AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782253257776
792 pages
Le Livre de Poche (29/01/2020)
  Existe en édition audio
4.05/5   1488 notes
Résumé :
"Il y a encore tant de choses que j'ignore au sujet de l'Amérique, de la vie, et de ce que l'avenir nous réserve. Mais je sais qui je suis. Mon père, Fraser, m'a appris à travailler dur, à rire souvent et à tenir parole. Ma mère, Marian, à penser par moi-même et à faire entendre ma voix. Tous les deux ensemble, dans notre petit appartement du quartier du South Side de Chicago, ils m'ont aidée à saisir ce qui faisait la valeur de notre histoire, de mon histoire, et p... >Voir plus
Que lire après DevenirVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (250) Voir plus Ajouter une critique
4,05

sur 1488 notes

Attachez vos ceintures, l'avant-dernière et la seule First Lady afro-américaine des États-Unis vous parle.
J'ai toujours eu un faible pour son époux, Barack, et j'ai été surpris et content lorsqu'il fut élu Président, il y a tout juste 10 ans, le 4 novembre 2008. Il m'est déjà arrivé d'écrire un billet des Obama sur la base d'un ouvrage de Jodi Kantor, en avril 2017, incité surtout par le "fake news" que la droite adore divulguer à son détriment, après l'avoir boycotté au Congrès et au Sénat pendant 4 longues années. Vu ma sympathie pour ce 44e Président états-unien, spécialement en comparaison au farfelu qui lui a succédé, j'aurais à nouveau des problèmes à rester objectif !

Michelle LaVaughn Robinson est née à Chicago en janvier 1964. Elle a fait des études de droit aux universités prestigieuses de Princeton et Harvard avant d'épouser Barack Obama en 1992. Si elle a toujours activement soutenu les campagnes électorales de son illustre mari, d'abord au Sénat en 2005 et ensuite comme président en 2008 et 2012, elle a toujours refusé d'ambitionner un mandat politique personnel, en dépit de fortes pressions dans ce sens, notamment lors des dernières élections présidentielles américaines. Il faut dire qu'elle bénéficie dans son pays d'une remarquable popularité.

Ce qui ne veut pas dire qu'elle soit une dame oisive ou une nature peureuse. Ni l'un, ni l'autre. En dehors de son ménage comme mère de 2 filles, Malia née en 1998 et Natasha en 2001, elle s'est engagée dans de nombreux domaines, telle la faculté de médecine de l'université de Chicago. Elle a, comme première dame des États-Unis, lancé des campagnes pour l'éducation et le travail bénévole des jeunes dans des associations sociales et contre l'obésité,
particulièrement infantile. Un programme que le grand Trump vient d'arrêter brutalement, d'ailleurs.
Et en ce qui concerne son tempérament, je crois qu'il suffit de regarder sa mimique sur certaines photos pour se rendre compte que Michelle Obama peut aisément devenir une tigresse si elle s'estime lésée.

À propos de photos, cette autobiographie "Devenir" de 491 pages en contient toute une série, sur 24 pages, intelligemment répartis en 4 rubriques : devenirMichelle Obama (son enfance), devenir moi (sa jeunesse), devenir nous (sa rencontre avec Barack) et devenir plus (First Lady et après). La plupart des photos sont par ailleurs commentées par l'auteure. Il y a par exemple la charmante photo du bal d'investiture à la Maison Blanche, où l'on peut admirer "Potus" et "Flotus" (leurs surnoms officiels) danser, lui en costume de rigueur, elle dans une élégante robe blanche du couturier d'origine taïwanaise Jason Wu, sous l'oeil vigilant des "marines" de la garde présidentielle en uniforme de gala.
Les 3 grands chapitres du livre sont également intitulés devenir moi, nous et plus, après une préface et avant un épilogue.

