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EAN : 9782702154007
192 pages
Calmann-Lévy (20/08/2014)
3.08/5   19 notes
Résumé :
Bureau des spéculations est la radiographie d’une histoire d’amour. Une femme adresse à son mari des lettres au dos desquelles elle indique, en guise d’expéditeur : « Bureau des spéculations ». Ils se sont aimés, ont fondé une famille, mais les fissures apparaissent. Elle a oublié ses rêves, est écrasée par les aléas de son quotidien – un logement insalubre, un bébé qui souffre de coliques, l’infidélité.

Alors elle s’en remet à la sagesse des grands p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
« Les animaux souffrent-ils de la solitude ? Les autres animaux, j'entends. » (p. 16) le mariage, le bébé, le quotidien, les ambitions qui s'éteignent, la routine qui ternit tout, l'infidélité. Voilà la vie de cette femme qui décide de prendre la plume pour s'adresser à cet époux qui lui échappe. « J'ai encore le coeur tordu. J'ai cru qu'aimer follement deux personnes le remettrait d'aplomb. » (p. 47) de souvenirs en citations littéraires en passant par des proverbes et des chansons, elle exprime sa rage, sa tristesse et ses déceptions. Piégée dans une vie de famille étriquée et dans un couple qui s'enlise, cette femme tente un dernier coup pour sauver son mariage et raviver ses rêves. « Même si le mari la quitte de cette façon affreuse, veule, il n'en est pas moins que toutes ces années de bonheur passées auprès de lui relèvent du miracle. » (p. 126) Tout cela constitue un patchwork d'idées hétéroclites. Il faut prendre de la hauteur pour voir l'harmonie de l'ensemble et comprendre l'étendue des interrogations de cette femme, à la fois sur elle-même en tant que mère et épouse, mais aussi sur le monde et ce qui lui échappe. Recoller les morceaux, recomposer la belle image des débuts, c'est une nécessité pour continuer à vivre. « Elle a renoncé par écrit au droit de s'autodétruire des années plus tôt. Lorsqu'elle a signé en pattes de mouche au bas de l'acte de naissance. » (p. 103)

Il y a des romans dont on attend beaucoup et qui, inexplicablement, nous déçoivent. C'est le cas du Bureau des spéculations de Jenny Offill. Je n'ai pas éprouvé la moindre empathie pour l'héroïne dont la représentation passe du « je » à « elle », ce qui introduit une distance malvenue. Certes, le lecteur perçoit ainsi mieux la détresse de cette femme à un moment charnière de son existence, mais cela coupe aussi les ponts avec elle. J'ai apprécié la fulgurance de certaines phrases et de certaines réflexions, comme des étoiles filantes dans la vie terne de cette femme. Et quel plaisir de croiser tant d'auteurs du monde entier, au détour d'une citation ou d'une idée. Mais pour l'héroïne bafouée, pas de compassion, que de l'ennui teinté d'agacement.
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J'ai frappé à la porte du bureau, et derrière se trouvait un fatras de pensées désordonnées, des questions, quelques tentatives de réponses, une longue litanie sortie de l'esprit d'une femme perturbée. Qu'est ce bureau sinon celui que nous avons tous en nous, que parfois nous ouvrons pour en sortir une petite question, inoffensive croyons-nous, mais la plupart du temps nous gardons ce bureau bien fermé à double tour.
L'auteur, Jenny Offill, a choisi de nous ouvrir le sien, de l'exposer, d'en vider son contenu, bien étalé au vu et au su des lecteurs que nous sommes.

