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sur 761 notes
Victime de troubles du comportement une jeune femme est internée à l'asile psychiatrique pour femmes de Blackwell sur une île de New York. Elle va être plongée dans un univers carcéral effroyable de misère ou la maltraitance des patientes est quotidienne. Certaines de ces patientes n'ont aucune pathologie psychiatrique et leur tort est d'être trop pauvre. Ainsi se débarrasse-t-on des malheureuses qui finissent par développer de vraies pathologies dans cet univers impitoyable dont la mission de soigner n'est qu'une utopie. Notre jeune patiente qui se nomme Nellie Bly, est en réalité une journaliste d'investigation qui joue à la malade pour enquêter de l'intérieur et témoigner des vraies conditions d'internement des femmes dans cette institution publique. Il fallait oser car ce n'était pas sans danger. Lorsqu'une femme était internée, il était très rare qu'elle sorte un jour de l'asile. L'article de Nellie Bly, publié dans le New York World, dénonça ce scandale humain et sanitaire en rendant publique la condition des femmes aliénées.
L'intrigue se déroule en 1887, et, en parallèle, on découvre combien il était difficile pour une jeune femme d'accéder au monde du travail et de devenir journaliste indépendante.
On s'attache très vite à l'héroïne. Courageuse, obstinée et fonceuse, elle nous entraine dans son sillage et nous découvrons son combat féministe.
Les dessins sont soignés et détaillés, ils accompagnent l'intrigue avec efficacité. Superbe travail de la scénariste et de l'illustratrice.
Un grand plaisir de lecture
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New York, 1887. Une jeune femme réserve une chambre et un repas dans un hôtel. le soir, elle commence à tenir des propos incohérents. Aussitôt, elle se fait traiter de folle. Et la gérante n'hésite pas à faire venir la police pour s'occuper d'elle. On l'envoie devant le tribunal de police où, là encore, elle semble divaguer. le juge et un médecin conseillent alors de la placer, d'abord dans un hôpital psychiatrique avant de prendre le prochain bateau qui la conduira à Blackwell. Nellie Bly n'est pas une patiente comme les autres puisqu'elle est journaliste. Avec une facilité déconcertante, elle a réussi à se faire passer pour folle dans le seul but d'être internée à Blackwell afin de montrer les conditions désastreuses des malades, en récoltant des témoignages...

Si Elizabeth Cochrane, dite Nellie Bly, est une patiente pas comme les autres, elle est aussi une journaliste et une femme pas comme les autres. Considérée comme l'une des pionnières du journalisme d'investigation, notamment en se faisant embaucher dans une tréfilerie. Cet album se consacre à ses jours d'immersion dans l'asile de fous pour femmes, le Blackwell's Island Hospital à Roosevelt Island. Dénonçant ainsi les conditions de vie des malades (pour certaines tout à fait saines d'esprit, d'ailleurs) ainsi que les méthodes du personnel soignant, son reportage fera la une des journaux. Outre cet épisode, Virginie Ollagnier prend le soin également de nous décrire l'enfance et l'adolescence de Nellie Bly, l'éducation qu'elle aura reçue ainsi que ses conditions de vie et de travail à cette époque pour une femme. L'on ne peut ainsi qu'admirer cette femme qui n'aura de cesse de se battre pour faire valoir ses droits, bien décidée à lutter contre toutes ces inégalités. Cet album, abouti et instructif, rend particulièrement bien hommage à Nellie Bly, que ce soit le texte fort et touchant de Virginie Ollagnier ou les planches expressives et pleines de vie de Carole Maurel.
Un album passionnant...
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Je n'attendais pas grand-chose en commençant cette BD historique, qui s'est finalement révélée une véritable pépite!

Je ne connaissais que vaguement le nom de Nellie Bly, première journaliste d'investigation. En 1887, elle se fait passer pour folle afin d'enquêter sur les conditions de vie des résidentes de Blackwell, asile pour femmes de New York : c'est à cet épisode que se consacre la BD de Virginie Ollagnier et Carole Maurel.

