AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Catherine Eyjolfsson (Traducteur)
EAN : 9791038702004
288 pages
Zulma (06/07/2023)
3.62/5   709 notes
Résumé :
Prix Littéraire des Jeunes Européens dans la catégorie des auteurs traduits 2016

Dans le vacarme ordinaire d’un réveillon à Reykjavík, entre feux d’artifice et bouchons de champagne, Maria n’entend rien de ce que Floki, son mari, lui annonce. Grave décision longtemps mûrie : il la quitte pour un autre. Car la personne qu’il aime n’est autre que son collègue à l’Institut de recherche mathématique où ils mènent tous deux des investigations sur la théori... >Voir plus
Que lire après L'ExceptionVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (163) Voir plus Ajouter une critique
3,62

sur 709 notes
Tandis que le champagne coule à flot et que les feux d'artifice embrasent le ciel en ce 31 décembre, María peine à entendre les mots de son mari, Flóki, alors obligé de les lui répéter plus distinctement. Des mots qui, à coup sûr, vont irrémédiablement changer le cours de leur vie puisque Flóki lui annonce qu'elle est la dernière femme de sa vie et qu'il la quitte pour son collègue et amant, lui aussi prénommé Flóki. Pourtant, rien ne laissait présager une telle situation. Un mari attentionné qui la couvrait de cadeaux et un père exemplaire avec les jumeaux, Björn eBergthóra. Pourtant, à bien y réfléchir, il rentrait toujours très tard du boulot et s'absentait souvent. María doute, se remet en question, se reproche de n'avoir rien vu venir et se penche sur son passé, sa voisine de l'entresol étant toujours à l'écoute, et tente d'envisager un avenir sans lui... 

Auður Ava Ólafsdóttir nous plonge en plein coeur d'un drame familial. Son mari ayant fait son coming-out, María se retrouve du jour au lendemain seule face à toutes ses questions et à son quotidien qu'elle doit gérer. Ce roman, à l'intrigue simple, décrit avec précision le deuil de ce mariage, les relations parfois compliquées entre hommes et femmes et la reconstruction. L'auteur dépeint une galerie de personnages un brin fantasques et décalés, notamment ce père biologique qui refait surface ou Perla, la voisine naine, psychanalyste et nègre pour un auteur de polars, véritable guide spirituelle. Dans ce roman linéaire, presque froid et manquant de profondeur, l'on peine à s'attacher à María, comme tenu à distance de ce qui se joue. Un roman déroutant, sans éclats et douceâtre.
Commenter  J’apprécie          720
Le 31 décembre, tremblement de terre, un vent de cendres souffle sur Maria, le sol se dérobe sous ses pieds: Floki, son époux, lui annonce après onze ans de mariage qu'il la quitte ... pour un homme.

Dès lors elle n'a de cesse de recouvrer la lumière, et se débat dans les plis et replis du voile obscurci du temps: de ses scories et de l'instant.

Maman de jumeaux, Bjorn et Bergthora, elle reprend son quotidien au premier janvier.
"LE PREMIER BRUIT
DU MATIN,
LONGTEMPS AVANT
LE CHANT DES OISEAUX, est celui de deux petits pieds nus qui courent sur le plancher, d'une chambre à l'autre, suivis de deux autres dans leur sillage, jusqu'à ce que petit frère et petite soeur se tiennent en pyjama à mon chevet."

A-t-elle rêvée? Son mari est-il vraiment parti? Son coming out est-il irrévocable?
Entre flash-backs et souvenirs imaginés, notre héroïne tente de se rapprocher de la vérité, de retrouver ses repères pour envisager la vie sans Floki.
Cela tombe bien, Perla, sa voisine naine, conseillère conjugale et romancière en devenir, jouant le rôle du troll bienveillant, l'écoute et l'épaule pour la sortir de son chaos.