Difficile de résumer ce récit. On va dire qu'il s'agit d'une femme, et d'un homme et d'une nana aussi. La femme est prof de littérature, écrivain plus ou moins en sommeil, alors qu'elle avait des ambitions de génie. Elle est mariée à l'homme, et ils vivent avec leur petite fille dans un appartement infesté de souris, notamment. C'est l'histoire du début de leur amour, de leur vie ensemble jusqu'à une certaine lassitude, jusqu'à l'usure qui gomme les souvenirs du meilleur pour ne laisser que les défauts, les agacements du quotidien. Jusqu'à laisser entrer une nana, dans le fond anecdotique, mais qui fera exploser le couple autour des questions, des spéculations. Ainsi nous avons sous nos yeux les multiples interrogations de la femme sur sa vie, son mariage, sa carrière, ses ambitions, ses amours et puis son acceptation du quotidien jusqu'à l'érosion de la Vie. le récit est une suite de réflexions, d'anecdotes, ponctuée quelquefois de citations. L'ensemble vise à restituer ce qui traverse l'esprit d'une femme englué dans une vie qu'elle ne maitrise plus vraiment. J'ai trouvé cela très réussi, mais je crois que c'est un récit quitte ou double : on aime ou on déteste. J'ai grandement apprécié de tomber petit à petit, sans y prendre garde, dans l'esprit de cette femme, jusqu'à me reconnaître évidemment dans ses interrogations, et dans ses vaines tentatives de justification.

C'est une écriture presque brisée qui emmène ce récit, en morceaux, comme pour rappeler le rythme de la vie réelle. le sujet est a priori un peu trop simple et sans intérêt, car profondément nombriliste, mais Jenny Offill réussi à se regarder en détail tout en nous offrant un miroir de nos propres spéculations. Bref, j'ai aimé !
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maginez une histoire d'amour des plus banales en apparence: rencontre, mariage, bébé, difficultés du quotidien, usure du couple, sentiment d'insatisfaction, infidélité, couple qui vacille.
Du vu et revu ? Certes. Mais la narratrice qui prend ici en charge le récit le fait de façon parcellaire, mêlant informations scientifiques collectées pour un travail d'appoint, maximes littéraires, souvenirs, bribes de chanson et de conversations. L'ellipse règne en maître, omettant tous les passages obligés d'un roman d'amour (la rencontre, par exemple), faisant confiance au lecteur pour combler les trous et deviner ce qui advient.
Que la narratrice ait écrit un roman et enseigne à l'université n'est évidemment pas un hasard, mais chacune d'entre nous se reconnaîtra dans les émotions qu'elle partage, en particulier avec sa fille nouvelle-née.

Un portrait de femme impressionniste qui ne manque pas d'humour.

