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Clément Baude (Traducteur)
EAN : 9782072845109
400 pages
Gallimard (11/03/2021)
3.66/5   32 notes
Résumé :
Lark et Robin sont demi-sœurs, profondément différentes et pourtant très liées. Tandis que Lark, l’aînée, est réservée et studieuse, Robin a un tempérament farouche et artistique affirmé. Elles sont élevées à Montréal par une mère célibataire distante chérissant plus que tout sa propre indépendance. Le lien entre les deux sœurs n’en est que renforcé. Lark excelle dans ses études et développe un intérêt pour le cinéma et l’art du montage en particulier ; Robin quant ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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On y fait la rencontre de deux demi-soeurs, Lark et Robin, élevées par une mère inscrite aux abonnées absentes. Une même mère, deux pères partis et pourtant une relation fusionnelle entre les deux. Quatre ans seulement les séparent mais finalement, Lark endossera le rôle de mère de substitution. Alors que Lark est travailleuse, discrète, et introvertie, Robin est fantasque, créative et extravertie. La narration est offerte à Lark qui nous conte leur histoire de l'adolescence à leur vie d'adulte, dans les joies mais aussi les peines, dans les séparations mais aussi les retrouvailles.

Dès le départ, j'ai été conquise par une écriture fluide que le traducteur, Clément Baude, a su retranscrire par un travail qualitatif de traduction. le style d'Alix Ohlin est élégant et tout en finesse nous offrant un final surprenant.

Cette façon qu'elle a de décrire le quotidien de ces deux demi-soeurs m'a fait penser à l'excellente plume de Jonathan Franzen dans son merveilleux livre « Freedom ». A bien des égards, j'ai eu l'impression de me retrouver dans ce livre qui reste l'un de mes préférés. Est-ce une empreinte anglo-saxonne dans la façon de décrire ce microcosme qu'est la famille? Je ne sais pas mais c'est une perception que j'ai souvent ressentie au travers de ce livre.

Alix Ohlin a finement travaillé son livre, par la recherche de ses références cinémato-graphiques qu'elle détaille durant les années d'études de Lark. Souvent inconnues pour ma part, elles apporteront une plus-value aux amateurs de cinéma pointu.

Ce livre aurait pu être un des coups de coeur du mois si la seconde partie du livre m'avait semblée un peu moins diffuse. Autant la première moitié du livre a su me faire vivre un pan de l'histoire des ces deux héroïnes, autant un sentiment un peu relâché m'a étreinte dans cette seconde moitié où j'ai parfois trouvé quelques longueurs pas forcément nécessaires. Toutefois, cela n'enlève en rien en la qualité de ce roman.

La famille et, en particulier, la maternité et la sororité sont au coeur de ce roman décrivant si bien les liens authentiques entre ces deux (demi)-soeurs. La justesse des sentiments en fait un livre passionnant et profondément attachant qui mérite d'être découvert.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Portrait de famille avec ombres.

Ce qui est bien avec la famille, c'est que le sujet reste inépuisable, offrant à la littérature des possibilités infinies de variations originales. C'est l'exercice auquel se livre Alix Ohlin dans Copies non conformes – traduit par Clément Baude –, livre au style impeccable mais qui ne m'aura pas totalement embarqué.

Assez rapidement, le cadre est posé : deux demi-soeurs aux pères absents ; une mère successivement fantasque, démissionnaire puis perturbée ; Lark l'aînée appliquée, méthodique et rangée, face à Robin la cadette, imaginative, artistique et frondeuse : deux parcours de vie rapidement autonomes et aimantés, qui ne cesseront de se croiser, de s'attirer et de se repousser pour mieux s'accomplir.

Le décor en place, on peut entrer dans le coeur du sujet : Alix Ohlin nous décrit les difficultés de la construction personnelle de ces deux soeurs, inconsciemment mais profondément marquées par un univers familial contraignant. Dans les pas de ces femmes qui doutent mais qui avancent malgré tout, on partage les introspections sur ces liens complexes qui tissent les familles. Ohlin évoque ainsi la fibre artistique, quand l'une est créatrice et l'autre exécutante, la stabilité qui rassure ou angoisse, ou la maternité comme un objectif ou une conséquence.

