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sur 530 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec Les évasions particulières c'est plus d'une décennie qui nous est donnée à revivre. Cette saga familiale nous entraîne en effet de l'après Mai 68 jusqu'au 10 mai 1981, date de l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République.
Véronique Olmi a choisi le cadre d'une famille catholique modeste habitant Aix-en-Provence pour nous conter les évasions particulières des trois filles de Bruno et Agnès Malivieri.
Il y a Hélène, qui depuis sa petite enfance fait des allers-retours entre Aix chez ses parents, c'est le temps de l'école et Neuilly, chez son oncle et sa tante, c'est le temps des vacances. Elle doit à chaque fois s'adapter vite et sans montrer d'effort pour passer de la grande simplicité au luxe bourgeois, où le vouvoiement est de rigueur.
Sa soeur aînée Sabine, rêve d'être artiste et d'aller à Paris. Quant à la benjamine, Mariette, d'une nature fragile et maladive, surnommée par les siens « la souris », elle restera avec ses parents, bientôt détentrice de secrets inavouables.
Malgré quelques jalousies, les trois soeurs resteront unies et parviendront chacune à trouver leur voie et à s'affranchir non sans mal de la morale et de la religion dans laquelle elles ont été éduquées de façon tellement prégnante.
Cette saga familiale est avant tout la chronique d'une époque riche en événements et traversée par de nombreux bouleversements.
En 1971, la sortie du film Mourir d'aimer, inspirée de l'histoire vraie de Gabrielle Russier, cette professeure tombée amoureuse d'un de ses élèves est un scandale pour les parents Malivieri. Est évoqué le conflit social chez Lip, incompréhensible pour le banquier qu'est l'oncle. D'autres mouvements et revendications éclatent tout au long de la décennie et jalonnent la vie de la famille, mais c'est surtout l'émergence du féminisme que l'auteure a bien su retranscrire et bien sûr la promulgation de la loi Veil sur l'interruption volontaire de grossesse.
L'autre thème omniprésent et porté par Hélène est l'écologie avec notamment la prise en compte de la souffrance animale. La page 433 du roman relatant le sort réservé aux truies dans les élevages intensifs m'a d'ailleurs carrément révulsée bien que je sois déjà très attentive à ce sujet et déjà assez avertie me semblait-il.
Elle met en exergue les grandes figures de l'époque, Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre dont nous suivrons l'enterrement, Gisèle Halimi, Simone Veil ainsi que les présidents Pompidou, Giscard, jusqu'à l'élection de Mitterrand sur laquelle se termine le roman sans oublier l'avis à la population qu'avait lancé Coluche.
Grand moment également que la montée des gens du Larzac sur Paris et me sont revenus en mémoire ces paroles « le Larzac restera, notre terre servira à la vie, des moutons pas des canons, jamais nous ne partirons, Debré, de force, nous garderons le Larzac ! »
J'ai vraiment pris un grand plaisir à revivre cette décennie par l'intermédiaire de cette famille et j'ai apprécié pouvoir me replonger dans cette ambiance revendicatrice, à juste titre. J'ai trouvé cependant que les personnages manquaient un peu de relief, d'esprit de décision et de panache et d'autre part, je suis restée assez incrédule devant le geste d'abandon de la mère.
Mais ce qui m'a le plus marquée, c'est la présence de cette religion qui maintient les gens et notamment les femmes dans un rôle secondaire, un rôle de domesticité pure et simple les empêchant tout bonnement de vivre leur vie et leur sexualité, les bloquant dans leur épanouissement. Même si cela a évolué, je reste sceptique et concernant le droit à l'avortement il faut rester toujours vigilant !

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J'ai toujours apprécié les histoires familiales. Je me suis donc glissée avec bonheur et grand intérêt dans celle de trois soeurs: Sabine, Hélène et Mariette, sur une période relativement courte, entre 1970 et 1981.

Issues d'une famille catholique modeste d'Aix -en-Provence, elles vont, chacune à leur façon vivre , dans les doutes et la douleur parfois, l'émancipation de la femme. Je les aimées toutes les trois: Sabine, la passionnée, la révoltée, et ses rêves parisiens de cinéma, Hélène, écartelée entre luxe bourgeois et milieu simple dès la plus tendre enfance, et la petite dernière, Mariette, secrète et si sensible.

