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Critique de Jcequejelis


1998, Bernard Ollivier, ancien journaliste, à Combat, puis en indépendant, se voit rattrapé par la retraite, presque par surprise. Il doit se considérer comme vieux et cela ne passe pas, surtout, quand la peur de s'encrouter prend le dessus. Danièle, sa femme bien-aimée, est morte. Il est donc nécessaire d'occuper le temps de libre qui arrive. Bricoler et faire des mots croisés, sans rien d'autre, très peu pour lui. Voyager ou se pendre, voilà le dilemme. Bien qu'agnostique et pour que les enfants «ne voient pas ça», il part pour Saint-Jacques de Compostelle à pied.

Il est sportif, a couru entre autre le marathon de New-York. Rapidement il prend le rythme et la marche lui fait faire un retour sur lui-même, en même temps qu'elle lui procure un grand bien-être physique. Tout en avançant, il passe sa vie en revue : ce que pas mal de retraités doivent faire il me semble. Né de parents illettrés, il a obtenu son BEPC, puis a fait plusieurs métiers avant de devenir journaliste. C'est à lui que l'on doit le fameux éditorial «Silence on coule».

Le voyage se passe bien. La marche devient une drogue. de retour à la maison, il décide de mettre en application les décisions prises le long du chemin : faire la Route de la Soie ! Il pourra, comme ça, marcher à satiété et aider, par la randonnée, certains jeunes à se réinsérer. En effet, sur le chemin de Compostelle, il a entendu parler d'adolescents belges rééduqués par la randonnée. Dans son association, Seuil, il investit ses droits d'auteur (Phébus lui avait signé un contrat pour un livre avant son départ pour l'Asie) et une partie de son capital, provenant du téléfilm, Bébé coup de foudre, après s'être assuré que ses enfants ne manquent de rien. C'est une réussite.

«La vie commence à 60 ans» semble être la clé de voute de l'oeuvre de Bernard Ollivier, son bilan. Celui qui, comme moi, ne connait pas encore ses récits de voyage, devrait en premier lire celui-ci. Il donne à la fin ses recettes de bonheur : le sodoku, l'entretien de sa maison, l'écriture, sa famille, son chien, son chat, sa forêt et l'élaboration de projets qui ne verront peut-être jamais le jour, en réglant quelques petits comptes au passage.

Le style d'Ollivier est simple, sans recherche d'effets. Il est, lui-même, sincère, franc et pudique aussi. Mais, n'est-ce pas une réaction typique de vieux que de courir après sa jeunesse et de se persuader y être parvenu ?

Il serait illusoire de croire, qu'arriver à la retraite on ait tous la possibilité de réaliser le même parcours. Nous n'avons pas tous son expérience des voyages, des langues, de l'écriture, de certains milieux, du sport etc... Mais on peut faire un état des lieux, un inventaire de ses capacités et se fixer un ou deux objectifs. Par exemple, marcher dans sa région et tenir le journal de ses excursions, pour ses enfants. Planter un arbre et non toute une forêt. Et surtout, quand on se sent mis « à la casse », lire ce livre et y puiser l'envie de repartir et de réussir le dernier tiers de sa vie !

Additif : Trois mois ont passés et je garde de cette lecture, une impression de fraîcheur et de lumière en même temps. Ce texte laisse en vous une bonne dose d'espoir.
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