L'écriture est discrète, élégante, souvent intimiste et respectueuse des différences d'approche des deux soeurs. Mais elle ne suffit pas pour autant à tenir sur la longueur une histoire qui manque un peu de rebond sur la deuxième moitié du livre, et des personnages - Robin notamment - qu'on aurait aimé moins mystérieux pour les rendre plus attachants. Une nuance qui n'aura pas empêché une lecture agréable (Merci Léa & le PicaboRiverBookClub), truffée notamment de délicieuses références cinématographiques…
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Copies non conformes : c est l'histoire de deux soeurs très différentes .Au début, l'aînée, Lark a joué le rôle de mère de substitution auprès de sa petite soeur Robin, leur mère étant affectivement incapable de remplir son rôle. Les deux soeurs sont très proches l'une de l'autre, mais ont des caractères différents. En grandissant, leurs intérêts intellectuels divergent et vont leur faire prendre de la distance. Lark passionnée de films documentaires devient monteuse, Robin, musicienne, commence des études de piano, puis abandonne tout brutalement et ne donne plus signe de vie. Robin réapparaît sans explication, amaigrie. Les relations entre les deux soeurs se distendent, Robin s'est refermée sur elle-même et devient secrète.
Lark va vivre sa passion de monteuse, avec son mentor, le réalisateur Weelhock, de manière exclusive. Elle consacre sa jeunesse à sa passion du cinéma et à Weelhock. Au contact de la fille de celui-ci, Min, qui vient d'avoir des jumeaux, Lark éprouve une envie irrepressible d'avoir un bébé, quand elle s'en ouvre à Weelhock, celui-ci lui fait comprendre qu'il a déjà une fille. Lark plaque Weelhock et repart à zéro, à New York . Quand Lark est victime d'un accident de la circulation, Robin revient pour s'occuper d'elle puis repart vivre au Canada, où elle a créé un refuge pour des loups qu'elle récupère et soigne.
Lark, toujours dans son désir d'enfant, tente des inséminations sans succès. A ce point de leur vie, les deux soeurs ont des relations distendues, elles ne se connaissent plus réellement, ne partagent plus grand chose d'intime.
Mais quand Lark aura besoin de Robin, celle ci sera la pour elle.
Ce roman, dans un style fluide, traite de la famille, des relations mère fille, de la sororité et de la maternité. Il en ressort qu' être soeurs ce n'est pas être tout le temps ensemble, tout le temps d'accord, mais être là pour l'autre quand c'est important.
Roman lu dans le cadre du partenariat Gallimard /picabo river book club.
Je remercie les éditions Gallimard et Lea Guignery de m'avoir permis de découvrir cette auteure.
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Deux demi-soeurs, une mère, Marianne, femme fantasque et peu impliquée dans son rôle maternel, des pères absents, des univers distincts mais artistiques et deux tempéraments pour deux parcours de vie de femmes. Lark, la narratrice et Robin de quatre ans sa cadette. L'une plus sauvage que l'autre, plus imprévisible et aux comportements parfois inattendus presque borderline, ayant en cela héritée peut-être de quelques gênes maternels, douée pour le piano mais qui préfèrera à une école artistique renommée une vie bohème et animale. L'aînée, elle, plus introvertie, ayant le sens des responsabilités, sera une sorte de mère de substitution en devenant le chainon manquant de la famille et protectrice de sa cadette, passionnée de cinéma qui deviendra son univers professionnel en tant que monteuse. 

Ce roman est l'histoire de deux femmes, de leur enfance jusqu'à la quarantaine, à la fois si proches et si différentes mais qu'un lien invisible, subtile, indélébile unit fait de partages, d'écoute mais également de mystères, d'éloignements où chacune respecte l'univers de l'autre, ayant en commun une enfance chaotique qui leur a forgé la force et l'indépendance dont elles font preuve au fil des ans, chacune réagissant suivant sa sensibilité et ses aspirations aux événements, l'une assez cartésienne, l'autre plus imprévisible mais elles ont en commun le domaine artistique dans lequel elles sont toutes deux repérées, aidées , promises au succès pour finalement choisir une autre voix.

L'auteure choisit de ne donner la parole qu'à l'une d'elle, Lark, l'aînée, qui peut ainsi parler de l'avant Robin, dont nous ne connaîtrons pas vraiment les pensées, les blessures même si certaines sont effleurées, ce qu'il advient d'elle lors de ses "disparitions", elle ne se livre que partiellement et uniquement à travers le regard de sa soeur. Lark, elle, s'investit dans le monde cinématographique dont l'auteure fournit nombre de références et démontre l'importance du travail de montage, de ses aléas avec de nombreuses références qui faisaient échos parfois aux vies des deux héroïnes.

