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EAN : 9782330019440
304 pages
Actes Sud (02/05/2013)
4/5   3 notes
Résumé :
Une centaine de spectacles, une cinquantaine de débats, et Avignon, ville théâtre chaque été pendant le Festival : le dessinateur François Olislaeger propose une retrospective de cinq années d'arts de la scène en bande dessinée. (Préface de Hortense Archambault et Vincent Baudriller, directeurs du Festival d'Avignon de 2003 à 2013).
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
[Dans le cadre de Masse Critique]

Un immense MERCi à Babelio, et aux éditions Actes Sud…pour l'envoi de cet « objet singulier » : « Carnets d'Avignon »… Si singulier, que cela fait plusieurs jours que j'ai achevé sa lecture…et que je me sens embarrassée pour rédiger cette critique…Une lecture qui ne peut se faire d'une seule traite, qui s'apprécie en lectures alternées.

J'avoue humblement ne pas être à l'aise, ni familière de ce genre d'ouvrages : textes à croquis, romans graphiques, etc…Tout ce préambule pour expliquer mon malaise ou plus exactement ma difficulté à en rendre compte de cette réalisation, à sa juste valeur ! ?
Je commence par des extraits tirés d'un des derniers spectacles de 2012, croqués en fin de volume : « Nouveau roman »-mise en scène de Christophe Honoré. Extraits qui conviennent parfaitement à cette publication insolite mais très attractive :
« Il faut tout remettre en question pour être les figures incontestables de notre époque ? […]
Le métier d'éditeur consiste à publier
Des livres que le public n'attend pas !

Le métier d'éditeur consiste à publier
Des livres que le public ne veut pas.[…]

Le statut de l'artiste, c'est quand même la solitude.
La solitude contre la masse. La singularité contre le même partout. «

Je reviens au plaisir et à l'impatience d'ouvrir les paquets… « Babelio-masse Critique ». Pour ce volume… en plus de la curiosité de son contenu, j'ai été très sensible à la beauté de l' »objet ». Un élégant carnet noir relié, avec des jeux de tons entre l'argenté et le noir, pour mettre en valeur « le titre, noms des responsables-et préfaciers, la maison d'édition, le nom du dessinateur »… et dans l'angle inférieur de l'ouvrage… un crayon et un « brin » de papier ,argentés, stylisés, vivant leur vie, comme des grands!!!
Reliure à l'ancienne, qui par sa texture et son format, peut faire songer à un journal intime…

Travail de commande adressé au dessinateur, François Olislaeger (qui avait au préalable réalisé une des affiches pour cette manifestation du Festival..en 2006)... par Hortense Archambault et Vincent Baudriller, les directeurs du Festival. Il s'agissait de concrétiser un « Carnet du spectateur » mis à disposition du public sous la forme d'un blog sur le site internet du festival.
[cf. préface] : « Il s'agissait de proposer une mémoire subjective et partageable »…. »Subjective car c'est celle de François Olislaeger, faite de son ressenti à chaque festival, tentant de saisir l'atmosphère qui transparaîtrait à travers les planches en noir et blanc », « construite à partir de rencontres humaines et esthétiques »… « Elle est l'écho d'une traversée effectuée en solitaire pour chaque spectateur dans son rapport aux oeuvres, et pour laquelle chaque point de vue est légitime »…
C'est pour s'adresser au plus grand nombre, à ceux présents et à ceux qui suivaient de loin les éditions, que nous avions choisi de diffuser les dessins sur le web »

Il est vraiment très mal aisé de décrire les différents ressentis… de cette publication insolite… car plusieurs lectures sont possibles…le plaisir, la curiosité de découvrir à travers les croquis aux styles les plus divers, une sélection de spectacles, débats, répétitions entre 2008 et 2012…il existe ce plaisir premier, esthétique de lire les légendes mais aussi d'apprécier les jeux subtils des alternances entre le noir et le blanc, qui vont de la profusion des scénettes, légères, malicieuses… ironiques… et d'autres mises en page, intenses, très épurées. le ton du spectacle « croqué »,est immédiatement lisible par la mise en page, les pleins et les vides entre les deux seuls tons utilisés, «le Noir et blanc »… Au-delà des croquis… la lecture de ces instantanés m'a également donné l'envie d'en savoir plus sur tel ou tel débat, ou tel ou tel metteur en scène, etc..
Même si j'aurais « peut-être » souhaité un format légèrement plus grand, pour une meilleure lecture des croquis, cela ne m'a pas foncièrement gênée.
A la fin de l'album, se trouve un précieux et indispensable index de la sélection des spectacles, des débats, des répétitions avec les lieux des représentations et les noms des intervenants…ceci, entre 2008 et 2012.

