AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,81

sur 92 notes
5
7 avis
4
18 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
Sunny vit comme nulle autre l'expérience d'être différente : passionnée de foot tenue à l'écart du terrain parce qu'elle est une fille, noire mais albinos, née et élevée aux États-Unis mais rentrée au pays avec ses parents nigérians – donc une akata, terme péjoratif désignant les Noirs américains. Et voilà que par dessus le marché, elle découvre qu'elle est une « fille Léopard » dotée de pouvoirs insoupçonnés auxquels elle va devoir s'initier en mode rapide, vue l'ampleur de la mission qu'elle doit relever en équipe avec trois autres jeunes Léopards. le tout sans que ses proches ne remarquent rien, puisque l'existence des Léopards est tenue strictement secrète…

Cette fantasy nigériane a emporté l'enthousiasme de toute la famille – d'abord celui de mon fils aîné qui l'a dévorée en une journée, nous poussant à la découvrir à voix haute. Sunny est une héroïne hors du commun dont la découverte exaltante de son identité et l'apprentissage à s'affirmer telle qu'elle est nous ont beaucoup inspirés. Une adolescente qui aime lire – ses romans préférés sont Quand les hommes savaient voler de Virginia Hamilton et Sacrées Sorcières de Roald Dahl ; j'ai apprécié le clin d'oeil à une autre autrice d'origine nigériane, Chimamanda Ngozi Adichie, dont Sunny lit L'hibiscus pourpre.

La communauté des Léopards nous a fascinés. Un monde très cohérent avec ses propres organisations à travers le monde, sa monnaie, ses commerces, ses organes de presse, ses modes de transport, ses événements culturels et sportifs, et surtout une hiérarchie de valeurs valorisant la singularité plutôt que la « perfection », les livres et le savoir plutôt que l'argent. L'ombre de Harry Potter plane sur ce genre littéraire qui peine souvent à se renouveler. le pari est ici tenu, grâce à la densité foisonnante de l'univers imaginé par Nnedi Okorafor et à son ancrage dans la société nigériane et dans le folklore africain. En toile de fond, on sillonne les rues animées d'Aba, d'Owerri et de Lagos, on découvre l'extraordinaire diversité de cultures qui font la richesse de ce pays, on entend parler l'ibo, le yoruba, le haoussa, l'efik et même le xhosa, on goûte des plats épicés préparés à base de plantain ou d'igname au son de la musique de Fela Kuti. Quel voyage !

J'aurais quelques réserves sur l'intrigue, peut-être trop linéaire, avec quelques flottements et une accélération dans les dernières pages vers un dénouement rapide qui ne m'a pas complètement satisfaite. Cela dit, mon avis n'est absolument pas partagé par mes enfants qui ont été captivés pour leur part, au point de prêter serment de ne plus ouvrir de livre avant d'avoir mis la main sur le tome 2, qui vient heureusement de paraître…

Une excellente surprise que ce roman initiatique porté par de belles valeurs de tolérance et de féminisme ! Bravo à L'école des loisirs qui nous donne à lire en traduction française ce texte qui sort des sentiers battus. Et à bientôt donc pour parler d'Akata Warrior.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
Commenter  J’apprécie          443
Aujourd'hui au Nigeria, son pays d'origine, Sunny Nwazue est né aux États-Unis. Albinos, le quotidien n'est pas des plus simples et cela ne va pas aller en s'arrangeant quand la jeune fille aura la confirmation de ses pouvoirs, pouvoirs qu'elle devra cacher aux membres de sa famille. Sa rencontre avec Orlu et Chichi va changer sa vie et ses deux nouveaux amis sauront l'accompagner dans la découverte de ce nouveau monde. Nous découvrons à travers ses yeux, un monde de magiciens, un monde de Léopards.