J'ai aimé ce juste équilibre entre parcours féminins, entre Montréal et New-York, que ce soit dans les domaines artistiques, personnels et professionnels qu'ils soient dans l'image pour l'une donc de ce que l'on veut montrer aux autres et musical et animal, plus instinctif pour l'autre mais également les thèmes de l'indépendance, de la maternité et du couple. J'ai aimé le sentiment que m'a laissé cette lecture quelques jours après, de comprendre que l'on peut être à la fois très différents et identiques, des contraires qui s'assemblent, se comprennent, se rejoignent et s'acceptent. Une sororité à la fois distante et proche.

J'ai aimé l'écriture d'Alix Ohlin qui a survolé deux vies de femmes, oscillant entre vies réelles et vies rêvées, à la manière de Lark qui navigue entre montages de documentaires ou de télé-réalités, étant, dans l'ombre, la cheville ouvrière des idées du réalisation et leur restitution en images, comme elle est la pièce maîtresse d'une famille féminine éclatée mais qui se retrouve dans les moments décisifs de leurs vies tout en respectant l'indépendance et la liberté de l'autre mais sachant être présente dans des moments cruciaux. Un seul regret, mais qui n'en est pas un finalement, que Robin reste en partie un mystère pour sa soeur et pour les lecteurs mais cela laisse la porte ouverte à l'imagination, aux suppositions et j'aime bien quand un(e) auteur(e) nous laisse ce choix....

J'ai beaucoup aimé.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Lark et Robin sont demi-soeur. 4 ans et des pères différents les séparent . Mais beaucoup de points communs les réunissent. Tout d'abord :
- Marianne: un fille-mère , défaillante , enceinte à 16 ans de Lark puis à 20 ans de Robin.
- Des noms d'oiseaux ( Rouge-George et Alouette) donnés pour l'une par un père sorti très tôt du nid, pour l'autre par Marianne, loin de la mère couveuse.
- Une enfance où, délaissées et autonomes, les soeurs développent une relation fusionnelle où l'ainée protège la cadette.
- Et un talent artistique.

Lark, sérieuse , réservée et mal à l'aise avec les interactions sociales va se découvrir une passion pour les salles obscures. le cinéma d'art et d'essai n'aura plus de secret pour elle. D'Ozu à Sophie Calle, l'image en mouvement dans toute sa diversité. À l'université, l'oiseau prend son envol, déploie peu à peu ses ailes et prend confiance. Ouvre son horizon à coup de lecture, d'un travail acharné et de discussions avec ses profs. Mais, elle est un peu freinée par l'arrivée soudaine de Robin, qui ne supportant plus l'ambiance à Montréal, s'installe à New-York. Elle a 16 ans, Lark doit de nouveau s'occuper d'elle, l'aider à developper son don. Car, pour Robin, l'art, semble plus « facile ». Ça sera la musique, plus précisément , le piano. Talentueuse, elle prend des cours en douce et atteint rapidement un niveau d'excellence qui lui ouvrira les portes de la prestigieuse école d'art de Juillard à New York.

Chacune prise dans leurs études et leurs passions vont devoir faire des choix. Des choix de carrière entre l'ombre et la lumière, des choix d'amour, des choix de femmes…qui vont parfois se frotter à la pression sociale.


Mon avis


Qu'est ce qui fait la famille? Qu'est ce qu'une femme accomplie aujourd'hui?
Entre les liens du sang et la famille que l'on se créer, chacune des deux soeurs apportent une réponse.

Ainsi, le titre peut trouver différentes explications:
Copies non conformes car Lark et Robin ne se ressemblent pas ( ni physiquement, ni dans leurs rapport à la vie, au travail, à la passion). Si l'une et l'autre vivent à un moment en recluse. Ce n'est pas le même retrait. Lark se réfugie sous la lumière de Wheelock. Comme beaucoup de femmes dans ce milieu (le montage des films est souvent fait par des femmes. Des femmes de l'ombre qui mettent en avant le réalisateur). Elle se met entre parenthèses et malgré les avertissements, laisse passer le temps. Robin, elle est recluse géographiquement, mais pas mise à l'écart comme Lark.

