Gavarnie (65120)
165 hab. - 1375m
Ancien hameau de Luz. Commune depuis 1842, son nom vient de gave. C'est ici en effet que prend naissance le Gave de Pau. Gavarnie conserve malheureusement son bâti hétéroclite et son urbanisme désorganisé. Un village de far-west avec ses « baraques », ses chevaux et ses mules. Les parkings privés et payants semblent être l'élément fédérateur des autochtones.
Historique
Mondialement connu pour son Cirque, le village de Gavarnie, le plus élevé du département (1.350 m) est, à son origine, une commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem (actuel ordre de Malte). Celle-ci s'était installée sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle, celle dite de Piémont qui passe par Bagnères, Lourdes et le col de Boucharo (2.270 m). Cette commanderie comportait une maison donnait asile aux voyageurs, et des dépendances qui étaient installées à Luz, Lourdes, Boudrac et en Aragon. En 1213, la commanderie comporte quinze hospitaliers. Elle est protégée par les rois d'Aragon et les comtes de Bigorre et dépend du Grand prieuré de Toulouse (Hôtel Saint-Jean). Elle est abandonnée au XVIIe siècle.
Pétronille de Bigorre (1184-1251)
petite-fille de Centulle III, l'un des plus énergiques comtes de de Bigorre. Elle naît à Muret où se trouvent ses parents : Bernard IV de Comminges et Stéphanie (ou Étiennette), fille de Centulle III, comtesse de Bigorre. Elle épouse à 15 ans Gaston VI de Moncade et se trouve ainsi du côté des Occitans, dont un certain nombre a embrassé la religion des Albigeois (cathares) et contre lesquels lutte Simon IV de Montfort avec ses barons du Nord. Gaston meurt. Veuve à 30 ans, elle s'empresse d'épouser le comte de Cerdagne (petit-fils du roi d 'Aragon). Ce qui déplaît à Simon IV de Montfort qui vient de remporter une victoire à Muret sur les Occitans. Il impose sa volonté à la comtesse de Bigorre car il voit, par cette alliance, lui échapper une partie du Sud-Ouest. Il l'oblige (avec l'aide du pape) à annuler son mariage et à épouser son troisième fils, Guy, en 1216. Deux ans plus tard celui-ci meurt à son tour, au siège de Castelnaudary (contre le comte de Toulouse). Elle refait alors sa vie avec un autre baron du Nord, Aymar de Rancon. Rebelotte, il meurt aussi. Retour des sudistes, avec l'entrée en lice du seigneur de Cognac, Bozon de Matthias. A sa mort en 1251, Pétronille lègue la Bigorre à son petit-fils, Esquivat. Problème, il n'a pas de descendant. Il remet donc la couronne ducale à son oncle, Simon V de Montfort, frère de Guy, l'ancien mari de Pétronille. Vous suivez ? Naturellement, toutes les têtes couronnées entrent en lice pour récupérer le Comté : la France, l'Angleterre, l'Aragon, la Navarre et les familles de Foix et d'Armagnac. Débute alors un des plus longs procès de l'histoire, qui dura cent-trente-trois ans. En attendant une solution, le roi de France met la Bigorre sous séquestre. En 1425, le Comté de Pétronille est attribué à Jean de Grailly, vicomte de Béarn et comte de Foix. Bigorre et Béarn sont enfin réunis. Pétronille, qui avec ses cinq maris et ses trois filles, a perturbé durant plus d'un siècle le destin de la Bigorre, a été enterrée à l'abbaye de l'Escaladieu à l'âge de 65 ans.
L'edelweiss : ou immortelle des neiges. Ses autres noms usuels sont pied-de-lion et étoile d'argent. C'était la plante emblématique des Pyrénées. Son image servit un temps, avant la tête d'isard, à délimiter le Parc national. Originaire des Alpes (d'où son nom allemand), c'est une plante de haute montagne (au-dessus de 1700 m), dont le duvet blanc et laineux des feuilles disposées en couronne la protège du froid et lui donne l'aspect d'une fleur. Pour les botanistes : elle fait partie des composés. Très recherchée du fait de sa facile conservation entre les pages d'un livre (c'est un marque-page idéal), c'est, dit-on un porte-bonheur du fait que l'on risque sa vie pour aller la chercher sur les hauteurs escarpées. Elle est actuellement protégée.
page 38
Si nous devons au site [de Gavarnie] de beaux textes et de belles lithographies, nous lui devons aussi probablement la naissance de Napoléon III. [...]
Les échotiers de l'époque pensent que l'enfant d'Hortense de Beauharnais, épouse de Louis Bonaparte, aurait été conçu à l'hôtel des voyageurs Verges-Bellou. […] Cette version de l'histoire est naturellement contredite par les bonapartistes. Ce sont peut-être ses origines éventuellement pyrénéennes qui, inconsciemment, poussèrent l'Empereur à revenir, bien plus tard, dans la région de sa conception.
Page 193
Le patou ou Montagne des Pyrénées : chien de berger à l'allure débonnaire et à l'épaisse fourrure blanche. Il est particulièrement réputé depuis que Napoléon III en avait ramené un à la cour. Son nom réel, pastou, est dérivé du mot pâtre.