Akata Witch est un roman très immersif et ce fut un véritable voyage dans le folklore nigérian. Cependant, arrivée à la seconde moitié du roman, je me suis ennuyée et j'ai pris sur moi pour le terminer tant je n'arrivais plus à y trouver de l'attrait. Sûrement dû au manque d'action, peut-être à une intrigue bancale et à des personnages finalement peu développés mais Akata Witch m'a plutôt déçue. Pourtant, j'avais vraiment envie de l'aimer. L'école des loisirs est un éditeur que j'apprécie énormément (quel travail sur la couverture, bravo à eux!) et Nnedi Okorafor est une auteure dont j'ai entendu que du bien. J'allais aimer ce roman, j'en étais convaincu et c'est sûrement là le principal souci.

Akata Witch nous offre un décor fantastique avec ce Nigeria mystique ainsi qu'une magie complexe et intéressante. La première moitié du roman est vraiment passionnante à lire et j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir Sunny et ses pouvoirs de Léopard. L'univers était plein de promesses et de magie mais l'auteure n'a pas su me captiver jusqu'au bout et j'en suis la première déçue.

Très (trop?) fortement inspiré d'Harry Potter, Akata Witch manque clairement de surprises malgré un univers intéressant et le manque d'action se fait vite sentir. Je ne resterai cependant pas sur un échec et je tenterai, dès que l'occasion se présentera, un autre roman de cette auteure qui j'en suis sure, saura me ravir avec des récits plus « adultes ».
Commenter  J’apprécie          280
[Chronique complète sur le blog].

Nous suivons Sunny, une adolescente de douze ans qui adore jouer au foot mais qui ne peut malheureusement pas souvent s'adonner à sa passion, non seulement parce qu'elle est une fille (et que, par conséquent, rares sont les garçons qui acceptent de jouer avec elle), mais aussi parce qu'elle craint le soleil. En effet, la jeune fille est albinos, ce qui lui vaut des remarques cinglantes d'autres élèves qui ne la considèrent pas comme étant noire.

De plus, elle est née et a vécu aux États-Unis, si bien que cela ne fait qu'ajouter une différence supplémentaire que les autres ont bien du mal à accepter. Pour toutes ces raisons, Sunny est rejetée, voire harcelée, par les élèves de sa classe. Heureusement, elle va se lier l'amitié avec deux autres adolescent·e·s, qui vont lui apprendre qu'elle a des pouvoirs. Ainsi, elle va faire la connaissance de tout un univers caché dont elle ignorait jusqu'à l'existence.

