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EAN : 9782848765853
192 pages
Philippe Rey (02/03/2017)
3.5/5   168 notes
Résumé :
Quel auteur n'envierait-il pas le sort de Andrew J. Rush ? Écrivain à succès d'une trentaine de romans policiers vendus à plusieurs millions d'exemplaires dans le monde, père de famille heureux, Andrew vit dans une petite ville du New Jersey où il trouve le calme nécessaire pour édifier son oeuvre.
Mais Andrew a un secret que même ses plus proches ignorent : sous le pseudonyme de Valet de pique, il écrit des romans noirs, violents, pervers.
Pourtant,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (58) Voir plus Ajouter une critique
3,5

sur 168 notes
Harbourton, village mi-banlieusard, mi-rural, autrement dit en pleine cambrousse.

Andrew J. Rush, 53 ans, y vit depuis 17 ans avec Irina, sa tendre épouse bien-aimée.

Les trois enfants, deux garçons et une fille, sont adultes et indépendants, après avoir fait de longues études coûteuses.
Mais l'argent n'est pas un problème pour Andrew, qui vit très bien de sa plume.
Il est même surnommé le Stephen King Gentleman... quoi que ça veuille dire. En tout cas, l'appellation a bien fait rire S.K. himself.

Notre auteur écrit des polars bien carrés, qui lui demandent beaucoup de boulot. Toujours une happy end.
Ses romans sont même traduits en plusieurs langues.

Mais pour se défouler, la nuit, Andrew couche sur le papier des récits bien plus noirs, violents, misogynes, vulgaires., etc.
Et là, l'encre coule à flots. Bouquins écrits d'une traite.
Ils sortent sous le pseudo Valet de Pique et nul ne sait qui en est l'auteur.
Ils ont aussi leur petit succès, puisque Andrew les fait publier par une autre maison d'édition que sa traditionnelle.

Tout baigne pour la petite famille, jusqu'au jour oú une assignation à comparaître se glisse dans la boîte aux lettres, entre deux prospectus.
Il s'avère qu'Andrew est accusé de vol et de plagiat par une personne qu'il ne connaît pas.
Il est bouleversé et le choc provoque une confusion de personnalités entre Andrew et Valet de Pique.

J'ai aimé, mais j'ai pris peu de risques en optant pour un roman de Joyce Carol Oates.


Gobage ultra rapide de ce roman, écrit dans un style qui m'a rappelé celui de Confessions d'un gang de filles.
Pas d'envolées, pas de phrases complexes, l'autrice nous entraîne dans l'efficace, le concis, le sarcasme, l'ironie.
Tout tourne autour du personnage principal, fort peu sympathique, imbu de lui-même, en un mot détestable.
Et ça marche. On perçoit à peine les autres, qui ne servent qu'à mettre Andrew en pleine lumière.

Encore un excellent roman, premier véritable thriller / polar que je lis de Joyce Carol Oates.
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Je suis une fois de plus admirative du talent de Joyce Carol Oates. Style impeccable et efficace, suspense prenant ; en un peu plus de deux cents pages, elle livre le portrait à la fois drôle et inquiétant d'un auteur de romans policiers à succès embarqué dans une folie meurtrière.

Certes, le procédé est classique et a même été utilisé par Joyce Carol herself : écrire sous pseudo ! Rien de mieux semble-t-il pour pimenter la vie et l'écriture d'un auteur reconnu que d'emprunter ni vu ni connu des chemins de traverse littéraires. Oui, mais cela peut s'avérer extrêmement dangereux si l'alter ego fictif devient trop…vivant en quelque sorte.
C'est ce qui arrive à Andrew J. Rush qui, dans le plus grand secret, écrit aussi sous le nom de Valet de pique, d'« une plume plus crue, plus viscérale, plus franchement horrifiante ». Bref, le Valet de pique incarne sa face noire, à l'image de la carte, symbole fourbe et malhonnête.