De "Floki et Floki" à "Albert et Albert", Maria est-elle l'exception qui confirme la règle dans ce jeu placé sous le signe de la gémellité, du chiffre deux, des doubles vies qui se déploient sous nos yeux.
La bague sertie d'une pierre rouge vif, objet magique, que lui transmet sa mère, lui ouvrira-t-il le passage vers l'embellie?
"- Albert me l'a laissé pour toi. Il voulait que je te la remette. C'est une variété de calcite, une pierre qui polarise la lumière et permet de voir le soleil même à travers une épaisse couche de nuages."

Audur Ava Olafsdottir m'a transporté dans un vagabondage poétique, une farandole savamment réfléchie.
Des rencontres avec des personnages hauts en couleur, mais aussi avec des animaux (corbeau, renard, hibou...) tour à tour spectateur, témoin, ou médiateur.
Des tourbillons de poésie dans une Islande hivernale, avec sa blancheur virginale et purificatrice.

Une lecture très agréable.
Une réflexion sur la filiation, l'écriture, et bien sûr la construction de soi.
Commenter  J’apprécie          702
Un petit bijou ce livre. Je n'avais pas franchement adoré « Rosa candida » mais ici je suis convaincue. Tout sonne juste, et pourtant le sujet abordé est un peu délicat.
Maria est une jeune femme islandaise qui vit avec Floki ; ils ont deux jumeaux en bas âge.
La veille du Nouvel An, Floki annonce à sa femme qu'il va la quitter pour vivre avec son collègue, avec qui il entretient une liaison depuis un certain temps.
Stupeur dans un premier temps pour Maria, qui s'interroge et regrette de ne rien avoir remarqué tout au long de ces onze années de vie en couple.
Au fur et à mesure des questions qu'elle pose à son ex-mari, elle se rend compte que Floki est toujours resté attiré par les hommes, même s'il vivait avec Maria.
« Tu resteras la femme de ma vie » , lui dit-il, sans doute la dernière femme de sa vie.
Maria va trouver réconfort auprès de sa voisine, conseillère conjugale et peu gâtée par la nature (elle est naine).
Maria va retrouver ensuite son père biologique.. et une surprise l'attend.
Les sentiments sont dépeints avec beaucoup de justesse et de délicatesse, on est plein d'empathie avec Maria qui assume la situation comme elle peut.
C'est à la fois dur et plein de sensibilité..
Vraiment un beau livre pour ces vacances de printemps..
Commenter  J’apprécie          650
Je ne sais pas vraiment pas sur quel pied danser en refermant ce nouveau livre de l'auteur de Rosa Candida et de L'embellie!
Que se passe-t-il donc dans sa tête pour nous donner des histoires à la limite de l'invraisemblable, dans un univers d'humour très personnel?

Un soir de réveillon, entre explosions de feux d'artifices et bouchons de champagne, Floki quitte Maria pour un autre homme, laissant la jeune femme dévastée par ce coming out.
Le lendemain, la vie de famille atomisée se poursuit: jeunes enfants à s'occuper, escalier à déneiger, chatte à retrouver...Maria vit dans un cocon de désespoir et d'incompréhension. Mais elle prend sur elle et avance comme elle peut.

N'étant pas une adepte des romances contrariées et des sentiments surjoués, j'ai apprécié cette histoire de vie conjugale racontée factuellement. le choc émotionnel est très perceptible, criant de réalisme dans la description des petites choses quotidiennes faites en mode automatique, à travers lesquelles la douleur transperce.
Ce ton distancié laisse effleurer les sentiments avec une extrême pudeur. Pas d'éclats et de drame. Les pensées morbides ne sont pourtant pas loin et la narration prend parfois une forme aussi glaçante et sombre que ces journées polaires aux trois heures de clarté. L'histoire se poursuit peu à peu, sur le fil du rasoir, nous mettant en position d'attente craintive de catastrophe imminente ( un lac gelé, une tempête, un couteau, un bain de mer glacée...)