S'inspirant sans doute de la culture nigériane, Nnedi Okorafor a permis la découverte d'un monde magique très développé, auquel je n'ai pas tout compris, pour le moment, mais qui était fascinant. Méconnaissant totalement la littérature des pays africains, j'étais ravie de lire ce roman qui, en plus, était très intéressant.
Lien : https://anaislemillefeuilles..
Commenter  J’apprécie          260
Sunny est presque une jeune fille comme les autres. Elle est albinos, autant dire qu'au Nigéria elle détonne par sa différence. Mais bon, c'est tout. Vraiment ? Pas tout à fait. Elle découvre aussi qu'elle est une sorcière. Et même qu'avec un peu d'entrainement, elle est douée. Et qu'avec ses ami.es eux aussi doté.es de pouvoir, elle va devoir lutter pour maintenir les forces du mal hors d'état de nuire. Mais surtout découvrir un monde parallèle plus tolérant et régler quelques secrets de famille...
Vous aimez Harry Potter ? Je gage que vous aimerez Sunny et sa bande d'ami.es. le monde de la magie est organisé bien différemment qu'en Europe, de manière bien plus libre et un peu moins caché. Je crois qu'on entre dans la culture africaine (en tout cas nigériane) de manière très intéressante et sincère, sans exotisme. Et très franchement, amener un peu de nuances dans notre vision de ce grand et riche continent est bienvenu.
Et puis contrairement à Harry Potter, ce sont les filles qui mènent le jeu. Rassurez-vous messieurs, vous avez de beaux rôles également. Okorafor met un point d'honneur à traiter ses personnages de la manière la plus égalitaire possible. Elle essaie de casser les carcans de l'éducation des filles : elles se révoltent, n'écoutent pas les conseils et tentent des trucs qui les font parfois se retrouver dans des situations délicates voire dangereuses. Et surtout, Sunny joue au foot, et bien mieux que la plupart des garçon, malgré leur volonté de l'éloigner des terrains.
Plus que la magie, c'est une histoire de battantes.
Commenter  J’apprécie          80
Dans ce récit, on plonge dans le Nigeria et l'univers de Sunny, une jeune albinos qui découvre qu'elle possède des pouvoirs magiques. Brimée depuis toujours par sa différence, elle se fait deux alliés, Chichi et Orlu, qui voient en elle la magie et qui vont lui demander de les aider à appréhender un tueur en série de petits enfants. Un récit fantasy original car il est basé sur la culture nigériane! Dans cet univers, un élément me plaît beaucoup: on y gagne de l'argent quand on apprend quelque chose. Inspirant!
Commenter  J’apprécie          30
J'ai beau lire de façon assez régulière, je me rends compte que je peine à sortir de mes habitudes françaises et anglo-saxonnes (peut-être quelques classiques russes et évidemment les mangas japonais). La littérature africaine m'est donc assez inconnue, encore plus s'il s'agit de fantasy. J'étais donc ravie de pouvoir me plonger dans un roman de Nnedi Okorafor, nigériane d'origine.
Passée la surprise de la grande jeunesse des héros, j'ai été facilement transportée dans les us et coutumes nigérianes… et j'en redemande !

En me plongeant dans ce premier tome, je n'avais pas cherché à savoir vraiment de quoi il s'agissait et m'était donc mis une fausse idée en tête : celle de suivre des personnages adolescents d'au moins 15 ou 16 ans. Or, très vite, nous faisons la rencontre de l'héroïne, Sunny, qui n'a pas plus de 12 ans ; ainsi que des autres figures qu'elle va côtoyer tout au long du roman, qui ont eux aussi aux alentours de 12/13 ans.
Le ton du roman est ainsi plus jeunesse que je l'imaginais. J'ai donc été un peu déstabilisée pendant quelques bonnes dizaines de pages, notamment par les dialogues entre les enfants, que je trouvais un poil agaçants.

Sunny est une jeune afro-américaine de retour au Nigeria après de nombreuses années passées aux États-Unis. Elle est non seulement considérée comme une étrangère par ses camarades (une “akata”) mais est en plus, albinos, ce qui ne facilite pas son intégration à l'école. Victime de harcèlement, elle va trouver aide et amitié auprès de Orlu, un jeune garçon brillant d'environ son âge ; et également auprès de Chichi, une adolescente extravertie et pleine de vie. Plus tard, le trio est rejoint par un jeune garçon un peu plus âgé, Sacha, lui aussi afro-américain. Chichi et Sacha forme un duo assez explosif et surtout parfaitement imprévisible. Ce sont les deux casse-cous du groupe.
J'ai eu un peu de mal à m'attacher à ces quatre là, je n'ai jamais véritablement réussi à m'identifier à eux. Trop d'années nous séparent, tout simplement. La sensation aurait peut-être été la même avec Harry Potter si je n'avais pas découvert la saga pour la toute première fois, alors que j'avais 11 ans, exactement le même âge que le jeune Potter lorsqu'il reçoit sa lettre de Poudlard.

Malgré tout, si cet aspect enfantin ne s'efface jamais vraiment, nos quatre héros évoluent et tout ce qui les entoure est si riche, que j'ai fini par en oublier (ou au moins mettre de côté) ce désagrément.
Il faut dire que la culture – magique – du Nigeria est assez fascinante. Et j'ai pris beaucoup de plaisir à la découvrir ici. Alors oui, le schéma général est assez classique et beaucoup d'éléments sont assez familiers car me semblent être de gros clins d'oeil à Harry Potter, mais le contexte africain est bien là, bien présent. C'est une différence non négligeable et qui offre toute l'originalité à ce titre fantasy.