« Il est rare d'entendre la voix de la folie. La voix véritable, déchirante, de la folie d'autrui. »
« Pour détruire le mal, nous devons détruire l'être habité par le mal, même s'il s'agit de nous-même. »
Voilà bien des domaines de prédilection ( d'obsession ? ) de J.C. Oates que l'on retrouve à nouveau ici et où son sens de l'analyse excelle : la folie, le mal.

Mais entendons-nous : il ne s'agit pas selon moi d'une oeuvre majeure de l'écrivain, certains développements sont un peu courts, voire frustrants, en particulier dans l'affaire du plagiat.
Un très bon moment de lecture, voilà tout !
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Andrew J. Rush a tout pour être comblé. Écrivain à succès de romans vendus à plusieurs millions d'exemplaires dans le monde, c'est aussi un époux et père de famille heureux. Il vit le parfait amour avec une femme qui le lui rend bien, une certaine Irina... C'est dans leur charmante maison à la périphérie d'une petite ville tranquille du New Jersey, à l'ombre de cet amour non moins paisible qu'il trouve l'inspiration pour édifier pas à pas son oeuvre.
Son oeuvre ? Oui, parlons-en si vous le souhaitez. Ce sont des romans policiers construits toujours sur le même registre. Les femmes sont traitées avec bienveillance, il n'y a jamais d'obscénité ni de sexisme. Les cadavres sont généralement de sexe masculin, blancs, adultes. C'est du politiquement très correct. L'écriture est lisse pour se lire facilement, séduire et emporter le lecteur jusqu'au bout de la nuit. Et surtout à la fin, la morale est toujours sauve.
C'est un peu comme si Marc Levy ou Guillaume Musso écrivaient des polars, vous voyez ? Ah ils en écrivent ? Pardon, je l'ignorais totalement... Oui, mais eux ont moins de succès qu'Andrew J. Rush et n'adressent pas à chacune de leur dernière parution un exemplaire dédicacé au maître vénéré pour ne pas dire adulé, - et un peu jalousé il faut le dire, j'ai nommé le légendaire Stephen King. Hélas, pour l'instant, S.K. n'a jamais encore daigné répondre à Andrew J. Rush. Était-ce d'ailleurs la bonne adresse ?
Ça c'est pour le côté pile.
Passons à présent à l'autre versant, un peu plus sombre, le côté face, l'envers du décor. Andrew J. Rush dispose d'un alter ego narratif, oui pour être plus explicite il écrit sous un pseudonyme d'autres livres qui n'ont rien à voir avec sa production officielle. Et qui plus est, il le fait même en cachette de ses proches, de sa famille, de son éditeur attitré. Bon, rien de nouveau sous le soleil littéraire, Stephen King l'a aussi fait. D'ailleurs, je me suis laissé dire qu'une certaine Joyce Carol Oates aurait également pratiqué cet exercice, mais tout ceci doit absolument rester entre nous, hein ! N'empêche ! Bon, mon maître à moi, le grand praticien de cet art de l'esquive et de l'entourloupe magistrale sera à jamais le grand et sublime Romain Gary, prince grandiose de l'élégance et de la sensibilité, derrière ses allures rudes et brutales.
Ainsi naît Valet de pique, c'est le nom donné à ce pseudo, qui trempe sa plume dans le stupre, dans le glauque, une écriture crue, viscérale, horrifiante, comportant des dénouements sans morale à la clef.
Je ne joue jamais aux cartes, sauf à bataille où je perds tout le temps, maîtrisant difficilement les subtilités de ce jeu. Quand je serai grand, promis je me mettrai au bridge ! Connaissant cependant un peu les cartes, j'imagine bien ce qu'un valet de pique peut représenter comme allégorie.
Le thème est intéressant, cette idée de double, d'alter ego littéraire... D'alter ego tout court, cette vie qu'un homme, voulant à toutes forces fuir les souvenirs de son enfance, les ignorer, invente par son seul pouvoir de l'imaginaire, mais peut-être justement pour tendre inconsciemment une main, une passerelle, vers ce passé dont les plaies ne se sont pas totalement refermées.
Le procédé n'est pas nouveau et l'idée de départ m'a séduite.
Un fait judiciaire presque anodin va rattraper la face cachée d'Andrew J. Rush et marquer de son sceau le destin de cet écrivain qui avait tout pour surfer sur la vague de son succès et aller sur d'autres vagues, rejoindre peut-être celle plus haute de son mentor, un certain Stephen King, se hisser jusqu'à cette vague...
Ici, les thèmes de l'obsession, du mal, de la folie sont distillés avec un esprit malicieux, avec une redoutable efficacité, avec une ironie mordante oserais-je même dire, Joyce Carol Oates prenant en dérision ce procédé que beaucoup d'écrivains ont rêvé d'user, ou ont usé, à commencer par elle-même, mais aussi un certain Richard Bachman...
Une conjonction d'événements vont s'aligner, entraînant à l'insu de son plein gré Andrew J. Rush non plus sur la crête du succès, mais celle fragile qui sépare brutalement un paysage en deux, d'un côté le bonheur et de l'autre la folie... La mécanique bien huilée finit par se dérégler ; sauf son entourage, Andrew J. Rush ne sait pas aperçu qu'il commençait à boire plus que de raison. C'est bien amené...
Pourtant j'ai été un peu déçu par le ressort narratif et je ne saurai dire les raisons pour lesquelles l'histoire d'Andrew J. Rush et son sort ont fini par me lasser, rendant le récit au final peu crédible à mes yeux, d'où mon sentiment quelque peu mitigé au sortir de cette lecture. Pourtant, il y avait sans doute matière à creuser le thème pour nous amener un peu plus vers le vertige abyssal, cette idée que créer un alter ego sombre va bien au-delà du simple procédé littéraire, c'est une manière d'aller visiter les endroits encore inconnus d'une âme humaine qui recèlent peut-être des choses à révéler.
C'est un très court roman qui se lit en une nuit, m'aura-t-il manqué 500 autres pages pour creuser, disséquer, habiter ce personnage plus complexe qu'il n'y paraît, écrivain comblé qui avait tout pour être heureux auprès de sa délicieuse et tant aimée Irina ?
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Andrew J. Rush est un auteur à succès, bon père et mari modèle mais il cache un secret. En effet, il a déjà publié d'autres romans sous le pseudonyme de « Valet de pique », des romans dérangeants, violents, bien loin de son image propre et respectable de celui que la presse a surnommé le « Stephen King gentleman ».

