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EAN : 9782842713935
150 pages
La Musardine (15/04/2010)
3.38/5   4 notes
Résumé :
Trouverons-nous un jour qu’il est parfaitement juste et naturel de se faire payer pour porter le bébé d’une autre, pour se faire prélever un rein, ou en échange d’un service sexuel ?
Dans la plupart des sociétés démocratiques modernes, on est libre de donner certaines parties ou certains produits de son corps – rein, lobe de foie, sang, sperme, ovocytes, etc. – mais pas de les vendre. On est libre de mettre ses capacités sexuelles ou procréatives à la dispos... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
📖 Une lecture riche en explications pour connaître la situation actuelle en France sur ce sujet.
L'auteur en citant les deux bords et en donnant son point de vue nous montre à quel point la situation est toujours inversée. Il nous montre dans notre quotidien, que ça soit par les moeurs, les lois, la politique, à quel point l'avis d'une grande partie de la population est imposé dans leur tête faisant d'eux des gens irréfléchis sur ce sujet important.
Il est désespérant de voir à quel point les gens préfèrent pointer du doigt la misère, plutôt que l'aider à s'en sortir.

Nous vivons dans un monde bâtit sur l'argent, l'inégalité, l'injustice… Tout se résume au travail, alias un échange de services (ou sévices vu comment cela nous met kaput), contre rémunération. Mais il est plus accepté de donner, de faire du bénévolat gratuitement, que de demander une rémunération. (Là encore peu font la comparaison avec eux-mêmes). Pires, certains jobs ne sont pas vus comme telle, car sans doute de la part de certains ne pouvant faire cela, donc par jalousie de rivaliser n'accepte pas la différence.

3 soucis principaux nous concernent tous:
→ Nous ne disposons pas de notre corps, donc, nous n'avons pas la liberté d'en jouir.
→ Nous vendons/ louons de notre plein gré notre corps, notre santé en échange d'argent dans ce qui est appelé « travail », mais les gens ne voient pas la similitude avec la prostitution, ni avec le « don » d'organes.
→ le sexe est tabou dans notre société, dans les moeurs.

Je ne sais pas si cette lecture ouvrira l'esprit à ceux qui dénigrent la prostitution. Quant à moi je partageais déjà avant la lecture l'avis de l'auteur.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
p.137.

Dans nos sociétés, on a tendance à penser qu’il est admirable de donner un rein ou un lobe de foie pour sauver une vie, et répugnant de faire exactement la même chose pour de l’argent. En France, la loi exprime ces normes. Elle interdit la vente d’organe en vertu d’un principe qui consacre la non commercialisation des éléments du corps humain, mais autorise le don d’organes entre proches en admettant ainsi que certaines parties du corps humain peuvent faire l’objet d’une transaction légale (ou d’un « commerce juridique »). Mais l’obligation de gratuité, l’interdiction de recourir aux organes anonymes de personnes éloignées de la famille a le désavantage de créer un système de « don forcé ».
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p.110-1-2.

Pourquoi paie-t-on tout le monde sauf celui qui fournit le principal ?