Un roman bien déroutant mais qui possède un charme indéniable par son originalité: il semble toujours faire un grand écart entre humour et tristesse pour évoquer le désordre des sentiments. La symbolique est parfois un peu poussive mais l'ensemble ne manque pas de créativité. Et le meilleur du roman, ce sont les personnages périphériques, comme des clowneries, des bizarreries: une naine psychologue, auteur des romans policiers, un plombier-poète chasseur de renards, un père biologique inconnu...cela confère au récit un coté "bouffon" insolite.

Il reste à se laisser porter, ne pas chercher d'explications rationnelles. L'univers de Audur Ava Olafsdottir est décidément bien à la frontière de l'onirisme.

On aime ou pas...Moi, je m'interroge encore.

Commenter  J’apprécie          580
Que peut-il arriver devant un feu de cheminée chez un couple d'amoureux un peu avant minuit un 31 décembre ? Rien de dramatique si le sapin de Noël ne grille pas. On mange, on boit, on attend les douze coups pour s'embrasser et se souhaiter mutuellement le meilleur pour l'année à venir...
María tombe de très haut quand Flóki, son mari depuis onze ans, lui annonce à ce moment-là qu'il part le soir même pour aller vivre avec son collègue et associé, la laissant seule avec leurs jumeaux de deux ans et demi. Ils s'entendaient bien, Flóki était tendre et doux avec elle, María n'a rien vu venir... Les jours suivants, elle continue à mettre un pied devant l'autre et à s'occuper de ses enfants, elle ne s'énerve pas quand Flóki débarque à l'improviste pour récupérer des affaires, sans sonner, ouvrant avec sa clef, lui répondant froidement que non, il ne reviendra pas. Elle souffre sans lui faire de reproches, ne cesse d'espérer le retour de celui qu'elle appelle encore "son mari" (ni "ce connard", ni "ce salaud", par exemple). Elle s'interroge, échange beaucoup avec sa voisine, trouve un soutien précieux chez cette petite femme haute en couleur (naine, psy, conseillère conjugale et nègre littéraire de romans policiers) : est-ce différent lorsque votre compagnon vous quitte pour un autre homme ? La question n'est plus tout à fait la même : il n'est pas parti pour me fuir, mais parce qu'il change d'orientation sexuelle - ou, en l'occurrence, il choisit de vivre pleinement et ouvertement son homosexualité, ne se satisfaisant plus d'aventures clandestines "dans le dos" de son épouse.

On tourne avec María autour de ces questions. Elle ressasse aussi les souvenirs de sa vie de couple, certains prennent une autre signification maintenant qu'elle "sait". Il ne se passe pas grand chose dans cette intrigue, j'ai craint de m'y ennuyer. Et non. Même plaisir de lecture qu'avec 'L'embellie', grâce à la délicieuse plume de l'auteur, sa sensibilité, son talent pour décrire des petits riens pris sur le vif (des postures, des gestes ou des mots d'enfants anodins, par exemple), parler avec finesse de sujets qui touchent, donner vie à des personnages attachants, et même nous faire sourire alors que le sujet ne semble pas s'y prêter. Il y a des points communs entre les trois romans de l'auteur : l'Islande bien sûr et "l'âme des insulaires" (que l'auteur revendique), la parentalité, le couple, le voyage comme parcours initiatique lorsqu'une vie est à reconstruire...

Beau et émouvant.
J'avais moins apprécié 'Rosa Candida', plus "naïf". Coup de coeur en revanche pour 'L'embellie'.
Commenter  J’apprécie          540


