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EAN : 9781091447080
Ring (22/08/2013)
3.99/5   162 notes
Résumé :
Norvège, île d'Utøya, 22 juillet 2011.

- 15h16 : Vêtu d'une tenue paramilitaire arborant les insignes de la police, l'homme stationne sa camionnette contre un bâtiment gouvernemental du centre-ville d'Oslo, puis s'en éloigne d'un pas rapide, arme au poing.
-15h24 : L'explosion de la camionnette tue 7 personnes.
-16h57 : L'homme se présente sur l'embarcadère, face à l'île d'Utøya. Déclinant une fausse identité, le faux policier demande au... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
3,99

sur 162 notes
Je lis souvent dans les critiques de thriller ou de romans noirs des termes comme "dérangeant" ou des formules telles que "ce livre vous fait sortir de votre zone de confort"...

Et bien cela peut s'appliquer au livre de Laurent Obertone et plus encore car ici, il ne s'agit pas de fiction.
Breivik et ses victimes sont réels, et par conséquent le norvégien ne peut être auréolé d'une aura de noir romantisme comme un Hannibal Lecter par exemple.

Obertone prend le parti de faire parler Brievik plutôt que d'en parler à la troisième personne.
Cela donne une force considérable au livre, car la récit de la préparation de ce Breivik nomme son "opération" et qui lui a pris neuf ans, s'en trouve infiniment plus réaliste.

Breivik raconte, son combat contre le multiculturalisme, le marxisme, la lâcheté suicidaire de l'Europe et de la Norvège qu'il entend bien sauver malgré elles.
Dans son délire paranoïaque, Breivik reste cohérent, et ayons le courage de le dire, certains de ses arguments se tiennent (ce qui d'ailleurs ajoute au malaise qu'on peut ressentir à cette lecture).

Mais alors que penser de tout cela ?
Le fin mot, c'est -peut-être- une des victimes du terroriste qui le détient.
Une jeune femme blessée qu'on a dû amputer d'un bras, et qui écrit à Breivik emprisonné :
"Vous avez peur Breivik. Si peur d'être dominé. Peur de perdre. Une peur de petit garçon. Vous avez tenté de nous faire partager un peu de cette peur, en croyant mieux la supporter. Ce que vous avez fait n'est pas grand. Vous avez tué parce que vous êtes petit, terrorisé au fond de vous même par ce monde qui change sans vous."


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Dans la tête d'un tueur –
Un livre très bien documenté sur le massacre de 77 personnes, perpétré sur l'île d'Utøya près d'Oslo le 22 juillet 2011.

Ecrit à la première personne, c'est tout le parcours d'un jeune norvégien qui est reconstitué ici avec beaucoup de minutie. L'auteur est un écrivain-journaliste qui recoupe toutes les informations disponibles pour s'interroger sur ce personnage et son parcours, sans moraliser.

Le tueur étant une personne intelligente, vous verrez que vous adhérerez parfois à certains de ses raisonnements – effrayant- jusqu'au moment où il choisit une voie fantaisiste et funeste qui ne correspond qu'à sa propre logique.

C'est un livre qui aide à comprendre comment nos sociétés peuvent créer de telles personnes – le procès a conclu qu'il n'était pas fou - et que vraisemblablement il y en aura d'autres si nous ne cherchons pas à mieux comprendre et changer les mécanismes qui sont à l'origine de leurs actes.
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Obertone tente de se mettre à la place de Breivik mais se cantonne à de la psychologie de comptoir et à une narration factuelle qui est bien le seul maigre intérêt qu'on pourra trouver au livre, bien qu'on l'eût souhaitée plus brève. le travail d'introspection est factice, superficiel et fragile et ne choque ni n'émeut. L'auteur se met à la place d'un assassin idiot à la phraséologie chevaleresco-xénophobe de très bas étage. Un article de presse sur la tuerie d'Utoya apporte plus d'éclairage sur le personnage et le style ampoulé, n'en déplaise à l'auteur, n'est pas que celui de son personnage.
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Plutôt que de m'arrêter aux critiques d'une certaine presse, j'aborde ce bouquin en gardant à l'esprit la préface de Stéphane Bourgoin, spécialiste incontesté en France des tueurs en série et tueurs de masse : "Il nous faut louer le travail titanesque de Laurent Obertone et la minutie exceptionnelle qu'il a développée pour reconstituer le parcours authentique d'Anders Breivik et des drames d'Utoya, jusque dans ses moindres détails".