C'est lorsque une voisine un peu toquée va lui intenter un procès pour plagiat que son univers va se craqueler pour laisser monter à la surface sa part de ténèbres.

Dans ce récit parfois loufoque, souvent cynique, Joyce Carol Oates dresse le portrait d'un homme qui bascule. J'ai dévoré cette courte histoire. L'écriture de Oates m'a comblé même si l'histoire en elle-même reste somme toute banale. L'écriture est telle que je me suis régalé de le dévorer.

A conseiller aux fans de Stephen King car il faut bien avouer qu'il joue un rôle important dans ce livre, il est d'ailleurs cité à de nombreuses reprises.
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À chaque fois que je lis un ouvrage de cet auteur je suis à la fois stupéfaite, surprise, complétement bluffée, admirative et dans l'addiction!
Elle a un talent qui ne se dément pas aprés tant de succés !
Ce thriller bien construit, magistral, nous tient en haleine,( lu pratiquement d'une traite), comme si l'on entrait soi - même dans l'esprit de cet écrivain à succés !
Andrew- J- Rush s'adonne à la confection de romans policiers classiques.
Il a une image pondérée , respectable et lisse, rien à redire, méticuleux, organisé, un bon pére de famille, une épouse heureuse Indira et deux fils .
Bien sûr, il a un secret, une part d'ombre, il écrit des polars déjantés, noirs, violents, érotiques et sanglants, sous le pseudonyme " leValet-de-pique'.