Ainsi, point de sorts jetés par des baguettes ici, mais des jujus lancés par des couteaux, que Sunny ira d'ailleurs choisir dans une boutique spécialisée, boutique non pas située sur le Chemin de Traverse mais à Leopard Knocks. Parce que les sorciers du Nigeria sont baptisés les Léopards en opposition aux Agneaux (les Moldus) et pour se déplacer, pas de Magicobus mais le Funky Train. Sunny découvre que chaque sorcier possède un visage-esprit unique (que l'on peut rapprocher du Patronus) et que le danger rôde, notamment du fait du dangereux Black Hat Otokoto. Comme Harry et ses amis, notre héroïne et son groupe vont devoir combattre le grand méchant, en utilisant les enseignements livrés par des professeurs émérites.
On peut s'étonner que des adultes compétents et chevronnés restent impuissants face à un dangereux Léopard mais c'est là tout le principe de tels romans jeunesse : ce sont les jeunes héros qui apprennent, évoluent, combattent et… remportent la victoire (avec plus ou moins de difficultés !).

Akata Witch est un premier tome de fantasy jeunesse assez classique et que l'on peut largement rapprocher de la saga Harry Potter (il est facile de faire de nombreux parallèles entre plusieurs éléments de l'une et l'autre oeuvre). C'est malgré tout une lecture très enthousiasmante car elle nous permet à nous, lecteurs habitués à la fantasy occidentale, de nous plonger dans la magie nigériane. le voyage est assez passionnant et invite à y retourner dès que possible. Je lirai donc la suite, sans faute !
Lien : https://bazardelalitterature..
Commenter  J’apprécie          30
Je continue ma #semaineokorafor avec la lecture de Akata Witch, un roman assez court mais dense, et qui fait une excursion solide dans le fantastique. Retrouvez ici, ma chronique sur Qui a peur de la mort ? un coup de coeur en heroïc fantasy avec une héroïne forte et indépendante, et celle sur Binti, un recueil de novellas de space opera avec une héroïne qui s'affranchit de sa société pour vivre comme elle l'entend. J'en profite pour saluer le talent de l'autrice pour s'adresser à des publics divers, adultes pour son premier roman traduit, young adult pour Binti et plutôt jeunesse pour Akata Witch. Cela témoigne pour moi d'une capacité d'adaptation remarquable.


Mon avis
Si j'ai préféré Akata Witch à Binti c'est uniquement à cause de la narration qui est beaucoup plus fluide, a contrario de l'accumulation de novellas qui avait rendu le recueil plus erratique, et plus répétitif. En dehors de cela, les deux oeuvres sont très différentes, même si elles se raccrochent à des racines communes : l'Afrique, le Nigéria ici, la Namibie pour l'autre. En présentant des peuples différents, l'autrice s'attache à nous montrer les diversités et les ressemblances qui s'opèrent entre les traditions et les légendes africaines. Ainsi on retrouve avec délectation les mascarades qu'elle avait déjà évoquées dans Binti à un degré très différent ici, avec davantage de tangibilité.