J'avais exprimé ma curiosité à Babelio et à Masse critique… pour ces « Carnets d'Avignon », étant très intéressée par le théâtre, mais aussi par cette manifestation unique du Festival … je suis très heureuse d'avoir pu découvrir cette publication assez convaincante pour avoir envie de l'offrir à un ami passionné par ce festival, ayant eu ,lui, la possibilité de le vivre de l'intérieur et en direct… Je serai très curieuse de recevoir l'avis d'un « vrai spectateur ».
Je ne manquerai pas de vous communiquer ses appréciations …à cette publication très originale.
Même si le style du dessin et du croquis n'a pas rien à voir…l'atmosphère de « cette mémoire improvisée » du festival, par blog , croquis, et publication présente…me fait songer quelque peu à l'univers poétique et lunaire de Folon….

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Critique effectuée dans le cadre de Masse Critique. Merci à Babelio et aux Editions Actes Sud

François Olislaeger est un jeune dessinateur qui a proposé aux organisateurs du Festival d'Avignon de croquer la manifestation sous ses aspects les plus divers pendant plusieurs saisons. Ceux-ci ont accepté avec enthousiasme, et cet ouvrage en est le résultat, un beau livre épais et élégant, dont je regrette seulement le format à mes yeux trop petit. En effet, les croquis du dessinateur sont parfois si minuscules qu'il m'a été un peu pénible de faire des efforts oculaires pour en distinguer les détails.

Qui dit croquis dit vitesse d'exécution, et c'est aussi ce qui fait le charme de la démarche de l'auteur. Toutefois, il me semble que le confort du lecteur est à prendre en considération quand il peut nuire au plaisir de la lecture.
Tous les croquis sont en noir et blanc, ce qui m'a un peu lassée, mais je sais bien que cette opinion est toute subjective, et que mon goût de la couleur peut-être discutable.

François Olislaeger nous propose des instantanés de trois saisons, de 2008 à 2012.
J'ai apprécié la volonté du dessinateur de croquer non seulement les spectacles proposés, mais les à-côtés, conférences d'après spectacle, portraits de spectateurs, Avignon et les lieux choisis pour les représentations. Il a su proposer une vision d'ensemble, une ambiance, et en ceci ce livre est un témoignage très intéressant.