L'auteure analyse en profondeur les changements sociaux vécus par ces trois filles qui deviennent des femmes et s'éloignent de plus en plus de leurs parents dépassés, perdus, qui ont aussi leurs chagrins intimes. Je me suis reconnue en elles, dans leurs pensées, leurs désirs, car j'avais à peu près leur âge durant ces années. Loi Veil sur l'avortement, le film" Mourir d'aimer", les chansons de David Bowie, l'école mixte... et l'image finale qui se dessine sur l'écran de télé de Francois Mitterrand , en ce mois de mai 1981...

Une radiographie juste d'une époque de bouleversements, et trois portraits fort attachants, tout en intériorité. Un vrai régal de lecture!
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Lu en audio (c'est bizarre d'écrire cela mais je n'arrive pas à le penser autrement) avec la voix de l'auteure. Cela donne forcément une teinte particulière à la critique rapide que je vais faire. Je crois néanmoins qu'il y a un petit supplément d'âme à cette version audio car j'ai emprunté le livre juste pour trouver une ou deux citations à insérer dans mes commentaires et en feuilletant j'avais du mal à retrouver l'ambiance d'écoute. V. Olmi a mis du coeur dans sa restitution sonore, elle vivait son livre, elle doit livrer là quelque-chose de son intimité.
C'est donc pour moi essentiellement un livre d'ambiance. Celle des années 60, 70, 80 : celles qu'on nomme abusivement peut être les « trente glorieuses ». Période décrite de manière languissante par des regards féminins se voulant féministes.
N'y cherchez pas un roman historique, même si l'on y croise quelques grandes figures de cette époque, des présidents successifs à Mme S. Veil en passant par Mme S. de Beauvoir et M. J.P Sartre, des évènements plutôt franco-français : Mort de M. Pompidou, le Larzac, l'attentat de la rue Copernic... Tout cela forme un arrière-plan très partiel, choisi pour calibrer certains états d'âme des héroïnes : avortement, droit des femmes, homosexualité, bisexualité...
On peut être d'ailleurs un peu surpris de l'absence quasi totale de références internationales (un peu le Vietnam, mais pour l'écologie de l'agent orange...), comme si ces femmes vivant originellement en province, n'étaient pas intéressée par la marche du Monde.
Ce qui manque pour moi à ce long roman, c'est une vraie intrigue : on brosse beaucoup de portraits, on rencontre pas mal de personnages mais finalement, il y a assez peu de relief chez chacun d'eux.
Ce sont ces femmes vivant les bouleversements que l'on sait concernant leurs droits qui sont mises en avant, à tel point qu'après la moitié du livre, je mélangeais les (petits)amis masculins rencontrés. le seul à sortir un peu du lot est le père des trois filles, dont la description au fil des situations est douce-amère, à tel point que je soupçonne Mme Olmi d'y avoir mis beaucoup de sa relation personnelle avec le sien. Mais ceci, comme d'habitude, n'engage que moi.
C'est donc en résumé un roman intimiste axé sur les états d'âme de quelques femmes vivant l'évolution de la société française et de ses moeurs.
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La fratrie Sabine, Hélène et Mariette n'a été engendrée par Mme Olmi que pour raconter à travers leurs vécus l'histoire de celles et ceux qui sont nés entre 50 et 60.
Des trente glorieuses, tout y est ou presque. Un inventaire dressé comme une prédication, glacé comme un catalogue où les madeleines de Proust y sont vendues en paquets géants à 3 pour le prix de 2.
J'y ai rebondi comme un caillou en mode ricochet sur une mer d'huile mazouté par l'Amoco Cadiz. En clair, j'ai eu du mal à pénétrer leurs vies tant la mienne me sautait au visage.
Ci-git la nostalgie : La colo, le caté, les copains, le premier joint, l'amour, le conjoint, la famille, la France déjà loin du Maréchal Pète-joint.
Avec des parents super-cathos, raides de leurs convenances et de leurs secrets cachés sous le tapis deux des filles vont « monter » à Paris avec leurs envies et leurs lubies, prêtes à s'émanciper du poids de la province des années 70, faire du théâtre et la révolution sexuelle pendant que « Bolino » à la télé, révolutionne les pâtes.
Elles iront défendre la cause animale et les paysans du Larzac pendant que Roger Lanzac fait tourner des gros éléphants dans sa petite piste aux étoiles. Lutteront pour le féminisme naissant, la contraception et l'avortement avec Simone Veil et Gisèle Halimi comme alibis.
Une des filles sera blessée à l'attentat antisémite de la rue Copernic, ta mère déjà déboussolée aura été rattrapée par la fracture des générations, un vrai raz de marée à cette époque où pour exemple mon père avait encore sa gabardine à martingale en tergal et écoutait Tino Rossi alors que je ne portais que des franges et des jeans pattes d'ephs et que je m'excitais sur « My generation » des Who. Des qui ?