En effet, Akata Witch déploie un univers fantastique et fascinant dans lequel on plonge aux cotés de Sunny, une jeune nigérianne albinos, revenue des Etats Unis à l'âge de neuf ans. Là encore, la question de l'identité, des racines, liées à la couleur de peau, et au parcours de ses personnages semblent préoccuper l'autrice, elle-même d'origine nigériane mais ayant grandi et vécu aux Etats Unis. Il n'est pas difficile d'imaginer que les paysages que l'on découvre à travers les yeux de la jeune adolescente se confondent avec ceux qu'elles visitaient durant ses étés nigérians. C'est sans doute ce qui lui rend tout ce réalisme, cette grâce et cette affection presque tendre que l'on sent pointer à quelques endroits, et que l'on ressentait également dans Qui a peur de la mort ?. Des mots igbos apparaissent à divers moments du récit ainsi que des images que l'on imagine typiquement africaines : le bus bondé (le funky train), des matchs de foot pieds nus ou en simples sandales, le mépris des femmes reflet de notre misogynie occidentale, ou encore les mascarades, le juju et les masques africains. Si je commence par vous parler de l'univers avant même de vous donner quelques clés de l'intrigue, c'est parce que celui-ci m'a réellement plu et transportée dans un autre monde. A la fois proche du nôtre et pas tout à fait. Un pas de côté bienvenu dans l'imaginaire et qui nous permet d'aborder le Nigéria par ses légendes, traditions et mythes. On retrouve avec délice des petits airs de Black Panther, dont l'autrice a scénarisé un comics, et des sujets qui sont propres à Nnedi Okorafor à travers un personnage féminin vulnérable par la position mais immense par le courage, la détermination, la bravoure.

Sunny. Un personnage étrange, peut-être trop mature pour l'âge que lui prête l'autrice, douze ans, (ou bien est-ce nous qui nous figurons que les enfants ne le sont pas ?) rejetée, par son père pour ne pas être un garçon ou au moins une jolie fille, par ses camarades pour être blanche et intelligente, et enfin par elle même pour ne pas être comme les autres. Ce récit c'est le sien. Un récit d'apprentissage, de combat, de chute et d'amitiés qui se mélange avec brio à la magie et à la mtyhologie nigériane. Parce que Sunny n'est pas n'importe qui. Descendante de Léopards, ces hommes et femmes capables de pouvoirs surprenants et de se connecter à leurs Esprits, elle a eu une vision qui a changé sa vie à jamais : celle de la fin du monde. Et alors que Black Hat fait des ravages auprès des enfants, les uns égorgés, les autres énuclés, sans parler de ceux qui n'ont pas été retrouvés, elle se découvre un destin et une famille.

D'abord Orlu, un ami qui la défend, la retient et lui enseigne le goût du silence, du devoir et de l'humilité. Ensuite Chichis et son exubérance, elle qui ne possède que sa mère, qui vit dans une hutte, ne s'habille comme personne d'autre et n'a pas sa langue dans sa poche. Puis Sacha, venu comme elle des Etats Unis, avec sa rage, son ambition et sa puissance. Un quatuor tout feu tout flamme qui devra bien s'entraider pour sauver le monde, les adultes et tout ce qui va avec, à commencer par leur vie. Ce que j'ai aimé dans cette histoire c'est que chacun d'entre eux aient une histoire, des envies, des faiblesses. Sunny jalouse la spontanéité de Chichis, Orlu le courage de Sacha. Les uns ont déjà des mentors tandis que les autres doivent les chercher. Et ils ont leurs manies aussi, leurs petits défauts qui les rendent beaucoup plus humains, plus profonds.

Bien sûr celle qui reste au centre de tout c'est Sunny. Sunny dont l'Esprit ressemble à un Soleil, dont la peau blanche peut lui permettre d'être invisible et de voyager entre les plaines sauvages et la réalité, dont les chittims, ces pièces cuivrées qui semblent récompenser l'apprentissage et la connaissance de soi, tombent par dizaines à ses pieds comme jamais auparavant et qui est capable de maîtriser le juju, la magie. Et qui a un formidable jeu de jambes au foot ! Première fois que j'apprécie ce sport avec une fille aussi douée, mais aussi humble et humaine. Attention, elle n'est pas du tout surhumaine, au contraire. Elle pleure, elle s'apitoie sur son sort, elle prend peur, s'agace, fait des bêtises, mais elle est aussi forte, indépendante, et elle pose un regard franc sur le monde.

