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Critique de Sharon


Merci aux éditions J'ai lu et à Babelio pour ce partenariat.
Cet été, je me suis offert une cure de romans policiers suédois, en découvrant l'oeuvre de Liza Marklund, et Annika, son héroïne. Je n'ai pas pu m'empêcher de faire le rapprochement entre ses deux autrices suédoises, parce qu'elles exploitent, comme Sjöwall et Wählöö l'avaient fait avant elles, sur la place de la femme dans la société suédoise et sur la parité. En effet, ce n'est pas un vain mot dans ce roman. Frederika, l'héroïne de Kristina Ohlsson, est mariée, elle a deux enfants avec l'homme avec lequel elle a eu une relation de longue date, avant qu'il ne quitte sa femme et ne l'épouse. Il n'a pas quitté sa femme parce que Frederika lui avait fait un enfant dans le dos, non, la naissance de leur premier enfant a été choisi, voulu. Ils l'élèvent donc ensemble, et il n'est pas question pour Frederika qu'il en soit autrement : ne comptez pas sur elle pour donner sa bénédiction à son mari pour qu'il parte quinze jours pour son métier. Attention ! Elle n'est pas contre ses déplacements professionnels, tout comme il n'est pas contre les siens : il faut simplement planifier leur organisation afin que l'un ou l'autre se retrouve seul avec leurs deux enfants pendant un long moment. Alex, le chef de la bridage, a refait sa vie après son veuvage, et auprès de Diana, qui veut que leur vie commune le soit vraiment, il comprend ce que sa femme a dû assumer pendant leurs années de mariage, la laissant seule alors qu'il se consacrait à leur métier. Même Peder a mis de l'eau dans son vin - avec lui, qui n'est plus dans la police, nous revenons de loin du point de vue de la misogynie.
C'est par son biais, presque, que nous entrons dans l'enquête. Peder travaille à divers postes de sécurité depuis qu'il a été licencié de la police. Il vient d'être embaucher comme nouveau responsable de la sécurité de la synagogue de Salomon. Une jeune institutrice a été tuée, deux enfants ont été enlevés puis ont été retrouvés assassinés. Ce n'est pas un crime antisémite, c'est du moins ce que les policiers veulent croire. le but est de ne pas provoquer d'accès de panique - comme si trois meurtres, à eux seuls, n'étaient pas inquiétants.
Autre fait : le rôle des services secrets, et je ne parle pas forcément des services secrets suédois. Nous croisons aussi le Mossad, et non, l'on ne se demande pas ce qu'ils viennent faire là : toutes les pistes mènent en Israël, toutes. Elles renvoient au passé des parents de deux des victimes, qui ont émigré en Suède peu avant la naissance de leur fils respectif. Alors, oui, ce n'est pas forcément facile d'interroger des parents qui viennent de perdre leur enfant dans des circonstances atroces. Il est tout aussi difficile de se dire qu'ils cachent peut-être des éléments utiles à l'enquête sans s'en apercevoir - ou en s'en apercevant trop bien. Mener une enquête, dans son pays, hors de son pays, n'est pas chose facile, mais aucun des enquêteurs ne recule devant les tâches qui leur incombent.
Ce n'est pas tant que l'enquête nous emmène de rebondissements en rebondissements, c'est que nous nous retrouvons face à des pistes que les enquêtes creusent sans relâche, face à des suspects qui ne cessent de nous surprendre, face à des révélations que certain(e)s auraient voulu garder pour toujours.
Ce n'est pas une lecture agréable, dans le sens où ce qui est raconté ne l'est pas. C'est une lecture qui nous montre une réalité qui n'est pas évidente à découvrir. Il est des personnes, fort heureusement, qui mènent leur vie intime, familiale, paisiblement. Il en est d'autres pour qui la vie de leur pays passe avant - et tant pis pour les dégâts. Les étoiles de David est une oeuvre forte, bien maîtrisée - que les six cents pages de ce pavé ne vous effraie pas.
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