En s'identifiant à Breivik l'auteur ne cautionne ni son idéologie, ni son action, il nous fait vivre les événements à la première personne afin de leur donner encore plus d'impact. le récit est entrecoupé de nombreux extraits de documents officiels (rapports d'autopsie, témoignages, greffes du procés, bilans psychiatriques…) qui viennent confirmer le travail de recherche effectué par Laurent Obertone.

Certains reprochent la froideur du récit. Normal puisqu'on le vit à travers le personnage Breivik et que le gars n'a jamais manifesté le moindre remords, convaincu que son combat est juste et qu'il sera perçu comme un Templier des temps modernes par les générations futures ; donc oui il reste de marbre face aux faits qui lui sont reprochés et face aux survivants et aux familles.

Dérangeant ? Inconstestablement, pas le bouquin en soi (même si le fait de démarrer le récit à Utoya fait tout de suite l'effet d'une douche glacée) mais que de tels individus puissent exister et faire leur propagande en toute liberté, voire dans l'indifférence générale. Dérangeants aussi le nombre de dysfonctionnements qui ont retardé l'intervention de la police.

L'auteur a fait un choix osé et assumé, sans doute a-t-il pris certaines libertés pour combler certains vides mais globalement, sur le fond, on est effectivement face à un travail hyper-documenté. Sur la forme, ça passe ou ça casse… Pour moi ça passe, même si parfois la plongée dans un esprit aussi malsain laisse des relents acides (et éventuellement des envies de meurtres).

Bien que hautement instructif et intéressant n'espérez pas lire ce bouquin comme vous liriez un roman, personnellement j'ai étalé cette lectures sur plusieurs semaines, le temps d'assimiler et de digérer les différentes parties du récit, m'est d'avis que c'est la seule façon de saisir toute la richesse de cet essai de Laurent Obertone.
Lien : http://amnezik666.wordpress...
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Le 22 juillet 2011, Utoya (Norvège) :

• 17 heures 18 :

Anders Behring Breivik débarque sur l'île d'Utoya à quarante kilomètres d'Oslo. Il a déjà fait exploser une bombe à Oslo tuant huit personnes et s'apprête à ouvrir les portes de l'Enfer sur l'île d'Utoya.

• 18 heures 30 :

Breivik est interpellé. Il a massacré 77 personnes, la majorité était âgée de treize à vingt ans. Il devient le plus grand tueur de masse en Europe et fait vaciller tout un pays dans le chaos et la sidération.

Mon avis :

Bienvenue en Enfer, bienvenue sur l'ïle d'Utoya !

Une expérience littéraire glaçante…

Ce livre est terrifiant car fondé sur des faits réels ayant traumatisé toute une nation et je pense qu'il doit être lu par le plus grand nombre afin de comprendre comment un homme d'apparence ordinaire a pu se transformer en tueur de masse froid et impitoyable au nom d'une idéologie nationaliste.
Avec Utoya, il ne s'agit pas de fictionner ou de romancer la mort ou l'agonie mais de la vivre en direct à travers le regard d'Anders Behrin Breivik. La réalité brutale et sanglante est incarnée par ce norvégien de trente-deux ans se définissant encore aujourd'hui comme un chevalier Templier.

Sa motivation: frapper fort pour dénoncer l'islamisation de l'Europe, le multiculturalisme qui menace son peuple et réveiller les consciences nationales.

Son objectif : tuer un maximum de jeunes travaillistes sur l'île Utoya (peu importe qu'ils aient entre 13 et 21 ans, ils ont choisi leur camp et pour Breivik, ils sont définitivement contaminés par le multiculturalisme).

Bilan humain, moyens matériels, préparation du projet, motivations nationalistes de Breivik : tout est détaillé pour comprendre. Aucun détail n'est épargné, l'agonie et les souffrances de ces jeunes adolescents sont terrifiantes. L'horreur est posée et omniprésente (sang, cervelles qui explosent, supplications des victimes, tentatives de fuite vaines, exécutions, rapports d'autopsie…) La nausée est là et dure un bon moment…

L'auteur profite de notre sidération pour enchaîner très efficacement sur la phase du procès dans la seconde moitié du livre avec des retours sur certains épisodes de tueries, en retranscrivant des témoignages de victimes ou de tiers. le travail de documentation est impressionnant et ultra-précis. Rapports de police, témoignages des jeunes survivants qui font état de l'acharnement de Breivik, compte-rendu psychiatrique et psychologique et surtout éléments de personnalité de Breivik. L'auteur se fonde sur le manifeste rédigé par le tueur et diffusé massivement avant le massacre. Une chose est certaine pour moi : Breivik n'est pas fou, il est radicalisé et convaincu d'agir en chevalier Templier parti en croisade contre ceux qui veulent souiller la Norvège.

