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Critique de Artelode


Un roman de dark fantasy très bien écrit. Une belle découverte !
Entre le lexique et le prélude, l'auteure s'adresse à nous, lecteurs, et pique notre curiosité.
"Non, cette histoire n'est absolument pas féerique et n'a pas de fin heureuse. À peine fournit-elle une morale. de toute façon, qui s'en soucie encore ? le passé n'apprend plus rien puisque personne n'en tire d'enseignement. […] Ceci est le récit de la chute des mondes, provoquée par une poignée d'êtres aveugles. Des acteurs aisément remplaçables, animés par leurs désirs personnels et futiles de vengeance, de pouvoir. C'est une course éternelle, un cycle condamné à se répéter. Dans le nôtre, il n'aura fallu qu'une guerrière fomoire, un Seigneur noir, une reine banshee et un dieu-dragon pour déclencher une fin du monde trop prévisible. Ensemble, ils m'ont fait écrire l'Histoire en lettres de sang."
Les premiers chapitres de la Chienne de l'Ombre se déroulent en 1324. Nous y découvrons alternativement Melyan, la fille de l'Empereur unseelie Fenrír et d'une fée, au camp d'entraînement fomoire, et sa demi-soeur, Elyalë, résidant dans la forteresse impériale située dans la grotte-capitale de Lorlín. Les Fomoires sont les guerriers d'élite du peuple unseelie. Pendant que Melyan apprend à se battre, notamment avec Telbrin, le seul fomoire qui semble la prendre au sérieux – les autres, en effet, ne la tolèrent qu'en tant que progéniture de l'Empereur, Elyalë subit la violence quotidienne de son père. Les deux soeurs ne se côtoient pas, Melyan ayant quitté la forteresse dès son plus jeune âge. Jusqu'au jour où Elyalë décide de faire appel à sa soeur, en 1357… Comment la contacte-t-elle ? Je vous laisse le découvrir… N'oublions pas que sa mère est une banshee…
En quelques chapitres donc, le ton est donné. Les deux jeunes filles, bien que physiquement séparées, doivent faire preuve de force et/ou de ruse pour vivre, ou plutôt survivre, en milieu hostile. Où l'on a l'impression que l'une est privilégiée, il n'en est rien en réalité. Certaines scènes marquent, choquent, remuent. Mais l'écriture de l'auteure envoûte, s'empare des instants potentiels de bascule – ceux où le lecteur pourrait faire une pause pour reprendre sa respiration, pour donner une envie irrépressible de continuer à tourner les pages.
Si ce premier tome relate des événements qui s'étalent sur plusieurs décennies, des ellipses temporelles – fort bien amenées, également commentées par la narratrice/auteure – permettent d'avancer dans l'intrigue et d'aller à l'essentiel. On n'apprend rien, par exemple, des retrouvailles entre les deux soeurs. Treize ans ont passé lorsqu'on les retrouve, mais très vite, on comprend que les liens qui les unissent sont devenus étroits et indéfectibles. Nécessaire, quoique parfois ambigu, lorsqu'on réalise les plans diaboliques de l'Empereur, personnage effroyable et dénué de tout sentiment envers sa progéniture !
Je n'ai pas ressenti pas une once d'ennui à la lecture du roman. Les rebondissements nous entraînent dans des lieux sombres, jusqu'à l'antre du dieu-dragon Déchu, Elcmar, prêt à tout pour retrouver sa liberté et récupérer ses Sphères éparpillées en différents et improbables endroits. Ils nous font douter en permanence des personnages-créatures, si bien qu'il est difficile d'anticiper la suite. Se perdre dans les ténèbres a quelque chose de fascinant…
Fluide, limpide, l'écriture de Manon Elisabeth d'Ombremont nous fait voyager dans un univers – ou des univers – magiques et impitoyable(s). Les peuples (mythiques) unseelie et seelie se vouent une haine ancestrale et sans limite. J'aimerais maintenant en apprendre un peu plus sur le Multivers, car Faërie n'est qu'un univers parmi une infinité. Pourquoi son équilibre semble-t-il à ce point menacé ?
Je ne suis pas une grande amatrice – a priori – de Dark Fantasy et pourtant La Chienne de l'Ombre a plus qu'éveillé ma curiosité de lectrice. J'ai apprécié l'ambiance oppressante, la noirceur des actes et des propos, la complexité des personnages, les scènes poussées à l'extrême. Si bien que le Déchu, deuxième tome des légendes Faës (L'ivre-Book, avril 2017), me tend naturellement les bras... enfin... les pages !
Lien : http://lecalepindunelectrice..
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