En quête de Black Hat et de leurs propres pouvoirs et limites, les quatre amis ne sont pas au bout de leur peine. J'ai également beaucoup apprécié les passages du Petit précis pour agents libres, un petit livre dont Sunny fera l'acquisition à un moment du récit mais qui nous donne des clés de compréhension du monde des Léopards. C'est la première fois que je vois une autrice insérer des pages d'un livre et le critiquer ensuite. En effet celui-ci se veut ouvertement raciste et méprisant envers les agents libres comme Sunny, ces Léopards qui n'en ont pas reçu l'éducation et dont les dons ont sauté une ou plusieurs générations.

La trame quand à elle assez classique (des héros, un méchant, un destin), n'empêche pas Nnedi Okorafor de déployer un univers complexe, une magie intéressante et des personnages profondément humains. C'est sans doute, d'ailleurs, ce qui fait le talent de cette autrice remarquable : construire des univers forts, puissants, des influences nigérianes dans la plume, mais ne jamais nous perdre, nous guider sur les sentiers bien connus du fantastique, de l'héroic fantasy ou du space opera. Autre talent certain, celui de mêler les quêtes identitaires, les questions de racisme et les relations humaines pour éclairer les enjeux contemporains par le biais de l'imaginaire et la fiction.

En résumé

Avec les influences nigérianes qui sont sa marque de fabrique, Nnedi Okorafor nous entraîne dans un roman fantastique de haute volée à destination des adolescents. Bien que la trame soit classique, on plonge avec délice dans l'univers Nigérian imaginé par l'autrice, aux côtés de Sunny, Orlu, Sacha et Chichis. Au programme : des Mascarades, des combats, des crises identitaires, des pleurs, des rires, et la joie sauvage de n'appartenir qu'à soi et de changer le cours des choses. Un coup de coeur pour ce roman qui dépayse, aux contact des mythes igbos et des histoires de juju.
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
Commenter  J’apprécie          33
J'avais repéré ce livre lors de sa parution en V.O. et je suis ravie d'avoir pu le lire en V.F. (même si j'avoue préférer la couverture de l'édition originale).

Nous suivons Sunny, fillette de douze ans, qui a suivi sa famille au Nigéria après avoir vécu la majeure partie de sa jeune vie aux Etats-Unis. Partagée entre deux cultures et deux pays, Sunny est aussi en butte au harcèlement de ses pairs du fait de sa couleur de peau : elle est en effet albinos. Comme si cela ne suffisait pas, elle découvre un jour qu'elle est une Léopard, dotée de pouvoirs. Et pas n'importe lequel Léopard : un agent libre, c'est-à-dire née de parents sans pouvoirs particuliers. Entre apprentissage de ses capacités magiques et la présence menaçante d'un tueur en série qui ne s'en prend qu'aux enfants, Sunny aura fort à faire. Heureusement, elle est bien entourée par ses amis Léopards !

Livre jeunesse à destination des plus de treize ans, Akata Witch aura été un coup de coeur pour ma part ! J'ai eu quelques difficultés durant les premières pages, le temps de m'habituer sans doute au style, orienté pour un jeune public, mais une fois accrochée, j'ai littéralement dévoré le roman !

Outre son héroïne attachante – elle a du caractère mais, comme toute enfant de son âge, être harcelée et ne pas connaître son identité, son héritage familial, provoque bien des doutes et érode une confiance en soi déjà fragile – Akata Witch est un roman à la fois divertissant et porteur de sens. La question de l'identité (l'héroïne est américano-nigériane, tout comme l'autrice du livre), y tient une place prégnante, de même que les secrets de famille.

Le système de magie présenté est très sympa, ancré dans les croyances locales mais pas seulement. J'ai notamment beaucoup aimé le fait que, dans cette société de Léopards, la monnaie magique dépende des connaissances, faisant ainsi de la bibliothécaire en chef une personne particulièrement respectée. Les Léopards ne sont pas non plus présentés comme forcément des « gentils », certains peuvent être corrompus ou trop obnubilés par le pouvoir ou l'argent. Ce ne sont là que des exemples. Nous découvrons en même temps que Sunny, au fil des pages, le monde des Léopards, les lois magiques, et bien d'autres choses encore.

