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Critique de nounours36


Trois nouvelles sont regroupés dans cette ouvrage "Le faste des morts" 1957, "Le ramier" 1958, "Seventeen" 1963.

Le faste des morts : le narrateur, un étudiant en lettre trouve un travail temporaire à la faculté de médecine consistant à transporter des corps. Accompagné d'une étudiante enceinte et névrosée et d'un gardien, ils ont en charge le déplacement des cadavres d'une cuve à une autre "Baignant dans un liquide brunâtre, les corps se tenaient enlacés et leurs têtes se heurtaient.". le narrateur semble être en dehors de son corps. Il subit des remontrances du gardien pour ses maladresses, puis du professeur de médecine qui pensait qu'il faisait ce travail pour un intérêt académique . le rapport étrange de chacun des protagonistes avec les morts, ou des corps :"des choses sans conscience". Les pensées ou les échanges qu'il reçoit des cadavres : "Tu as violemment bandé, non ?", lui dit l'esprit ou le corps d'une fille flottant dans la solution de formol. Une erreur du secrétariat, les vieux cadavres devaient être embarqués pour être incinéré dans le crématorium. Travail inutile, heures supplémentaires… Un univers kafkaïen pour cette nouvelle, ou les protagonistes sont victimes de l'administration dans un travail inutile et qui semble sans fin, une atmosphère étrange et collante comme leur gants de caoutchouc.

Le ramier : Une prison d'adolescent, proche d'une décharge publique et d'un cloaque. La vie, les rapports des force entre les détenus. L'homosexualité entre les prisonniers encadrés par des surveillants sans humanité. Leur distraction qui est de collectionner des cadavres d'animaux et de les accrocher comme des trophées à un des murs. La recherche d'une punition du narrateur pour un crime pardonné: il saute du mur, se blesse, escalade de nouveau le mur pour sauter de nouveau et enfin se briser les os. Il est libéré.

Seventeen : Un jeune, sa fête d'anniversaire a été oublié. il semble transparent ou sans valeur aux yeux de sa famille : un père armé de principes libéraux qui a déserté de ses obligations de père. Il ne reste que sa soeur avec qui il essaye de discourir, mais rapidement à bout d'arguments, acculé et en larmes il la frappe violemment. Il s'adonne à la masturbation jour et nuit, il a la phobie de s'endormir, du néant qui accompagne le sommeil, il a peu de confiance en lui-même, une peur des autres qui se transforme en haine.

La honte qu'il éprouve de lui-même suinte de ses pores, il semble que tout le monde ne voit que ses dépravations. La compétition pour les universités qu'il n'assume pas. Un de ses copains, l'invite à venir faire la claque pour la "droite extrême :Action impériale". Il va écouter le discours démagogue parmi une foule de journalier. Ce langage simpliste plein de haine va trouver un écho dans son âme :"La voix de la révélation m'a touché". il va trouver sa place et être adopté dans ce groupe "Tu es un garçon élu" qui va le valoriser et lui permettre d' assouvir ses fantasmes de violence, de pouvoir et de vengeance. Il bascule et trouve dans ce parti la joie ultime d'appartenir à un groupe, d'être apprécié, respecté, et craint des autres : "Elle regarda mon uniforme à la lumière d'une ampoule nue embuée.Puis son visage se ferma, presque odieux, et elle baissa les yeux". Un sentiment exaltant qui ne le lâchera plus "j'aurais un orgasme qui durerait la vie entière", une sensation de pouvoir et de force qui ne tient aucunement à un engagement politique quelconque.

Trois nouvelles, que je trouve de niveau inégales mais qui finissent dans le paroxysme de seventeen. Elles mettent à nu les sentiments et les actions primaires de l'individu : comportement , sexualité, rapport humains chez des adolescents : "Tu as dix-sept ans. Tu ne veux pas saisir ta propre chair ?" .
Lien : http://nounours36.wordpress...
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