Nous suivons donc, de l'intérieur, le pasteur
Gregorius, personnage pas si secondaire du roman de Hjalmar Södeberg, Docteur Glas. Ce dernier n'est en revanche qu'une silhouette dans
Gregorius.
Bengt Ohlsson fait parler son personnage à la première personne. Il raconte sa vie actuelle, en particulier la crise que traverse le couple qu'il forme avec Helga, mais aussi par bribes raconte son passé, son enfance, son premier mariage, et sa rencontre avec sa femme actuelle.
La difficulté de communiquer avec l'autre, d'aimer, s'aimer soi-même et nouer des relations authentiques et épanouissantes avec autrui, semblent être la préoccupation principale de
Gregorius. Il doute de tout, de lui-même en premier, se pose des questions, rêve, a du mal à décider les choses importantes, laisse plutôt les événements décider.
Je ne sais pas s'il est vraiment sympathique, plutôt pathétique ou touchant, en revanche
Bengt Ohlsson rend les autres personnages du drame, le Docteur Glas et Helga bien plus antipathiques que dans le livre original. D'une certaine façon, celui qui parle a l'avantage sur les autres.
Globalement, c'est un bon livre, prenant, d'une incontestable finesse et complexité. J'ai quand même préféré la concision de Hjalmar Södeberg, et je pense que
Gregorius aurait été encore plus réussi s'il avait fait 100 pages de moins, s'il avait été plus ramassé.