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EAN : 9782701153315
148 pages
Editions Belin (16/03/2012)
4.11/5   14 notes
Résumé :
« Je suis fait pour combattre le crime, non pour le gouverner », s exclamait Maximilien Robespierre à la barre de la Convention la veille de sa chute, le 8 thermidor an II : la formule est caractéristique de sa passion et de son emphase. Elle fait partie de
l abondant florilège qui alimente aussi bien les critiques contre le tribun intolérant que les louanges envers l homme politique
intègre. Tellement intègre d ailleurs, qu il finit par agacer le Dant... >Voir plus
Que lire après Robespierre - La probité révoltanteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un bon petit livre de vulgarisation d'une universitaire, pour ceux qui ont envie de se séparer des idées préconçues sur l'un des personnages les plus injustement maltraités de l'histoire de France, sans pour autant avoir envie d'y passer trois mois puisque cela se lit très vite.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Il se doit de revenir également sur l’accusation de tyrannie : « Ils m’appellent tyran… Si je l’étais, ils ramperaient à mes pieds, je les gorgerais d’or, je leur assurerais le droit de commettre tous les crimes, et ils seraient reconnaissants ! Si je l’étais, les rois que nous avons vaincus, loin de me dénoncer (quel tendre intérêt ils prennent à notre liberté !) me prêteraient leur coupable appui ; je transigerais avec eux ! » Son raisonnement est le suivant : il défend la patrie, s’attaquer à lui, c’est attaquer la patrie. Il ne s’agit pas là d’un délire mégalomane, mais d’une profonde conviction que son rôle est de dénoncer les atteintes à la patrie, quel qu’en soit le prix.

« La République a triomphé, jamais ses défenseurs. Qui suis-je, moi qu’on accuse ? Un esclave de la liberté, un martyr vivant de la République, la victime autant que l’ennemi du crime. Tous les fripons m’outragent ; les actions les plus indifférentes, les plus légitimes de la part des autres, sont des crimes pour moi ; un homme est calomnié dès qu’il me connaît ; on pardonne à d’autres leurs forfaits ; on me fait un crime de mon zèle. Ôtez-moi ma conscience, je suis le plus malheureux de tous les hommes ; je ne jouis pas même des droits du citoyen ; que dis-je ! il ne m’est pas même permis de remplir les devoirs d’un représentant du peuple. » La méthode de destruction du gouvernement révolutionnaire est double : « ici on calomnie ouvertement les institutions révolutionnaires ; là on cherche à les rendre odieuses par des excès ; on tourmente les hommes nuls ou paisibles ; on plonge chaque jour les patriotes dans les cachots, et l’on favorise l’aristocratie de tout son pouvoir : c’est là ce qu’on appelle indulgence, humanité ».

Robespierre s’élève ici clairement contre les excès de la politique dite terroriste : il dénonce les arrestations et emprisonnements injustifiés contre les patriotes, autant d’actions qu’on lui impute personnellement.

« On s’est attaché particulièrement à prouver que le Tribunal révolutionnaire était un tribunal de sang, créé par moi seul, et que je maîtrisais absolument pour faire égorger tous les gens de bien, et même tous les fripons : car on voulait me susciter des ennemis de tous les genres. Ce cri retentissait dans toutes les prisons ; ce plan de proscription était exécuté à la fois dans tous les départements par les émissaires de la tyrannie. » (chapitre V)
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Il faut étouffer les ennemis intérieurs et extérieurs de la République, ou périr avec elle ; or, dans cette situation, la première maxime de votre politique doit être qu'on conduit le peuple par la raison, et les ennemis du peuple par la terreur. Si le ressort du gouvernement populaire dans la paix est la vertu, le ressort du gouvernement populaire en révolution est à la fois la vertu et la terreur : la vertu, sans laquelle la terreur est funestre ; la terreur, sans laquelle la vertu est impuissante. La terreur n'est autre chose que la justice prompte, sévère, inflexible ; elle est donc une émanation de la vertu ; elle est moins un principe particulier, qu'une conséquence du principe général de la démocratie, appliqué aux plus pressants besoins de la patrie. On a dit que la terreur était le ressort du gouvernement despotique. [...] La force n'est-elle faite que pour protéger le crime ? [...] Jusqu'à quand la fureur des despotes sera-t-elle appelée justice, et la justice du peuple, barbarie ou rébellion ? Comme on est tendre pour les oppresseurs, et inexorable pour les opprimés ! Rien de plus naturel : quiconque ne hait point le crime, ne peut aimer la vertu.
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Il faut se rappeler que les gouvernements, quels qu'ils soient, sont établis par le peuple et pour le peuple ; que tous ceux qui gouvernent, et par conséquent les rois eux-mêmes, ne sont que les mandataires et les délégués du peuple ; que les fonctions de tous les pouvoirs politiques, et par conséquent de la royauté, sont des devoirs publics, et non des droits personnels, ni une propriété particulière ; qu'ainsi, il ne faut pas se scandaliser d'entendre dans l'Assemblée des représentants de la nation française, revêtue du pouvoir constituant, des citoyens qui pensent que la liberté et les droits de la nation sont les premiers objets qui doivent nous occuper, le véritable but de nos travaux ; et que l'autorité royale, établie uniquement pour les conserver, doit être réglée de la manière la plus propre à remplir cette destination.
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Le législateur qui préfère la mort et les peines atroces aux moyens plus doux qui sont en son pouvoir, outrage la délicatesse publique, émousse le sentiment moral chez le peuple qu'il gouverne, semblable à un précepteur malhabile qui, par le fréquent usage des châtiments cruels, abrutit et dégrade l'âme de son élève ; enfin, il use et affaiblit les ressorts du gouvernement, en voulant les tendre avec trop de force. Le législateur qui établit cette peine renonce à ce principe salutaire, que le moyen le plus efficace de réprimer les crimes est d'adapter les peines au caractère des différentes passions qui les produisent, et de les punir, pour ainsi dire, par elles-mêmes. Il confond toutes les idées, il trouble tous les rapports, et contrarie ouvertement le but des lois pénales.
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Enfin, la nation est-elle souveraine quand le plus grand nombre des individus qui la composent est dépouillé des droits politiques qui constituent la souveraineté ? Non : et cependant vous venez de voir que ces mêmes décrets les ravissent à la plus grande partie des Français. Que serait donc votre déclaration des droits, si ces décrets pouvaient subsister ? Une vaine formule. Que serait la nation ? Esclave ; car la liberté consiste à obéir aux lois qu'on s'est données, et la servitude à être contraint de se soumettre à une volonté étrangère. Que serait votre constitution ? Une véritable aristocratie ; car l'aristocratie est l'Etat où une portion des citoyens est souveraine et le reste sujette. Et quelle aristocratie ! La plus insupportable de toutes, celle des riches.
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Vidéo de Cécile Obligi
Cécile Obligi. La légende noire de Robespierre.
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