Ne vous attendez pas à des déclarations fracassantes, mais c'est le récit honnête d'une dame qui a le coeur au bon endroit et qui s'est retrouvée, sans pouvoir se l'y imaginer lorsqu'à 28 ans elle épousa Barack Obama, au pinacle du pouvoir, comme dans un rêve de jeune fille. Et pour ce qui est de rêve, je me demande ce que le Nobel de la paix, Martin Luther King (1929-1968), aurait dit s'il avait pu assister à cette page de gloire pour son peuple. Je crois que le couple Obama s'est hissé au-dessus de son discours historique "I Have a Dream" à Washington de 1963.

Je trouve qu'il est un peu facile de dénigrer cet ouvrage, comme certains critiques dans la presse française ont fait, qui probablement ne l'ont même pas lu. Cette oeuvre n'a, bien entendu, rien de sensationnel, contrairement aux tweets de Trump, qui constituent une aubaine pour des journalistes à manque d'inspiration. Il va de soi, que le "sensationnel" n'a jamais été dans les ambitions de l'auteure. Michelle Obama nous raconte ses propres expériences, point à la ligne.

Que les différentes phases de son parcours exceptionnel ne suscitent pas le même intérêt pour la lectrice et le lecteur n'a pas besoin d'être souligné.

"Devenir" n'a pas non plus de grandes ambitions littéraires, mais se lit facilement, est clair, instructif, droit et franc.
Commenter  J’apprécie          11225
J'ai mis un bon moment à terminer ces quelques 500 pages (remerciements compris), j'ai lu cette autobiographie sur au moins trois semaines, la quittant pour un roman, y revenant pour une cinquantaine de pages, puis retournant à nouveau butiner ailleurs. J'en vois déjà qui se disent que ça devait être d'un ennui mortel ou très mal écrit pour que j'éprouve le besoin de couper aussi souvent ma lecture. Que nenni ! Michelle Obama m'a passionnée, et ses mémoires, sans vouloir briguer un prix littéraire, sont tout à fait honnêtement rédigées.

Mais c'est assez dense, et on ne lit pas le récit d'une vie aussi riche comme un thriller. Et quand je dis riche, je ne parle pas d'argent, car contrairement à ce que j'ai pu lire dans certains commentaires, Michelle née Robinson ne vient pas d'une famille fortunée ni même aisée. Elle a vécu une bonne partie de sa vie dans un quartier populaire de Chicago, le South Side, une maison appartenant à un oncle et une tante dont ses parents louaient l'étage, plutôt exigu pour quatre personnes. Elle y a même passé les premiers temps de sa vie avec Barack, celui-ci ne gagnant pas encore grand-chose comme enseignant et auteur débutant.

Le volume se construit en trois parties : Devenir moi, qui retrace son enfance et sa jeunesse jusqu'à sa rencontre avec son futur mari, Devenir nous (la plus longue), qui recouvre leur vie commune et l'entrée en politique de Barack jusqu'au soir de sa première victoire à l'élection présidentielle, et enfin Devenir plus, qui couvre les huit ans passés à la Maison Blanche. Pas de grandes révélations, mais le récit (d'après moi sincère) du chemin de vie hors du commun d'une femme Noire issue d'une famille aimante qui l'a toujours poussée à exprimer le meilleur d'elle-même en travaillant sans relâche pour atteindre ses buts. Alors ce n'est pas toujours passionnant, ni original, il y a des redondances et parfois de l'autosatisfaction, mais je suis quand même admirative le chemin parcouru. Il n'a certainement pas été facile pour une jeune fille de couleur née en 1964 de faire des études de droit à Princeton, puis Harvard à une époque où il fallait s'imposer en tant que femme, et de surcroît issue d'une minorité et d'un milieu modeste. Je ne doute pas qu'elle ait du fournir un travail acharné pour décrocher un poste au sein d'un cabinet d'avocats coté de Chicago, pour s'apercevoir au bout de quelques années que le droit ne l'intéressait pas ! Qu'importe, elle a su changer de voie et s'investir tout autant « à fond » dans l'associatif et les services publics qui correspondaient davantage à ses valeurs.
Dans la seconde partie, on fait davantage connaissance avec le futur président, vu bien sûr à travers les yeux amoureux de Michelle qui, même si elle n'est pas toujours en accord avec les choix de son homme le soutiendra dans toutes ses entreprises, y compris quand à peine mariée, elle le verra s'installer pendant des mois à Hawaï, seul dans un cabanon pour achever d'écrire un livre et le soumettre à son éditeur. Plus tard naîtront Malia et Sasha, et débuteront les épuisantes campagnes électorales, les courses aux investitures et les attaques des adversaires politiques. Michelle n'aime pas la politique, et n'hésite pas à le dire haut et fort. Mais elle reconnaît en Barack un homme appelé à accomplir de grandes choses pour son pays, pas juste un idéaliste brassant de belles idées. Et comme ne plus il possède le charisme et les compétences pour faire évoluer la société américaine, elle le suivra dans l'aventure de l'élection présidentielle en 2008, s'entourant d'un « staff » de femmes aux multiples talents pour le soutenir dans sa campagne, et plus tard tout au long de ses deux mandats.