Ceci dit, j'avoue qu'au niveau du Festival lui-même, que ce soient les pièces de théâtre ou les débats esquissés, je suis restée un peu perplexe, peut-être parce que je connais mal cet univers de théâtre. Il m'a semblé que l'esprit dans lequel se déroulent les festivités est assez « prise-de-tête », les débats sur la « création », le théâtre participatif tels qu'ils nous sont dépeints n'ont rien d'engageants à mes yeux (peut-être trop paresseux), d'autant que le Festival d'Avignon est à présent une institution bien officielle et un peu l'endroit où il faut être vu. Tels que je les ai ressentis, les débats sur le théâtre « révolutionnaire » en ce lieu me semble relever pour le moins du paradoxe, et surtout quand je lis le vocabulaire un peu alambiqué utilisé par les divers intervenants pour exprimer somme toute quelque chose d'assez simple.
Il me semble que si quelque chose peut-être révolutionnaire à propos du théâtre, cela se passe tout simplement au moment de la représentation, dans ce qui est donné à voir et reçu par le spectateur individuellement et collectivement. Je ne suis pas sûre que cela puisse s'expliquer par des heures et des heures de discours.
La plupart des mises en scènes illustrées par l'auteur versent allègrement dans la scatologie, la provocation sexuelle. Les classiques sont « revisités » selon l'expression plus qu'à la mode, il fut un temps on disait « dépoussiérés », et François Olislaeger nous montre bien que très souvent les spectateurs qui ont payé très cher leur place sont désorientés, voire déçus, et oscillent entre deux attitudes : ils sont soit furieux de n'avoir rien compris en ayant payé le prix fort, soit heureux de n'avoir rien compris en ayant payé le prix fort, car ne rien comprendre signifie que c'était sûrement « créatif ».
On est loin de la simplicité que j'affectionne pour tout spectacle, même si je ne suis pas contre l'idée « d'effort » pour le spectateur à qui l'on propose quelque chose.
C'est un des débats qui me semble être soulevé par ces carnets, néanmoins une jolie entreprise, même si elle ne m'a pas emballée.
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Le livre est beau, relié à l'ancienne.
Couverture noire et solide, ferme sous les doigts.
Un crayon dessine en bas à droite.
Objet noble.
En lettres mouvantes : "Carnets d'Avignon".
Sous-titre : "Planches 2008/2012.
Ouvrir le livre et les yeux plongent dès la première page sur le Cloître Saint-Louis d'un côté et de l'autre, sur la Cour d'honneur du palais des Papes.
Nous sommes le 3 juillet 2008, le jour d'ouverture du festival.
A l'ère du numérique, de la vidéo, du plus loin que le cinéma de nos grands-parents, un crayon a revendiqué son existence au-dessus des technologies envahissantes.
Il s'est blotti dans la main de l'homme amoureux de traits et de théâtre.
Et François Olislaeger nous a livré ses émotions de spectateur et d'artiste lucide et sensible;
Nous voyageons de lieux en lieux. Nous nous asseyons de conférences de presse en rencontres/débats. Nous vibrons de chorégraphies en opéra-théâtre. Nous remuons nos cellules au Théâtre des idées; nos ne savons plus quelle est notre véritable identité devant toutes les interpellations humaines, inhumaines, déshumanisées qui brisent à raison toutes les certitudes.
le statut de l'artiste, c'est quand même la solitude. la solitude contre la masse. la singularité contre le même partout". (Nouveau roman - Christophe honoré).
Nous écoutons des échanges avec le public dont celui qui eut lieu avec Roméo Castellucci qui déclare : "Le théâtre brûle et c'est très beau".
La fièvre de quatre années de festival fait monter notre température tant par la contemporéanité du répertoire que par les dessins suggestifs qui nous plongent dans la quête continuelle des artistes qu'ils soient du verbe, du corps (le "rendu" des chorégraphies de Anne Teresa de Keersmaeker est vertigineux) ou du dessin.
Et quand la différence due au handicap, proposée avec pudeur au public, par Jérôme Bel dans "Disabled Theater" et qu'il nous dit : "Tout le travail a été de ne pas mettre en scène. Enlever des solos, c'était exclure encore à l'intérieur. Quand déjà, il y a exclusion à l'extérieur"..., on mesure toute la nécessité "politique" et de "laboratoire" du théâtre, de même, lorsque Abdelwabab Meddeb témoigne : "J'ai eu le malheur de dire à la télé que j'avais bien ri en voyant "Bienvenue chez les Ch'tis", alors que c'est dangereux, ce communautarisme qui participe du repli sur soi",
Chaque planche de ce livre prouve que nombreux (artistes et spectateurs) sont ceux qui refusent cette appartenance aux "suiveurs" et nombreux sont ceux pour qui le théâtre est un moyen d'outrepasser le banal devenu habitude.
De l'humour aussi : "La Machine à Ecrire à Pomme de Pin" ("permet de recueillir ce qu'écrivent les pommes de pin") est délirant de cette splendeur du pays "d'Absurdie".
Dans le spectacle "Stifters Dinge" - Conception de Heiner Goebbels (Avignon 2008), la voix de Claude Lévi-Strauss s'élève : "Donc l'aventure aujourd'hui est impossible?"
A chacun d'y réfléchir et peut-être d'y répondre en parcourant ces superbes carnets (accessibles sans avoir vu les spectacles) où il suffit de se laisser porter et de permettre à notre perception sensible de s'épanouir dans le bouillonnement des phrases et des croquis.
2012 : 100e anniversaire de la naissance de Jean Vilar : le lieu vit, bruisse, espère, combat.

Merci à Babelio pour cette visite avignonnaise et merci aux Arte Editions/Actes Sud de l'avoir permise.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le métier d'éditeur consiste à publier des livres que le public n'attend pas!

Le métier d'éditeur consiste à publier des livres que le public ne veut pas.

Nouveau roman - Christophe Honoré
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la fiction.
Il paraît que l'homme est la seule espèce humaine capable d'imaginer ce qui ne se passe pas.

La Paranoïa (Rafael Spregelburd)
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La jeunesse aujourd'hui, spectre des morts de la guerre qui aura lieu demain.

Spectacle/exposition : Benjamin Verdonck
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Vidéo de François Olislaeger
Avec Jean-Luc Fromental & des auteurs du catalogue Entretien mené par Victor Macé de Lépinay Dessins en direct par François Olislaeger
De Donald qu'il découvre à 4 ans, à Gemma Bovery, le roman graphique de Posy Simmonds paru en 2001, qui mènera à la création de Denoël Graphic, Jean-Luc Fromental racontera son éducation en BD. Une traversée-éclair d'un demi-siècle de figuration narrative, ponctuée des diverses révolutions auxquelles il s'est trouvé mêlé, comme lecteur d'abord, puis comme praticien.
Lors de l'entretien qui suivra, il évoquera les vingt ans d'existence de la collection, et sera rejoint par des auteurs présents dans la salle, Antonio Altarriba, Steven Appleby, Ugo Bienvenu, Joëlle Jolivet, Gérard Lo Monaco, Chantal Montellier, Posy Simmonds, Camille de Toledo, Marcelino Truong… par exemple !
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