J'ai toujours aimé le travail conjoint des auteurs. Les connaissant pour d'autres albums jeunesse, je m'empresse d'emprunter ce recueil de poèmes mis en évidence à l'occasion du printemps des poètes cette année dans ma biblio. Ecrits entre les années 600 et 800, les poèmes alternent entre descriptions de paysages ou de sentiments nostalgiques d'une certaine époque. En tant que lecteurs, on a une sensation de moment suspendu dans le temps à la lecture de chaque poème et les illustrations renforcent ce sentiment d'ailleurs.
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Un livre pour enfant, véritablement ambitieux qui propose à de jeunes lecteurs une anthologie des poèmes chinois écrits entre le VIIème et le IXème siècle de notre ère, à l'époque dynastique des Tang. Une double page est consacrée à chaque poème. le texte original est d'abord donné avant que sa traduction ne soit proposée. Une illustration originale l'accompagne, dont la composition, la thématique, les sujets redisent en une autre langue, non moins poétique, la signification et la portée symbolique des mots. Ainsi la fleur du lotus est-elle l'emblème de la pureté, les oies sauvages parlent-elles de séparation. Un accès à la pensée chinoise est suggéré, les mots étant du vide face au plein des images, chacune d'elle insérée dans la trame de la représentation et de la culture. Un livre pour s'initier à la découverte d'un genre littéraire majeur, de son contexte et des pratiques artistiques qui le subliment. Les adultes s'en empareront avec autant de plaisir que les enfants.
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Chaque poème, imprimé en français, est aussi décliné en idéogrammes chinois, le tout face à une illustration de toute beauté. le livre n'est pas très épais, mais c'est un réel bonheur de l'ouvrir de temps à autre, pour lire, ne serait-ce qu'un seul poème, car ceux-ci sont riches, descriptifs et très explicites, j'aime cette poésie.
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Lecture Jeune, n°131 - septembre 2009 - Cet élégant recueil nous invite à découvrir des poètes chinois de l'époque des Tang (818-907), qui ont imposé, à travers des formes courtes - juegu (quatrain) ou lüshi (huitain) - et le lyrisme de leur inspiration, une poésie moderne, aujourd'hui encore largement célébrée et enseignée en Chine. Certes, les thèmes restent traditionnels, mais le minimalisme de cette poésie, fondée sur la suggestion et le symbole, étonnera le lecteur occidental. Pour nous initier aux subtilités de cette écriture, la préface décode quelques motifs récurrents : ainsi des nuages blancs à la dérive dans le ciel évoquent-ils toujours l'exil et des oies sauvages la séparation.
On prendra surtout plaisir à s'imprégner de ce joli livre, où textes et images se répondent avec une belle cohérence. He Zhihong, l'illustratrice, a aussi contribué au choix et à la traduction des poèmes. Sur chaque double page apparaissent, en regard, d'un côté le texte en caractères chinois et sa traduction, de l'autre des peintures traditionnelles. Celles-ci savent, d'une simple tache d'encre diluée ou d'une touche de couleur vive, ressusciter pour nous, sur le fond blanc du papier de riz, le rouge des feuilles d'érables, le halo du clair de lune, une pluie de pétales roses, tout le charme de la Chine ancienne. Charlotte Plat
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Sur l’air Yugezi
Un vol d’aigrettes passe devant le mont Xisai.
Les fleurs de pêcher s’épanouissent, et dans l’eau,
les dragonnets sont resplendissants.
Avec son chapeau bleu de bambou tressé,
et son manteau vert en écorce de palmier,
le pêcheur heureux dans le vent et la pluie,
en oublie de rentrer.
// Zhange Zhibe
/ Traduction Guillaume Olive & He Zhihong
Escale nocturne au pont d’érable
la lune décline, les corbeaux croassent, le givre emplit
le ciel.
Face aux érables qui bordent le fleuve, et aux lanternes
des bateaux de pêche, je ne trouve pas le sommeil.
À la lisière de Suzhou se dresse le temple Hanshan,
Au cœur de la nuit, le tintement de sa cloche retentit
jusqu’à ma barque.
//(Zhang Ji
/ Traduction Guillaume Olive & He Zhihong
Pour le paysan
Sarclant les pousses de céréales, à midi, en plein soleil,
Les gouttes de sueur s'écoulent le long des tiges et pénètrent la terre.
Qui se souvient que le repas de chaque assiette,
Est le produit de tant de labeur ?
Li Shen (772-846)
Le pavillon des bambous
Seul, assis dans le jardin de bambous,
Jouant de la cithare, je siffle longuement.
Dans la forêt profonde, ignoré de tous,
La clarté de la lune est venue m'éclairer.
Wang Wei (701-761)
Aube printanière
Sommeil profond du printemps, le jour s'est déjà levé.
Les oiseaux chantent de tous côtés.
Pendant la nuit, le bruit du vent et de la pluie n'a pas cessé.
Qui sait combien de fleurs ont pu tomber ?
Meng Haoran (689-740)
La Grande Muraille de Chine