On suit toute la famille Obama, belle-mère comprise, de son installation à la Maison Blanche jusqu'au départ après l'élection de Trump. Mais ce sont toujours les actions menées personnellement par Michelle qui restent l'axe central du récit, la politique de son mari est bien sûr évoquée aussi dans la mesure où elle influe sur la vie quotidienne de son épouse et de ses filles. Mais il est surtout question de l'engagement de Michelle auprès des enfants des écoles, pour promouvoir une alimentation plus saine et moins industrielle, sa lutte contre l'obésité et la sédentarité infantile, son aide aux familles de militaires (engagement qu'elle avait déjà pris des années auparavant et qu'elle a toujours poursuivi), et sa ferveur à exhorter les filles à croire en leur potentiel et à oser briguer de bonnes universités, pour ensuite se réaliser dans leur travail. On en apprend beaucoup sur le quotidien et les contraintes liées au fait d'être Première Dame, les lourdeurs occasionnées par le moindre déplacement par exemple. Et bien sûr aussi sur les attaques racistes et les bâtons dans les roues orchestrés par le parti adverse pour empêcher Barack Obama de mener à bien ses réformes.
Là je me permets une petite opinion personnelle, n'en déplaise à certains qui ne manqueront pas de pousser des hauts cris : j'ai été absolument ravie quand Obama est arrivée au pouvoir, et je suis convaincue qu'il a mené des réformes essentielles notamment au niveau social. Et quoi qu'en disent ses détracteurs, il a su sortir son pays de la crise de 2008, l'économie était en bien meilleur état quand il a terminé son second mandat que lors de son accession à la tête de l'État, ce sont les chiffres qui le disent, pas moi ! Et j'ai toujours du mal à comprendre comment un pays a pu passer d'un président de son envergure à un sinistre clown qui s'est engagé en politique pour le fun...

Fin de la digression, et bilan de cette lecture : très franchement, même si j'ai trouvé des longueurs dans la deuxième partie, j'ai apprécié ce bout de chemin en compagnie de Michelle Obama, une femme volontaire, droite dans se bottes, mais qui n'hésite pas à faire part de ses doutes et de ses difficultés, en tant que femme « publique » mais aussi en tant que mère et épouse. Elle reconnaît avoir eu une part de chance et de bonnes rencontres pour en arriver là où elle est arrivée, mais tient à faire reconnaître son travail et ses propres mérites. En cela elle a tout à fait raison, aucune femme ne devrait sous-estimer ses qualités.
J'ai parfois soupiré un tantinet, à propos des multiples occasions où elle rappelle les difficultés des la communauté noire, et particulièrement des filles, à s'imposer dans une société à majorité blanche. Mais n'étant pas dans sa situation, il m'est difficile d'en juger, en tant que blanche je ne peux que l'observer de l'extérieur. Je ne critiquerai pas l'écriture en elle-même, je pense qu'elle a été supervisée par des professionnels qui ont sans doute opéré un tri dans les journaux de bord de Madame Obama.

