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3,81

sur 225 notes
Krista, malgré sa peur, cherche à échapper à son mari, un ancien sportif devenu un journaliste célèbre, qui la tyrannise à l'insu de ses enfants. Pourtant sa fille, Francesca, en pleine crise d'adolescence, devine les conflits. Tiraillée entre sa mère et son père, manipulée et craignant ce dernier, elle fait un choix que seule Zarbie, la partie frondeuse de sa personnalité, lui donne le courage de désavouer. Elle est prête pour trouver, dans le journal de mam, ce poème d'Emily Dickinson qui lui ouvre enfin les yeux :

Ils m'ont enfermée dans la Prose
Comme lorsque petite Fille
Ils me mettaient au Placard
Pour que je me tienne tranquille

Tranquille ! S'ils avaient pu m'épier
Et voir mon cerveau – vagabonder –
Plus fous n'auraient été d'enfermer un Oiseau
Pour Trahison – dans un Enclos –

Il suffit qu'il le veuille
Et avec l'aisance d'une Etoile
Moqueur il baisse les yeux vers sa Captivité –
– Il ne m'en coûte pas davantage.

Dans ce roman magnifique de noirceur et de finesse, on assiste à la destruction progressive d'une famille sous l'emprise d'un homme despotique et manipulateur. Un homme qui est prêt à tout pour conserver la maîtrise de ses proches et de sa brillante réputation. Des rapports de force malsains, pas si exceptionnels, parfaitement décrits par Joyce Carol Oates qui a mis, une fois de plus, son immense talent au service de la défense des femmes au regard de la violence masculine.
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Eh bien, je referme à peine ce livre, et j'en suis encore toute retournée, toute chose, toute bizarre...
C'est qu'elle est troublante, cette Joyce Carol Oates, je ne m'y ferai jamais ! Et pourtant, je la fréquente depuis des années déjà. Et je l'adore !

J'ai toujours peur, quand j'aborde un roman « pour ados » d'un écrivain confirmé, que celui-ci ne « gagatise », genre « donneur de leçons, il faut vivre d'espoir, soyons tous solidaires, aimons-nous les uns les autres, vous êtes les adultes de demain etc. etc. ».
Avec Oates, rien de tout ça ! Son roman-jeunesse, elle le maitrise en adulte responsable, mais elle entraine ses futurs lecteurs dans un magma incroyable de sentiments troubles et dans un univers glauque. Quelle joie de l'y suivre ! Quel sentiment d'horreur mêlé de jouissance !

Bon, je m'égare. Revenons à cette petite Zarbie, qui s'appelle Franky, en fait, ou plutôt Francesca (mais ce prénom, elle le déteste). Ce surnom « Zarbie », elle l'a attrapé au vol, sortant de la bouche d'un garçon qui s'apprêtait à la violer et qu'elle a copieusement malmené. Zarbie, c'est son côté rebelle, frondeur, désobéissant. Franky, c'est la fille gentille et obéissante.
Dans cette histoire, Franky et Zarbie vont être obligées de s'allier, pour le pire. le pire, oui. Quand on a un père célèbre et adulé par les foules, une mère aimante et artiste, mais totalement invisible aux yeux des admirateurs de son mari, et que ce couple commence à craquer...Quand on n'a que quatorze ans et qu'on aime ses deux parents, qu'on est partagé entre des adultes fragiles ou manipulateurs et qu'on soupçonne certains « faits » sans s'en rendre vraiment compte, le pire peut commencer. Oui, le pire. Que je ne vais certainement pas vous dévoiler.

C'est en adulte responsable que je conseillerai ce livre à des ados, tant pis pour moi, j'en assumerai les conséquences. Mais je le ferai, ça oui ! Rien que pour les beaux yeux verts de Zarbie !

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Franky est la fille du célèbre et adulé commentateur sportif, Reid Pierson. Elle
vit à Seattle, dans une belle maison design, avec sa famille parfaite.
En apparence.
Car quand krista, sa mère, quitte le foyer pour s'installer à temps partiel dans un village d'artistes, la vie de Franky vacille. Elle se sent abandonnée et en veut terriblement à sa mère qui a pourtant tout pour être heureuse ici… à moins que…

Voici un roman psychologique assez prenant, entre le thriller feutré et le huis clos familial étouffant, qui m'a tenu en haleine malgré le spoil vraiment désolant du résumé Babelio (mais que fait la biblio-police ?)
C'est un peu dommage car toute l'intrigue repose sur ce doute, que quelque chose ne tourne pas rond dans cette famille, que le personnage du père, admiré de tous, cache pourtant une noirceur.
Les pauvres enfants, sont pris en otage de ce père tout puissant, et le lecteur, désarmé, ne peut que constater l'aveuglement et le deni des soeurs Pierson… jusqu'au sursaut final.
Une relation sous emprise, glaçante et divinement mené par la reine du bizarre et du sordide «à bas bruit ».
Une autrice que je découvre encore (c'est mon troisième), mais qui, décidément, me plait et m'intrigue beaucoup.
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Non, la jeune Frankie - quinze ans et hypersensible - ne veut pas admettre que ses parents ne s'entendent plus et qu'ils vont probablement se séparer. Sa mère s'absente de plus en plus de la maison, reconquérant un peu de liberté, au grand dam du père. En se mariant, elle a dû renoncer à ses passions pour devenir 'potiche', vivant dans l'ombre de son époux, journaliste sportif TV et ancienne star du foot. le bonhomme, une célébrité locale, est admiré à l'extérieur. Mais chez lui c'est un despote intransigeant, colérique... et réac en prime.