Et c'est Mitterand qui achèvera ce roman en 1981, bras levés sur la terrasse bourguignonne de son succès pendant qu'il pleut sur les sourires de milliers de gens venus fêter l'événement à la Bastille alors que le monde s'effondre sur ceux qui pleurent chez eux.

Tout ça pour dire que ce roman a des relents d'avant qui peuvent faire tripper des types comme moi mais si vous êtes nés après 80, passez votre chemin, vous ne serez pas dans le mouv' et vous risquez de vous y ennuyer.

« Julien Clerc chantait « Ma préférence » en sourdine, c'est toujours un peu cafardant, ces mots d'amour adressés à d'autres »

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Bruno et Agnès sont pauvres, catholiques modérés mais convaincus, habitent dans une cité d'Aix en Provence où les murs sont en carton. L'appartement est petit, un trois pièces. Ils ont trois filles, Sabine, Hélène et Mariette. Bienvenue dans les années 1970, les appartements petits, fonctionnels et sans charme, le papier peint à grosses fleurs ou à losanges qui donne la migraine, le petit électroménager orange et les bouteilles de verre consignées, les écoles de filles et de garçons séparées, les cours de cuisine et de coutures pour les unes, le bricolage pour les autres.

Bruno est enseignant dans un établissement privé et religieux. Agnès est évidemment femme au foyer. Sabine amorce son adolescence, s'ennuie et ne supporte plus l'autorité de ses parents. Elle attend avec impatience sa majorité, 21 ans à l'époque. Pour Bruno, elle sera femme au foyer, Sabine a d'autres rêves dont celui de devenir actrice.

Hélène a une vie un peu à part dans la famille. Elle part toutes les vacances scolaires à Paris, chez sa tante, la soeur d'Agnès et son oncle. Ils ont une belle vie aisée, chez eux les enfants vouvoient leurs parents. Un petit arrangement familial contre un chèque tous les mois qui permet à Bruno de régler les dettes laissées par son père. Hélène doit s'adapter aux deux familles, peinant à retrouver sa place quand elle rentre chez ses parents, profitant de cette vie aisée quand elle est à Paris. Elle prendra conscience de la souffrance des animaux lorsque son chien, celui de la famille riche, va mourir de chagrin. Lutter contre la souffrance animale deviendra son combat.

Mariette est toute petite au début du roman et dort dans la chambre de ses parents. Elle a de l'asthme sévère et passe des moments compliqués. Elle va grandir sans ses soeurs et se retrouve avec des parents mal assortis, une mère qui construit son indépendance comme un combat et non comme une émancipation.

Le décor est posé, la famille en place pour le départ dans un grand huit émotionnel et libertaire que représente cette décennie jusqu'à l'élection de François Mitterrand. Chaque membre de la famille va devoir grandir, évoluer et s'adapter et si j'ai un souvenir heureux de cette époque car effectivement comme Sabine j'aspirais à une liberté totale et sans le joug familial, cette famille va rencontrer bien des problèmes et devoir constamment se remettre en question. le roman est rythmé par les événements politiques, culturels et féministes.

Si les trois filles se cherchent, trébuchent, se relèvent et continuent leur avancée dans leur vie de jeunes adultes avec cette toute nouvelle liberté pour les femmes, les parents font une descente aux enfers assez impressionnante. Il est très intéressant de suivre l'évolution d'Agnès qui pourra apprendre un métier et travailler après le départ des deux grandes à Paris. Elle osera avoir des rêves et des projets mais fera un volte-face sidérant, mettant Mariette, la petite dernière dans la confidence d'un secret assez bouleversant.

