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EAN : 9791091447683
280 pages
Ring (21/09/2017)
3.79/5   45 notes
Résumé :
Attachez vos ceintures.
Entrez dans la boîte noire du vol sans retour de la Germanwings
Le 24 mars 2015, un enquêteur du BEA est chargé de comprendre ce qui s'est passé lors du vol 9525 de la Germanwings en partance de Barcelone et à destination de Düsseldorf. Après avoir entamé une descente non autorisée, l'Airbus allemand ne répond plus au contrôle aérien, plonge sous les nuages et se pulvérise contre les Alpes sur un angle sévère, au bout d'une tra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Le cygne noir
Le 24 mars 2015, huit ans, jour pour jour, un Airbus A320 s'écrase dans les Alpes. Je m'en souviens comme si c'était hier : j'assistais à une conférence dans le cadre professionnel, mon téléphone a vibré, une alerte de France-Info ; avec mes collègues on s'est regardé… Inévitablement on s'est demandé s'il s'agissait d'un attentat, un peu plus de deux mois après ceux qui avaient décimé Charlie Hebdo et l'hyper cacher… le lendemain, on apprenait qu'il s'agissait de l'acte insensé du co-pilote, Andreas Lubitz, qui s'était enfermé dans le cockpit et avait sciemment, consciemment mené l'avion à sa perte… 150 personnes ont péri, aucun survivant, l'avion a été littéralement pulvérisé en percutant la montagne à plus de 750 kilomètres heure…
Ce livre n'est pas une enquête à proprement parler, c'est un roman ou un docu-fiction comme on le dirait aujourd'hui d'une série télévisée. le personnage choisi par Laurent Obertone est celui de l'enquêteur du BEA (le Bureau Enquêtes et Analyses) chargé de reconstituer ce qui a conduit à ce drame dont les circonstances ont été très vite connues. Pour tenter de comprendre comment un jeune homme qui avait, en apparence, tout pour lui, en est arrivé à se suicider en emportant avec lui 149 personnes… En entrant dans la tête d'Andreas Lubitz… Laurent Obertone l'avait déjà fait avec Anders Behring Breivik le tueur d'Utøya (un livre que je n'avais pas terminé d'ailleurs… trop difficile, trop « malsain »), avec lequel il y a certaines similitudes (Lubitz était un homme malade et un tueur de masse) tous deux étaient le Mal, le diable.
J'ai lu ce livre presqu'en apnée, car c'est une vraie plongée au coeur de l'horreur…
Alors oui, on peut s'interroger encore et encore : comment ce type a-t-il pu devenir pilote ? Pourquoi personne ne s'est rendu compte de son état ? Ce drame aurait-il pu être évité ?
Obertone conclut « Lubitz n'est donc qu'une anomalie, un dysfonctionnement. le cri d'un échec isolé. le chant d'un cygne noir. »
Oui, tous les diables ne sont pas en enfer…
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Je connaissais le Laurent Obertone comme essayiste (La France Orange Mécanique et Utoya) et comme romancier (Guerilla) ; pour ce Diable du Ciel l'auteur combine les deux casquettes, s'il s'agit bien d'une oeuvre de fiction basée sur une triste réalité, c'est aussi le résultat d'un impressionnant travail documentaire.

J'ai d'ailleurs été surpris de voir que RING classait ce bouquin dans sa collection thriller, je le voyais comme un docu-fiction, mais au final je dois reconnaître qu'il est un mix réussi entre les deux : un docu-fiction qui se lit comme un thriller (même si on connaît déjà la fin de l'histoire).

Le récit nous plonge dans la peau du narrateur, un enquêteur du BEA qui veut essayer de comprendre l'incompréhensible, de donner un nom à l'innommable. Pour se faire, il doit cerner le personnage d'Andreas Lubitz, quitte à essayer de se mettre à sa place, de raisonner comme lui.

