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EAN : 9782282202792
192 pages
Denoël (08/04/1980)
3.74/5   74 notes
Résumé :
Voici "l'autre psychanalyse", la part féminine, celle que Freud n'a pas pu écrire. En face d'Œdipe, il y a Jocaste, sa mère, qui règne sur son fils en l'absence de Lalios, le père tué. Et Jocaste règne toujours, non seulement sur son fils, mais sur sa fille, en l'absence du père qui abandonne avec joie les soins et l'éducation du jeune enfant à sa femme. Soins et éducation qui sont ainsi monosexués alors que les enfants sont de deux sexes. Pour Christiane Olivier, f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Chers Babéliens

Je ne suis pas sûr de vouloir suivre certains d'entre vous à propos de l'essai de Christiane Olivier sur le rôle de « Jocaste » dans la formation et l'évolution psychique des filles et des garçons et plus tard des hommes et des femmes, puis des couples, notamment en ce que vous le considérez comme daté, peu en phase avec la réalité actuelle. Mais, les théories de Freud et de ses disciples ou celles qui, dès l'origine, se sont écartées du freudisme sont beaucoup plus anciennes.

D'un autre côté, instinctivement, j'ai toujours ressenti une certaine prévention à l'égard de la psychanalyse, et d'une manière générale à l'égard de tous les « psy-quelque chose. » Peut-être par préjugé, peut-être parce que dans ma vie personnelle je ne me reconnais pas dans ce concept de déterminisme psychique qui tendrait à réduire cette part de libre-arbitre qui nous rend responsables de nos choix, ou bien encore la force de l'âme qui permet de surmonter des traumatismes de l'enfance pour en faire des phénomènes étrangers à soi-même dans le cours du temps, ce que les « psy. » appellent la résilience et qui a toujours existé ; peut-être enfin parce que je me pose la question du sérieux d'une thérapie psychique qui durerait toute la vie à coup de centaines d'euros, de livres, ou de dollars par séance. Où l'on apprend, par exemple, que notre facétieux Woody Allen a effectué une analyse qui a duré trente ans !

N'importe, j'ai trouvé que l'exploration du continent psychique, à partir d'un autre point de vue, d'un autre regard, d'autres chemins, tels ceux empruntés par une femme comme Christiane Olivier n'était pas moins légitime. La mise en cause des dogmes freudiens ne datent pas d'aujourd'hui, une véritable guerre de religions existe entre croyants.

De surcroît, le freudisme a donné naissance à des athées de la psychanalyse, tels, par exemple, Vladimir Nabokov (je l'aurai beaucoup cité dans mes billets) qui a surnommé Freud « le charlatan viennois », et récemment le philosophe M. Onfray qui a dit de Freud qu'il était « un fabulateur cocaïnomane qui aimait l'argent ». Certains continuent de dénier à la psychanalyse le qualificatif de science et regrettent cette emprise qu'elle possède sur une bonne partie l'intelligentsia française notamment.

Nous connaissons les excès et les provocations de M. Onfray, et Madame E. Roudinesco a cru bon d'apporter ses obscurcissements à un débat que j'ai trouvé passablement confus.

Toutefois, malgré mes réticences, mais étant curieux d'un domaine qui a connu un développement extraordinaire au cours du siècle précédent grâce aux travaux de Freud, mais aussi à ceux de beaucoup d'autres, j'ai lu quelques ouvrages sur la question pour me rendre compte à la fois de certains succès des thérapies psychanalytiques (qu'est-ce qui m'autoriserait à en douter ?), mais aussi, semble-t-il, de leurs échecs, des incertitudes et des profonds désaccords existant à propos des théories de la psychanalyse, du nombre incroyable d'écoles et de chapelles qui sont apparues dans ce domaine, et de son ésotérisme qui le rend difficile d'accès au commun des mortels.

Voilà pourquoi la lecture du livre "Les enfants de Jocaste" de Christiane Olivier m'est apparue à la fois aisée et rafraîchissante.

Pat.

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Ce livre date de 1980 et l'auteur a été une des premières à faire entendre une voix féministe dans le domaine de la psychanalyse. Prenant le contre-pied de Freud qui basait tout le développement de l'enfant sur le complexe d'Oedipe, Christiane Olivier insiste sur l'importance de la mère (Jocaste), une mère souvent omniprésente auprès de l'enfant pendant ses premières années. Et cette proximité influe, selon elle, sur tout le développement affectif et sexuel du garçon (trop proche de la mère, il aura du mal à s'en détacher et essaiera de ne pas recréer des liens aussi symbiotiques avec les femmes, voire même deviendra misogyne…), et de la fille (moins désirée que le garçon par la mère, en rivalité avec elle pour l'amour du père, elle sera longtemps en conflit avec sa mère et en manque de reconnaissance et d'affectivité).

L'évolution de la société a été telle ces vingt dernières années que les pères se sont montrés beaucoup plus présents auprès de leurs enfants. Cela aura-t-il des conséquences importantes sur le développement à la fois du garçon et de la fille ? Il faudrait "Les enfants de Jocaste, vingt ans après"…
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Un livre un peu "daté" et empreint d'une image de la femme et de l'homme très traditionnelle et que j'ai trouvé assez réductrice. Même si, bien évidemment, ce genre d'essai ne peut qu'être basé sur une image générale culturelle.
Il y a des choses "vraies" dans ce livre, sur les relations de couple de personnes n'ayant jamais fait de travail sur elles-mêmes, et il est vrai qu'en cours de travail psy on se rend compte à quel point on projette ses "mauvais parents" (et pas que la mauvaise mère) sur son conjoint. Mais bon, j'avoue qu'il y a assez peu de choses qui m'ont parlé personnellement, car même avant le travail psy, ma relation à mon conjoint était spéciale car très équilibrée. Je ne m'y suis pas du tout retrouvée, du coup je n'ai pas vraiment apprécié.
Quitte à ne pas m'y reconnaître, je préfère les livres qui s'attachent davantage aux descriptions et résolutions de cas particuliers, au moins on peut davantage comprendre, même si c'est "de loin".
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Une écriture claire et simple pour nous expliquer combien le maternage (à ne pas confondre avec la maternité), peut être une chose néfaste qui serait à la base de l'incompréhension entre l'homme et la femme.
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Merci à vous monsieur Freud.

Il aurait été dommage de ne pouvoir lire ces quelques lignes qui nous offrent, enfin une nouvelle ouverture de raisonnement.

A connaître et apprécier comme cela se mérite.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
D’une façon ou d’une autre, toute difficulté de couple ne peut être aplanie qu’autant qu’on coupe à la projection de la mauvaise mère sur le conjoint. C’est une chose que l’on devrait savoir avant même le mariage.
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Nous ne repasserons plus jamais le Miroir sans traîner avec nous toute notre histoire oedipienne

Que produirons nous quand production et reproduction se seront différenciées dans notre tête ?

Comme cet enfant m'a paru lourd dès qu'il eut déserté mon habitacle intérieur.
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Il faut des femmes, à côté des hommes, pour que science ne s'allie plus à méconnaissance, et il faut des hommes au côté des femmes pour que éducation ne rime plus avec prison...
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