Je terminerai par un souhait : j'adore répondre aux commentaires, tant qu'ils restent courtois et constructifs. Donc merci de ne pas essayer de m'embarquer dans des polémiques stériles sur la politique des Etats-Unis, je n'en suis pas spécialiste, et je ne changerai pas d'opinion concernant Barack Obama ou son successeur. Voilà, ça c'est dit !
Commenter  J’apprécie          9029
Je devais lire ce livre à sa sortie pour intégrer un club de lecture, je ne l'ai pas fait, cela fait donc très longtemps, que je "dois" lire ce livre, mais n'étant pas fascinée par la politique, je reculais des quatre fers, il aura fallu un challenge Babelio (Pavés) pour que je rectifie le tir et ce fut une excellente surprise.

Alors, comment devient-on première dame des Etats Unis d'Amérique ?

Ce roman est divisé en trois partie.
1/ "Devenir moi" : où Michelle Obama explique son parcours , de quelle famille elle vient (arrière-arrière petite fille d'esclave...) , et ce qu'il lui a fallu faire pour devenir celle qu'elle est aujourd'hui. Il ne faut pas prendre ce sous-titre comme quelque chose de prétentieux. Pas du tout. Car enfin, tout le monde se pose la question : comment partie d'un quartier noir, défavorisé de Chicago , elle a pu se hisser (via son mari) au plus haut sommet de l'état ?
[ " J'ai grandi auprès d'un père handicapé dans une maison trop petite, avec peu d'argent, dans un quartier qui commençait à décliner, mais j'ai aussi grandi entourée d'amour et de musique dans une ville multiethnique et dans un pays où l'éducation peut mener loin. Je n'avais rien ou j'avais tout. Tout dépend de la façon dont on choisit de raconter l'histoire."]
De ce que j'ai lu, elle venait d'une famille très intelligente, modeste au niveau financier parce que noire et donc empêchée , à leur époque, de par la couleur de peau, d'accéder à des postes de pouvoir en faisant des études. Et ses parents ont tout fait pour qu'elle apprenne, qu'elle réussisse à l'école, on voit sa mère se démener pour lui faire changer d'institutrice quand elle se rend compte que l'actuelle est dépassée. On voit son père atteint de la sclérose en plaque, jamais se plaindre. On voit la petite Michelle vouloir apprendre , apprendre; (d'ailleurs, une expression revient sans cesse : "travailler dur". ). Et puis, on voit surtout que Michelle est très brillante et réussit à l'école. Car il ne suffit pas de le vouloir, encore faut-il avoir un QI élevé.... Princeton, Harward, elle sera souvent "la seule personne de couleur dans une assemblée de blancs", parce qu'elle ira là où les autres personnes de son quartier ne sont jamais allés.
On voit comment les quartiers de gens modestes deviennent des ghettos. Elle dit, (et il y aura deux photos pour le prouver), qu'entre son entrée à l'école en maternelle (1969 ) où l'on peut voir des enfants blancs assis à côté des noirs, et sa classe de CM2 : plus aucun écolier blanc...
"Le poid des mots, le choc des photos"...
On voit aussi comme dans ces universités de l' Ivy League ( les 8 premières et plus prestigieuses universités américaines ) , les noirs se regroupent entre eux, parce qu'ils sont les premiers, qu'ils ne connaissent pas autre chose, qu'ils n'ont jamais fréquentés de blancs, que ça leur fait peur, que tout brillants qu'ils sont, ils n'ont pas d'assurance et qu'ils n'ont pas d'argent, contrairement aux blancs (dans leur grande majorité) qui ont suivis des cours de niveau universitaire, en plus . Boursière, mais tenue par cette bourse d'avoir un job, Michelle travaille dur. C'est vraiment ce que je retiendrai de "Devenir moi", l'acharnement au travail, la volonté, et la conscience aigüe de sa condition de femme noire. Cette différence de communauté, malgré tout ce qui les lie, l'intelligence, le travail, l'appartenance à une paroisse , m'a frappée, il n'y a pas d'équivalent en France, pas autant.