Comprendre n'est pas pardonner, il n'en sera d'ailleurs jamais question. Pas question non plus de chercher des excuses ou de quelconques circonstances atténuantes à Andreas Lubitz. Son geste est impardonnable, sa folie a provoqué la mort de 149 victimes innocentes, faisant de lui le plus meurtrier des tueurs de masse, doublé d'un assassin (le geste ayant, selon toute vraisemblance, été prémédité).

Le narrateur (tout comme l'auteur) construit sa réflexion autour de deux axes, le premier se concentrant sur la personnalité d'Andreas Lubitz, le second reconstituant les vols Düsseldorf-Barcelone (4U9524) et Barcelone-Düsseldorf (4U9525) ; ce dernier n'arrivera jamais à destination.

L'enquête démontrera que Andreas Lubitz n'aurait jamais dû être déclaré apte au poste de copilote, mais ses mensonges, non-dits et autres dissimulations lui ont permis d'éviter l'interdiction et d'obtenir sa licence de vol. L'auteur nous livre un portrait psychologique détaillé (et à charge) de Lubitz, assorti des réactions des interlocuteurs que le narrateur rencontrera au fil de son enquête (réactions extraites des différents rapports d'enquête).

La reconstitution du vol 9525 est glaçante de réalisme, on a vraiment l'impression d'être spectateur du drame qui se joue à l'insu de tous (du commandant d'abord, puis du personnel navigant et enfin des passagers). Suivra la prise de conscience progressive (dans le même ordre) que l'inéluctable est en train de se produire. Jusqu'à la perte de contact avec l'appareil quand il percute le flanc de montagne.

On aurait pu redouter une sensation de voyeurisme malsain, mais il n'en est rien. L'auteur évite cet écueil en misant avant tout sur le côté humain du drame.

Ne cherchez aucune dimension mystique dans le titre du roman, c'est la traduction littérale du pseudo utilisé par Lubitz pour se connecter à sa tablette (Skydevil).

Une lecture d'une rare intensité. Lu d'une traite, incapable de le lâcher… presque malgré moi.