Les autrices évitent brillamment deux écueils. Tout d'abord, contrairement à certaines BD biographiques qui cherchent à couvrir trop large et finissent par s'éparpiller, on se focalise ici sur un événement précis, ce qui permet un traitement plus en profondeur. Les divers flashbacks sur la vie de Nellie Bly et ce qui l'a conduite à mener cette enquête sont bien intégrés à l'ensemble et donnent une direction à l'oeuvre - la lutte contre l'injustice et la place des femmes dans la société. Ensuite, bien que les thèmes abordés soient très lourds, c'est traité avec beaucoup de justesse et de délicatesse : on ne tombe jamais dans le pathos ni dans le misérabilisme.

En plus d'être magnifique, le dessin de Carole Maurel est limpide et très maîtrisé : pour une fois, je n'ai pas eu l'impression de confondre différents personnages dessinés de manière trop semblable. de petites touches fantasmagoriques (créatures lovecraftiennes et fantômes bleutés) parsèment l'ensemble sans prendre trop de place, lorsque les femmes sombrent peu à peu dans la folie à force de subir des mauvais traitements : un choix artistique très judicieux que j'ai beaucoup aimé.

Une excellente surprise, d'autant plus que j'avais été très déçue par le bal des folles qui traite d'un sujet semblable. Définitivement à lire!
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Grâce à ce roman graphique, j'ai fait la connaissance de Nellie Bly, une jeune journaliste qui va révéler le scandale en 1887 de l'asile psychiatrique Blackwell à New York. Avant l'heure, Nelly réalise du journalisme d'investigation et s'infiltre dans les usines, puis dans cet asile pour dénoncer les abus dont est victime la classe ouvrière, et plus particulièrement les femmes.
L'histoire est très intéressante, instructive, avec un travail de recherche très fouillé sur la période, et un portrait de Nelly qui va au-delà de sa seule enquête à Blackwell.
J'ai malheureusement trouvé que les très nombreux flashbacks cassaient un peu le rythme, et que les planches s'enchainaient parfois brutalement, me laissant sur ma faim par moments.
Un beau roman graphique qui met en lumière cette femme hors-norme, une pionnière du journalisme qui n'avait pas froid aux yeux.
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J'ai commencé cette bande dessinée sans savoir de qui ou de quoi il s'agissait. J'évite toujours les quatrièmes pages de couverture.Et j'ai bien fait !
Cela m'a permis de faire connaissance avec Nellie Bly, d'une manière originale.

C'est un roman graphique fort bien fait sur la vie de Nellie Bly dont je ne dévoilerai pas ici l'identité.
Maltraitance, conditions de vie insupportables et manque de reconnaissance et d'empathie absolue. Voilà ce qu'on réservait autrefois à New York, à l'asile de Blackwell, aux femmes considérées comme des rebuts de la société. Qu'elles soient véritablement aliénées, indigentes ou juste une bouche à nourrir et inutile pour leur famille, ces femmes étaient plongées dans un véritable enfer.

Cela fait froid dans le dos.

