Je ne me laisse pas décourager par la profusion des critiques de ce livre irrésistible... et je reste sur le grand plaisir de cette lecture... d'autant plus que je vais offrir mon exemplaire , en surprise complémentaire pour l'anniversaire d'une amie, qui a lieu ce dimanche 14 octobre ...Amie qui a aussi la passion de la cuisine comme la passion d'accueillir....Un petit livre qui j'espère l'enchantera autant que moi...
avec en plus le dépaysement offert par la description de paysages et traditions culinaires japonaises...
Enthousiasmée par ma lecture de "
La Papeterie Tsubaki" avec laquelle je découvrais pour la première fois cette auteure japonaise, je me suis précipitée sur ce précédent roman poétique et généreux, qui met en scène une jeune femme, brisée par un chagrin d'amour, tant qu'elle en a perdu l'usage de la parole...
Elle retourne après plus de 10 années dans son village où vit encore sa mère, avec qui elle a des rapports difficiles... alors qu'elle était très attachée à sa grand-mère maternelle, qui lui a transmis sa passion de la cuisine... Notre "héroïne" décide de créer son restaurant,et d'exercer la même passion que son aïeule: CUISINER....
Elle va concocter des repas, des menus des plus soignés et élaborés selon les circonstances et les personnalités de ses clients... pour leur offrir momentanément réconfort, plaisir et harmonie...
jusqu'à un sauvetage irrésistible d'un "lapin anorexique"... confié par une petite fille désespérée de voir son petit protégé, aussi mal en point !!
Elle appellera son lieu "L'Escargot"..." En quelques secondes à peine , la certitude m'a envahie: le nom de mon futur restaurant ne pouvait être que l'Escargot. (...)
Désormais, avec ce restaurant posé sur mon dos, j'avancerais, lentement. le restaurant et moi, nous ne formerions plus qu'un.
Si je me repliais dans ma coquille, j'y trouverais un paisible lieu de retraite" (p. 68)
"Cela faisait une éternité que je n'avais pas mangé un repas préparé par quelqu'un d'autre. (....)
C'était parce que la mère de Kuma les avait préparés avec soin, en pensant à nous. J'avais l'impression de manger non pas des grains de riz, mais l'amour d'une mère. "(p. 165)
« Cuisiner était, dans mon existence, comme un arc-en-ciel fragile qui flotterait dans la pénombre. » (p. 13)
Ce roman fait la part belle au don, au plaisir de DONNER, d'exprimer des émotions, des attachements à travers la préparation attentive d'UN REPAS... pour QUELQU'UN D'AUTRE.
Cela me fait sourire, car ayant vécu une partie de mon adolescence dans le monde de la restauration, pour ma part, la nourriture a été longtemps associée , aussi à cause de rapports conflictuels avec ma mère
qui cuisinait parfois mais pas avec l' idée de Don ou de Cadeau aux autres !!!, à un envahissement, à une violence inouïs... Voilà un livre qui me réconcilie quelque part avec La Nourriture..En dépit des chagrins décrits , vécus par notre héroïne, cette fiction est jubilatoire...
"Je ne devais pas abandonner la cuisine.
Cette certitude m'habitait.
Alors, j'ai décidé de recommencer à cuisiner pour de bon.
De cuisiner pour faire plaisir à ceux qui m'entourent.
De cuisiner pour apporter la joie.
De continuer à rendre les gens heureux, même un petit peu."
Il est temps que je me hâte, l'amie à qui est destiné ce petit bijou de livre ... m'attend. Cette dernière ayant préparé sûrement" un joyeux repas, fort coloré ...!!!