Un roman grandiose et très noir ! Adolescence, douleur, déni, loi du plus fort, manipulation, violence, peur. Argent et célébrité, signes extérieurs de richesse (somptueuse maison) et de 'bonheur' : une jolie femme à exhiber, trois beaux enfants sportifs de haut niveau.

Un cas de divorce comme il en existe.
Côté enfants : refus de voir, déni, honte par rapport aux copains, sentiment de culpabilité, rejet du parent qui s'éloigne pour sauver sa peau. Souffrance face à l'ambiance délétère, difficulté de se sentir partagé entre deux êtres qu'on aime, et qui s'infligent mutuellement des souffrances.
Côté adultes : souci de sauvegarder les apparences à l'extérieur (a fortiori lorsque l'on tient à sa 'respectabilité'), cruautés et mesquineries entre parents au mépris du bien-être et de la sécurité des enfants.

Dans (tous ?) ses textes, Joyce Carol Oates met en scène des hommes odieux, de sombres salauds qui détruisent femmes et enfants, brutalement ou de manière plus pernicieuse. Il est également question d'adolescents en difficulté, qui vivent des drames, perdent leur repères. En cela, ses écrits me rappellent ceux plus récents de Laura Kasischke. La plume de l'auteur est parfaite, sans affectation, ce qui rend ses romans passionnants et difficiles à lâcher, malgré le malaise croissant induit par les situations.

--- Déjà lu de JC Oates "Les Femelles", "Sexy", "Délicieuses pourritures" et "Viol - une histoire d'amour".
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J'avais lu ce titre il y a bien bien longtemps...et je n'en avais au final retenu que le titre "Zarbie les yeux verts" mais pas l'histoire en elle-même, si bien que sa relecture a été un choc !!!

Je n'avais gardé aucun souvenir de l'histoire et donc la (re)découverte de Reid Pierson avec mon regard d'adulte a été une véritable claque.

C'est un roman dont le sujet est vraiment lourd, terrifiant, glaçant car tout est dans la subtilité. Tout est perçu par le regard de Franky qui ne voit pas ou se cache ce qui est en train de se jouer, parce que dans son esprit d'ado, cela n'est pas possible.

Et moi, avec mon regard d'adulte, je vois toutes ces lumières rouges qui s'allument l'une après l'autre.

Une relecture glaçante donc...
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Décidément, Joyce Carol Oates est une valeur sûre. En tout cas pour moi.
C'est mon 2ème et il m'a donné bien envie d'enchainer sur un 3ème !

Avant d'entamer ce roman, j'avais lu quelques critiques ici, et découvert que c'était un livre pour ados. Ça se sent un peu à la lecture, parce que c'est assez manichéen... et aussi que l'héroïne a 14 ans, avec au début des pensées, des soucis et des hobbys de fille de 14 ans... Mais ça implique aussi que l'histoire est bien rythmée, sans temps mort ou digressions. du coup, j'ai vraiment bien accroché, j'ai lu vite et avec grand plaisir.

En plus, j'ai trouvé le livre intelligent, et la psychologie des personnages tout à fait juste : Franky-Zarbie qui adhère d'abord complètement aux contes de son père parfait, avant de relever les mille petits détails qui clochent, puis de réaliser la manipulation dont elle fait l'objet... J'ai bien aimé la mère aussi, dont je ne peux pas dire grand chose pour ne pas gâcher le suspense... Et la petite soeur... Et la tante...

C'est un livre 'malin' dans sa construction aussi, avec en alternance des extraits de journaux de Franky-Zarbie et de Mam, de la narration simple et des échanges d'emails (ou plutôt des monologues par email) entre l'héroïne et ses proches...
Un livre très efficace et bien agréable, donc !
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En commençant ce roman, je ne savais pas qu'il s'agissait d'un roman pour adolescents. Je m'étais interrogée quant au style employé, mais voilà que j'ai eu ma réponse en lisant les autres critiques.

