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Critique de Eve-Yeshe


J'ai bien aimé ce livre, le premier que je lis de Véronique Olmi. Elle nous raconte l'histoire de Serge, la soixantaine, qui est marié à une femme superbe, Lucie la trentaine. Serge est agent immobilier, gagne très bien sa vie, dans une maison cossue, dans un quartier bourgeois et il a eu deux enfants avec Lucie : Théo 7 ans et Chloé 3 ans.
Tout est donc pour le mieux dans le meilleur des mondes. Un jour, il croise Suzanne qui a, à peu près, le même âge que lui, venue accorder le piano que Lucie vient d'acheter pour Théo. Il ne remarque pratiquement pas.
De son côté, Suzanne vit avec Antoine depuis longtemps. Ils forment un drôle de couple. C'est elle qui assure la stabilité du ménage, elle regarde les matches de foot afin qu'il puisse en parler avec les collègues de travail à la pause café sinon, il n'a rien à partager avec eux.
Suzanne doit venir plusieurs fois accorder le piano et Serge finit par la voir et il se sent attiré irrésistiblement vers elle. Il va la suivre chez elle et faire l'amour avec elle car c'est vital pour lui et elle le laisse entrer dans sa vie sans bien comprendre ce qu'il veut vraiment.
Il l'entraîne dans un appartement qu'il n'arrive pas à vendre et il va peu à peu lui raconter ce qu'il n'a jamais dit à personne : un lourd secret d'enfance qu'il a enfoui à jamais au fond de sa mémoire pour pouvoir vivre normalement.
Peu à peu, il raconte son enfance, sa mère morte quand il avait 10 ans qui jouait du piano dans le salon, son père violent tyrannique, les coups qui pleuvent, une scène importante à laquelle il assiste et qui va le perturber toute sa vie.
Je ne dévoilerai pas plus l'intrigue car c'est important de découvrir la fragilité de Serge qu'il cache derrière une réussite plutôt flamboyante, la culpabilité de faire souffrir Lucie, le contact qu'il n'arrive pas à établir avec Théo son fils (il ne l'écoute jamais jouer du piano car cela déclenche d'affreuses migraines, il ne partage pas se jeux, car il ne sait pas communiquer. Il y a une tendresse et une souffrance infinies chez cet homme.
C'est cela qui pousse Suzanne à l'écouter, avec elle, il se sent bien, en sécurité, donc il pourra dire ce qui le hante. C'est une femme pleine d'empathie, qui sait écouter, donner sans attendre quelque chose en retour.
Chacun voit sa vie se transformer, tout au long du récit mais vont-ils suivre ce que leur dicte leur instinct ? Pouvons-nous aimer sans avoir peur de perdre l'autre, s'il connait nos faiblesses ?
Dans ce roman, il y aussi la musique, Liszt occupe une place importante dans la vie de Serge, sa mère répétait pendait des heures, « un rêve d'amour » qu'elle avait du mal à maitriser au piano, et Suzanne est accordeuse de piano (comme elle tente de ré accorder la vie de Serge qui écoute Faust et le chante).
Bref, bon roman, belle écriture. Cela me donne envie de lire d'autres romans de Véronique Olmi car elle a su me toucher.
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