A L'horreur des crimes se mêle une sorte de fascination malsaine pour tenter de suivre la logique de Breivik sur la préservation de la race et de la culture norvégienne. Son discours inébranlable, sa certitude d'avoir agi pour le bien de son peuple m'a fait repenser aux discours des dirigeants nazis durant le procès de Nuremberg.

• et unique…

Au-delà de l'aspect effroyable du récit, Utoya a cette singularité incroyable d'être narré à la première personne.
Obertone et Breivik ne font qu'un dans ce récit, instaurant une proximité immédiate et terrifiante avec le lecteur. C'est complètement inédit et assez intelligent. Laurent Obertone court-circuite l'esprit de Breivik et déroule cette journée macabre pour percuter son lecteur et le choquer.

La lecture est unique, dérangeante et néanmoins magnétique. J'ai arrêté ma lecture de temps en temps afin de mesurer l'ampleur du massacre et suivre le discours vertigineux de Breivik. La charge émotionnelle de cette « quasi-autobiographie » est énorme et électrisée par ce style narratif impeccable.

Utoya est une expérience de lecture que je recommande à tous afin de comprendre la logique nationaliste alors que l'Europe politique est plus que jamais au bord de l'implosion.
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critiques presse (3)
Bibliobs
09 septembre 2013
Au bout du compte, le livre est assez répétitif, plutôt ennuyeux. On comprend vite qu’Obertone ne dira rien de cette tuerie, ne fera rien d’autre que laisser libre cours à sa fascination adolescente pour la violence et la détermination guerrière de Breivik, glissant des analyses stupides de la situation politique européenne dans la bouche d’un crétin qui se croyait génial.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeSoir
29 août 2013
D’un point de vue littéraire, le récit d’Obertone est parfait. Parce qu’il est étouffant. Lire dans l’esprit de Breivik, c’est pénible
Lire la critique sur le site : LeSoir
Lexpress
22 août 2013
Dans Utøya, on retrouve cette obsession du détail et du recoupement. Ce refus de moraliser. Cette volonté de décrire, et d'interroger, le mal sans afféterie.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
C'est ici, aujourd'hui, que tout va se terminer et que tout va commencer. L'avenir du monde est enserré là, sur cette terre virtuellement hospitalière, sous la chape sombre du ciel, entre ces arbres dépecés, sur ces rivages granitiques altérés par les eaux et le froid, sur cette herbe artificielle et détrempée. Ce sera sur cette île, sous ces nuées, avant cette nuit. Ici-bas, l'espace et le temps m'appartiennent. Je veux y croire. Je veux croire que je maîtrise quelque chose à cette partie de chasse de douze hectares, à ce huis clos sans merci.
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Ca y'est. Le bilan est définitif.
Ma bombe huit morts. Utoya, soixante-neuf morts. Cent-cinquante-et-un blessés.
Mission accomplie.
Je suis le commandeur Anders Behring Brevik. A trente-deux ans je viens d'entrer dans l'éternité.
[...]
En un jour, je sors du néant et je vous écrase.
Ce monde de fête et de morale, prétentieux et hégémonique, vient de découvrir qu'il n'était pas seul.
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On voit que ces policiers-là sont des vrais. Même s'ils ont mis plus d'une heure pour m'arrêter...
Pas l'habitude d'un véritable adversaire : ils doivent intervenir une fois l'an chez de vieux timbrés qui tirent sur leur voisin.
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Quand vous tuez soixante-dix-sept personnes comme pour vous éclaircir la voix, tout le monde devient extrêmement attentif à ce que vous avez à dire. Personne ne va vous interrompre.
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Ils voudraient que je m'excuse, que j'éprouve des remords. C'est un appel au mensonge. Devant un tribunal, seuls les gens sincères sont lourdement condamnés. Le doute profite à l'accusé. Le mensonge profite au doute...
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