Liya est une nouvelle ange gardien dans un “Paradis” habité par des anges gardien aux règles bien définies et dont le but est de gérer les humains. Seulement, elle est spéciale, et elle va très vite le découvrir… Voilà en gros de quoi parle Âmnées, même s'il y a bien plus que ça, vous vous en doutez.
En vérité, je n'ai pas aimé ma lecture. Mais je ne veux pas juste me contenter de dire ça, parce qu'à mon sens, j'aurais pu l'apprécier.
Parlons d'abord de l'histoire : on part surtout sur une romance, qui, pour quelqu'un qui cherchait de l'imaginaire, pouvait être décontenançant. Seulement, plus qu'une romance, l'univers proposé par l'autrice aurait pu être intéressant. Celui avec des anges gardiens avec des règles, un Dieu étrange et cruel, des capes magiques et propres à chaque ange, des jarres maudites, des Amphores qui parlent, des cailloux de naissance… Il y avait pas mal de bons côtés, donnant un univers propre et intrigant. Honnêtement, c'est un des côtés que j'ai beaucoup aimés, et qui semblait à mon goût assez travaillé. D'ailleurs, je trouvais qu'on découvrait l'univers à un rythme tout à fait plaisant. Dommage qu'il ne soit pas plus développé, comme l'origine des jarres, etc.
Et puis, les personnages commencent à briser les règles édictées, et on n'est pas trop surpris : ça parais cohérent avec ce genre d'histoire. Il y a pas mal de personnages, mais je les ai tous trouvés similaires ou sans saveur, malheureusement. Léonie se détachait du reste tout comme Arcan, et si j'ai aimé l'une, je n'ai pas trop aimé l'autre, mais pas parce qu'il était totalement mal écrit, plus puisque c'est une belle enflure, avouons-le. Ce qui faisait aussi son charme, aussi bizarre que ça puisse paraître. Les personnages ont plusieurs relations qui parfois évoluent, et souvent en histoire d'amour. D'où le côté très romance, vu qu'il y en a beaucoup. Mais en soit, on peut faire avec : c'est une romantasy, la dose est supérieure à celle d'autres romans d'imaginaire. Et plus que ça, si Liya m'énervait, ça n'empêche pas que la romance correspond au genre de l'ange : c'est doux. C'est plus platonique qu'autre chose, et ça fait du bien. Pas d'ange dépravé, donc. Juste quelques baisers, quelques douceurs.
Seulement, si j'ai l'air d'avoir apprécié la romance et l'univers, ce roman a une large faiblesse, qui a fait que je n'ai pas pu m'y attacher. Il est couvert de dialogues, et la narration ne se laisse que rarement aller. On a donc peu ce qui fait d'un livre un bon livre : on ne sait pas où on se trouve, on ne sait pas à quoi ressemblent les personnes, on ne sait pas ce qu'ils ressentent réellement. On ne sait, en fait, même pas ce qu'ils font exactement. On est littéralement sur un manque de “show don't tell”. Pire encore, les dialogues sont si nombreux, que lorsqu'on arrive à une conversation entre cinq personnages, on est au moins content que l'Amphore soit en italique, parce que ça manque de verbe de dialogue, de pauses pour décrire le ressenti, etc.
Ce livre a des qualités, qui sont atténuées par ces murs de dialogues sans vie, qui ne nous disent rien des personnages, qui ne racontent pas grand-chose, et qui m'ont donné un effet de “pas fini”. Comme si l'autrice n'avait pas eu le temps de se poser pour décrire l'environnement, les points de vue, et avait préféré se raccrocher aux paroles. Ce qui fait que les personnages ne me semblaient pas crédibles, que je ne comprenais pas pourquoi les anges pouvaient briser des règles sans problème, que je me lassais aussi des répétitions de “mon cher ange”, etc.
Ainsi, certes, la lecture fut fluide, mais même une pièce de théâtre me permet d'en savoir plus sur ce que j'ai eu en face de moi. D'autant que durant ma lecture, alors que je découvrais ce qui me paraissait bien, l'écrit et la plume ne me donnaient pas envie de poursuivre. J'avais envie d'en savoir plus pourtant, j'avais envie de connaître Liya. de comprendre ce qu'il se passait. de savoir plus de choses sur le conseil, les capes, les fibules, les règles des anges et ce qu'il se passe quand on les brise, et d'y voir d'ailleurs plus de conséquences. de mieux comprendre Arcan. Comment un Dieu cruel pouvait être accepté. Comme des anges censés sans émotions pouvaient en avoir autant.
Je pense que ce livre mériterait une réécriture plus poussée. Ou même, avec tout ce qu'il raconte – parce que de fait, avec plein de dialogues, il s'en passe des choses -, tenir sur plus d'un seul tome (je sais que c'est un tome 1, mais il mériterait d'être d'autant plus divisé). J'ai peur de sonner condescendant, mais j'étais triste en lisant ce livre, parce qu'il aurait pu me plaire, mais la forme ne m'en a pas donné les moyens. Au moins, c'est une chose sur laquelle il est aisé de changer. Et j'avoue que si ça venait à arriver, peut-être que je me laisserais à nouveau tenter, romance, ou pas romance.
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