Un tome 2, Akata Warrior, est paru en 2017 en anglais. J'espère qu'il sera prochainement traduit, car une menace présentée en ouverture de Akata Witch n'a pas trouvé sa résolution dans le premier opus. Et puis, j'avoue que je serai heureuse de retrouver Sunny, Chichi, Orlu et Sasha ainsi que l'univers des Léopards !
Lien : https://lullastories.wordpre..
Commenter  J’apprécie          20
Sunny, douze ans, est Américaine, Nigérienne et albinos. Après avoir grandi aux Etats-Unis, elle est retour au Nigéria avec sa famille. Mais parce qu'elle est différente, elle n'est pas très appréciée par ses camarades et se fait souvent maltraitée et insultée de sorcière. Pourtant, elle finit par se faire deux amis peu ordinaires. Sans crier gare, Chichi et Orlu décident d'initier leur nouvelle amie au monde des Léopards...



Cette initiation tombe plutôt bien puisqu'il se pourrait que, dans la flamme d'une bougie, Sunny a entraperçu la fin du monde. On meurt alors d'envie d'en savoir plus sur l'existence d'un éventuel monde de magie dont notre héroïne ne se douterait pas. Possède t-elle un don? Mais finalement, l'aspect du récit qui nous interpelle le plus au début de la lecture, c'est son cadre. L'intrigue se déroule au Nigéria, c'est assez dépaysant et l'ambiance est toute particulière.



On suit les découvertes et l'apprentissage de la jeune Sunny qui met les pieds dans un monde fascinant régit par ses propres règles. L'auteure nous confie absolument tout ce qu'il faut savoir sur ce monde et on prend le temps de bien comprendre tout ça. Nous avons d'ailleurs droit à des extraits du Petit Précis pour agents libres, qui est une sorte de guide magique pour entrer dans cet autre monde, ainsi que quelques symboles en Nsibidi, glissés ici et là, qui nous font découvrir le système d'écriture très ancien utlisé au Nigéria.



Il est alors intéressant de découvrir comment Sunny tente d'allier sa vie normale, et sa vie parallèle qui est riche en rebondissements. Pour ce qui est du rythme de lecture, je l'ai par contre trouvé assez inégal et c'est probablement le seul gros défaut de ce texte. Une bonne partie du récit est relativement introductive et permet simplement de se familiariser avec le monde magique. C'est vraiment à la fin de la lecture que tout s'accélère et tout se met en place. Je trouvais ça un peu dommage mais j'ai aussi beaucoup apprécié plonger dans les derniers grands événements.

Lien : https://revesurpapier.blog4e..
Commenter  J’apprécie          20
Petite lecture ado sympa de la semaine. L'histoire de Sunny, jeune Nigériane (mais née aux USA, ça aura son importance) albinos (ça aura aussi son importance). La jeune fille est en décalage dans son école, pas vraiment adaptée... jusqu'au jour où un camarade de classe lui révèle qu'elle est une Léopard, une personne capable de manipulé le juju, la magie. Notre jeune héroïne devra alors apprendre les codes de ce nouveau mode et avec l'aide de ses nouveaux amis lutter contre un grand méchant.
Bien sûr, ce genre de résumé, on connait par coeur, c'est du déjà vu... sauf que non ce n'est pas le cas de «Akata Witch»! En effet pour une fois l'intrigue se déroule en Afrique mais pas une Afrique fantasmée par des auteurs occidentaux, une vraie Afrique qui vit, qui parle et qui fait bouger nos points de repères.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (236) Voir plus



Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls

Tolkien, le seigneur des ....

anneaux
agneaux
mouches

9 questions
2487 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

{* *}