En ce qui concerne la mise à la disposition d’autrui de parties de son corps (rein, poumon, lobe de foie, etc.) ou de produits de son corps (sang, sperme, ovocytes etc.), le refus d’envisager toute forme de rémunération par crainte de la « marchandisation » est souvent irréfléchi. Il y a, en effet, beaucoup d’argent qui circule dans ces activités, pour payer le personnel soignant et administratif, la maintenance des locaux et des instruments techniques, la rechercher et les laboratoires pharmaceutiques, etc. personne ne semble penser que c’est une expression ignoble de la « marchandisation » du monde. Le seul qui n’aurait pas le droit moral d’être payé ou compensé pour sa participation au processus thérapeutique serait le donneur. Pourquoi ? Pourquoi paie-t-on tout le monde sauf celui qui fournit le principal ?
Cette exclusion ne pose pas de problèmes si elle correspond à sa volonté. Mais si celui qui fournit l’organe estime qu’il pourrait être rétribué, pourquoi serait-il interdit de le satisfaire ? On ne peut pas se contenter de lui dire qu’il ne mérite aucune rémunération parce que, à la différence du personnel soignant et administratif, il ne travaille pas. En effet, il pourrait répondre qu’en vendant un vieux canapé dont il serait propriétaire, il ne travaillerait pas plus (et même plutôt moins) qu’en donnant un rein ou du sperme et pourtant personne ne trouverait injuste qu’il soit payé pour cette transaction. Si on lui rétorque que sa comparaison n'est pas pertinente parce que son organe ne vaut rien sans intervention médicale, du fait qu’il ne peut l’extraire et le transférer lui-même sans le détruire, il peut toujours répondre qu’il est prêt à payer une compensation au médecin pour son travail. Si, pour lui clouer le bec, on lui dit enfin qu’il n’est pas pleinement propriétaire de son corps et de ses éléments, car ce ne sont pas des choses à vendre ou à acheter, il pourra objecter que c’est précisément ce qu’il faudrait prouver contre les libertariens qui prétendent le contraire.
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p.16-7.

Est-il juste d’interdire aux pauvres de vendre leur sexe ou leur corps si rien n’est fait par ailleurs pour améliorer leur situation économique ? Les réponses à ces questions ne sont pas évidentes.
Quant à l’argument de la dignité, il n’est pas certain qu’il parle très clairement contre la liberté de vendre son sexe ou son corps. En réalité, cet argument permet de justifier des causes parfaitement contradictoires, comme le montre le débat autour de l’euthanasie. Au nom de la dignité humaine, on peut aussi bien justifier l’interdiction d’aider activement à mourir des patients souffrants et incurables que le contraire. De la même façon, on pourrait, au nom de la dignité humaine, justifier la prohibition de tout commerce de son propre corps aussi bien que la liberté d’en faire ce qu’on veut.
Finalement, rien ne nous interdit de penser que nous devrions avoir la liberté de mettre notre corps à la disposition d’autrui contre un paiement, même s’il peut y avoir des divergences au niveau de sa justification philosophique.
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p.50.

1. La forme que pourrait prendre le sexe payé dans le mariage est, certes, un peu plus difficile à imaginer, mais elle n’est pas complètement inconcevable. On pourrait envisager une situation dans laquelle l’épouse déciderait qu’elle ne veut plus nettoyer la maison, préparer les repas, s’occuper des enfants et faire l’amour, sans recevoir une part déterminée des revenus de l’autre correspondant exactement à ce que ces activités coûteraient sur le marché. Il s’agirait d’une de ces « réappropriation du travail féminin » dont parle Paola Tabet à propos de la vente de services sexuels : « Cette réappropriation peut-être analysée comme une forme d’émancipation. Dans ce rapport explicite, le service sexuel ou l’usage sexuel considéré comme un dû par le groupe des hommes est au contraire fourni de façon contractuelle contre un paiement. Là réside la dimension de révolte contre la sexualité obligée. » : Paola Tabet, La Grande Arnaque. Sexualité des femmes et échanges économico-sexuel, op. cit., p. 105-106.
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p.59.

Que devraient faire celles et ceux qui n’ont pas la chance de pouvoir vivre selon cet idéal ? Renoncer complètement à la sexualité plutôt que d’acheter du sexe ? Que devraient faire celles et ceux qui vivent dans la misère ? Mourir plutôt que de vendre du sexe ? La criminalisation et la condamnation morale de l’achat et de la vente de sexe n’ajoutent-ils pas une misère à une autre misère, sans contribuer le moins du monde à la corriger ? Pourquoi faudrait-il blâmer et harceler les personnes qui vivent du sexe rémunéré parce que c’est, à leur avis, le meilleur choix possible dans l’ensemble limité des emplois qui leur sont accessibles ? Pourquoi faudrait-il les punir lorsqu’elles refusent les tâches les plus abrutissantes et les moins bien payées ?
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