Ce roman graphique mérite qu'on s'y intéresse. du point de vue historique, bien sûr, mais également du point de vue des valeurs portées par le personnage principal de l'histoire.
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Se faire interner de son plein gré pour pouvoir enquêter sur les conditions de vie au sein d'un établissement psychiatrique de New York, voilà ce qu'à entrepris de faire Nellie Bly, une jeune journaliste américaine à la fin du XIX ème siècle.
Elle y passera 10 jours, en se faisant passer pour folle, et elle révélera ce qui se passe vraiment au sein de cette institution : les femmes y étaient affamées, humiliées, battues, vivant dans le froid et la peur, retenues contre leur gré, soumises à des tortures inexplicables d'un point de vue médical et ignobles d'un point de vue humain.
Son reportage permis de faire connaître les conditions de détention de ces femmes placées là par leur famille, et rarement pour des raisons médicales, mais le plus souvent car elles étaient devenues des gênes, que ce soit parce qu'elles n'étaient pas « mariables », qu'elles avaient des opinions trop modernes pour l'époque ou que les hommes de leur entourage aient eu envie de s'approprier leur héritage….
Cette bande dessinée est l'adaptation du livre de Nellie Bly, elle reconstitue fidèlement l'ambiance de l'époque et dénonce des conditions de vie atroces, montrant bien le sadisme dont faisaient preuve le personnel et la misogynie des hommes, qui décrétaient souvent que les femmes étaient folles, sans que cela ne soit remis en cause par qui que ce soit.
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J'ai entendu parler la première fois de Nellie Bly dans « Culottées » de Bagieu tout comme la scénariste de ce roman graphique qui décrit le parcours de sa vie et surtout de son courage et de sa détermination. Nellie Bly est le surnom de cette américaine (1864-1922), pionnière du journalisme clandestin. Révoltée par la condition des femmes et de leurs enfermements en centre psychiatrique, tout simplement parce que la plupart du temps, elles gênent. La jeune femme va s'y faire enfermer dix jours qui aboutira à un procès sans précédent à New-York. Dessins simples qui font un peu trop ressortir les yeux façon manga. Une femme, sans nul doute, à découvrir.
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Décidément, depuis quelques années, Nellie Bly a le vent en poupe dans le paysage littéraire français ! Après la parution de 10 jours dans un asile par les éditions du sous-sol en 2015, le portrait que lui a consacré Pénélope Bagieu dans ses Culottées de 2016, l'édition en France (enfin!) de ses reportages, voici une super chouette bd sur cette journaliste, figure emblématique outre-atlantique depuis un siècle.
Virginie Ollagnier et Carole Maurel ont choisi de resserrer leur biopic sur le reportage effectué en 1887 par Nellie Bly au sein de l'asile Blackwell's Island Hospital sur Roosevelt Island à New York. Cette jeune culottée, fraîchement arrivée dans le monde du journalisme, inaugurait alors ce que nous nommons aujourd'hui le gonzo-journalisme, c'est-à-dire le reportage infiltré, en se faisant passer pour folle afin de se faire interner dans cet enfer et y enquêter au plus près. Il va sans dire que ce qu'elle y a découvert était scandaleux et révoltant. Mauvais traitements, tant psychologiques que physiques, internements abusifs et parfois sans fondement, privation de nourriture, viols, etc. , étaient réservés à ces femmes, toutes sans ressources, et pas forcément folles. Son reportage a retenti comme une bombe et s'il n'a pas permis d'améliorer en profondeur le sort de ces pauvres femmes, le pavé était lâché dans ce marécage et une star du journalisme était née.
Le choix d'insérer des instants de l'enfance et l'adolescence de Nellie Bly dans le récit permet de mieux comprendre la source de son courage, de sa pugnacité. Ces flash-back apportent aussi de la respiration, de la légèreté et de la couleur, ce qu'explique la dessinatrice Carole Maurel dans l'interview en fin d'ouvrage.
Très bonne idée d'ailleurs de conclure cet ouvrage par les interwiew des deux artistes ; cela permet de comprendre leur travail, de mesurer leurs énormes recherches, la passion avec laquelle elles ont créé cet ouvrage. le dessin est sublime, l'écriture est fluide. Bref, une réussite et bravo pour cette collection des éditions Glenat nommée Karma qui met en lumière des personnes qui ont fait changer la société grâce à des actes marquants et contestataires.
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New York. 1887.

Comment rendre folles des femmes qui ne le sont pas ? La recette est simple : le froid d'abord, l'ennui ensuite ! Enfin la fatalité et l'obéissance. La faim et l'ennui ramollissent l'esprit. Si elles ne deviennent pas folles, elles peuvent toujours mourir du manque d'espoir ou sous les coups des infirmières, à moins que ce ne soit à cause de l'incompétence des médecins. le manque de fruits frais affaiblit les malades et fragilise les femmes saines d'esprit. Voilà un régime qui n'a certainement pas pour but la guérison des patientes. Il faut dire que certains en vivent très bien à commencer par le directeur de l'institution…
Voilà ce qu'a découvert Nellie Bly en se faisant passer pour folle durant dix jours afin d'enquêter sur les traitements infligés sur l'île de Blackwell à ces dames dont beaucoup se trouvaient là pour des raisons qui n'avaient rien de médical : un fils voulant se débarrasser de sa mère pour ne pas avoir à la nourrir malgré qu'elle l'ait élevé ainsi que ses petits-enfants, un mari trouvant sa femme trop encombrante, un fiancé qui rompt ses fiançailles, une pauvre fille malade et sans le sou dont l'hôpital se débarrasse en l'expédiant à l'asile ou tout bêtement une femme qui ne parle pas anglais et qui n'arrive pas à se faire comprendre. Si elles ne sont pas encore folles, elles ne tarderont pas à le devenir…

