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EAN : 9782070792290
448 pages
Gallimard (03/10/2016)
3.14/5   25 notes
Résumé :
Il était une fois un village au fond d'une vallée, dans l'île de Shikoku. C'est là que jadis se sont rassemblés des fuyards, bannis hors de la ville du château. Ils y ont fondé une société autonome de rebelles. La forêt les entoure, peuplée de forces mystérieuses : les «merveilles». Une rivière capable de détruire une armée entière. Un déluge qui dévaste la terre. Un chef, surnommé le «destructeur», des filles de l'île des «pirates», des villageois qui ressemblent a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
M/T et l'histoire des merveilles de la forêt. Cet étrange et irréel univers est pourtant presque véridique. le narrateur (Kenzaburô Ôé lui-même) raconte son village natal tel que le lui racontait sa grand-mère quand il était très petit, les aînés des environs, et sa mère plus tard. Une histoire remplie de légendes mais aux accents de vérité. Quand on dit que la réalité dépasse parfois la fiction… Ou bien les mythes se mélangent avec. Dans tous les cas, un monde fascinant. Un amateur (et connaisseur) de l'écrivain Kenzaburô Ôé reconnaitront quelques éléments de sa vie. Sa naissance dans un village au coeur d'une forêt, juste avant la Seconde Guerre mondiale, la naissance de son fils handicapé qui deviendra compositeur, etc. Une autobiographie ? Un legs ? La clé pour comprendre son oeuvre unique, tant de la littérature japonaise que mondiale ?

Dans tous les cas, est-ce que j'ai aimé ? Oui, non, souvent, parfois. Cette étrange histoire m'a laissé perplexe plus d'une fois. Un début prometteur, qui « mettait en scène » un décor idyllique, campagnard, propice à la magie de la nature et aux apparitions de créatures fantastiques qui ont bercé l'enfance. D'ailleurs, assez rapidement, l'auteur-narrateur introduit la géante Oshikomé ou le guerrier légendaire Meisuké. C'est qu'on remonte loin, jusqu'à la fondation du village par l'ingénieuse Oobaa et « le destructeur » ainsi que leurs compagnons.

Malheureusement (ou heureusement, selon les goûts), ces légendes sont difficiles à résumer tellement elles sont complexes et éclatées en nombreuses actions secondaires et considérations philosophiques, sociales ou autres. Sans oublier les passages qui mettent en vedette l'auteur-narrateur, qui débutent, finissent ou même entrecoupent les différents chapitres. Et il y a souvent des parralèlles à faire entre les deux trames.

Aussi, cet entremêlement est présenté d'une manière qui me semblait étrange, comme si Ôé passait du coq à l'âne. Par exemple, au début du chapitre 17, il annonce la mort de son père peu de temps après celle de sa grand-mère. Je me serais attendu à plus de détails mais non (est-ce si trivial ?), il passe à l'incident du « nid des vandoises ». J'allais l'accuser d'incohérence – grand mal m'en aurait pris ! – avant de saisir qu'il s'agissait d'une technique. du moins, c'est ce que je crois. N'empêche, ça ne rend pas la lecture plus facile. Ça aura au moins l'avantage de forcer le lecteur à être attentif, à relaxer et à se laisser raconter l'histoire au lieu d'essayer d'échafauder des dizaines d'hypothèses pour donner un sens à cet univers magique. Certaines choses sont ainsi faites et il n'y a pas d'explications à trouver, ou bien ces explications doivent attendre.

En effet, plus on avance dans la lecture, plus on se rend compte qu'on a affaire à un esprit classique (certains diraient borné) et que l'auteur-narrateur nous ramène invariablement à son histoire première et au message qu'il veut transmettre. D'ailleurs, pour être complètement honnête, je le cherche toujours, ce message. J'ai quelques idées, évidemment, mais je crois que je suis encore en train de « digérer » ce roman.
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Voilà un étrange livre, dont la structure narrative peut désarçonner son lecteur. Surtout s'il ne connaît pas l'auteur et qu'il s'attend à un récit classique. Il est pourtant très important si on veut comprendre le cheminement du prix Nobel 1994. Il revient d'une certaine manière à ses origines, en évoquant sa grand-mère, et les récits mythiques, contes, qu'elle lui racontait dans son enfance. C'est un point de départ : celui de son enfance, et encore plus loin celui des origines. Un ancrage indispensable, celui qui détermine tout le reste d'une certaine manière. Ôé revendique d'une certaine manière un héritage, et veut continuer à le transmettre, à son fils, mais aussi à ses lecteurs.

