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Critique de gouelan


Le jour où une aide-ménagère entre dans la vie d'un professeur à la mémoire défaillante, leurs vies basculent. Elle va savoir prendre soin de ce vieil homme fragile, sensible. Elle va comprendre les codes qui régissent sa vie, sans le brusquer. Le professeur s'est égaré dans le monde des chiffres, ils sont ses seuls amis, son seul langage, la seule magie qui illumine encore sa vie. Mais, le jour où il rencontre Root, le fils de l'aide-ménagère, âgé de dix ans, un nouveau chemin s'ouvre devant lui, même si la maladie ne le lâche pas d'une semelle.

Il va partager sa passion des chiffres, sa vision du monde des mathématiques, qui pour lui détient le secret de l'univers. Les chiffres sont beaux, ils sont magiques et permettent d'exprimer et d'élucider la vérité éternelle, de lire le carnet de Dieu. Ils étaient présents dans nos vies bien avant que nous les remarquions.

Root et sa maman vont apprendre grâce au professeur. Ils vont faire confiance à leur intuition, ne plus avoir honte de leurs erreurs, de leur ignorance. C'est un véritable échange qui s'installe. Le professeur sort un peu de son isolement , de sa grande détresse. Root est aussi important à ses yeux que les nombres, et c'est peu dire, car il éprouve pour eux tendresse , respect et admiration.

Il a une manière bien à lui d‘enseigner, avec humilité et respect :

« Il ne se contentait pas d'une réponse simplement correcte, car il était capable de mettre en valeur la personne qui le questionnait. Devant la réponse vers laquelle il avait été guidé, Root était grisé non seulement par l'excellence de cette réponse, mais surtout par la pensée de la pertinence de sa propre question. »

Cet homme fragile, dont l'autonomie de sa mémoire n'est plus que de quatre-vingts minutes, dont l'énergie est accaparée par le monde des chiffres , va savoir transmettre sa passion à ce petit garçon réceptif à sa souffrance. C'est le cadeau de toute une vie, un héritage.

J'ai retrouvé dans ce roman la même émotion qu'à la lecture de « la petite fille de monsieur Linh ».
Chacun est attentif à la peine de l'autre et cherche à le consoler, à apporter ce qui lui manque dans la vie.
On perçoit aussi la beauté qui se dissimule dans les formules mathématiques, la poésie et la magie qui peuvent s'en dégager, et l'importance qu'elles ont dans nos vies. Avec des professeurs aussi sensibles que ce vieux professeur, à l'âme de poète, les cancres adoreraient les formules mathématiques. et les progrès seraient immenses !
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