critiques presse (3)
Actualitte
21 août 2014
Ce qui enchante dans ce récit, c'est la tonalité jamais complètement tragique ni désespérée, toujours empreinte de tendresse et d'une fine drôlerie, réconfortante, gaie et sensible.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LaPresse
26 mai 2014
En 2010, le public et la critique découvrent avec ravissement l'écrivaine islandaise Audur Ava Olafsdottir grâce à son très beau roman Rosa candida. Quatre ans plus tard, l'auteure «qui regarde la vie en biais» lance un troisième roman, aussi délicieusement décalé, agréablement étrange et finement écrit que ses précédents.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Lexpress
06 mai 2014
Son roman n'est pas banal non plus, qui mêle profondeur et fantaisie, hiver polaire et mets roboratifs, dans une ronde de personnages aussi décalés qu'attachants.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (112) Voir plus Ajouter une citation
Non, je n'ai nullement éprouvé le besoin de rechercher mon père biologique, non, je ne suis pas d'avis que mon histoire soit amputée de moitié du fait que je ne connais pas mon père; on ne peut regretter ce qu'on n'a jamais eu et je ne vis pas avec le sentiment d'avoir à recouvrer une partie de moi-même. Pourquoi aurais-je besoin d'un père pour savoir qui je suis, d'ailleurs la biographie est le summum de la fiction et les souvenirs l'apogée de l'art poétique, de arte poetica. Il pourrait bien avoir travaillé dans un cirque et vivre dans une roulotte avec sa septième femme. Que dire à un homme qui disparu de la circulation juste après vous avoir fabriquée? Je me suis davantage intéressée à ma lignée maternelle. Quand on creuse assez loin dans la généalogie, on finit par voir émergér des cimetières glacés du nord du pays une aïeule "aimant la poésie mais de courte taille".
Commenter  J’apprécie          270
C'est d'ailleurs la première question que je pose à un patient lorsque s'éveille en lui le soupçon d'une infidélité : quelqu'un aurait-il récemment épousseté l'épaule de votre conjoint ? Voilà le signe infaillible qu'une autre personne a commencé à s'occuper de lui. On ne tripote pas le col de son collègue dans la rue sans qu'il y ait anguille sous roche.
Commenter  J’apprécie          510
Ce qui m'a sauvée, ça a été de penser hors des sentiers battus. Au lieu de me morfondre en m'apitoyant sur moi-même quand on me martyrisait, je me suis mise aussitôt à transformer en conte la réalité de ces moments. On peut dire que c'est l'écriture qui m'a fait passer par le trou de la serrure. « Je suis grande à l'intérieur » , a été ma réaction quand ma mère m'a expliqué que j'étais une naine et qu'on n'y pourrait rien changer. J'avais trois ans.
Commenter  J’apprécie          230
La vie n'est que souffrance et déception, il faut s'y résigner, c'est normal d'en baver et de gâcher sa destinée. (..) Les gens refusent de regarder en face ce monde truffé d'éclats de verre et d'admettre qu'une souffrance profonde aiguise la perception et donne de la valeur à l'existence.
Commenter  J’apprécie          360
A présent, au terme de onze années de vie commune, c'est à ce luminaire fabriqué en série [offert par sa mère] que mon mari attribue une valeur sentimentale particulière.
L'envie de lui enfoncer une dague dans la poitrine me taraude. Seule la pensée des jumeaux confiés à des inconnus parce que leur mère serait en prison pour homicide me retient de bondir dans la cuisine et m'emparer d'un grand couteau. Si je lui avouais cette envie de lui arracher le coeur, il me dirait : "C'est normal. Au début. Et puis tu t'en remettras."
(p. 129-130)
Commenter  J’apprécie          180

Videos de Auður Ava Ólafsdóttir (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Auður Ava Ólafsdóttir
Auður Ava Ólafsdóttir présente son roman "Éden" à la Librairie Mollat - février 2024 - 45 minutes
autres livres classés : littérature islandaiseVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (1429) Voir plus



Quiz Voir plus

Quizz Rosa Candida

Comment s'appelle le personnage principal?

Arnol Tharniljuifs
Arnljotur Thorir
Arnoldiu Tharak
Arnold Thyrolior

15 questions
250 lecteurs ont répondu
Thème : Rosa Candida de Auður Ava ÓlafsdóttirCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..