2/ Devenir nous. C'est sa rencontre avec Barak, dans le cabinet d'avocats où elle travaille et lui fait un stage. Les débuts de leur couple, les enfants et Barak qui se lance en politique (le Sénat). Là ce qui frappe , c'est toujours le travail ! Les sacrifices qu'ils font sur leur vie de famille, leur temps libre, sa frustration de ne pas voir assez son mari.

Puis 3/ : "Devenir plus", et cette chose incroyable qui leur arrive : devenir le premier couple noir à la Maison Blanche. Mais cela ne s'est pas fait en un jour, et j'ai bien compris, qu'au delà des volontés, on ne choisit pas de devenir président des Etats-Unis, ce sont les autres qui vous choisissent, vous adoubent, vous propulsent.
Cette partie est celle qu'on connait, celle qui a été visible et il est intéressant de voir comment elle l'a vécue. Les coulisses de la Maison Blanche ( la taille des pièces, la "domesticité", la protection rapprochée ), et comment élever deux petites filles dans un tel lieu, comment ne pas leur faire "péter les plombs", les garder dans la réalité. On voit aussi ses doutes, ses maladresses, ses faux pas, ses étonnements, ses rencontres, ses étreintes, ses pleurs face aux malheurs des gens.
On voit comment elle a essayé de ne pas être une potiche au bras de son mari et d'utiliser la visibilité de sa fonction pour faire des choses : montrer aux enfants pauvres dans les écoles qu'on peut s'en sortir, montrer aux femmes noires qu'on peut accéder aux postes "de pouvoir" à force de travail et de volonté, lutter contre l'obésité, la malbouffe, contre le lobby des armes à feu...

Je ressors de cette autobiographie en ayant compris cette femme, en l'aimant bien, elle est sympathique, pas prétentieuse pour deux sous. Ayant fait de brillantes études, elle a essayé de "faire", "de faire bien", à l'image de la petite fille entrant en maternelle qu'elle a été. Je me dis que c'est triste que son père n'ait pas vu son parcours...
Au départ , c'était juste une femme qui se serait "contentée"
d'un mari avocat, elle ne voulait pas qu'il entre en politique, elle se méfiait de ce milieu, de ses coups bas. Elle a cédé, elle l'a suivi , mais ce n'est pas donné à tout le monde cette énergie, cette volonté... Michelle qui se léve plus tôt pour être à 5h du matin devant son ordinateur, puis devant la charge de travail, Michelle qui se lève encore plus tôt pour suivre à 4h30 un cours de gym...
Plus qu'une "femme de", elle est (de par ses brillantes études) une partenaire. Adaptabilité, travail, ambition, et toujours la volonté de faire mieux, de se remettre en question.

L'histoire d'une petite fille qui est "devenue" une femme d'exception....
Commenter  J’apprécie          5612
Devenir la première First Lady noire... ou juste devenir politiquement correcte ? Bien qu'intéresnte, cette autobiographie de Michelle Obama m'a semblé un peu convenue...

En fait, les parties qui m'ont le plus intéressée sont d'une part son enfance dans les quartiers pauvres de Chicago, où elle se heurte aux préjugés et à une discrimination raciale insidieuse, et d'autre part le début de la carrière politique de son mari, qui la laisse relativement indifférente, peut-être juste ennuyée qu'il mène une vie parallèle à celle de leur famille et soit si peu présent...