Ce livre avait, pour moi, un goût de nostalgie. Les personnages sont travaillés à l'extrême dans leurs sentiments et cela donne un ressenti d'insécurité plus que de liberté. Effectivement les évasions sont particulières.


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Fin des années 60. Bruno Malivieri est enseignant dans une école privée à Aix-en-Provence. Agnès, son épouse est mère au foyer. Ils élèvent leurs trois filles, Sabine, Hélène et Mariette, dans la tradition catholique, avec l'aide des Tavel, le couple fortuné formé par Michelle, la soeur d'Agnès, et David, son époux. L'oncle et la tante accueillent Hélène à toutes les vacances et arrondissent les fins de mois de ses parents. Deux familles presque parfaitement stables...
Oui mais, de mai 1968 à l'élection de François Mitterrand en mai1981, la société française vit de profondes mutationss, que les familles subissent ou accompagnent : Sabine et Hélène deviennent de jeunes adultes en recherche de liberté ; Mariette devient une pré-ado curieuse de tout ; même Agnès s'interroge sur son rôle au foyer et trouve un travail ; Bruno en est déboussolé. Et puis, la famille cache aussi quelques lourds secrets...

Le hasard a voulu que je lise ce livre juste après Nature humaine de Serge Joncour. Ces deux ouvrages décrivent deux tranches de vie familiale, l'une dans la décennie post-68, avec les répliques sociétales du séisme de mai, l'autre sur le quart de siècle qui précède l'an 2000. Les contextes familiaux sont très différents ; Véronique Olmi ne nous parle pas des tourments de la paysannerie confrontée à l'industrialisation, mais d'une famille urbaine ancrée dans des traditions religieuses et confrontée à des transformations auxquelles les enfants adhèrent et que les parents ne comprennent pas...
Les deux auteurs ont également choisi des angles de vue différents. le personnage central de Nature humaine est le fils (l'agriculture était un monde d'homme !). Chez les Malivieri de Véronique Olmi, il n'y a que des filles, ce qui donne prétexte à mettre l'emphase sur la conquête de libertés féminines : contraception, avortement, liberté sexuelle et homosexualité, travail des femmes... Ce sont donc là deux romans tout à fait complémentaires.

L'écriture de V. Olmi est plus complexe que celle de S. Joncour. le livre se lit moins facilement, mais ce n'est pas un défaut majeur. On le referme cependant avec le sentiment que l'auteur en a fait un eu trop : on imagine mal qu'il puisse arriver autant de mésaventures dans une seule famille...
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Entre 1969 et 1981, à Aix-en-provence, 3 soeurs grandissent dans une famille catholique et modeste. La cadette, “adoptée” pendant toutes les vacances scolaires par son oncle, découvre à ces occasions une vie parisienne, légère et affranchie, et suscite envie et curiosité a son retour dans le cocon familial.
Nous allons suivre l'évolution de ces 3 jeunes filles durant cette décennie qui chamboule la condition féminine.
L'auteure s'attarde sur les bouleversements sociétaux qui vont accompagner leur émancipation et leurs engagements naissants bien éloignés d'une éducation dépassée.
La télévision envahit la sphère familiale, on regarde « Au théâtre ce soir » ou le film du dimanche en mangeant des barres de Mars coupées en quatre « parce qu'une barre pour chacun aurait couté trop cher. »
L'électroménager entre dans les cuisines, « Moulinex libère la femme. »
Gabrielle Russier est morte pour avoir aimé l'un de ses élèves, « les Salopes » signent un manifeste pour l'avortement.
Giscard d'Estain est élu, il remonte à pieds les Champs Elysées. On admire son allure énergique, il est si jeune pour être président pense tout un chacun.

Véronique Olmi dépeint cette période post année 68 avec ravissement, pointant toutes les brèches qui s'ouvrent dans cette société d'hier et dans lesquelles ces jeunes filles vont sauter à pieds joints. Elle fait surgir l'authenticité par quantité de petits détails qui font écho à nos propres expériences.
1970, l'année de mes vingt ans, j'ai eu les mêmes rêves, les mêmes difficultés. Ce roman m'a touchée au coeur, faisant remonter tant de souvenirs et de nostalgie.
J'ai adoré les dialogues pour leur justesse et leur drôlerie. Ce retour dans les années 70 est une totale réussite.