Copies non conformes peut être mis en parallèle avec le documentaire Hello Dolly, réalisé par W et monté par Lark. 2000, période du fantasme du clonage, d'un double qui pourrait recueillir notre esprit à l'infini. La promesse d'une immortalité par la manipulation génétique . La pression sociale, Lark dans sa ferme et ses salles obscures s'en protège. Jusqu'à ce qu'une réalité la frappe. le désir d'être mère. Et l'utilisation de la manipulation génétique, pour y accéder. Avoir un mini soi. Une « copie non conforme ».

- Enfin,Robin, s'échappe de Juillard pour éviter d'être un clone, une pure exécutante. Elle trace sa route et se propose un chemin de vie hors des clous. Plus sauvage, plus brutale, plus libre, mais moins solitaire que Lark au final.
Mention spéciale pour le personnage de Bernard, énigmatique et attachant.

En conclusion:
A travers un portrait de 3 femmes, copies non conformes, évoquent les relations mère-filles, le désir et le non-désir de maternité, et questionne l'accomplissement personnel .

Ce nouveau partenariat entre le PIcaboriverbookclub et les éditions Gallimard, m'a permis de découvrir la romancière canadienne Alix Ohlin dont j'ai beaucoup aimé l'écriture.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Ce que Thoreau n’a pas compris, c’est la sauvagerie fondamentale de l’humanité. Nous sommes des primates, rien de plus.
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Nous étions deux héroïnes tragiques, détruites par l’amour mais unies par un lien indéfectible.
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Elle ne ressentait pas cette peur qui me motivait constamment, que ce soit en classe, dans le bus ou à la maison : j’étais terrifiée à l’idée d’être découverte et punie par quelque autorité anonyme. Me sentant coupable d’un crime que je n’avais pas encore commis, j’expiais sans arrêt. Un jour, une fille m’a marché sur le pied dans un couloir de l’école et je me suis excusée. Elle a pris un air dégoûté. « De quoi tu t’excuses ? D’être née ? »
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Avec le recul, il me semble que ma sœur n’a jamais été totalement apprivoisée. Quand nous étions petites, Robin disparaissait souvent une heure, un après-midi, une journée. Notre mère, rarement à la maison, ne remarquait rien, mais ces absences me dérangeaient. Je nourrissais une passion pour la régularité ; j’adorais les repas à heure fixe et les petites routines quotidiennes. Tous les mercredis, j’allais à la pizzeria en bas de la rue et, grâce aux billets froissés que notre mère laissait sur le plan de travail, j’achetais une pizza, la rapportais à la maison dans un carton blanc dont le fond était imbibé de gras, et j’attendais. Je ne faisais ça que les mercredis. Le mardi, à l’école, c’était le jour de la bibliothèque, et le jeudi le cours de dessin. La bibliothèque comme le dessin me plaisaient, mais j’adorais savoir ce qui suivrait. Dans mon esprit, chaque jour avait sa couleur – violet pour la bibliothèque, orange pour la pizza, et une grosse tache jaune pour l’éducation artistique. Mises bout à bout, ces couleurs faisaient de la semaine un arc-en-ciel, elles lui donnaient structure et sens. Même à cet âge-là, j’étais une collectionneuse de motifs récurrents, une pie en quête de restes.
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Elle racontait des tas de souvenirs qui ne signifiaient rien pour nous et pourtant nous captivaient. Je crois que cela tenait à la conviction qu’elle affichait, au fait qu’elle présupposait que nous comprenions l’importance de la culture, et à l’exotisme de sa tenue et de sa coiffure. Comme Marianne, elle se fichait du regard des autres, mais contrairement à elle, elle avait du temps à nous consacrer et elle était toujours à la maison. Bien que focalisée sur ma sœur, elle me laissait aussi des livres dans le salon, ou de vieux calendriers qu’elle avait gardés parce qu’elle en aimait les images ; je m’asseyais par terre et je m’occupais. Parfois, je reprenais ma vieille habitude du cinéma, mais je préférais tout autant être dans le salon pendant que Robin et Mme Gasparian jouaient et chuchotaient. C’était la situation idéale pour moi : me trouver dans une pièce et écouter ce qui se déroulait dans celle d’à côté, et au cours de ces longues heures passées dans la poussière je me sentais heureuse comme jamais.
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