Là, elle m'a semblé sincère et sans apprêts. Ailleurs, elle était trop satisfaite d'elle-même, trop complaisante ou trop partiale pour me plaire. Il faut dire aussi que j'attendais beaucoup de ce livre, convaincue que Michelle Obama était une femme hors du commun.

Or, tout son propos est de nous montrer qu'elle est une femme comme les autres, avec des soucis de boulot, de mari qui travaille trop, d'enfants qui grandissent, des doutes, des décisions prises trop vite et aussitôt regrettées, des aspirations, des rêves.

Peut-être faudra-t-il que je lise une éventuelle autobiographie de Barack Obama pour trouver cette étincelle de génie que j'ai cherchée ici...

Challenge Multi-Défis 4,5/10
Commenter  J’apprécie          597
C'est à cause de ma mère que je me suis lancée dans la lecture de cette autobiographie de Michelle Obama durant mes vacances, enfin dans l'écoute plutôt ayant découvert cette dernière au format audio. En effet ma mère a débuté le gros pavé “Une terre promise” de son mari lors de nos vacances suscitant ainsi quelques échanges entre nous sur ce dernier mais aussi sur sa femme. Des échanges m'ayant rendu plutôt curieux car à vrai dire je ne connaissais pas grand-chose sur la vie de cette dernière.

Elle a été première dame des Etats-Unis de 2008 à 2106 et s'est engagée auprès de la jeunesse et les problèmes de surpoids. Voilà à peu près tout ce que je savais de cette femme. Il faut dire que je n'avais que 9 ans en 2008 et 17 ans en 2016, la politique américaine était alors très loin de mes préoccupations et ne m'intéressait pas vraiment. Encore maintenant d'ailleurs c'est un sujet qui ne me passionne guère ce qui ne m'empêche pas cependant de me tenir informé.

C'est donc plutôt curieux que je me suis lancé dans les 19h d'écoute que constitue cette autobiographie lue par Marie Bouvier. Cela s'écoute bien, mais bon je serais un menteur en disant que cette lecture m'a passionné. Découpé en trois parties, mon intérêt a été bien souvent assez inégal d'un chapitre à l'autre. J'ai trouvé l'ensemble assez long avec notamment quelques répétitions au fil de la lecture. J'aurais préféré quelque chose de plus court, avec moins de détails parfois insignifiants. Je me suis d'ailleurs endormi dessus une fois en soirée… J'ai été ravi une fois le livre audio enfin terminé.

J'ai aimé la première partie, découvrir le contexte familial et social de cette jeune fille noir qui deviendra plus tard première dame. J'ai été plus intéressé par la fin de son cursus universitaire, son début de carrière et tout son questionnement sur la poursuite de cette dernière et sa conciliation avec sa vie de famille. J'ai en revanche été moins embarqué par toute la partie relatant son investissement auprès de la campagne de son mari. La dernière partie sur son expérience en tant que première dame à la maison blanche à elle aussi été plutôt intéressante à découvrir bien que finalement assez brève. Il faut bien reconnaître que le parcours de cette femme qui se décrit comme ordinaire n'en est pas moins incroyable et finalement assez inspirant. Je perçois mieux à la fin de ma lecture pourquoi cette dernière est si populaire.

Je suis donc dans l'ensemble plutôt content d'avoir écouté ce livre même si ce format n'était peut-être pas le plus approprié pour le découvrir et explique en partie je pense les longueurs ressenties lors de “ma lecture” qui aurait été plus rapide au format papier. Mon contexte de lecture (j'étais alors en vacances) n'était d'ailleurs peut-être pas non plus le meilleur pour faire cette dernière.

Pas extraordinaire mais loin aussi d'être déplaisant Devenir est une autobiographie que je ne regrette pas d'avoir découvert.