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Dans ce roman doux-amer teinté d'autobiographie, on fait la connaissance des soeurs Malivieri, qui grandissent à Aix en Provence, dans une famille modeste et très catholique. Nous sommes dans les années 60 et il n'est pas facile pour les femmes et les jeunes filles de s'évader d'une vie bien tracée. Chacune, pourtant, tracera sa voie en cherchant à s'émanciper des principes familiaux et sociétaux. Tandis que Sabine rêve d'être comédienne et part à Paris, Hélène est écartelée entre sa famille et celle de son oncle riche qui l'a prise sous son aile. Elle côtoie deux mondes opposés et étanches et, telle un caméléon, oscille de l'un à l'autre. La petite dernière, Mariette, est toute en sensibilité. Restée seule auprès des parents, elle se construit son monde et découvre la musique.
Il existe un lien très fort entre les trois soeurs, et ce malgré leurs différences. On suit avec tendresse leur cheminement qui va croiser les grands bouleversements de cette époque. On parle beaucoup de la condition de la femme dans ces années-là, et la mère, les filles Malivieri sont immergées dans cette actualité qui va influer leur vie. Ainsi les procès féministes avec Gisèle Halimi et Beauvoir se déroulent à Aix. le viol, le droit à l'avortement et la contraception sont au coeur des débats.
C'est aussi l'époque où les femmes sont mères au foyer, pas toujours par choix. Agnès, la mère, qui finit par étouffer dans son petit appartement, veut travailler.
Le père, Bruno, nous apitoie par sa fragilité. Souvent dépassé par l'évolution de ses filles, puis de sa femme, il se raccroche aux principes de sa foi catholique, de la famille, pour faire front.
Ce roman foisonnant se termine dans la liesse provoquée par l'élection de Mitterrand.
L'auteure a l'art de mêler de petits drames personnels, comme le chien d'Hélène e mort de tristesse, à des évènements plus graves comme l'attentat de la rue Copernic qui va avoir des répercussions sur la vie de Sabine. C'est toute une époque avec ses bouleversements que nous traversons sur les pas de cette famille. le talent de Véronique Olmi, c'est de nous faire partager le destin de cette famille à travers l'histoire d'un pays, d'une époque. Avec ces drames mêles, elle nous montre combien le destin de chacun peut âtre intimement lié à une époque.
Ce gros roman à l'écriture fluide, ample, se savoure de bout en bout.

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En terminant la lecture de ce livre je ne me pose pas la question: Est ce du bon V.Olmi? j'ai lu la plupart de ses romans.
Je me suis laissée embarquer dans cette fresque familiale qui va de 1968 à 81 avec beaucoup de plaisir. Ces 500p sont passées très vite et agréablement.
Les retentissements de Mai 68 dans des familles"traditionnelles" ont engendré des fractures générationnelles, les filles se sont senties plus libre entre autres. Tout cela se passe dans une famille aimante. Une agréable lecture.
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Ce roman nous conte les états d'âme d'une famille catholique provinciale dans ces années qui vont de Giscard à Mitterand. Mai 68 est certes passé mais le modèle familial est encore figé dans certaines conventions et convenances.
Bruno, le père, est coincé dans son rôle d'epoux et de père modèles. Agnès, la mère, parfaite sous tous rapports, fend l'armure et nous révèle ses failles, son indignité.
Mais que signifie la dignité dans cette période post soixante-huitarde, encore entravée de trop d'interdits pour une mère encore jeune et qui doit subir dans le silence des épreuves à la fois douloureuses et interdites.
Leur 3 jeunes filles suivent un cheminement intérieur très différent et passionnant, à l'image de la mutation des rôles des hommes et des femmes. du fait de leur jeune âge elles peuvent se permettre de transgresser les interdits.
Pour les parents l'évasion est plus difficile. Ils vont devoir prendre le train en marche .
C'est l'évolution d'une famille qui se définit au départ par le fait d'être ensemble et qui finit par éclater en s'individualisant. Chacun s'évade et prend son chemin de vie qui lui ressemble....ou pas.
Conclusion : un roman initiatique redoutablement efficace qui m'a beaucoup plu.
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