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Critique de tynn


tynn
12 septembre 2014
Je ne sais pas vraiment pas sur quel pied danser en refermant ce nouveau livre de l'auteur de Rosa Candida et de L'embellie!
Que se passe-t-il donc dans sa tête pour nous donner des histoires à la limite de l'invraisemblable, dans un univers d'humour très personnel?

Un soir de réveillon, entre explosions de feux d'artifices et bouchons de champagne, Floki quitte Maria pour un autre homme, laissant la jeune femme dévastée par ce coming out.
Le lendemain, la vie de famille atomisée se poursuit: jeunes enfants à s'occuper, escalier à déneiger, chatte à retrouver...Maria vit dans un cocon de désespoir et d'incompréhension. Mais elle prend sur elle et avance comme elle peut.

N'étant pas une adepte des romances contrariées et des sentiments surjoués, j'ai apprécié cette histoire de vie conjugale racontée factuellement. le choc émotionnel est très perceptible, criant de réalisme dans la description des petites choses quotidiennes faites en mode automatique, à travers lesquelles la douleur transperce.
Ce ton distancié laisse effleurer les sentiments avec une extrême pudeur. Pas d'éclats et de drame. Les pensées morbides ne sont pourtant pas loin et la narration prend parfois une forme aussi glaçante et sombre que ces journées polaires aux trois heures de clarté. L'histoire se poursuit peu à peu, sur le fil du rasoir, nous mettant en position d'attente craintive de catastrophe imminente ( un lac gelé, une tempête, un couteau, un bain de mer glacée...)

Un roman bien déroutant mais qui possède un charme indéniable par son originalité: il semble toujours faire un grand écart entre humour et tristesse pour évoquer le désordre des sentiments. La symbolique est parfois un peu poussive mais l'ensemble ne manque pas de créativité. Et le meilleur du roman, ce sont les personnages périphériques, comme des clowneries, des bizarreries: une naine psychologue, auteur des romans policiers, un plombier-poète chasseur de renards, un père biologique inconnu...cela confère au récit un coté "bouffon" insolite.

Il reste à se laisser porter, ne pas chercher d'explications rationnelles. L'univers de Audur Ava Olafsdottir est décidément bien à la frontière de l'onirisme.

On aime ou pas...Moi, je m'interroge encore.

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