Le 29/09/2021 : Je rajoute ce petit paragraphe à la fin de ma critique suite aux commentaires que vous pourrez lire plus bas. Je n'ai rien contre les échanges quand ces derniers sont cordiaux et utiles. Etant pour ma part qualifiée de "fermé et méprisant" je m'abstiendrai à l'avenir du moindre commentaire supplémentaire concernant cette lecture.
Commenter  J’apprécie          4928


critiques presse (4)
Liberation
10 décembre 2018
Raillé dès le premier jour par certains médias, Devenir est en réalité un témoignage de première main sur le parcours d’une jeune Afro-Américaine des quartiers pauvres de Chicago que rien ne prédestinait à devenir première dame des Etats-Unis («je suis une personne ordinaire qui s’est retrouvée embarquée dans une aventure extraordinaire», écrit-elle).
Lire la critique sur le site : Liberation
Bibliobs
19 novembre 2018
Derrière une apparence feel good, «Devenir» est un livre de politicien. Comme tous les livres de politiciens, il est vide et corseté. Il promet de tout dire alors qu’il ne peut précisément rien dire. Rien ne doit choquer, rien ne doit contredire le marketing électoral.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LaPresse
12 novembre 2018
Dans ses mémoires, Michelle Obama confie ses difficultés à tomber enceinte, son désintérêt de la politique et l'impossibilité pour l'ancienne première dame américaine de pardonner à Donald Trump la polémique sur la citoyenneté de son mari, selon des extraits de son livre.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LaPresse
29 août 2018
On dit de ces mémoires qu'ils ont été écrits avec «honnêteté, chaleur et sagesse». Pas surprenant de la part de la femme qui nous a inspirés en déclarant «When they go low, we go high» lors de la dernière campagne présidentielle.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (172) Voir plus Ajouter une citation
( Michele Obama attend son mari dans le hall du teminal privé de l' aéroport avant d'être recue, avec son mari, par George W. Bush et son épouse à la Maison- Blanche )