Il ne faudrait pas non plus que le lecteur s'attende à des récits de contes tels qu'il a du les entendre dans son enfance. Ni à des récits mythologiques tels qu'il a pu les lire. Les narrations du livre tournent autour des récits fondateurs du village dont est originaire l'auteur. Et on réalise à un moment ou un autre, que progressivement, ils deviennent de l'histoire. le récit légendaire s'inscrit d'abord dans un temps mythique, puis progressivement dans un temps historique, même si les deux gardent des liens, des personnages mythiques reviennent, se réincarnent, parlent aux générations qui viennent après eux. La manière dont l'histoire se transforme en mythe est un des sujets du livre. le passé, en partie oublié, en partie transformé, agrégé, devient un récit mythique, qui obéit à des règles, qui a ont des fonctions, une utilité, un sens. L'auteur se voit investi de la mission de continuer à les transmettre. Pour ne pas se perdre lui-même, pour garder son assise, qui trouve son origine dans la forêt qui entoure son village, une sorte de forêt primitive, souvent présente dans les contes et légendes. La forêt qui isole, qui protège, qui a gardé le village à l'écart, pendant une longue période. Qui continue à bruire, à parler, à faire rêver. Qu'il s'agit de ne surtout pas perdre. Comme il ne faut pas perdre l'histoire du village, transformée, mythifiée, mais fondamentale.

Garder la mémoire des récits revient à garder contact avec le village, même une fois parti. Et il s'agit aussi pour Ôé de relier son fils à cette histoire. Grâce à sa mère, qui a son tour devenue grand-mère va transmettre à son petit-fils. Qui les transcrira à sa manière, dans sa musique, qui les fera vivre encore de cette façon. En racontant ces mythes et leur transmissions, c'est lui-même finalement que l'auteur raconte, d'une manière très fondamentale, pas du tout anecdotique. Un mythe collectif devient un mythe personnel. Les deux s'imbriquent, se nourrissent.

C'est fascinant, désarçonnant, stimulant. Cela permet aussi de mieux saisir l'oeuvre de l'auteur. Mais c'est très personnel dans la structure narrative, qui se déploie en cercles, en aller-retours, pas forcément simples à appréhender. Plutôt réservé à des lecteurs aventureux, prêts à se laisser perdre, avant de tenter de retrouver leur chemin.
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Malgre toute ma bonne volonté,j'abandonne je suis imperméable au style ,je " n'accroche" absolument pas, donc je n'en ferai pas de critique.
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Un roman très étrange. Entre contes et monde actuel.

Une très belle écriture, sans conteste. Mais,... je ne saurais dire pourquoi, cette écriture ou plutôt le récit m'a ennuyé. J'ai failli abandonner à plusieurs reprises.

Le sentiment d'être passée à côté.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Pour penser la vie d'un homme, il est nécessaire de tracer un plan qui ne se contente pas de partir de sa naissance, mais qui remonte plus haut encore et qui ne s'arrête pas non plus le jour de sa mort, mais qui s'étende au-delà. La venue d'un homme au monde ne devrait pas se réduire à sa naissance et à sa mort. Il naît dans le grand cercle des gens qui l'englobent et, encore après sa mort, il devrait y avoir quelque chose qui subsiste.
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Si vous avez écouté depuis votre enfance votre grand-mère vous raconter les mythes et les histoires du village, n'était-ce pas justement pour développer votre talent vous destinant à transmettre à la postérité, non pas des récits que l'on peut faire en pleine lumière, mais quelque chose que l'on ne peut que murmurer à l'oreille dans l'ombre, c'est-à-dire le souvenir glorieux du village qui a osé affronter l'Etat ?
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A bien y réfléchir, la première fois que j'ai entendu l'expression " époque de la liberté " ,c'est quand le prêtre shintoïste m'a parlé de la dernière proposition d'Oshikomé qui avait mis fin au " mouvement de la restauration ",et l'expression était attribuée à Oshikomé elle-même. Le ravin au milieu de la forêt a connu par la suite une longue période d'independance--admettons que l'expression " époque de la liberté " ne lui convienne pas vraiment --et elle se trouvait effectivement au centre des récits de ma grand-mère .En particulier ,c'est durant cette période que les legendes concernant la vallée et le " faubourg" passent du mythe à l'histoire,ce qui lui confère un intérêt particulier.
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«Le succès ou l'insuccès de la révolte ne se mesure pas à la sagesse humaine. S'ils se mesuraient à la sagesse humaine et s'il s'agissait de nous-même... Sachez que s'il y a au commencement le ciel, il y aura ensuite la terre ; s'il y a d'abord le haut, le bas lui succédera ; la gauche puis la droite ; le ying puis le yang ; la lumière puis les ténèbres... C'est en intervertissant tous ces éléments, les uns après les autres, qu'advient ce qui est juste. Le cours des choses qui dépasse la sagesse humaine n'est qu'un chemin où l'on avance à tâtons !»
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«Quelqu'un de trop célèbre, disait ma grand-mère, on finit par ne pas l'appeler par son vrai nom...»
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