En fermant le bouquin, reste une question qui tourne en boucle : est-ce qu'on aurait pu éviter ce drame ? On a envie d'y croire, mais finalement ça reviendrait à pointer du doigt des éventuelles négligences ; réécrire l'histoire après coup est facile, pour ma part je pense que cette question est condamnée à rester sans réponse.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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Un livre qui m'a percutée dès la première ligne.
Direct ramenée voilà bien des années, alors que je travaillais à l'Institut de médecine légale de Lausanne et que, le vol 103 de la Pan Am explosait en plein vol.
Un des médecins légiste de l'institut avait été appelé en renfort dans le cadre d'un plan d'urgence et s'était rendu sur place.
Il avait ramené un film amateur...
Que j'ai visualisé...
Dont je n'oublierai jamais les images...
Je vous passerai les détails mais quoi qu'il en soit, j'ai retrouvé dans les descriptifs d'Obertone exactement ce même type d'images...Cette même boule au bide...C'est pas peu dire !
Je ne suis, et vous devez le savoir depuis le temps que je le répète, pas très fan des récits basés sur des faits réels alors que là, je m'abaisse et tire mon chapeau !
Je me suis retrouvée fascinée et happée par les mots, par la manière de raconter.
Le style est excellent et la plume fabuleuse. Ce qui génère une facilité de lecture hors du commun. Sans préciser, que c'est admirablement bien documenté.
L'idée d'un récit à la première personne en la personne de ce vieux de la vieille de l'expertise, enquêteur au bureau d'enquêtes et d'analyses est géniale. On est dans sa tête, dans son enquête. On vit les événements, l'histoire...comme si on y était et c'est bien ça le pire...
Chronique d'une mort annoncée où tout prédisait un drame, LE drame mais où personne ne semblait s'en préoccuper.
Un récit choc. Terrifiant. Un regard sur le système, sur notre société et ses faiblesses qui ont conduit à la mort de 149 personnes...pour ne pas dire...150
Le drame m'avait, comme tout le monde, beaucoup percutée. Je n'avais pas compris et ne le comprends d'ailleurs toujours pas.
Le suicide c'est terrible, mais comment peut-on emmener 149 personnes dans ce choix-là ? Comment de dépressif devient-on un tueur en série de la pire espèce ? Un vrai criminel ? Comment a-t-on pu ne pas voir, ne rien faire alors que tant d'éléments prédisaient le pire ?
Victime ou bourreau ? Suicide ou assassinat ? Malade ou psychopathe ?  Victime de la société ?
Quoi qu'il en soit, cet événement n'aurait jamais dû avoir lieu...
Bouleversant, fort, percutant, brillant. Techniquement très détaillé. Pas de prise de position. Juste des points de vue différents, des faits, des hypothèses qui nous permettent de mieux comprendre...ou pas...
Une réflexion, une interrogation sur la vie, le destin, le mal, sur ce petit truc qui fait tout basculer. Ce grain de sable qui fait qu'on aurait pu y échapper ou ...pas...
Un film au ralenti décrivant chaque étape, chaque fait, chaque pensée présumée.
Personne n'était dans la tête de Lubitz. Personne ne peut savoir clairement ce qui se dessinait dans son esprit malade mais cette version m'a parue réaliste et crédible.
Imaginer les familles des victimes lire ce récit et sentir, de bien loin, la douleur qu'ils auraient pu ressentir.
L'histoire de la folie d'un homme qui a emporté 149 personnes dans son délire...L'histoire de ceux qui restent ...
A lire, pour ne pas oublier...
Lien : https://sangpages.com/2017/1..
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On avait quitté Laurent Obertone avec La France Orange Mécanique, La France Big Brother ou encore le sombre morceau d'anticipation Guérilla. L'auteur publié chez Ring revient dans les librairies avec le diable du ciel : le roman vrai du vol 9525 de la Germanwings. Comme à l'accoutumée, un sujet choc, en béton armé, et la volonté d'en découdre avec les faits, cette fois sous la tenue du roman policier / thriller, et non pas de l'essai comme ce fut le cas par le passé. Une recette qui fonctionne encore ? Lettres it be vous dit tout !

# La bande-annonce


Le 24 mars 2015, un enquêteur du BEA doit comprendre ce qui s'est passé lors du vol 9525 de la Germanwings en partance de Barcelone et à destination de Düsseldorf. Après avoir entamé une descente non autorisée, l'Airbus allemand ne répond plus au contrôle aérien, plonge sous les nuages et se pulvérise contre les Alpes sur un angle sévère, au bout d'une trajectoire tendue, à très haute vitesse. L'absorption du choc par l'avion et ses occupants a été maximale. Une force cinétique d'un milliard de joules. Nul n'a survécu.



Dans un roman oppressant comme la carlingue d'un appareil plongeant vers la mort, l'enquêteur part à la découverte de la personnalité complexe de l'homme passé sous les radars des psychiatres allemands et qui a précipité cent-quarante-neuf innocents dans une chute verticale de dix kilomètres. Il retranscrit les minutes du drame et établit le déroulé exact des faits, du début du vol jusqu'à l'impact de l'avion qui vient de devenir le centre du monde. Plongez dans un thriller crépusculaire inoubliable, à 38 000 pieds d'altitude, à la merci d'une intensité dramatique et d'une écriture d'acier qui placent le Diable du Ciel au firmament des romans catastrophes.