" Madame, dans quelques minutes , votre vie va changer à jamais", m' a [...] annoncé [ l'un des responsables de mon groupe de sécurité "].
Je l'ai regardé sans comprendre. "Attendez, vous allez voir."
Il a pointé un doigt vers la droite et je me suis retournée. Quelque chose de spectaculaire a surgi au détour d'un virage : une longue file de véhicules composée d'une patrouille de motards et de voitures de police, plusieurs SUV noirs, deux limousines blindées arborant des drapeaux américains sur le capot, un véhicule de lutte contre les attaques nucléaires, bactériologiques et chimiques, un pick-up transportant une équipe de contre-attaque armée de fusils d'assaut, une ambulance, une camionette de brouillage électronique, plusieurs véhicules utilitaires et, fermant la marche, un autre groupe d'escorte. C'était le cortége présidentiel. Il comptait une bonne vingtaine de véhicules, se déplaçant en formation parfaitement chorégraphiée, défilant un à un, jusqu'à ce que, enfin, tout le convoi ralentisse et s'arrête. Les deux limousines se sont garées juste devant la passerelle de l'avion de Barak.
Stupéfaite, je me suis tournée vers Cornélius : "Et il y a aussi une voiture de clown ? ". Non mais, sérieusement, il va falloir se déplacer avec ça, maintenant ?
- Oui. Chaque jour, pendant toute la durée de son mandat, a-t-il répondu en souriant. Ça va être ça tous les jours."
Commenter  J’apprécie          130
Et je savais déjà que je ne serais pas jugée à la même aune qu’elles. En tant que première First Lady afro-américaine à entrer à la Maison-Blanche, j’étais « autre » presque par défaut. Si on prêtait a priori une certaine dignité, attachée à la fonction, aux femmes blanches qui m’avaient précédée, j’étais consciente que, pour moi, ce n’était pas gagné d’avance. J’avais appris de mes déconvenues de la campagne que je devrais être meilleure, plus rapide, plus intelligente et plus forte que jamais. Je devrais gagner la sympathie du public. Je craignais que beaucoup d’Américains ne se retrouvent ni en moi ni dans mon parcours. Je n’aurais pas le luxe de m’installer lentement dans mon nouveau statut avant d’être jugée. Et, pour ce qui était des jugements, j’étais plus vulnérable que jamais aux craintes infondées et aux stéréotypes raciaux tapis juste sous la surface de la conscience collective, que la rumeur et les allusions insidieuses feraient inévitablement remonter.
J’étais émue et ravie d’être première dame, mais je n’ai pas cru une seconde me glisser dans un rôle prestigieux ou facile.
Commenter  J’apprécie          120
QUAND J'ÉTAIS PETITE, MES DÉSIRS ÉTAIENT SIMPLES. Je voulais un chien. Je voulais une maison avec des escaliers - d'eux étage pour une seule famille. Je voulais, allez savoir pourquoi, un break à quatre portière à la place de la Buick deux portes qui faisait la joie et l'orgueil de mon père. Je disais à qui voulait l'entendre que , quand je serais grande, je serais pédiatre. Pourquoi ce choix ? Parce que j'aimais bien les enfants et que j'avais rapidement compris que c'était une réponse qui plaisait aux adultes. Oh, Medecin ! Quelle bonne idée ! En ce temps-là, j'avais des nattes, je menais mon grand frère à la baguette et je me débrouillais toujours pour avoir de bonnes notes en classe. J'étais ambitieuse, sans vraiment savoir à quoi j'aspirais. Je crois d'ailleurs que c'était une des questions les plus bêtes qu'un adulte puisse poser à un enfant : Qu'est-ce que tu veux faire quand tu seras grand ? Comme si on cessait un jour de grandir
Comme si, a un moment donné, on devenait définitivement quelqu'un, et qu'alors tout devait s'arrêter.
Commenter  J’apprécie          120
Ces jeunes s'étaient adaptés à la logique absurde dictée par leur environnement. Ils restaient bien calfeutrés chez eux quand il faisait beau, modifiaient chaque jour leur itinéraire entre l'école et la maison, en fonction des gangs, dont les territoires et les allégeances variaient d'un jour à l'autre. Parfois, m'ont-ils expliqué, le plus sûr moyen de rentrer chez eux était de marcher au milieu de la rue, entre les voitures qui fonçaient de chaque côté. De là, ils voyaient mieux les bagarres qui dégénéraient, repéraient les éventuels tireurs - et ils avaient plus de temps pour s'enfuir en courant.
Commenter  J’apprécie          200
Trump s'employait à présent à relancer la rumeur, multipliant les déclarations les plus délirantes sur les plateaux de télévision, martelant que l'annonce de la naissance de Barak publiée dans le carnet des journaux de Hawaï en 1961 était fabriquée de toutes pièces et que, d'ailleurs, aucun de ses camarades de maternelle ne se souvenait de lui. (...)
Le Secret Service m'informait parfois des menaces les plus graves dont nous étions la cible, ce qui prouvait que ces élucubrations trouvaient un écho chez certains. J'essayais de ne pas trop m'inquiéter, mais je n'y parvenais pas toujours : et si un déséquilibré débarquait à Washington avec un fusil chargé ? Et s'ils s'en prenait à nos filles , Avec ses insinuations irresponsables, Donald Triump mettait ma famille en danger . Et ça, je ne lui pardonnerais jamais.
Commenter  J’apprécie          130

Videos de Michelle Obama (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michelle Obama
C à vous https://bit.ly/CaVousReplay C à vous la suite https://bit.ly/ReplayCaVousLaSuite — Abonnez-vous à la chaîne YouTube de #CàVous ! https://bit.ly/2wPCDDa — Et retrouvez-nous sur : | Notre site : https://www.france.tv/france-5/c-a-vous/ | Facebook : https://www.facebook.com/cavousf5/ | Twitter : https://twitter.com/CavousF5 | Instagram : https://www.instagram.com/c_a_vous/ Invitée : Leïla Slimani - Interview de Michelle Obama
autres livres classés : autobiographieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (3623) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1686 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..