Critique :

Nellie Bly voulait être journaliste. Comment ? Mais c'est un travail d'hommes, voyons ! Ils sont beaucoup plus polyvalents. Ah, bon ? Elle décide alors de faire ce qu'aucun homme n'a encore fait, se faire passer pour folle pour vivre dix jours en immersion, incognito, pour voir le fonctionnement de l'institution de l'intérieur et rapporter les faits à l'extérieur via la presse et tenter ainsi de modifier les choses. Elle a toutefois pris ses précautions avant de se lancer dans ce reportage car une fois entrée dans cet enfer aucune chance d'en sortir autrement.

Virginie Ollagnier et Carole Maurel ont su donner vie à Nellie Bly et leur roman graphique est un solide témoignage des conditions de vie des femmes au XIXe siècle aux Etats-Unis. Les flash-backs permettent de suivre l'existence de Nellie Bly depuis son enfance jusqu'à la fin de cette affaire de mauvais traitements et d'incompétence médicale qui abusait des deniers publics. le moins qu'on puisse dire c'est que ses premières années furent celles d'une enfant choyée qui adorait son père qui lui donnait une éducation d'avant-garde favorisant son autonomie, sa curiosité et son esprit de découvertes. La mort de ce papa adoré, qui n'a pas su préserver juridiquement sa famille, va plonger sa femme et ses enfants dans une extrême pauvreté. Cette femme était exceptionnelle et ce livre lui rend hommage aussi fidèlement que possible. Les autrices ont fait un excellent travail qui rend cette lecture incontournable.
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A la fin du 19e siècle, Nellie Bly, de son vrai nom Elizabeth Cochrane, est une journaliste qui va volontairement se faire interner dans l'asile psychiatrique pour femmes de Blackwell, au large de Manhattan. Bien décidée à dénoncer les abus en tous genres, Nellie Bly va découvrir l'enfer.

Sous le coup de crayon de Carole Maurel et à travers le récit le récit de Virginie Ollagnier, le lecteur part à la découverte de la première femme grand-reporter. Internée "incognito", Nellie Blye va découvrir les dysfonctionnements de Blackwell : jugements expéditifs et internements abusifs, incompétence des médecins, violence des infirmières... Les femmes enfermées à Blackwell y étaient pour diverses raisons qui accommodaient la gent masculine mais rarement pour folie. Malnutrition et mauvais traitements étaient leur lot quotidien. Et que dire des pensionnaires les plus dangereuses marchant attachées par une longue corde comme des bêtes ?
Nellie Bly sortira de cet enfer et son article dans le New York World aura des retombées fracassantes. La ville de New York, choquée par le récit de la journaliste, débloque un million de dollars pour rénover ses hôpitaux psychiatriques.
Ce roman graphique nous offre ici un récit vivant et touchant, avec des portraits de femmes dont la seule "folie" est d'être pauvre, divorcée, immigrée, "embarrassante" pour la société... Heureusement, on peut toujours compter sur la solidarité féminine ! Des flash-back nous permettent également de découvrir l'histoire de Nellie Bly et de comprendre sa détermination et sa passion.
Un ouvrage instructif et intéressant. Pour ceux que cela intéresse, vous pouvez visionner en parallèle le film "L'échange" de Clint Eastwood avec Angelina Jolie où l'héroïne se retrouve internée dans un asile parce qu'elle "embarrasse" la police.
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