# L'avis de Lettres it be


Andreas Lubitz. le nom résonne maintenant dans nos têtes comme un coup de fouet, un claquement sec que l'on range avec les bruits désagréables que d'autres noms peuvent sonner en nous. Laurent Obertone s'empare cette fois du destin de cet homme, une destinée fatale qui mena à l'accident que nous connaissons tous. Drapé dans les habits d'un enquêteur du BEA, Laurent Obertone prend le pari de révéler toute l'enquête, tous les éléments présents dans le dossier autour du crash de l'avion et des événements qui ont pu mener Lubitz au point de non-retour. Les éléments s'enchaînent, la quête se poursuit autour d'informations que l'on sait, d'autres que l'on ne sait pas. le profil du pilote d'avion se découvre doucement jusqu'à faire apparaître ses plus noirs travers. Laurent Obertone nous surprend même à amener un peu de pathos, quelques pages avant la fin, autour d'un tueur de masse supposément victime de l'époque. Mais le flou laissé dans ces pages ne laisse pas la place au jugement hâtif. Soit.

La suite de la chronique sur le blog de Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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le roman vrai n'est pas un vrai roman. c'est au mieux un plagia du rapport du bea. le narrateur est un personnage si peu crédible et sans épaisseur. ce narrateur dont on ne connaît pas le nom s'appelle vox populi. il n'est ni pilote ni psychologue ce qui ne lui permet pas de comprendre le pilote et le pilotage, encore moins sa psychologie si particulière. que reste-t-il alors sinon une pseudo-enquête en forme de réquisitoire à charge d'un accusateur publique pour qui la thèse est simple: le copilote est le diable et des descriptions de mirliton pour remplir les pages. dans un vrai roman on aimerait un peu plus d'épaisseur, une antithèse, une analyse. 300 pages pour relire un mauvais article de journal.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
À 10 heures 41 minutes et 6 secondes, l'impact final interrompt l'enregistrement.
Tout s'est arrêté contre une zone de quatre mètres sur trois. Il y a eu ce moment où la vitesse de l'appareil est tombée à zéro, et où celle des corps est restée à 700 kilomètres heure, tout objet devenant de ce fait un véritable missile. Plusieurs dizaines de tonnes d'êtres humains, de fauteuils, de cadres, de lisses, de plancher, de longerons, de bagages, de chariots, d'alliages et de tubulures ne furent plus que leur inertie pure. Chaque corps encaisse une décélération de plus de 200 g. Entre l'impact du nez et celui de la dérive, il y a un dixième de seconde. Le temps d'un clin d'œil. D'un éclair. Un cri suspendu entre la vie et la mort. C'est une implosion monumentale, indescriptible. Une fusion instantanée, totale, de toute chose, qui délivre dans un gigantesque bruit de broyage un éclair de chaleur et un souffle immense, de feu, de poussières et de débris.
Puis tout retombe. Tout se tait.
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Un miracle balistique. Un vacarme de fin du monde. Un missile de soixante-cinq tonnes lancé sur les rails de sa portance. Jusqu'au bout, la vitesse au sol se maintient à 700 kilomètres heure. Pleine charge et pleine face. Une force cinétique aberrante. Plus d'un milliard de Joules.
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Il y a une fatalité, là-dedans, quelque chose de mythologique, de biblique. Le Diable est un archange déchu. Un doux rêveur rappelé aux contraintes du réel. Tu voulais le ciel, mais ils ne t'ont pas laissé le choix. Tu n'étais pas le genre d'homme à rester sur Terre. Tu as l'orgueil d'Icare, et l'orgueil de Satan. Tu as touché le soleil et on veut maintenant te couper les ailes, et te jeter sur Terre. Très bien. Tu aimes mieux régner en enfer que servir au ciel.
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Les gens comme lui sont des monstres, voilà la vérité. Ils entrent parfois dans ce monde, et le traversent, et y répandent l'épouvante, parce qu'ils ne sont pas d'ici.
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Un missile de soixante-cinq tonnes lancé sur les rails de sa portance.
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Vidéo de Laurent Obertone
Laurent Obertone - Passe-sanitaire, vaccins : La révolte contre Macron. 17 juil. 2021
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