secours avaient été prévenus immédiatement, Mary aurait pu être sauvée car elle respirait grâce à une poche d'air. Il sera condamné à de la prison avec sursis, mais cette affaire brisera son ambition politique et ses vues sur la Présidence des États Unis. Dans le roman, nous revivons avec Mary ses derniers moments, ses espoirs de voir revenir le sénateur avec les secours, elle a le pied coincé et ne peut s'échapper. Elle revoit son enfance, ses parents…Un petit roman mais un si grand auteur. Nena
Commenter  J’apprécie          40
Black Water est le premier roman de Joyce Carol Oates que je lis en langue originale. Pour tout dire, je suis loin d'être bilingue mais j'ai eu l'occasion lors de l'une de mes expériences professionnelles de lire des romans en anglais (il s'agissait surtout de young adult literature) et j'avais apprécié, prenant le parti de ne pas interrompre ma lecture à chaque mot ignoré. le contexte permet à peu près toujours de comprendre le sens.
En ce qui concerne Joyce Carol Oates, il s'agit de mon auteur préférée et je me pose toujours la question de savoir si cela a du sens de dire ça alors que je lis en fait les mots de sa traductrice (principalement la talentueuse Claude Seban). J'ai donc voulu sauté le pas !

Je l'ignorais au début de ma lecture mais Black Water est un roman inspiré d'un fait divers concernant Ted Kennedy. L'auteur transpose l'histoire dans une autre époque et change les noms des personnages. La jeune Kelly, brillante et grande admiratrice du Sénateur, sujet de son mémoire de fin d'études, participe à une fête chez son amie Buffy. Elle y rencontre le Sénateur, plus vieux qu'elle de 30 ans, et elle est tout de suite séduite et flattée qu'il jette son dévolu sur elle. Alors qu'ils quittent la soirée et prennent la route tous les deux, le Sénateur, fortement alcoolisé, perd le contrôle de son véhicule. La jeune fille sombre alors dans les eaux sombres et nous suivons le cheminement de sa pensée.

Pour commencer, la lecture en langue originale ne m'a pas semblé insurmontable. J'ai bien entendu raté le sens de certains mots, notamment lors des descriptions des eaux troubles. Cependant, j'ai reconnu le style de Joyce Carol Oates, ses phrases déconstruites, le rythme saccadé, le réalisme des descriptions, la justesse dans les sentiments éprouvés. On découvre la victime à travers des flashbacks, ce qui nous permet de la connaître, de comprendre sa vie, ses parents, ses complexes, son mode de fonctionnement et de nous attacher à cette jeune femme brillante. Quant au Sénateur, il représente l'opposé à travers son cynisme, sa confiance en lui qui semble démesurée. On ne peut que le détester, mais je n'en dirai pas plus. Grâce à l'écriture de l'auteur, on a l'impression (plutôt désagréable) de sombrer nous aussi dans ces eaux noires, sales, dangereuses. On ressent tout comme le personnage de Kelly ce sentiment d'oppression, de suffocation.

Encore un roman de Joyce Carol Oates que j'ai adoré ! Il me reste un de ses recueils de nouvelles à lire en langue originale. Pour le reste, je vais continuer à lire les traductions de Claude Seban (jusqu'à présent je n'en ai lu qu'un seul qui n'était pas traduit par elle, Eux, et je n'ai pas été séduite alors qu'il s'agit parait-il d'un de ses meilleurs romans), j'ai peur en lisant en langue originale de passer à côté d'informations ou d'émotions capitales.
Commenter  J’apprécie          30
At a 4th of July party, Kelly Kelleher meets the Senator. She could be his daughter but they flirt all afternoon and decide to leave together. The Senator has had to much to drink and is driving to fast along the coast road. At one point, he misses a turn, the car dives into the water and sinks. Struggling, the Senator is able to free himself from the car leaving Kelly alone. She is sure he will come back, sure that she will get out of the car but none of this happens, the Senator has just run away, thinking only about his reputation. A cruel story where the timeline is tangled and the border between reality and Kelly's dreams blurred.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (259) Voir plus



Quiz Voir plus

Joyce Carol Oates (difficile si vous ne connaissez pas son oeuvre)

Un des nombreux romans de Joyce Carol Oates est consacré à Marilyn Monroe. Quel en est le titre ?

Corps
Sexy
La désaxée
Blonde

10 questions
382 lecteurs ont répondu
Thème : Joyce Carol OatesCréer un quiz sur ce livre

{* *}