Go West Young Man - Intégrale

A l'Ouest, pas trop de nouveau finalement

17 dessinateurs et non des moindres (Blanc-Dumont, Boucq, Gastine, Meyer, Meynet, Rossi, Prugne, Taduc...) se relayant pour un "cadavre exquis" qui suit le parcours d'une montre de 1783 à 1938, voilà a priori, une belle idée.
Hélas, le prétexte tourne rapidement court et la plupart des histoires sont assez superficielles avec un manque de développement lié au format. Si "Deux paroles" de Prugne, "Malheur River" de Taduc ou "La Montagne qui parle" de Rossi arrivent à installer une ambiance, pour beaucoup d'autres on en reste à l'exercice de style. Les thèmes retenus sont souvent intéressants (la diffusion volontaire de la variole chez les indiens, le racisme, la guerre civile, la fin du Pony Express, la guerre mexicaine...), c'est (très) bien fait, mais au final, je trouve que l'ensemble manque trop de profondeur pour convaincre complètement.

Tiburce Oger vend bien sa salade dans son intro, et il faut reconnaître que son idée tient la route. Il nous met l'eau à la bouche avec sa montre gousset qui va traverser l'histoire de la conquête de l'ouest et dont on va suivre la trace au fil des changements de propriétaires (et de dessinateurs)...
Le problème c'est qu'elle tient la route mais pas trop la distance, son idée : d'un récit à l'autre, de proche en proche la montre perd l'identité qu'elle aurait dû garder en passant d'une main dans une autre. Elle devient juste un prétexte de moins en moins consistant.

Les dessinateurs assurent mais certains maîtrisent mieux que d'autres leur sujet, pour ce qui concerne les chevaux en mouvement notamment. le niveau est bon quand même donc, dans ce registre réaliste que tous (sauf un) ont choisi.
Mais leur trop grand nombre entraîne une succession d'histoires trop courtes, qui manquent de consistance faute d'avoir le temps de se développer chacune...

Bref, c'est un bel écrin pour une bonne idée mais au final je reste sur ma faim.

Plusieurs auteurs se succèdent pour nous dire une tranche de vie d'hommes et de femmes du Far West avec pour fil conducteur une montre qui se transmet.
Chacun apporte son trait, ses couleurs pourquoi pas mais en vérité je nai pas trouvé que cela apporte une plus value comparé à un format classique.
On a plutôt l'impression d'un défi littéraire entre potes du même monde pour leur plaisir plus que pour le nôtre.
Le scénario s'en trouve d'ailleurs un peu décousu, le récit est parsemé d'aventures et de violences diverses qui sont le socle fondateur de la civilistaion américaine comme nous le rappelle Tiburce Ogier dans la " note d'intention" du début, c'est le mot que je retiens pour cette BD: intention..... louable mais pas suffisant.