Il gère ce double avec facilité jusqu'au jour oú il est accusé de plagiat.
D'autre part, sa fille a des doutes , elle lui pose des questions gênantes après avoir trouvé certains indices autobiographiques dans un roman du valet de pique.
Il soupçonne Irina "d'entretenir"une liaison avec un professeur de maths.....

Je n'en dirai pas plus.
L'auteur nous entraîne dans les méandres du mental d'un écrivain et son processus d'écriture.
Elle excelle dans la description fiévreuse de la paranoïa qui gagne....., des forces noires manipulant la conscience d'Andrew, de la création, du rapport aux textes, à ses doubles d'écrivain, du rôle des agents et de l'Edition aux Etats- Unis,.
Elle cerne avec une habilité confondante le monde de l'édition et des collectionneurs de livres.....
L'écriture sûre, précise, incisive, agréable, fluide, distille le suspense et l'énigmatique jusqu'à la dernière page, avec un talent fou.
L'intrigue est parfaitement maîtrisée et l'atmosphère inquiétante, tendue à souhait , nous frémissons ......
Le processus d'écriture entraîne le lecteur effaré, étouffé, déstabilisé, hypnotisé sur une ligne de crête abrupte séparant folie et génie .
Bluffant mais ce n'est pas à mon avis sa meilleure oeuvre !
Je viens d'acheter : "Ce que j'ai oublié de te dire" du même auteur .
A lire .......bientôt .....
Merci aux amies de Babelio qui m'ont fait connaître ce livre .


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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Et soudain, la hache. On ne sait comment il y avait une hache et décrivant une courbe sauvage en direction de ma tête elle s'éleva et s'abattit à l'instant même où je cherchais à me relever et perdais l'équilibre en tentant désespérément de fuir, mes jambes se dérobant sous moi, et cette voix rauque, implorante "Non ! Non, je vous en supplie ! Non" - (était-ce ma propre voix, étranglée, méconnaissable?) - et la lame de la hache frappa et fendit le bureau manquant ma tête de quelques centimètres;
(Les premières phrases du roman, troublantes...)
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Vous ne semblez pas vous rendre compte que l'"innocence" n'est pas un critère en matière de droit : c'est ce que le droit détermine qui établit l'"innocence" ou la "culpabilité". Que vous ayez volé vos vingt-huit romans sur les étagères de manuscrits de C. W. Haider ou pas une seule ligne importe peu ; seule la décision du juge importe.
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J’avais du mal à empêcher mon nouveau roman policier de se métamorphoser continuellement en une structure plus complexe, voire imbriquée, que je ne l’avais prévu, ce que je savais être imprudent étant donné les contraintes du genre policier. (..)
Les snobs intellos-littéraires qui raillent les contraintes de notre genre - y compris ma chère Julia , que j’adore - auraient bien du mal à écrire eux-mêmes un roman à succès : c’est-à-dire dans lequel le mal est traqué jusqu’à ce qu’il en soit venu à bout ; et dont la fin est claire et sans ambiguïté.
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Les lecteurs du genre [policier/thriller] comptent à bon droit qu'une sorte de contrat implicite existe entre les auteurs et eux : que le 'mal' sera suffisamment puni, et que le chaos habituel du monde sera radicalement simplifié pour permettre une fin à la fois plausible et inattendue.
(p. 37)
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- Je crois vraiment, papa, que cet écrivain est quelqu'un qui te connaît, et qui connaît notre famille. Pour l'accident de 'Un baiser avant de mourir', il s'est inspiré de ce qui m'est arrivé. C'est vraiment perturbant.
- Beaucoup de gens sont persuadés de figurer dans des oeuvres de fiction, Julia. C'est un peu comme de voir un reflet dans un miroir et de croire que c'est toi, alors que ça ne l'est pas.
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Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
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