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Critique de Musa_aka_Cthulie


On serait presque tenté de déclarer qu'avec un sujet tel que Dickens, homme en haut en couleurs s'il en fut, on peut difficilement se planter et que la tâche est trop aisée. Cela dit, il faut bien avouer que cette biographie se lit presque comme un feuilleton. Et bien que j'aie pris mon temps pour le savourer - car j'ai toujours trois/quatre livres en route -, je peux affirmer qu'à peine un chapitre terminé, on a hâte de passer au suivant pour connaître les péripéties de la vie et de la carrière du véritable personnage que fut Charles Dickens.

Alors évidemment, n'étant pas spécialiste de la vie de Dickens, il m'est bien impossible de vérifier tout ce que Jean-Pierre Ohl y a écrit et affirmé, même si cela cadre plutôt bien avec ce que je savais déjà de l'écrivain anglais. Et on a en tout cas le loisir de comprendre l'époque dans quelle vivait Dickens,et, surtout, le contexte social qui eut sur lui tellement d'importance. L'auteur insiste sur la prégnance de la courte période de déchéance sociale que connut Dickens, lorsqu'il travailla enfant quelques mois en usine alors que son père était emprisonné pour dettes, et quel paradoxe fut le sien : s'il défendit toujours les pauvres dans son oeuvre, il n'en côtoyait certes aucun, mit toute son énergie à monter dans l'échelle sociale et fut obsédé par l'idée de chuter à nouveau.

Jean-Pierre Ohl montre également quel bourreau de travail fut Dickens, et s'intéresse de près à la genèse de ses oeuvres et à l'évolution qu'elles connurent, s'attardant sur les raisons de celle-ci . Mais ce n'est pas que le portrait d'un écrivain qu'on nous brosse : on voit le Dickens homme d'affaires, déjà tout jeune impitoyable, voire carrément injuste ou même filou avec ses employeurs dans l'édition ; ou bien encore le Dickens mal marié, qui se comporta de façon fort discutable avec sa femme. Bref, pas d'idéalisation de l'homme, mais la représentation d'un hypercatif qui bouleversa la littérature britannique, par ses sujets, ses prises de position, son ton, mais aussi son succès phénoménal.

J'ai juste quelques réticences sur le recours un peu trop régulier à des explications concernant certains comportements de Dickens, qui vont chercher, mais très superficiellement, du côté de la psychanalyse et auxquelles il est difficile de donner crédit, puisqu'impossibles à creuser tant d'années après la mort de l'écrivain, et d'autant plus dans une biographie aussi courte. Je reste également sur mes gardes sur l'insistance qu'a mis l'auteur a présenter Dickens comme un homme dévoré par une souffrance intérieure insupportable, qui l'aurait menée à la mort.

Toujours est-il que cette biographie, naturellement et intrinsèquement liée à la monographie de Dickens, fait revivre l'écrivain avec verve et donne très envie d'aller se plonger dans Oliver Twist et autres friandises.
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