C'est une histoire racontée à travers les yeux de Francesca, dit Franky, elle a 15 ans. Franky va connaître l'horreur dans sa propre famille. Plus on avance dans l'histoire plus on ressent l'angoisse et l'horreur que vit Franky. Jusqu'au drame horrible.
Le sujet principale de cette histoire est la violence conjugale vue par une adolescente. On ressent son désespoir, sa peur de trahir ses parents ou les membres de sa famille. Heureusement, elle a la force de surmonter ses craintes et le courage de dire la vérité au moment venu.

J'ai bien aimé ce petit roman, mais je ne sais pas si c'est vraiment une lecture qui plaira à un ado lambda de 13/14 ans... Bon moment de lecture, je recommande.

Challenge Multi-défis
Challenge ABC
Challenge Plumes Féminines

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Francesca dit Franky s'est donné un nom de guerre : Zarbie les yeux verts. Car il faut tenir bon quand on a 13 ans et que l'on subit la torture psychologique d'un père qui n'a d'égale que la soumission de la mère.
Joyce Carol Oates fait ici une fois de plus la preuve de son talent en s'adressant à la jeunesse. Car Zarbie est la narratrice de ce sordide drame familial. Elle sait ce que ressent une adolescente, ce trouble identitaire qui perturbe le corps et l'esprit. Elle donne la voix à cette fragilité empreinte de rébellion.
En tant qu'adulte, j'ai apprécié les mots justes qui permettent à ceux qui sont passés par là (nous tous avons été des adolescents) de comprendre le tohu-bohu qui agite l'âme et le coeur à cette période de la vie.
Joyce Carol Oates fait un usage des majuscules qui n'appartient qu'à elle et dont le sens est à la fois approprié et évocateur.
Si la trame est linéaire, les profils psychologiques sont fins mais sans concessions. L'appréhension indirecte des personnages apporte une objectivité assez manichéenne mais fluctuante au gré de la manipulation que subit la narratrice.
Je suis loin d'avoir lu l'oeuvre de l'autrice dans son intégralité. Cependant, je conseille aux jeunes et moins jeunes lecteurs qui ne la connaissent pas encore de commencer par ce roman pour goûter à son style et à l'ambiance malsaine qu'elle sait créer avec brio.
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Zarbi les yeux verts est un roman très fort sur l'influence toxique qu'un père exerce sur sa famille. L'histoire est racontée à le première personne par sa fille, Francesca, dite Fra n'y, qui nous dévoile le Uotidien de sa famille.
À l'occasion d'une agression, elle se découvre une personnalité de battante, qu'elle homme Zarbie et qui va lui permettre de donner un nom à la colère, voire à la révolte qui la ronge.
Le roman distille une ambiance de plus en plus délétère et nous dévoile l'emprise que les enfants subissent de la part de leur père, qui va petit à petit les obliger à se liguer contre leur père, jusqu'au drame, inévitable.
Difficile de s'attacher aux personnages, tant on a envie  de secouer la fratrie, de les obliger à ouvrir les yeux en leur attachante leurs oeillères, face au comportement abusif de leur père.
La fin juste et lumineuse va permettre d'offrir un peu de légèreté à ce roman assez pesant.
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L'été de ses 14 ans, Francesca, dite Franky, découvre une force nouvelle en elle. Elle lui donne le nom de Zarbie : cette puissance intérieure l'aide dans des situations critiques. Franky assiste également à l'inexorable éloignement de ses parents, entouré d'une tension et d'un danger palpables. le père est une figure adorée autant que redoutée, dont les crises de rage sont imprévisibles et terrifiantes. Quant à la mère, elle s'isole dans un mystère qui ne sera percé que trop tard. « Elle devra vivre avec la décision qu'elle a prise. Nous ne pourrons jamais le lui pardonner. » (p. 87)

Je n'en dis pas beaucoup plus pour ne pas épuiser toute l'intrigue de ce court roman. J'apprécie hélas assez peu les textes que Joyce Carol Oates écrit pour la jeunesse. Ils me semblent tous manquer de puissance, surtout en comparaison des autres romans de l'autrice. Un bon point pour les prétéritions habiles qui sont annonciatrices du pire et tiennent en haleine. À mesure de la lecture, on comprend que le récit porté par Franky a des airs de dépositions, de témoignage. Que s'est-il donc passé le 26 août ? Comment Franky pourra-t-elle surmonter le drame auquel elle sera confrontée ? « Oui, il faut parfois accepter d'être puni pour avoir fait ce qu'il fallait. » (p. 66)

Zarbie, c'est Franky, mais plus forte, plus audacieuse. C'est le pouvoir de l'adolescence canalisé et décuplé pour protéger ce qui reste de l'enfant et assurer la marche de la jeune fille en devenir. « Mais je n'étais pas cinglée. Je le savais. J'étais plus forte qu'avant, je m'assumais mieux. Je m'aimais plus que je ne m'étais jamais aimée depuis que j'étais petite. » (p. 39) Franky/Zarbie est un beau personnage d'adolescente en construction, mais je préfère définitivement les héroïnes des romans adultes de Joyce Carol Oates.
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