Cet essai, bien que rédigé par un énarque chef d'entreprise, m'a laissé sur ma faim. Description plutôt noirâtre de la France de 2019, sans véritable proposition de solution.
Championne des dépenses sociales, la France l'est aussi de la consommation d'antidépresseurs. L'auteur, en appuyant lourdement sur tous nos paradoxes, arrive à la conclusion que le modèle français, fondé en 1945 et constamment "amélioré" depuis, est au bord de l'implosion sous les coups que lui assènent les multiples minorités et corporatismes qui la composent, mais aussi et surtout parce que ce modèle contient en lui-même beaucoup trop de gènes d'inégalité.
Bien que notre pays soit "sur les toutes premières marches du podium du bien-être" il est devenu le lieu de permanentes "détestations mutuelles". Alors qu'au Danemark il n'y a qu'un seul régime de retraite, une seule assurance maladie et bien peu de niches fiscales, nos 44 régimes de retraite, 300 mécanismes d'assurance maladie et 500 niches fiscales conduisent inévitablement à la jalousie et au sentiment d'injustice. de plus, le modèle français qui a favorisé pendant des décennies l'ascenseur social, conduit de nos jours à l'écrasement de la classe moyenne. Les riches sont de plus en plus riches et si la situation des plus pauvres s'est objectivement sensiblement améliorée au cours des soixante-dix dernières années, entre les deux, quelque vingt millions de Français voient désormais leur situation stagner et leur horizon se boucher. Il y a donc dissonance entre la richesse objective de la France et le malheur individuel ressenti par un grand nombre de ses citoyens.
Bref, si le livre répond partiellement à la question : " comment peut-on à la fois être le pays qui redistribue le plus au monde, et celui où le sentiment d'inégalité est aussi marqué ? ", il n'avance guère de solution.
Dommage.
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Dans un ouvrage éclairant et informé, le chef d'entreprise et énarque plonge dans les racines du mal français et tord le cou aux idées reçues.
Lire la critique sur le site : LePoint
Nous devons sortir de cette contradiction qui consiste, pour se détacher de toute forme de discrimination à l'égard des "minorités" et de toute forme de domination sur les individus, à promouvoir toutes les identités particulières et tous les droits, sauf ceux de la nation.
Notre pays est devenu une gigantesque association de détestation mutuelle.
Le 20.01.2023, Denis Olivennes présentait “Chant balnéaire” d'Oliver Rohe dans “Au bonheur des livres” (Public Sénat).