D'abord un peu déroutée, j'ai dévoré avec enthousiasme ces 156 pages sensibles. Un roman qui m'a sortie, au moins provisoirement, d'une panne de lecture qui dure ! :)
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Bonjour,en lisant la quatrième de couverture j'avoue avoir eu peur de me lancer dans ce livre apparemment différent de tout les autres que j'avais déjà lu,
En lisant les premières pages ce sentiment c'est confirmé. Il m'a bien fallu une soixantaine de pages pour enfin prendre le rythme et rentrer dans la tête de cette femme perturbée,
Ce livre est une suite d'anecdotes ,pensées, dialogues et citations... Qui au début paraissent ne pas avoir de sens ,de fil conducteur...
Mais au final ,je me suis surprise a aimé ce livre qui est vraiment original et nous fait ressentir ce que cette femme vit au quotidien. Finalement, notre vie est effectivement une succession d'impressions et de pensée qui mises bout à bout forment une personnalité.
Sans être un coup de coeur ce livre m'a interpellé et j'aime l'idée que l'auteur et sa maison d'édition ont pris le risque de le publier.
Car des histoires d'amour compliquées ça ne manque pas dans la littérature mais au moins ce livre est original.
Merci beaucoup à Karine et au site Lecteurs.com de m'avoir permis de découvrir ce livre et « obligé » de le lire car au final il m'a vraiment plu.
Lien : http://lemondedeparaty62.ekl..
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Ce roman nous entraîne dans la tête d'une femme, écrivain et professeur, qui va nous narrer son existence, de la création de sa vie de famille au déclin de son couple.
Ce qui perturbe dès le début de ce roman, c'est le mode narratif utilisé par l'auteure. Constitué de très courts chapitres, passant d'un événement à un autre, sans transition et sans lien évident, ce roman m'a dans un premier temps désorienté. Ce n'était qu'une suite incohérente d'anecdotes, de grandes pensées, de réflexions personnelles, de dialogues…Mais au fil des pages, j'ai compris que la narratrice nous exposait son quotidien dont elle nous livrait des bribes tout azimut, un élément en entraînant un autre. Page après page, je me suis donc adapté à ce style atypique. Mais l'excentricité de la forme n'a pas eu l'effet escompté sur le fond et je suis resté à la porte de ce livre. Je n'ai pas trouvé les clés pour apprécier le drame vécu par cette femme. Les changements de caps sont tellement fréquents que le rythme de pensée en devient haché et que par conséquent les malheurs racontés perdent de leur intérêt. le style d'une grande originalité ne sert pas le propos et va même à l'encontre de la profondeur que méritait le sujet.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il y a un homme qui a fait le tour du monde en essayant de trouver des endroits où l'on peut ,si on reste immobile, ne percevoir aucun son humain. Il est impossible de se sentir calme dans les villes, d'après lui, parce qu'on y entend rarement un chant d'oiseau. Nos oreilles sont devenues, avec l'évolution, des systèmes d'alarme. Nous sommes en état d'alerte maximale quand les oiseaux ne chantent plus. Vivre en ville, c'est sursauter sans arrêt.
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Les antilopes voient dix fois mieux que l'homme, me dis-tu. C'était au commencement ou presque. Cela signifie que, par une nuit claire, elles peuvent distinguer les anneaux de Saturne.

C'était des mois avant que nous nous déballions toutes nos histoires. Et même alors, certaines me semblaient insignifiantes. Pourquoi celles-ci me reviennent-elles maintenant? Alors que j'en ai plus qu'assez de tout cela.

Les souvenirs sont microscopiques. De minuscules particules qui s'agrègent et se séparent. Edison les appelait petites gens. Entités. Il spéculait sur leur point d'origine, et d'après sa théorie, c'était le cosmos.
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« Les animaux souffrent-ils de la solitude ? Les autres animaux, j’entends. » (p. 16)
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Peu après, un ex-petit ami se matérialisa sur mon palier. Il semblait avoir fait tout le trajet depuis San Francisco juste pour un café. Sur le chemin du bistro, il s'excusa de ne m'avoir jamais vraiment aimée. Il espérait se racheter. "Attends ,m'écriai-je. Tu vas aux Alcooliques anonymes, c'est ça?"

Ce soir-là à la télévision, je vis le tatouage dont j'espérais que la vie me rendrait digne. Si tu n'as jamais souffert, aime-moi. Un assassin russe m'avait coiffée au poteau.
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Pendant des années, j'ai laissé un Post-it collé au-dessus de mon bureau ."LE TRAVAIL, PAS L'AMOUR!" pouvait-on y lire. Cela semblait être une forme de bonheur fiable.

Dans un carton sur le trottoir ,j'ai trouvé un livre intitulé S'épanouir au lieu de survivre .Je suis restée debout à le feuilleter sans vouloir m'engager.
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Videos de Jenny Offill (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jenny Offill
Au sommaire de la Critique, deux livres :
"Atmosphère” de Jenny Offil Jenny Offill est née en 1968, elle a trois romans à son actif. “Atmosphère” est le récit à la première personne du quotidien d'une bibliothécaire à Brooklyn, un récit éclaté, par touches, images et notes.
“g.a.v.” de Marin Fouqué Marin Fouqué est né en 1991, il anime des ateliers d'écriture, fait de la boxe, écrit de la poésie, et aussi du rap, nous dit la quatrième de couverture. Son premier roman, “77”, avait fait parler de lui, c'était le monologue fleuve d'un jeune homme dans un abribus de la France semi-rurale.
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